Jacques Jurquet
APPEL DE GEMENOS
.... A L'occasion de cette
manifestation de Gémenos, nous désirons nous
adresser à ces hommes, à ces femmes qui se
réjouissent déjà d'une victoire
électorale dont ils ne doutent pas.
.... Nous les
mettons en garde solennellement contre les mensonges, les
illusions, les manœuvres et autres manipulations. A tous et
toutes qui aspirent à de réels changements,
à celles et ceux qui croient à l'avenir du
socialisme, nous voulons adresser une déclaration en
deux points.
RIEN N'EST JOUÉ POUR 1978
.... 1)- Il n'est absolument
pas certain que les élections législatives de
1978 consacrent la victoire de l'Union de la gauche. Rien
n'est joué. Et nous ne croyons pas que le seul
recours au suffrage universel puisse conduire au socialisme.
Mars 1978 ne sera en aucune manière une fin, pas plus
d'ailleurs qu'un commencement, parce que la lutte des
classes se développe depuis longtemps et qu'elle
devra se poursuivre avec acharnement quel que soit le
résultat de ces prochaines élections
législatives.
.... L'exemple tragique de
l'Union populaire au Chili atteste devant l'histoire de la
grave responsabilité des dirigeants qui endorment et
démobilisent le peuple en minimisant ou en niant
l'aiguisement de la lutte des classes. Le fascisme au Chili
démontre quelle peut être l'issue à
laquelle conduisent les chantres de la théorie du
passage pacifique au socialisme.
.... L'histoire
mondiale n'offre aucun exemple d'instauration du socialisme
par d'autres recours que celui de la violence
prolétarienne, opposée à la violence
bourgeoise.
.... Nous
communistes fidèles au marxisme-léninisme,
nous ne préconisons pas la violence pour le plaisir
de la violence, et sans une longue et sérieuse
préparation idéologique et politique des
masses populaires. Comme vous tous, militants qui croyez
à la voie électoraliste proposée par
l'Union de la gauche, comme vous tous, nous n'aimons pas la
violence. Nous préférons sans nulle
ambiguïté la voie pacifique à la
violence, car nous n'avons aucune inclination, aucun
penchant ver les souffrances qu'entraînent
inévitablement les luttes violentes, Nous n'aimons
pas la guerre en elle-même et nous voulons
détruire à jamais ce fléau sanglant de
l'humanité. Mais l'expérience de la
société humaine à travers les
millénaires de son développement, depuis
qu'existent les classes et les États, confirme ce
principe valable pour toute classe comme pour tout peuple: "
Le pouvoir est au bout du fusil ! " Voilà pourquoi
nous dénonçons la mystification
développée par les politiciens qui proclament
que le scrutin de 1978 peut constituer le premier pas dans
la voie d'un passage pacifique et bien tranquille au
socialisme.
.... L'instauration du
socialisme en France comme ailleurs ne sera possible que par
la destruction du capitalisme et donc la destruction de
l'État bourgeois. Elle ne s'accomplira qu'à
travers des luttes de classes recourant
inéluctablement à la violence
révolutionnaire. C'est là tout simplement une
loi de l'Histoire, indépendante de la volonté
des hommes, des partis et des classes. Le changement d'une
société ne peut résulter que de la
Révolution.
DES DIFFICULTÉS INSURMONTABLES
....2)- Militants et
électeurs de l'Union de la gauche, si, comme vous le
croyez, vos élus constituent en mars 1978 une
nouvelle majorité parlementaire, vous vous
réjouirez sans nul doute des résultats acquis
sur le plan électoral. Mais alors, et alors,
sûrement, commenceront, les difficultés du
moins dans le cadre de vos actuels projet politiques. Vos
représentants auront à gérer la crise
et le gouvernement "de gauche" devra mettre en pratique son
Programme commun.
Jacques Jurquet au cours du
meeting présidé par le camarade
Castan
|
.... Or, d'ores et
déjà, des voix autorisées, et non des
moindres, vous mettent en garde. Mendès-France, dont
nous ne contestons ni l'intégrité ni
l'expérience politique même si nous ne le
tenons pas pour un Révolutionnaire
prolétarien..., vous a déjà
lancé à plusieurs reprises ce sérieux
avertissement:
.... " … La
gauche ne doit promettre que ce qu'elle pourra tenir...
seule la cohérence entre promesses faites et
promesses tenues justifiera et maintiendra la foi
populaire..."
LA FRANCE N'ÉCHAPPERA PAS A LA CRISE DU
CAPITALISME
.... Et Marchais, devant une
conférence nationale des élus de son parti,
polémiquant d'ailleurs avec Mitterrand, a
souligné la nécessité de
réactualiser et chiffrer le budget du Programme
commun pour que la victoire espérée en 1978 ne
débouche pas sur la "désillusion". Le mot est
de lui. Ce Marchais-là a bon odorat. Il sent
déjà monter la colère des travailleurs
qui rejetteront massivement la ligne bourgeoise qu'il
incarne quand ils auront commencé à souffrir
de son expérience concrète.
.... L'union
électoraliste de la gauche peut en effet assurer une
victoire électorale en 1978, ce n'est pas certain,
mais c'est possible, mais cette victoire n'amènera
pas les changements réels auxquels aspirent ies
travailleurs et les masses laborieuses parce que la France
restera dominée par le système capitaliste et
qu'elle n'échappera pas, sur le plan international,
aux conséquences funestes d'une crise
générale qui est mondiale et qui est encore
loin d'être surmontée.
.... En
vérité, les incertitudes à ce sujet,
qui sont pour nous des certitudes, provoquent
déjà entre les partis de l'Union de la gauche
la zizanie. La rivalité et la duplicité
président aux relations de leurs dirigeants.
RIVALITÉ, DUPLICITÉ, DIVISION…
.... Le spectacle de leurs
divisions est déjà en scène depuis le
jour-même de la signature de leur accord
électoral, mais il a pris davantage de relief depuis
l'accès à la gestion de nouvelles mairies par
leurs listes communes.
Militants radicaux et socialistes de base,
quelles manœuvres préparent dès
maintenant vos dirigeants auxquels Giscard
d'Estaing et son premier ministre Raymond Barre ne
cessent de lancer des clins d'œil ? Pourquoi
Mitterrand conduit-il une lutte acharnée
afin que son parti arrive en tête de la
compétition électorale et soit
déjà d'ailleurs le premier parti de
France ?
Nous vous mettons en garde à propos de
vos sincères illusions par rapport aux
légitimes aspirations populaires à
des changements profonds, réels et durables.
La politique que vous soutenez et à laquelle
vous croyez sincèrement ne peut et ne pourra
que vous apporter les plus graves
désillusions, si elle ne conduit pas la
France à une expérience encore plus
grave.
|
.... Mais nous
désirons aussi nous adresser plus
particulièrement aux militants et sympathisants du
vieux Parti communiste. Nous savons la
sincérité et les espérances de tous ces
jeunes militants qui ont depuis lors donné leur
adhésion au Parti communiste français.
.... Nous
pensons aussi que dans leur immense majorité ils sont
loin d'avoir été définitivement
pervertis par l'idéologie du révisionnisme
moderne et qu'ils ont soif d'honnêteté de
justice et de Révolution tout en étant
convaincus que la tactique du Programme commun va conduire
notre classe ouvrière et notre peuple jusqu'au
socialisme, en passant par l'étape préalable
d'un gouvernement d'Union de la gauche.
A CEUX QUI ONT SOIF D'HONNÊTETÉ, DE
JUSTICE, DE RÉVOLUTION
.... A ces jeunes
communistes, nous demandons simplement de prendre
connaissance de quelques indications anciennes qui ne
peuvent être suspectes à leurs yeux… et nous
voulons leur suggérer d'y réfléchir
sans parti pris préalable.
.... Le
Programme commun prévoit comme mesure d'ordre
économique et social une série de
nationalisations, qui d'ailleurs constituent une pomme de
discorde entre les dirigeants du PCF et ceux des deux autres
partis de l'Union de la gauche.
.... Nous tenons
Maurice THOREZ pour le premier et le principal responsable
de l'évolution révisionniste qui a conduit le
Parti communiste français de ses positions
prolétariennes à ses positions actuelles, mais
il se trouve que parfois, le secrétaire
général du PCF a avancé des
thèses justes, notamment quand, avant 1936, il se
référait strictement au marxisme et au
léninisme. Voyons donc un passage qu'on peut trouver
dans le livre 2 - tome 7 - des Œuvres complètes de
Maurice THOREZ dans les pages 140 à 150 (ce tome
concerne la période allant de septembre 1934 à
janvier 1935). Jeune militants du PCF, lisez ce passage ;
Maurice THOREZ y déclarait ceci :
.... " Les
nationalisations dans le cadre du régime capitaliste
ne pourraient conduire qu'à un renforcement de l'Etat
bourgeois, à une plus grande concentration des moyens
de domination et d'oppression entre les mains de
l'oligarchie financière. Ce serait simplement
accélérer le processus de fascisation de
l'Etat.
.... Est-ce
que nous sommes contre les nationalisations ? Non, nous
sommes pour les nationalisations. Mais la condition pour
nationaliser, la condition pour socialiser, c'est la prise
du pouvoir".
L'expropriation sans
rachat.
"Quand nous serons en France à une situation
révolutionnaire, alors, à l'exemple de LENINE
en 1917 nous demanderons la nationalisation. Ce sera
conforme au programme de l'Internationale communiste. A ce
moment, les nationalisations, le contrôle ouvrier,
l'expropriation sans rachat, tout cela sera devenu le
programme du gouvernement ouvrier et paysan, de la dictature
du prolétariat à instaurer dans les jours les
plus proches, au terme de l'insurrection armée qui
nous conduira au pouvoir. "
....
Voilà, Camarades, nous Communistes
marxistes-léninistes, nous restons entièrement
d'accord avec ces propos de Maurice THOREZ et nous
souhaitons que vous, les jeunes adhérents et
sympathisants du parti qu'il dirigea pendant plusieurs
décennies, vous en preniez connaissance, vous les
étudiez, et que vous exigiez de vos dirigeant qu'ils
vous indiquent si la position de Maurice THOREZ a fait ou
non l'objet d'une critique, d'une autocritique ou d'une
autre remise en cause sous quelque forme que ce
soit.
.... Mais voici
d'autres indications précises de Maurice THOREZ que
peut être vous ignorez. Dans un fameux discours
autocritique qu'il présenta devant le Comité
central les 29 et 30 octobre 1947, le secrétaire
général du PCF déclara notamment
:
.... " … On
peut se demander… si nous avons su tirer la leçon de
toutes nos expériences passées, afin d'en
instruire le Parti et la classe ouvrière… Avions-nous
par exemple éclairé suffisamment le Parti et
les masses sur les défauts du Front populaire et sur
les causes de son effondrement final, afin d'éviter
aux travailleurs le retour de pareilles déconvenues
?".
Les défauts du front populaire
et de la résistance
.... "Le défaut
capital du Front populaire… c'est qu'il était devenu
une simple entente de sommet… En raison de la formule
exclusive d'entente par le sommet, nous avions admis dans le
Front populaire la présence d'Individus qui ne
songeant qu'à trahir le mouvement à la
première occasion… Voilà pourquoi le Front
populaire s'est peu à peu
désagrégé pour s'effondrer
complètement à l'approche de la guerre.
.... Nous avions dit et
répété ces choses bien avant 1939. En
avons-nous tenu compte dans l'organisation et la direction
de la Résistance ? Il faut reconnaître que non…
Nous avons accepté… que le Conseil National de la
Résistance, au lieu d'être l'émanation
des comités de base et de leurs organisations
militaires, soit constitué par la
représentation directe de partis et de gouvernements
divers comme l'avait été le Front
Populaire
.... Il faut
considérer comme une grave faute que nous ayons
toléré dans l'organisation et la conduite de
la Résistance les mêmes défauts qui
avaient été fatals au Front Populaire, et qui
se sont révélés tout aussi pernicieux
pour le mouvement de la Libération nationale… "
.... Amis et Camarades, nous
nous adressons aux jeunes membres du PCF, mais nous savons
qu'ils ne sont certainement pas très nombreux dans
notre Rassemblement. Aussi nous vous demandons de porter ces
textes à leur connaissance. Ne s'agit-il pas en effet
de documents auxquels leur ancienneté n'enlève
nullement le caractère d'une brûlante
actualité ?
|
.... Jacques
Jurquet adhère au Parti communiste
français pendant la Résistance, les
armes à la main.
.... Il
devint par la suite membre du Conseil
fédéral des
Bouches-du-Rhône.
....
Pendant plus de 20 années, Jacques
Jurquet participera au sein du PCF aux luttes de la
classe ouvrière et des peuples du monde.
Lors de la guerre d'Algérie, il milita pour
une solidarité active avec les patriotes
algériens.
.... En
avril 1964, il fut exclu du vieux parti communiste
sur un ordre du Comité central. "Entre une
discipline formelle que l'on voudrait m'imposer
pour que je me taise et la vérité sur
le problème chinois, je choisis la
vérité" proclamait-il. "Et je
prétends de la sorte me conformer à
la discipline suprême des communistes qui est
de respecter les principes du
marxisme-léninisme".
.... Il
participe alors à la création des
premiers cercles marxistes-léninistes. En
1967, il est élu secrétaire politique
du Parti communiste marxiste-léniniste de
France lors de son congrès de fondation
à Puyricard."
....
Jacques Jurquet est aujourd'hui directeur
politique de l'"Humanité rouge" , quotidien
révolutionnaire, tribune de la ligne
politique du PCMLF qui poursuit son activité
dans la clandestinité depuis son
interdiction par la bourgeoisie en juin 1968.
|
.... (...) Amis et
camarades français et de toutes
nationalités, nous luttons pour la
société universelle de
liberté, de justice et de paix qu'ont
annoncée en leur temps Karl Marx et
Frédéric Engels en affirmant qu'elle
procurerait à tout être humain " du
pain et des roses ". Cette société
rejettera l'égoïsme, l'individualisme
et l'exploitation de l'homme par l'homme, elle
répondra au grand appel du " Manifeste
communiste " enrichi par Lénine, Staline, et
Mao Tsé-toung :
.... "
Prolétaires de tous les pays, peuples et
nations opprimées, unissez-vous".
Etroitement unis dès maintenant, agissons
ensemble, lançons toutes nos forces contre
la bourgeoisie capitaliste, réactionnaire,
réformiste ou révisionniste.
....
Contre les entreprises
hégémoniques des deux
superpuissances.
....
Contre tout impérialisme, fascisme
colonialisme ou néocolonialisme. Contre le
sionisme et contre le racisme.
....
Pour la Révolution
prolétarienne et la dictature du
prolétariat !
....
Pour le socialisme !
....
Pour le communisme !
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