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SITUATION
MONDIALE,
QUESTION NATIONALE
D'AUJOURD'HUI,
INTERNATIONALISME
PROLETARIEN
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- I -
INTRODUCTION: NOS
MÉTHODES ET LEUR
HISTOIRE
Les concepts, l'histoire :
Périodiquement, des " luttes idéologiques " ,
qualifiées de "fondamentales" par leurs virtuoses,
agitent les groupes se référant au
marxisme-léninisme, voire au maoïsme. La plus
récente a été celle concernant la
théorie des 3 mondes. Dans ce conflit, notre
organisation est restée de marbre, refusant de
remettre en cause précipitamment un cadre d'analyse
issu en vérité de la période de la
révolution culturelle, bien que livrée
à l'opinion mondiale sous une forme Étatique
(le principal objet de cette thèse était
d'analyser les rapports entre États, la nature des
contradictions entre les superpuissances, les
impérialismes secondaires et le tiers- monde -avec
les pays socialistes, tiers-monde étant défini
comme tout ce qui n'est pas impérialiste).
Aujourd'hui, ce cadre reste valable.
Beaucoup des évènements de la fin des
années 70 le confirment.
*
l'accroissement des risques de guerre dans la
modalité de la rivalité U.S.A.-U.R.S.S.
*
les hésitations des impérialismes secondaires,
européens en particulier, dans cette dure conjoncture
dépassant leur capacité d'intervention sur la
réalité internationale.
*
face à cette situation, l'importance
renouvelée de la question nationale contre les deux
formes d'impérialisme, à l'oeuvre positivement
-avec des inégalités de développement -
au Kampuchéa, en Iran, en Pologne et en Afghanistan;
et négativement en Amérique centrale et en
Afrique où des peuples entiers sont embarqués
dans la rivalité au delà de leurs
intérêts.
On doit observer (pour ceux qui
assimilaient Teng Siao Ping et les révisionnistes
chinois avec cette théorie d'essence maoïste)
qu'aujourd'hui l'État et le Parti chinois ont
renié la théorie des 3 mondes -en fait depuis
près de 4 ans. Ceux qui confondent la perspective
d'alliance contre l'hégémonisme des 2
superpuissances (incluant le Tiers-monde -y compris Chine et
Albanie -avec toute force du second monde susceptible de
faire front contre la guerre U.S.A.-U.R.S.S.) et l'alliance
américaine et occidentale actuelle (allant jusqu'au
soutien aux massacres néo-coloniaux Zaïrois et
Salvadoriens) est un piètre politique.
Les marxistes-léninistes et
les maoïstes ont toujours estimé que les 4
contradictions fondamentales du monde contemporain
étaient:
-la contradiction entre camp socialiste et
camp impérialiste.
-la contradiction entre bourgeoisie et
prolétariat au sein des pays capitalistes.
-la contradiction entre les nations
opprimées et l'impérialisme.
-les contradictions entre pays
impérialistes.
Ces contradictions ont une histoire,
elles ne sont pas statiques. En particulier, il existe
toujours - dans le cadre complexe et permanent des 4
contradictions qui dureront tant que l'impérialisme
existera - une de ces contradictions qui structure les
autres.
Aujourd'hui,
indéniablement, c'est la dernière de ces
contradictions qui domine. Celui qui le nie est toujours:
-- soit un pro-américain,
prêt à s'atteler aux tentatives agressives de
la nouvelle administration américaine pour reprendre
l'initiative.
-- soit un pro-soviétique,
caché ou révélé, prêt
à lier son sort aux aventures militaires, aux
invasions, à la négation de
l'indépendance nationale sous couvert de
"l'internationalisme prolétarien".
Dans les 2 cas, nier le
caractère principal aujourd'hui des contradictions
inter-impérialistes -sous la forme de la lutte pour
l'hégémonie mondiale entre les 2
superpuissances - malgré les arguties dogmatiques
usuellement avancées (caractère négatif
de tout renforcement de bourgeoisies nationales dans le
tiers-monde, soi-disant lutte entre bourgeoisie et
prolétariat dans les pays du 1er et 2ème
monde, alors que l'élaboration de la ligne de la
classe ouvrière en est souvent à ses
débuts...), revient à bazarder les 3 autres
contradictions et à empêcher tout
développement historique positif.
Que l'heure soit à la guerre
impérialiste (et pas à la révolution,
comme dans la fin des années 60) ne veut pas dire
qu'il n'existe pas d'espace pour le processus
révolutionnaire. Au contraire, comme il faut toujours
le rappeler: "la révolution conjurera la guerre ou la
guerre amènera la révolution".
Encore faut-il pour cela être
les politiques de l'heure, ceux qui avancent dans
l'articulation entre la révolution
prolétarienne contre les 2 bourgeoisies (l'ancienne
fondée sur le capitalisme libéral et la
nouvelle sur le capitalisme bureaucratique d'État) et
l'indépendance nationale ( contre les 2
superpuissances et les impérialismes secondaires
décadents).
La ligne, l'U.C.F.M.L. :
Les
maoïstes de l'U.C.F.M.L. se sont organisés il y
a 10 ans, dans une conjoncture internationale en pleine
rupture. Leurs appuis internes et externes (principalement
la grande tempête révolutionnaire de Mai 68
-ouvrant en France à l'antirévisionnisme de
masse -, et la grande révolution culturelle
prolétarienne -ouvrant à la lutte contre le
social-fascisme et le social-impérialisme nouveau
bourgeois) portaient déjà la marque de cette
rupture.
Les marxistes-léninistes et
les maoïstes européens sont nés de la
conjonction du sentiment d'exister dans une
société impérialiste (dont les
révisionnistes étaient une pièce
constitutive -mais rivale -à travers les appareils du
consensus: syndicats...) et de la nécessité de
lutter contre elle aussi bien de l'intérieur
(contradiction bourgeoisie/prolétariat dans les
métropoles impérialistes) que de
l'extérieur (luttes de libération nationale et
mouvements révolutionnaires dans le tiers-monde).
Déjà, à la fin
des années 60, le soutien aux luttes de
libération nationale était constitutif de
l'identité révolutionnaire, jusqu'à
l'excès.
En effet, un certain
"tiers-mondisme" fut dominant dans la fin des années
60. Ses pratiquants ne concevaient ni de près ni de
loin la possibilité d'un espace
révolutionnaire articulé sur les causes
internes aux métropoles impérialistes. Ils
cherchaient quelque sensation d'exister à travers les
luttes en Amérique latine surtout, en particulier
dans les guérillas guévaristes.
Nous, maoïstes de l'U.C.F.M.L.,
lorsque nous nous sommes organisés, étions
porteurs du bilan de cette période: pour nous,
soutenir les luttes de libération nationale et les
révolutionnaires du monde entier, c'était
d'abord progresser sur l'élaboration de la politique
révolutionnaire, du processus de parti de type
nouveau en France.
Cette ligne s'opposait au
"tiers-mondisme", que nous dénoncions comme d'une
part, détournant des vraies questions de la
révolution en France, d'autre part comme
"romantiques" et idéalistes quant à leur
appréciation des différents mouvements dans le
tiers-monde, à la mesure de leur vacuité
politique (il faut rappeler que la première vague de
guérillas guévaristes a mené à
des massacres et des désastres politiques marquant
encore ces pays).
Mais elle visait également
l'ouvriérisme syndical européo-centriste
ignorant la nature impérialiste de la France et
méprisant les révoltes des peuples.
Dès lors, nous avons
porté notre attention sur la situation internationale
à partir des causes internes à la
société impérialiste de France: c'est
des discussions au sein de la fraction immigrée de la
classe ouvrière internationale de France que nous
nous sommes intéressés aux pays d'Afrique sous
domination néo-coloniale française, ainsi
qu'aux DOM-TOMs par l'intermédiaire de la lutte
contre les procès iniques ou pour le soutien aux
grèves de la canne à sucre en Guadeloupe,
etc...
C'était, paradoxalement, et
cela le reste d'ailleurs, la problématique la moins
répandue: on s'enflammait promptement pour lutter
idéologiquement contre l'impérialisme U.S.,
mais rarement pour s'opposer frontalement à
l'impérialisme français, l'exemple des
interventions du corps expéditionnaire
français au Tchad, avec 6000 soldats, et qui furent
pratiquement ignorées est révélateur.
Cependant, si
nous étions attentifs à ne pas sombrer dans de
stériles discussions sur une situation internationale
théorisée à l'extrême
jusqu'à la schématisation, où les
dogmatiques trouvent à la fois la justification de
leur existence et la cause de leur inactivité
politique, nous n'en étions pas moins, à
travers les causes internes, portés à nous
interroger, et à chercher les formes de consciences
populaires, sur les grandes contradictions internationales.
De là nos investigations
poussées sur le Portugal, question avancée de
l'internationalisme prolétarien dans les
années 74-75, mais aussi sur l'Angola, puis les
grandes questions nationales de la fin des années 70
(Cambodge, Iran, Afghanistan et enfin Pologne).
Cette problématique est
aujourd'hui renforcée par la nécessité
absolue pour les maoïstes et pour les peuples, de
prendre de l'avance sur le formidable défi
lancé au monde par les 2 superpuissances, les 2
systèmes politiques bourgeois rivaux, qui visent
à écraser toutes forces indépendantes
dans leur course vers l'affrontement, la guerre pour
l'hégémonie mondiale.
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- II -
LA CONFIRMATION DES
TENDANCES
AVANCÉES PAR LES
MAOISTES.
Sur la division du mouvement de
libération national:
L'Angola a
marqué la rupture d'avec l'époque où
l'on pensait qu'un mouvement de libération national
était toujours un pas vers la révolution
prolétarienne.
Cette conception antérieure
était homogène à la tendance du
marxisme européen à sous-estimer la dimension
nationale dans les processus historiques, tendance
liée aux conjonctures historiques en Europe de la fin
du 19ème et du début du 20ème
siècles, où l'émergence de forces
nationales était souvent signe de risques
d'affrontements inter-impérialistes. La
découverte du mouvement de libération national
d'après la seconde guerre mondiale a permis de tordre
le bâton dans l'autre sens en assimilant purement et
simplement ce mouvement avec le processus
révolutionnaire. Outre que cela était faux,
cela détournait également de
l'appréciation de ces luttes quant à
l'indépendance RÉELLE par rapport aux deux
systèmes politiques bourgeois: "En dernier ressort,
la question nationale est une question de classe" (Mao
Tsé Toung).
Troupes Cubaines en Angola ; intervention brutale
et massive
sur les causes internes dans une lutte de
libération nationale.
De nombreux exemples sont venus confirmer et
aggraver le cas Angolais:
-- EN
ÉTHIOPIE, une vraie révolution nationale,
renversant dans des convulsions très fortes le plus
vieil empire du monde, pour finalement accoucher d'une
société militaro-bureaucratique avec des
visées annexionnistes locales, appuyée sur le
social-impérialisme, avec présence de troupes
cubaines, russes et est-allemandes nombreuses. Les
rivalités somalo-éthiopiennes, avec la guerre
de conquête ratée de l'Ogaden parla Somalie, le
renversement total d'alliance (auparavant l'Ethiopie
était dans la zone d'influence occidentale, avec base
d'observation américaine et la Somalie dans la zone
soviétique, aujourd'hui c'est l'exact inverse), la
continuation sous une autre forme des troubles en
Erythrée (l'armée
éthiopio-cubano-soviétique s'opposant aux
fronts érythréens anciennement
pro-soviétiques !), la situation de quasi guerre
civile dans de nombreuses zones du pays, tout cela
amène à analyser avec soin cette situation,
d'autant que la présence d'une force
marxiste-léniniste, le P.R.P.E., pendant tout ce
processus, avec semble-t-il une dimension d'échec
importante, rend possible un bilan provisoire pour une
situation qui pourrait être comparée aux
grandes questions nationales de notre temps (Pologne,
Afghanistan, Iran, Kampuchéa) si le mouvement
populaire avait eu les moyens de se
développer.
-- AU YÉMEN
DU SUD, l'Etat issu de la lutte contre l'impérialisme
britannique, dirigé par des authentiques
nationalistes a été balayé par les
manoeuvres des pro-soviétiques au sein du parti
dirigeant, jusqu'à l'assassinat dans un couloir du
dirigeant national incontesté. Aujourd'hui ce pays
sert de porte-avions aux soviétiques en Orient.
-- AU SAHARA
OCCIDENTAL: les révolutionnaires et progressistes du
monde entier sont inquiets de la tournure que prend la ligne
politique du front Polisario. Un certain nombre de signes
sont là pour indiquer que cette lutte risque de se
perdre dans les intrications internationales où elle
s'engage: l'appui exclusif de Cuba, de la Lybie et des pays
de l'est, la fourniture d'un armement de ligne lourd, les
prises de position internationale pro-soviétiques,
les combats sur le territoire marocain, tout cela
entraîne la juste lutte du peuple Saharaoui sur la
pente glissante des rivalités locales ou
internationales. L'absence de point de vue ouvert sur le
soutien de la lutte en France (celui-ci est le fait exclusif
des révisionnistes) était déjà
un sujet d'inquiétude ancien. Nous l'avons
déjà rencontré nous-mêmes: c'est
sur nos propres forces et dans l'indifférence du
groupe chargé par le Front Polisario de canaliser le
soutien, que nous avons organisé diverses
activités lors de l'intervention française au
Sahara occidental (en 78, bombardements des jaguars
basés alors en Mauritanie) en particulier la
manifestation clandestine du mois de décembre 1977.
-- EN
AMÉRIQUE CENTRALE AUJOURD'HUI: où les
contradictions internationales se concentrent au moment du
changement d'administration U.S., la logique des mouvements
guerilléristes Salvadoriens et autres, et de l'Etat
Nicaraguayen, de s'atteler au social-impérialisme et
aux Cubains pour se débarrasser des américains
est à la fois dangereux pour leur lutte ( exposant
leurs peuples à être des otages purs et simples
dans la rivalité des 2 superpuissances), et risque de
provoquer une confrontation dangereuse dans la région
(question du blocus éventuel de Cuba, reprise en main
U.S. dans les Caraïbes...). Tout ceci sans donner
l'espace du nouveau, permettant d'échapper à
la sinistre spirale des coups d'Etats militaires pro-U.S.
après une répression épouvantable des
luttes populaires directement ou indirectement menée
par les U.S.A. à travers les oligarchies locales.
Sur les risques de guerres :
Pendant ces dix
ans, le cours des choses s'est
accéléré. Alors qu'en 1970, seuls les
maoïstes alertaient sans répit sur le
caractère dangereux pour la paix du monde de la
rivalité croissante des 2 superpuissances (ce terme
même d' ailleurs était nié purement et
simplement des anciens bourgeois aux révisionnistes,
trotskystes compris, et devait être
décortiqué longuement pour le faire
comprendre), aujourd'hui, la question de la guerre fait la
une des journaux, chacun doit prendre position dessus,
Etats, partis, journalistes, clients du Café du
Commerce... Pour peu que certains dissimulent cette prise de
position (tels les révisionnistes qui utilisent
"impérialisme Yankee" et "camp socialiste" - parfois
dégénéré pour les mouches du
coche trotskystes - en lieu et place d'impérialisme
américain et de social-impérialisme
soviétique, ainsi que "internationalisme
prolétarien" et "actions visant à la
conservation de la paix" pour intervention brutale sur les
causes internes à un pays et pour menées
expansionnistes) on sait combien aujourd'hui le moindre
articulet de " L'Humanité" sur la situation
internationale est lourd de sens.
L'ancienne
bourgeoisie quant à elle est le plus souvent plus
franche, exposant ses vues, soit agressives et revanchardes
pour Reagan, soit pleutres et calculatrices pour l'essentiel
des bourgeoisies d'Europe occidentale.
On sait que les
faucons nord-américains préparent la guerre
avec entrain ( des experts américains parmi les moins
bellicistes -peut-être intimidés par la vague
Reaganienne - annoncent comme probable une guerre
nucléaire dans les 5 ans).
Face à
cela, et dans une hâte qui peut avoir plusieurs sens
(appel à la recomposition d'un niveau durable de
rivalité dans l'équilibre relatif après
le choc des élections U.S.
OU préparation à
l'éventualité de cette guerre) les
bourgeoisies européennes (qui se sentent
visées à juste titre) multiplient les
manoeuvres tous azimuts. Il semble que ces actions visent
à donner des gages à chacune des 2
superpuissances en espérant garantir une
neutralité salvatrice.
Mais plus le temps
passe et plus il devient évident que l'Europe est
l'enjeu fondamental de la rivalité: l'Europe
occidentale s'affaiblit sous les coups des peuples du
tiers-monde révoltés contre sa rapacité
d'impérialisme au petit pied niant les processus
politiques nationaux à coups de fantoches
dérisoires. Ceci a commencé avec les luttes de
libération nationale contre le colonialisme direct
(Indochine, Algérie, Cameroun...) et continue avec
l'émergence de processus nationaux et peut-être
révolutionnaires plus tard, de caractères
divers, mais opposés aux impérialismes en
général et européens en particulier.
Concernant l'impérialisme français on peut
voir ces tendances à travers l'exemple du Tchad .
Mais l'Europe perd
aussi de ses prérogatives au fur et à mesure
de l'extension de la lutte pour l'hégémonie
des superpuissances: les pressions deviennent de plus en
plus nettes ( de l'exigence des américains de
déployer de nouveaux missiles en R.F.A. aux
rodomontades diverses et aux menaces de Brejnev).
Quant à
l'Europe centrale et orientale, elle voit son statut
incontesté de zone russe remise en cause par le
formidable mouvement polonais.
Dans cette
conjoncture, l'Europe est ENTRE les 2 superpuissances,
à la fois géographiquement et quant à
la lutte pour l'hégémonie. Son
incapacité à apparaître comme force
impérialiste crédible et unifiée
pouvant influer sur les chemins de la guerre, ne font
qu'aggraver les risques.
Pour l'ancienne
bourgeoisie française, bien que divisée, les
choses sont claires: la guerre doit être
écourtée, ou retardée au plus loin.
Rien ne peut être gagné pour elle de la
confrontation U.S./U.R.S.S. C'est pourquoi par exemple des
généraux français de toutes armes
expliquent que le potentiel matériel de
l'armée française (armes atomiques,
sous-marins, porte-avions...) serait utilisé à
la mesure de son importance ( conception de la
défense nationale bien dans la tradition de trahison
des armées bourgeoises impérialistes depuis un
siècle, qui est de ne concevoir la guerre que comme
un rapport de force quantitatif et formel, sans ressort
quant à l'indépendance nationale), mais que si
ces armements étaient "insuffisants ou inutiles quant
à la décision" une solution de type
"Finlandaise" pourrait "être estimée
préférable" .
Munich (26/9/80) : En Europe,
attentats fascistes, coups d'État (Espagne...),
" terrorisme " ... signes de
décomposition du consensus
impérialiste.
Il est à noter que l'Europe occidentale
connaît aujourd'hui une série de crises
politiques, liées à la crise
économique, caractérisées par une
remise en cause soit d'équilibres anciens soit de
nouvelles voies :
-Ainsi en Espagne,
la " démocratisation" parlementaire est
secouée par des tentatives de coups militaires, par
des séparatismes armés tenaces; il est
malaisé de voir la vraie nature de l'attaque des
Cortés par un groupe de gardes civils (vraie
tentative militaire ou piège tendu par le roi pour se
faire mousser et unifier la droite...) cependant la
situation apparaît comme non
solidifiée.
-En Italie,
terrorisme d'Etat et d'officines politiques
s'enchevêtrent sans trouver d'issue renouvelée
au compromis DC/PCI.
-En
République Fédérale d'Allemagne, la
social-démocratie commence à payer le prix de
la crise qui s'installe plus lentement qu'ailleurs, mais
avec esprit de système.
-En
Grande-Bretagne, pour la première fois depuis
longtemps, le bipartisme semble menacé par la
scission du parti travailliste. Ce signe
d'instabilité dans le pays de la gestion
petite-bourgeoise des profits de feu l'empire, ajouté
à ceux mentionnés ci-dessus (et dans une
moindre mesure à l'éclatement en 4 tendances
de l'opposition et de la majorité parlementaires en
France) indique une certaine atomisation des bourgeoisies en
Europe. Tout ceci, dans l'atmosphère de
décadence du système impérialiste
européen, est porteur de troubles, de fascisation...
- III -
LES CHOSES NOUVELLES
Sur la question nationale de notre
temps : "Les Prolétaires
n'ont pas de patrie" Oui, mais les "patries" ont des
prolétaires. Voici l'introduction de la brochure de
l'U.C.F.M.L.: "La question nationale aujourd'hui:
Kampuchéa, Iran, Afghanistan, Pologne" :
" La question
nationale fait, aujourd'hui comme depuis des siècles,
partie des grandes médiations de masse de la
Politique.
Notre camarade
Paul Sandevince, dans ses essais marxistes (non
publiés), propose de désigner trois grandes
médiations qui constituent ce qu'il appelle: "la
matière de la politique" : le social, le national et
l'institutionnel. Tout processus politique de masse de
grande ampleur unifie des formes de conscience dont la base
matérielle, l'adossement concret, touche à
l'un au moins de ces trois termes.
Le monde
contemporain justifie amplement cette analyse.
Dans un champ
général dominé par la rivalité
des superpuissances et les préparatifs de guerre,
l'affairement des impérialismes secondaires pour
conserver leurs positions branlantes dans la crise, et la
fin du vieux système colonial, la question des
nations, de l'identité nationale des peuples, est une
donnée décisive de la subjectivité
politique de masse. Soit qu'il faille défendre ou
reconquérir l'indépendance nationale face
à une invasion directe (Afghanistan, Cambodge); soit
qu'il faille briser un système de main-mise
impérialiste installé de longue date, en finir
avec l'appartenance directe à la zone de domination
d'une superpuissance {l'Iran face aux U.S.A.; la Pologne
face à l'U.R.S.S.); soit qu'il faille édifier,
identifier une nation, quand le pays a hérité
du système colonial ou semi-colonial toutes sortes de
faiblesses et d'inconsistances (c'est le cas d'innombrables
pays, en particulier en Afrique et en Amérique
latine); soit qu'il faille anticiper sur le risque d'une
agression, d'une invasion venue de telle ou telle puissance
qui prétend à l'hégémonie. Et
ceci peut fort bien concerner les peuples de l'Europe de
l'Ouest.
Reconnaître
la portée fondamentale de cette question est, depuis
Lénine en particulier, une pierre de touche du vrai
marxisme. Deux classes ont la capacité
étatique: la bourgeoisie et le prolétariat.
Dans la capacité étatique, il y a la
capacité nationale. Là où cette
question est historiquement décisive, c'est pour
autant qu'il peut en assurer la direction que dépend
le succès, voire l'existence, du prolétariat
comme classe politique. Mao l'a montré contre les
japonais, Enver Hoxha contre les allemands.
Dire qu'il y a
lutte de classes au regard de la question nationale exige
qu'on prenne au sérieux la capacité nationale
de la bourgeoisie. Certains qui bornent leur vision à
la vieille Europe, prétendent que l'ère des
bourgeoisies actives dans l'édification d'une nation
(et donc aussi dans les guerres nationales) est
révolue depuis longtemps, et que toute guerre (par
exemple) dirigée par la bourgeoisie est
impérialiste. C'est une erreur que le marxisme
paierait cher. Une grande caractéristique de notre
temps est au contraire l'activité nationale
multiforme, créatrice, quoique combattue par les
impérialismes installés, de forces politiques
bourgeoises qui cherchent à s'édifier
elles-mêmes dans l'épreuve et la tourmente
historique. Ces forces ont pu agir dès
l'époque des guerres de libération nationale:
qui niera que l'Algérie dispose d'une telle
capacité nationale ? Elles agissent aujourd'hui dans
de nouvelles formes: qui niera que Bani Sadr dirige en Iran
une guerre nationale, et que l'église polonaise,
cherche à structurer le sentiment national polonais ?
Qui plus est, l'activité nationale est
non seulement le fait des forces bourgeoises classiques,
plus ou moins prises dans l'alliance "occidentale", mais
aussi le fait de forces nouvelles bourgeoises, prises dans
l'alliance soviétique. Heng Samrin est un fantoche,
c'est vrai, Babrak Karmal aussi. Mais c'est beaucoup moins
vrai de Mengistu en Ethiopie et pas vrai du tout de Le Duan
à Hanoi: Les Vietnamiens sont nouveaux bourgeois,
alliés aux russes, mais la nation vietnamienne existe
indubitablement de façon indépendante,
jusqu'à assumer cette forme typiquement bourgeoise de
l'identité nationale: la guerre d'expansion et de
pillage.
Il est absurde de
confondre l'appartenance d'un pays à un
système d'alliances avec une incapacité
nationale. A ce compte, l'Angleterre ou la France ne
seraient pas des nations indépendantes. A l'exception
des superpuissances, toute nation est prise, à des
degrés divers, dans les contraintes d'une alliance.
Cela ne veut nullement dire que tous les gouvernements de
ces nations soient fantoches, ni que les bourgeoisies au
pouvoir y soient dépourvues de toute
indépendance politique.
En
vérité, les bourgeoisies lancent aujourd'hui
au prolétariat un véritable défi sur la
question nationale. Il faut savoir reconnaître la
vitalité historique de ces processus, et dans
certains cas, leur valeur historiquement (mais non
Politiquement) positive. L'émergence de nouvelles
nations indépendantes, capables dans une certaine
mesure de limiter l'hégémonie des
superpuissances et d'accélérer le
déclin des vieux impérialismes fait partie de
la dynamique mondiale, et contribue, ce qui n'est pas
négligeable, à retarder la guerre.
Est-ce à
dire qu'il faille "rallier" les forces bourgeoises
nationales ? Nullement. La tâche impérative du
prolétariat, partout et toujours, est de forger son
indépendance politique complète, avec comme
axe l'édification de partis communistes de type
nouveau, de partis maoïstes. Mais il est certain que la
capacité de s'engager à fond dans la question
nationale et d'unifier le peuple autour de propositions
d'indépendance alternatives à celles (toujours
limitées et circonstancielles au bout du compte) des
bourgeoisies, fait intégralement partie de
l'auto-organisation du prolétariat comme classe
politique. Il s'agit là d'une lutte de classe
acharnée au sein du peuple, où la confusion
des étapes, le dogmatisme ( ou le suivisme) ont des
conséquences catastrophiques. Nous en avons fait
l'expérience en France même, où le
P.C.F., face à l'agression nazie, est passé
d'une ligne capitularde pseudo " défaitiste" en 1940,
à une ligne suiviste à l'égard de de
Gaulle et des nationalistes bourgeois avec les
conséquences que l'on sait.
Loin de contredire
l'internationalisme prolétarien, la capacité
nationale du prolétariat en est la base
nécessaire. Car c'est justement au coeur de sa
conception propre de l'édification nationale que le
prolétariat inscrit l'internationalisme, à
travers l'idée, dont il est seul porteur, d'une
unité du peuple anti-impérialiste,
anti-chauvine, ouverte à l'histoire
idéologique mondiale et aux révolutions
menées partout dans le monde.
C'est ainsi qu'en
France, c'est autour de l'idée de la classe politique
unifiant les nationalités de la classe
ouvrière (le prolétariat international de
France), autour d'une idée du peuple organisant sans
les détruire les communautés
différentes, que le parti communiste de type nouveau
peut s'édifier, dans un cadre national qui exclut et
combat antagoniquement l'impérialisme, le chauvinisme
et le racisme.
Notre
intérêt internationaliste pour la question
nationale dans le monde est donc vigilant, militant. "
-- SUR LE
KAMPUCHÉA --
La première
lutte de libération nationale contre
l'impérialisme U.S. qui a su s'opposer
également au social-impérialisme (sous la
modalité du formidable arrachement de
l'hégémonie régionale vietnamienne qu'a
constitué la création du P.C.K., la victoire
contre les américains sur les propres forces du
peuple Khmer, la constitution d'un Etat autonome enfin) a
connu on le sait des difficultés extrêmes.
Après la sinistre invasion vietnamienne, sombre
évènement pour tous les
révolutionnaires, dont l'appréciation fait
aujourd'hui séparation des camps, la
résistance khmère s'est organisée dans
des conditions héroïques.
Aujourd'hui, la
situation militaire est mauvaise pour les vietnamiens: les
résistants leur disputent de larges zones et
interviennent pratiquement partout. Malgré leur
tentative d'installer des colons à l'Est du pays, les
vietnamiens ne consolident rien: famine, pillage,
répression ( des journalistes occidentaux font
état de la multiplication des prisonniers dans les
geôles).
Dans ces
conditions, les Khmers rouges, seuls à mener une
réelle lutte contre l'envahisseur, travaillent
à l'unité maximale pour aller vers la
libération nationale, tâche principale du jour.
Dans ce processus, ils multiplient les concessions pour
rallier les forces nationalistes bourgeoises, dans des
conditions favorables (c'est-à-dire pour les mettre
sous leur direction de fait, compte-tenu de leur force
pratique). C'est dans ce sens qu'il faut comprendre les
négociations avec N. Sihanouk (dont le
déroulement est plein d'aléas).
Une
appréciation correcte de la période 1975-78,
quant à l'opportunité de la prise du pouvoir
des khmers rouges seuls, sur le traitement du "nouveau
peuple"...
peut être tirée du
bilan de cette période quant à la sanction
qu'a constituée l'invasion sur le plan de
l'indépendance nationale. (Ce point est
particulièrement développé dans un
texte de la brochure sur la question nationale. Un livre de
C. Quiminal sur les éléments historiques est
à paraître prochainement ).
-- EN IRAN --
La
libération des otages américains une heure
après le remplacement de Carter par Reagan a
marqué l'ampleur de la victoire Iranienne dans cette
affaire. Les affrontements Bani Sadr/partis islamiques
réactionnaires continuent sur un fond de lutte contre
l'agression Irakienne. Celui qui arrivera à tirer le
bénéfice de la défaite Irakienne aura
des armes nouvelles.
Les
révolutionnaires et marxistes-léninistes
Iraniens sont bien mal partis, quant à eux, à
cause du retard énorme, voire l'absence de point de
vue, qu'ils ont sur la compréhension de
l'articulation question nationale/guerre de classe. Leur
fixation absolue sur l'impérialisme U.S. (par
exemple, au meeting des Fédayins-fraction minoritaire
à Paris, la banderole centrale était:
"l'impérialisme Yankee, ennemi principal des peuples
du monde" !), leur qualification ambigüe de la nature
de la guerre lrako-lranienne, leur manque de rigueur quand
au rapport avec des organisations liées au
social-impérialisme, en particulier Kurdes et autres
minorités nationales ayant des fronts de lutte contre
l'Etat central Iranien, nous font craindre le pire.
-- EN AFGHANISTAN --
La lutte
armée se poursuit, pour l'essentiel dans la
même division qu'au début de l'invasion. La
résistance interne, composée de fronts
organisés par des révolutionnaires ou des
nationalistes progressistes, travaille à rallier les
multiples résistances spontanées à
échelle de villages ou de sociétés
traditionnelles. La résistance extérieure
polarise l'information internationale sur l'Afghanistan en
interpellant 1'"occident". L'annonce de livraisons d'armes
américaines par l'administration Reagan devrait
profiter à ces groupes de féodaux ou de
réactionnaires, installés au Pakistan. Il faut
espérer que cela les mènera à se battre
effectivement contre les occupants russes et que la logique
d'une alliance renforcera la résistance Afghane.
-- EN POLOGNE --
L'entrée en
scène massive de la paysannerie confirme l'ampleur du
mouvement national polonais. La situation politique locale
oppose clairement l'ancienne bourgeoisie et - la nouvelle
sous la forme de la direction de Solidarité et de
l'église contre l'Etat et le P.O.U.P. La voie
autonome des 2 bourgeoisies n'est pas encore clairement
constituée en tant que direction politique, mais il
ne fait pas de doute que les directions
réactionnaires précitées ont le plus
grand mal à contrôler le mouvement de masse
dont les aspirations sont nettement démarquées
des plans bourgeois.
Walesa et la pape
A cet égard, la fiction que le mouvement
de l'été 80 aurait été une lutte
négociable entre un patron-Etat et une classe
ouvrière-syndicat pour des revendications
économiques, ne peut plus guère masquer la
vraie nature des contradictions de classe en Pologne,
à savoir la question nationale face au
social-impérialisme, question niée et
refoulée depuis la fin de la seconde guerre mondiale.
Outre cela, la
logique de la rivalité des 2 bourgeoisies est
très complexe dans un pays comme la Pologne (
questions géopolitiques) et est porteuse
d'affrontements décisifs.
On voit mal comment dans ces
conditions l'U.R.S.S. pourrait laisser s'aggraver encore le
pourrissement de la situation.
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Dans ces quatre cas où la question
nationale d'aujourd'hui est en jeu (logique de lutte sur 2
fronts), les maoïstes de l'U.C.F.M.L. soutiennent que
l'existence de forces constituées ayant clairement
l'objectif de tracer une voie autonome des 2 superpuissances
est un facteur:
-- de paix face au
libre jeu de la rivalité U.S.A/U.R.S.S., chaque
situation de ce type bloquant les montées aux
extrêmes avec les peuples comme monnaies
d'échange.
-- de
révolution prolétarienne, dans la mesure
où les tâches des marxistes-léninistes,
des maoïstes, sont de mener à bien, dans ces
situations, l'avancée du processus de parti de type
nouveau, pour porter en avant la lutte nationale contre les
2 superpuissances, vers la lutte contre les 2 modèles
bourgeois.
Sur l'impérialisme français:
déclin et renforcement agressif:
La fin des années 70 et l'année 80
ont été marquées ; par plusieurs
évènements concernant l'impérialisme
français:,
* une augmentation
sensible de l'opposition au colonialisme direct dans les
soi-disant "DOM-TOMs" (développement du sentiment
national, apparition d'un "terrorisme" anti-colonialiste):
en Polynésie, en Nouvelle-Calédonie, en
Guyane, en Guadeloupe.
* la disparition
d'un certain nombre de fantoches hérités des "
indépendances" formelles des années 60 (dont
Léopold Sédar Senghor, dans un processus
particulier).
* le changement du
système de la "chasse gardée" absolue dans les
néo-colonies d'Afrique: progressivement, au travers
des rapports C.E.E./ Afrique ( convention de Lomé),
par l'intermédiaire de l'impérialisme
français; enfin avec l'ouverture large à
l'impérialisme U.S. (affaire de la couverture
sanitaire de l'Afrique comme révélateur), on
constate une tendance à l'affaiblissement des
prérogatives de l'impérialisme français
dans une domination hégémonique locale.
* l'affaire du
Tchad corrobore ce point de vue: face aux convulsions
complexes de la question nationale Tchadienne ( ou de la
non-question nationale ? ), l'impérialisme
français, après s'être accroché
20 ans avec hargne (aucun massacre n'a été
épargné) a jeté le gant, au moins quant
à essayer de contrôler le Nord et le Centre du
pays, ses cartes au Sud étant encore importantes.
Mais, cette
tendance s'accompagne aussi des interventions au Zaïre,
des tentatives de constituer une force inter-africaine
dirigée par lui pour s'opposer aux peuples. On peut
aussi s'attendre à des répressions brutales
contre les aspirations nationales dans les DOM-TOMs.
Le 14 juillet 80 à
Mayotte (Comores) : la légion dans ses délices
coloniaux.
Gare aux coups de pied de
l'âne de l'impérialisme français en
déclin.
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- IV -
NOS TACHES INTERNATIONALISTES
AUJOURD'HUI
-1) Soutien fondamental à
l'émergence de forces faisant fonctionner la question
nationale de notre temps: la lutte pour
l'indépendance nationale contre les 2
superpuissances. Dans ce cadre, développement de
campagnes de soutien aux forces indépendantes des
peuples Khmer, Afghan, Iranien et Polonais.
Réaffirmation, et lutte
idéologique là où c'est possible, qu'il
n'y a pas de libération nationale sans lutte contre
les 2 forces impérialistes dominantes.
Dans ce cadre,
dénonciation inlassable des menées de l'une ou
l'autre des superpuissances -en Amérique centrale par
exemple -avec critiques franches des dégâts
occasionnés pour leurs peuples par des organisations
chevillées au social-impérialisme (ou
éventuellement à l'impérialisme U.S.).
-2) Rechercher et faire travailler les formes de
conscience internes à la classe ouvrière et au
peuple de France quant à la situation internationale:
en particulier sur les risques de guerre et la
nécessité de la lutte prolongée pour
l'indépendance nationale en cas d'invasion.
-3) Renforcer la dénonciation du
caractère impérialiste interne de la
société française (racisme
anti-immigrés et immigration, redéploiement
industriel, mesures anti-paysannes, nucléaire
impérialiste...) par l'opposition résolue
à toutes initiatives de renforcement de
l'édifice branlant de l'impérialisme
français (lutte contre les expéditions
militaires, les coups d'Etat
téléguidés, les échanges
inégaux...).
Oeuvrer à
développer la solidarité internationaliste
avec les organisations marxistes-léninistes,
maoïstes ou nationales des peuples colonisés ou
dominés par l'impérialisme français .
Avoir une
attention particulière quant aux révoltes dans
les "DOM-TOMs" pour mener campagne contre les procès
anti-indépendantistes de la Cour de
Sûreté de l'Etat ou autres juridictions (visant
des militants Guyanais et Guadeloupéens, après
des Polynésiens).
-4) Travailler à faire avancer, à
la mesure de la réalité et de nos
capacités, à la reconstitution par
étapes d'une unité internationaliste des
maoïstes des différents pays.
L'U.C.F.M.L :
UNE POLITIQUE
DIALECTIQUE
Meeting du 28 Février 1981
à la Mutualité.
L'U.C.F.M.L., l'organisation
communiste, est depuis toujours dans une logique
spéciale. Elle est, peut-on dire, la
médiation directrice de tout ce qu'elle
organise hors d'elle-même. Les noyaux
communistes ouvriers, les C.P.A.Cs, les groupes
culturels, et plus encore les P.A.E (Permanences
Anti-Expulsion) , sont pour nous un
extérieur. Mais cet extérieur
définit dans le réel notre
intérieur politique. Dans la classe, dans le
peuple, le parti maoïste se fait et s'accumule
par le réseau des organisations militantes
de type noyau et C.P.A.C. L' U.C.F.M.L. fait ainsi
exister sa ligne politique, sa ligne de Parti, dans
le ralliement subjectif à ce qui n'est ni
tout à fait elle-même, ni non plus
entièrement autre chose.
Plus encore: l'U.C.F.M.L.
rallie souvent à elle-même à
l'intérieur des noyaux ou des C.P.A.Cs, ou
des groupes culturels, dans un processus long et
particulier, cependant que la politique de
l'U.C.F.M.L. n'est rien d'autre, pour l'essentiel,
que ce qui rend possible la naissance et la
croissance de ces organisations.
Noyaux et C.P.A.Cs sont
la réalité de notre politique.
L'U.C.F.M.L. en est le processus.
Ainsi se noue, entre la
classe ouvrière d'avant-garde, le peuple, et
le projet du Parti, un lien entièrement
neuf. Centralisé par l'unité d'une
politique, greffé sur les formes de
conscience de masse, à l'école de
l'histoire et de l'antagonisme.
A tous ceux que cette
figure de la politique de parti persuade; à
tous ceux qui veulent en soutenir le processus
général; à tous ceux qui
veulent croire à nouveau que le marxisme
existe dans la dialectique du réel, dans la
politique d'avant-garde, nous disons: unifiez-vous
à l'U.C.F.M.L. !
VIVE LA DIALECTIQUE !
VIVE LA POLITIQUE, VIVE LE PROCESSUS DU PARTI
!
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