.....Née de la Révolution d'octobre
1917, la IIIe Internationale tint son congrès
constitutif à Moscou du 2 au 6 mars 1919. Mais ce fut
seulement à son deuxième Congrès que
Lénine formula les thèses qui devaient en
fournir les fondements : le 6 août 1920 furent
adoptées sur sa proposition les " 21 conditions
d'admission des Partis dans l'Internationale communiste ".
Deux délégués français
désignés à Strasbourg en janvier 1920
lors d'un Congrès tenu par le Parti Socialiste
affilié à la IIe Internationale avaient
été invités à participer aux
débats avec voix consultative : Cachin et Frossard
(1). Ils envoyèrent à leur Parti un
télégramme où ils indiquaient notamment
" personnellement, nous pensons l'adhésion
nécessaire. " De son côté le
Comité exécutif de l'Internationale adressa le
26 juillet un message " A tous les membres du Parti
Socialiste français, à tous les
prolétaires conscients de France. " Ce texte
débutait par un impitoyable réquisitoire
contre les dirigeants du Parti et contre les chefs de la
C.G.T., tous opportunistes de longue date et
Sociaux-chauvin, qu'il était inadmissible
d'accueillir au sein de l'Internationale. Seuls pourraient
en faire partie les militants acceptant de souscrire
préalablement aux vingt et une
conditions.
.....
Afin de fixer sa position par
rapport à la nouvelle Internationale et surtout,
poussé et même contraint par un puissant
courant favorable à l'adhésion né dans
ses organisations de base, le Parti socialiste organisa un
Congrès à Tours du 25 au 30 décembre
1920.
3208 mandats y
décidèrent l'acceptation des 21 conditions.
1022 mandats s'y opposèrent. La majorité pour
l'adhésion à la IIIe Internationale fut de
l'ordre de 67,4%, légèrement supérieure
aux deux tiers des mandats.
Voici l'une des rares photographies du
Congrès de Tours. On y distingue Marcel
Cachin défendant avec fougue
l'adhésion à la IIIe Internationale.
Sur les banderoles qui ornaient la salle du
Congrès on peut lire ou deviner les mots
d'ordre : " Prolétaires de tous pays,
unissons-nous " (au fond) et "
L'émancipation des travailleurs sera l'œuvre
des travailleurs eux-mêmes " (au-dessus de la
tribune).
|
..... Ainsi naquit, il y aura cinquante ans à
la fin du présent mois de décembre 1970, le
Parti communiste (section française de
l'Internationale Communiste) qui devait devenir après
la dissolution de l'Internationale en 1943, le Parti
Communiste français.
.....
Nous pourrions nous étendre
longuement sur les détails historico-politiques du
Congrès de Tours, mais il nous semble plus opportun
d'aborder à l'occasion de son cinquantenaire des
questions d'une actualité plus directe.
QUI RESTE AUJOURD'HUI FIDÈLE
AUX PRINCIPES RÉVOLUTIONNAIRES DE LA IIIe
INTERNATIONALE COMMUNISTE ?
.....
Au cours du demi-siècle
écoulé depuis ces événements
historiques, d'innombrables péripéties ont
marqué le développement du mouvement
communiste international, de la révolution
prolétarienne mondiale. En fait la naissance de la
IIIe Internationale et celle, conséquente, du Parti
Communiste français constituaient le point de
départ d'une époque où n'allaient
cessé de s'exacerber, sous des formes multiples, la
lutte de classes entre bourgeoisie et prolétariat,
entre classe dominante, exploiteuse et oppressive et
classes, couches et populations dominées,
exploitées et opprimées. Plus ou moins
imprévue, sauf par Lénine, la lutte des
peuples colonisés et des peuples d'Orient, allait
prendre aussi une importance de premier plan. Octobre 1917
avait ouvert l'ère des révolutions nationales
anti-impérialistes victorieuses. Cinquante ans plus
tard nous vivons l'époque où
l'impérialisme va à son effondrement total et
où le socialisme marche vers la victoire dans le
monde entier.
La photographie ci-dessus montre Clara Zetkin.
Au nom de l'Internationale communiste la vieille
militante allemande Clara Zetkin, interdite de
séjour en France, vint cependant saluer le
Congrès de Tours. Elle s'écria : "
Camarades, il faut choisir ! "
|
Au cours de la
lutte pour la destruction définitive du capitalisme
parvenu à son stade suprême,
l'impérialisme, le mouvement communiste international
et par conséquent le Parti communiste français
ont été eux-mêmes l'objet de luttes de
classes acharnées, dans leurs propres rangs. L'ennemi
n'a jamais renoncé à conjuguer ses attaques de
l'extérieur avec celles de l'intérieur. Le
révisionnisme moderne, idéologie sournoise de
restauration du capitalisme, est apparu au sein du camp et
des Partis communistes peu après la fin de la seconde
guerre mondiale, qui vit la victoire des peuples sur le
fascisme grâce essentiellement à l'Armée
Rouge du Premier Etat Socialiste de l'histoire : l'U.R.S.S.
alors dirigée par Staline.
..... Le processus " un se divise
en deux " s'est exprimé dans l'opposition, entre
cette idéologie contre-révolutionnaire et le
marxisme léninisme porté à son niveau
le plus élevé par la
pensée-maotsétoung.
Au congrès de Tours, le
délégué Nguyên Aï
Guôc, âgé de 30 ans, vota en
faveur de l'adhésion à la IIIe
Internationale. Il devait devenir quelques
années plus tard le prestigieux dirigeant du
peuple vietnamien, le respecté Hô Chi
Minh.
|
..... Seuls
sont restés fidèles aux principes
révolutionnaires de la IIIe Internationale
fondés sur les enseignements de Marx, Engels,
Lénine et Staline les Partis et militants Communistes
et ouvriers qui ont rejeté sans concession, le
révisionnisme moderne, tels entre autres, le Parti
communiste chinois et le Parti du Travail d'Albanie, ainsi
que d'innombrables militants marxistes-léninistes
dans le monde entier, comme en France.
CINQUANTE ANS APRÈS SA NAISSANCE, QUI CONTINUE LA
MISSION RÉVOLUTIONNAIRE DU PARTI COMMUNISTE
FRANÇAIS ?
..... Le Parti
communiste français était né " pour
faire la révolution prolétarienne " en
France et contribuer de la sorte à la
révolution socialiste sur le plan mondial. Il ne
s'est pas acquitté de cette mission historique, bien
qu'en un demi-siècle plusieurs occasions se soient
offertes à lui dans des conditions objectives
favorables à un impétueux développement
révolutionnaire. En 1963, une poignée de
militants prirent conscience des graves abandons successifs
et des reniements définitifs des principes
révolutionnaires du marxisme-léninisme par les
dirigeants de leur Parti passés sur les positions
idéologiques et politiques du révisionnisme.
Ils engagèrent résolument le combat pour
démasquer la trahison révisionniste et faire
en sorte qu'existe de nouveau en France " un Parti
communiste fondant authentiquement sa pensée et son
action sur les principes de Marx, Engels, Lénine et
Staline ".
.....
Seuls ces camarades, bientôt exclus du Parti
communiste français sur ordre de son Comité
central révisionniste, pour avoir défendu et
diffusé ouvertement à la base les positions
des Partis frères chinois et albanais, furent les
continuateurs de la juste ligne prolétarienne et
révolutionnaire sans cesse agressée depuis
décembre 1920, dans les rangs même du Parti,
par la ligne contre-révolutionnaire de la bourgeoisie
infiltrée.
.....
Ces militants luttèrent de 1963 à 1967
pour fonder le " Parti communiste
marxiste-léniniste de France ", interdit le 12
juin 1968 par le pouvoir de la bourgeoisie sur sollicitation
non dissimulée des dirigeants du Parti " communiste "
français. Ils publièrent dès
février 1965 un organe mensuel puis hebdomadaire "
l'Humanité-nouvelle ". Ils eurent à subir
des agressions violentes, physiques ou provocatrices, mais
cachées aux militants de base du P.C.F.,
organisées par l'appareil policier parallèle
à la disposition des dirigeants révisionnistes
de Moscou et de Paris.
.....
Aujourd'hui l'opinion publique est savamment
conditionnée par les organes d'information de la
bourgeoisie, y compris ceux des dirigeants
révisionnistes du P." C. ".F., afin de la persuader
que les représentants en France de la pensée
maotsétoung sont les " maoïstes " de
différents groupes d'intellectuels dont le plus connu
n'est autre que " la gauche prolétarienne ".
L'opération est d'autant plus aisée que les
lycéens, étudiants et professeurs qui
constituent ces groupes, avec quelques rares ouvriers,
s'autoproclament " maoïstes ", brandissent en toutes
occasions le petit livre rouge des citations du
Président Mao, participent à des
défilés, y compris ceux organisés par
les dirigeants révisionnistes, en exhibant des
portraits du grand dirigeant chinois. C'est là une
imposture qu'il convient de dénoncer.
.....
Le Parti communiste chinois n'a jamais accepté
l'expression " maoïsme " ni désigné comme
" maoïstes " les militants qu'il reconnaît comme
fidèle à la juste ligne idéologique et
politique du Mouvement communiste international.
.....
Aucun des Partis communistes qui entretiennent des
relations officielles, en tant que tels, avec le Parti
communiste chinois ne s'affuble du titre de " maoïste
". Parmi ces partis figurent certains vieux Partis ayant
appartenu jadis à la IIIe Internationale et
participé à la dernière
Conférence mondiale non scissionniste du Mouvement
communiste internationale, dite Conférence des 81 de
novembre 1960 : citons entre autres, et outre le Parti du
Travail d'Albanie, les Partis communistes de Birmanie, de
Malaisie, d'Indonésie, de Nouvelle-Zélande, du
Vietnam, de Corée, etc. Il y a aussi les jeunes
Partis crées depuis 1963, comme les Partis
communistes marxistes-léninistes des
différentes nations d'Europe occidentales, ou le
Parti communiste (marxiste-léniniste) d'Inde et
nombre d'autres organisations marxistes-léninistes
dans les cinq continents.
(à
suivre)
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(1) Frossard quitte le P.C.F. fin 1923 pour rallier le
Parti Socialiste S.F.I.O. et finir plus tard dans la
collaboration avec les nazis.
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