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Marxistes-Léninistes, soyons révolutionnaires, Unissons-nous (enfin) !
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L'époque étant toujours celle de l'impérialisme et des révolutions prolétariennes, le souci de tout marxiste-léniniste en l'absence d'un véritable Parti Communiste, doit être de travailler à la création de celui-ci. le premier pas étant le collectif de travail excluant la forme mathématique (1+1+1) qui ne fera jamais un Parti Communiste répondant aux 21 conditions du 2ème congrès de l'Internationale Communiste mais sous la seule forme appropriée d'un regroupement de travail qui par une pratique et une intervention plus conséquente dans la lutte des classes et une réflexion collective confrontant les divergences existantes permettra d'aller vers l'unification des marxistes-léninistes. Si l'on fait le bilan historique de ce que l'on a appelé par simplification le " Maoïsme " et des différentes organisations marxistes-léninistes: du Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France à Front Rouge, en passant par l'U.J.C.M.L., Ligne Rouge, et d'autres encore... Il ne reste physiquement rien ou si peu qu'il est inutile de trop se gargariser sur la création -rapide- d'un nouveau parti communiste dans notre pays. Ce qui ne diminue en rien l'apport théorique de toutes ces organisations, bien au contraire, l'étude des erreurs devant permettre, en principe, de ne pas les reproduire. Nous ne partons pas de zéro, quelques organisations (PCOF, OCML pour les plus importantes et les plus connues) ont continué à brandir le drapeau rouge du communisme et ont un faible mais réel impact dans la classe ouvrière. Très bien, mais insuffisant en regard des besoins organisationnels de la classe ouvrière. Ce qui peut reléguer encore loin un changement révolutionnaire instaurant les bases d'une société socialiste. Enfin, il me semble. Différents dans nos analyses, certains ont délibérément rejeté toute référence à Staline, d'autres ne se revendiquent plus de Mao Tsé Toung. Enver Hoxha et le Parti du Travail d'Albanie ne sont plus des modèles. Pour d'autres encore, c'est un savant mixage de ces trois références et pour quelques-uns, la pensée Mao Tsé Toung se trouve prolongée par celle du Président Gonzalo du Parti Communiste du Pérou... Mais j'ai la faiblesse de croire que ces divergences peuvent être secondaires et que " marcher séparément ", " discuter, analyser, critiquer ", ne suffit plus et qu'aujourd'hui, il est impératif de se regrouper et " frapper ensemble ". C'est non seulement nécessaire en regard de l'éparpillement organisationnelle et géographique des forces marxistes-léninistes mais prioritaire si l'on prétend combattre réellement cette barbarie capitaliste qui couvre la planète, chaque jour plus mortellement et vouloir transformer cette société en une société communiste. Ce qui ne veut pas dire mettre en sourdine nos divergences. Si la question du parti se posait cruellement hier, que dire d'aujourd'hui ? mais cette question ne trouvera sa résolution qu'à la seule condition de " faire ses preuves " devant la classe ouvrière: par une apparition en tant que force organisée dans la classe ouvrière, par une pratique et une volonté de répondre, dans un premier temps, à l'attente de son avant-garde consciente et par la démonstration de la justesse de sa ligne et de son programme. S'il est toujours vrai que le parti se renforce en s'épurant encore faut-il qu'il existe ou qu'il ne soit pas auto-proclamé. Vouloir à tout prix être les garants de la " pureté " des textes anciens, religieusement conservés sous une chape de plomb est néfaste et contraire au marxisme-léninisme. Cette situation dure depuis des décennies, depuis trop longtemps ! Entre-temps, que de désillusions, que de retours à la case départ, sans que les erreurs ne soient simplement revendiquées mais trop souvent mises sur le compte de la " fraction " adverse et rivale. Le monde capitaliste, lui, continue de tourner en accumulant crimes et misères sociales...De plus en plus de barbarie pour de moins en moins d'espoir dans la classe ouvrière, qui se rit bien souvent du fonctionnement de tel groupuscule n'existant que pour lui-même. Les marxistes-léninistes ne volent pas au-dessus de la classe ouvrière. Rejetant tout opportunisme, il est plus que temps de se rassembler, de militer ensemble, d'aller vers la construction de ce parti révolutionnaire marxiste-léniniste. Son absence est cause de trop de défaites ouvrières. La création d'un collectif M-L souple peut être la base d'un front plus large, non pas d'un club de discussion mais d'un véritable quartier général des combats anticapitalistes, anti-impérialistes et antifascistes, qui regroupera des forces M-L éparpillées. Ce qui a séparé les M-L dans le passé ne se réparera pas en un jour, mais le chemin fait ensemble permettra de poursuivre la discussion, de façon franche et fraternelle afin d'arriver à la fusion des groupes marxistes-léninistes, point de passage obligé avant toute création du parti. La majorité de la classe ouvrière est actuellement asphyxiée et souvent incapable de la moindre résistance. La création d'un véritable collectif communiste M-L par le rassemblement de diverses forces M-L se doit aussi de répondre -dans le même temps- au problème de la démobilisation, du découragement, de la crise du mouvement ouvrier, que ne doit pas cacher une reprise de conflits. Les marxistes léninistes ont pour tache de rendre confiance à la classe ouvrière, de stopper son recul et son affaiblissement. Trahie de partout, la classe ouvrière, nos camarades de travail et de luttes n'attendent, pour beaucoup, plus rien du parti traître qu'est le Parti " Communiste " Français, sinon de nouvelles trahisons. La confusion profite aux trotskistes. Béquille de la gauche plurielle, la LCR et divers trotskistes déversent encore des flots d'illusions sur les possibilités qu'offrent ce gouvernement Jospin. Tandis que Lutte Ouvrière prétend au remplacement du P"C"F dans la classe ouvrière. Parallèlement, les trotskistes, en cheval de Troie, de la Gauche plurielle, sont présents dans toutes les luttes et dans tous les mouvements du type Agir Contre le chômage, Ras l' Front... Dans le même temps, 5% de voix viennent de montrer, lors des dernières régionales, qu'il y avait une attente vis-à-vis de l'extrême-gauche. Ce qui n'est pas à négliger même s'il ne faut pas s'illusionner sur ce chiffre. Cela nous ne pouvons pas l'ignorer et faire comme si cela n'existait pas. Il nous faudra aussi " frapper " avec d'autres (les trotskistes ?) quand cela sera nécessaire -tout en dénonçant le caractère contre-révolutionnaire de leurs positions et de leur programme. Ce n'est pas là " vendre son âme ". La chute du mur de Berlin, le passage du camp des pays de l'Est, au capitalisme, la contre-révolution en Albanie et l'absence de perspectives révolutionnaires en Chine ont portés et continuent de porter des coups à la classe ouvrière, à chaque communiste (Le délire anticommuniste n'aura jamais été aussi fort que ces dernières années, principalement autour du livre noir de S. Courtois). Le semblant de victoire actuelle du capitalisme (je n'oublie pas le prix du " sang " payé en Europe mais aussi partout dans le monde) et les derniers virages social-démocrates des pseudo-partis communistes amènent à reprendre les explications sur le révisionnisme au sein du mouvement communiste, à analyser ce qu'il est aujourd'hui et à le combattre pied à pied. Ce qui peut laisser penser qu'il reste encore beaucoup de combats à mener avant de gagner la classe ouvrière à la nécessité de changer radicalement le monde ! Pour paraphraser " L'Humanité " et le PCF (10 août 1921) : " Qui ne s'élève pas contre ses ennemis, trahit son devoir, son Parti, ses camarades ". Et aujourd'hui, ce ne sont pas les actions M-L locales et parcellaires qui peuvent remplacer un front de combat. En ce sens l'appel des Editions Prolétariennes du 18 octobre 1996, est une véritable dynamique et doit être salué comme un acte positif et annonciateur d'une nécessaire évolution qui peut mettre fin à des années de sectarisme dans lequel sont enfermés trop de groupes M-L. Sans cela, la sanction sera la condamnation sans appel de la part de la classe ouvrière ou la désagrégation par un dogmatisme complètement et définitivement ossifié. Il n'est pas question de passer d'un sectarisme inutile et stérile à un opportunisme débrayé mais de stopper la casse, de faire le point: regarder en arrière (d'où l'on vient), analyser ce qui a été fait ( où l'on en est) et construire ensemble (où veut-on aller ?), pour passer " à la vitesse supérieure ". Les Editions Prolétariennes ont lancé le débat, depuis un Collectif Communiste M-L s'est constitué. De l'action politique à l'unification théorique, il y a un long chemin à parcourir mais ne faisons pas la fine bouche et allons-y, sous une forme ou une autre, sans attendre et pour ne plus que ce soit une utopie, continuons ! Correspondant E.P. Le Havre
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