n° 32 . (janvier 97) |
« L'appel des
E P
» rencontre un écho très favorable.
L'intérêt manifeste pour cet appel illustre la
volonté, au-delà des divisions, de dé battre,
confronter, informer, lutter etc...ce qui est rendu encore plus
difficile par le sectarisme.
L'article ''contribution au débat lancé par
les Editions Prolétariennes...'', de J. BARRET aborde la question du P
«C» F. Il est important de bien savoir, ce qui se cache
derrière certains mots et termes employés, car les
références purement formelles au communisme etc...nous
réserve parfois bien des surprises.
Selon l'auteur, le P «C» F serait un Parti Communiste. Il
est évident que nous ne sommes pas d'accord sur ce point, tant
en ce qui concerne la théorie du P «C» F, que de sa
pratique. Nous ne
confondons pas théorie marxiste et bouillie
réformiste/révisionniste. La suite de l'article, nous éclaire
sur les conceptions erronées de son auteur ! Peut-on parler
seulement d'une ligne opportuniste, quand on connaît d'un peu
plus prés le P «C» F et sa capitulation
complète sur la question d'élaborer une
stratégie révolutionnaire en France, son rejet des
principes Marxistes ?
C'est ne rien comprendre à la nature de ce parti, que de
prétendre que c'est une affaire de « centralisme
pseudodémocratique » étant « utilisée en particulier pour
les congrès. » Il n'y a pas que le fonctionnement de
ce parti, qui est en cause. La conception simpliste de «
la base, les
militants sont honnêtes, mais la direction est
pourrie »
est une conception des rapports Base/Sommet, qui a souvent
été à l'origine de l'opportunisme vis à
vis du P «C» F. C'est sur la base de cette analyse
simpliste, que J. BARRET fait une découverte lumineuse, la
« reconquête du P «C»
F. » par
les courants dits anti-opportunistes provoquerait l'afflux des
révolutionnaires qui l'ont quitté.
L'auteur de l'article, fait preuve d'ignorance complète sur
l'histoire de cette stratégie.
Les courants anti-opportunistes ont toujours à la longue finie
par tomber dans les bras du PS ! (est-ce un hasard ?). Pour J.
BARRET, les organisations trotskistes sont « divisées ». Oui, mais c'est surtout
l'orientation, le rôle, la pratique de ces organisations, qui
sont critiquables, en dehors du fait qu'elles seraient «
quasi
groupusculaires
».Le score loin d'être ridicule obtenu par LO aux
élections présidentielles, même s'il faut
relativiser ce score, (n'était-il pas proche du
résultat du P «C» F ?).
Quand on connaît l'importance déterminante de la stratégie
électoraliste (crétinisme parlementaire), pour le P
«C» F, le score-record de LO est loin d'être
négligeable. Le terme « groupuscules » employé dans l'article est
significatif du langage méprisant utilisé par le P
«C» F pour discréditer systématiquement ceux
qui ne sont pas dans ce « grand parti ». Le passage sur « l'adversaire tente » de « manipulés » les « dirigeants » des organisations trotskistes, alors
qu'il faudrrait « considérer » leurs adhérents comme
révolutionnaires, relève encore de cette idée
simpliste des rapports base/sommet
dirigeants-pourris/adhérents-honnétes, idée qui
permet d'occulter la ligne, le programme, le fonctionnement, la
pratique et le rôle du trotskisme.
Bien sûre qu'au P «C» F, ou dans les orgas
trotskistes, il y a des militants sincères et honnêtes
qui pensent oeuvrer pour le socialisme ou la révolution, mais
faut-il renforcer leurs illusions sur le caractère soi-disant
« communiste » ou « révolutionnaire », de leurs organisations,
où alors sans sectarisme, élaborer une rupture
conséquente avec le réformisme et permettre l'édification en France
d'un authentique Parti communiste révolutionnaire. Le propos
de J. BARRET est de défendre une reconquète du P
«C» F. Tous ceux qui ne sont pas dans ce schéma,
sont selon lui, soit des groupuscules, soit des sectaires.
C'est tout a fait volontairement que L'APPEL des EP parle des
prétendus révolutionnaires (PCF, Trotskystes), il nous
fallait indiquer une rupture avec cet oecuménisme politique,
qui voudrait nous faire prendre pour révolutionnaires d'une
part le P «C» F, et d'autres part les trotskistes, qui
n'ont jamais réalisés de révolutions nulle-part,
où les ont combattus...
Aux EP nous considérons qu'il faut combattre l'opportunisme,
comme le sectarisme (son frère), ce combat est pour nous
primordial. Nous
avons le devoir aussi de combattre la confusion idéologique,
et ne pas
confondre :
- travailler avec des militants du P «C» F (dont certains
ont d'excellents rapports avec nous...) Les EP sont membre, avec le P
«C» F d'une association qui publie un journal alternatif
(Droit de Citer) sur la région.
- entretenir des illusions sur ce parti ( illusions qui ont
coûtés et qui coûte encore très chers au
prolétariat).
Il y a beaucoup à dire sur l'histoire, les reniements,
abandons, trahisons, soumissions... du P «C» F (et ceci
même du temps de Lénine et de l'IC, où
l'opportunisme du PCF était souvent à l'ordre du
jour).
Cependant,
quelques aspects dominent dans son histoire :
- La défense de
l'impérialisme français.
- La défense de la compétitivité des entreprises
françaises dans la guerre économique que se livrent
blocs et états impérialistes dans la conquêtes de
nouveaux marchés. (avec son tristement célèbre
produisons français).
- Le soutien au désarmement du peuple à la
libération, alors que son rôle devait être de
pousser l'avantage de la situation j'usqu'au renversement de la
bourgeoisie.
- Le rôle du P «C» F en Mai 68.
- les abandons en 1976, de la référence à la
Dictature Du Prolétariat, ne faisant « qu'officialiser » sa transformation en parti
révisionniste.
- le soutien à la ligne liquidatrice de Gorbatchev.
- le redressement de la France capitaliste après la seconde
guerre mondiale, les formules célèbres de «
retroussons nos
manches », et
« la
grève est l'arme des trusts », prononcées par Maurice
Thorez.
- La remise en selle de la vieille social-démocratie et de
Mitterrand (PS).
- la stratégie électoraliste (union avec le PS...) qui
est de toute façon quelque soit ses formes la seule valable
pour le P «C» F.
Depuis l'effondrement des pays de l'est, le processus de
social-démocratisation (transformation de parti
révisionniste en parti social-démocrate classique)
s'est considérablement accéléré, au cours
des derniers congrès du P «C» F.
Les abandons
successifs :
- du centralisme
démocratique (il n'existait que formellement).
- de références et termes (à fortes connotations
marxistes)
- du symbole de la faucille et du marteau... sont une preuve
supplémentaire de la dégénérescence
complète de ce Parti.
Dégénérescence qui
revêt aujourd'hui, 2 aspects pour sa survie
:
1/ Le maintien d'une
référence (dans le nom) au communisme, permet
d'éviter l'éclatement du P «C» F. Cette
référence jouant le rôle de ciment entre les
militants, du fait du prestige que le ce parti a acquis par le
passé dans des situations où il a pris de bonnes et
courageuses décisions.
2/ La social-démocratisation, ne correspond plus a ce terme de
« communiste » qui apparaît toujours dans son nom. En
France il y a déjà un grand parti réformiste
social-démocrate, c'est le PS. Au lieu de construire un
deuxième parti social-démocrate (qui serait une copie)
les militants du P «C» F, (pas tous, bien sûr) n'ont
plus qu'à rejoindre l'original c'est a dire le PS,
plutôt que la caricature (le P «C» F). Les dangers de
ce processus pour la direction du P «C» F dans ce
schéma sont donc très grands, car c'est l'existence de
ce parti qui est en jeu.
Contradictions
entre les 2 aspects de la
dégénérescence
Il y a contradiction
entre ces 2 aspects d'où le désarroi, la confusion pour
bon nombre de militants, la difficulté pour la direction de
maintenir des références communistes (qui font encore
tenir debout le P «C» F) et le processus de
social-démocratisation du parti révisionniste, qui
correspond et qui correspondra encore bien plus a la
réalité de demain pour le P «C» F.
Il est temps d'ouvrir les
yeux sur le fait que ce parti ne peut plus représenter un
avenir pour le communisme, (que certains le regrettent, cela se
comprend). Il ne s'agit pas de critiquer bêtement le P
«C» F. Il faut s'intéresser à ce qui s'y
passe à l'intérieur, notamment de l'existence de
courants opposés au réformisme.
Voila pourquoi nous persistons et signons, dans ce que nous disions
au sujet du P «C» F dans l'appel des EP.