Les militants du collectif
Eugène Pottier, de Roubaix, ont pris connaissance de
l'initiative des Editions Prolétariennes visant à « inverser le phénomène de
divisions stériles
» qui caractérise aujourd'hui le mouvement communiste qui
se réfère au marxisme-léninisme, «
dans un esprit de
débat, sans sectarisme ou opportunisme.»
Après discussion, le collectif Eugène Pottier
déclare reconnaître dans l'appel du 28 octobre 1996 ( et
sa reprise dans la relance du 20 juillet 1997) l'une de ses
préoccupations majeures.
Sans entrer dans le détail de nos analyses, nous
considérons en effet que la situation politique actuelle
nécessite qu'existe, à l'échelle du pays, un
pôle politique proposant une alternative globale, face à
l'impasse dans laquelle la gauche et le P"C"F ont conduit le
mouvement ouvrier - à moins qu'on veuille laisser la classe
ouvrière sans repères et laisser le champ libre aux
réformistes, aux trotskistes, aux anarchistes et aux
fascistes. Cela n'est pas pensable.
L'unification des communistes
marxistes-léninistes est donc incontournable et le plus
tôt sera le mieux.
L'EPARPILLEMENT AFFAIBLIT EN
EFFET LES FORCES ET LES CAPACITES POLITIQUES DE TOUS.
Certes, les cercles et les organisations existantes ont eu une grande
utilité dans les conditions du reflux du mouvement communiste
après l'extinction du PCMLF et du PCRML. Ils ont
accumulé de riches expériences. Mais, quels que soient
leur niveau politique, leur importance numérique et leur
capacité militante, ces expériences sont
forcément partielles et ils ne pourront progresser de
manière significative au delà de leurs limites
actuelles. Et c'est normal.
Un groupe local et même une petite organisation hexagonale ne
peut pas offrir une alternative politique globale crédible
à laquelle puissent æ rattacher les
élément du mouvement ouvrier, social et progressiste
qui s'écartent du réformisme et du
révisionnisme, et qui ont besoin d'une autre voie. Il faut
donc dépasser ce stade, unir nos forces, mettre en commun nos
expériences si l'on veut faire franchir un saut qualitatif au
courant marxiste-léniniste et à l'organisation des
ouvriers avancés. Comment avancer dans cette voie ?
Les groupes qui se réclament du marxisme-léninisme ont
des différences qui sont le produit de leur histoire
(ancienneté de leur rupture avec le révisionnisme,
degré de cette rupture, organisation politique d'origine,
implantation géographique, expériences dans des
secteurs de lutte différents...).
Il existe entre eux des divergences plus ou moins profondes et sur
des plans divers.
Mais ils ont aussi des références théoriques et
politiques communes. Avancer vers l'unité ne peut se faire
qu'en se rassemblant autour de ces principes communs et en traitant
les divergences sans les occulter, avec patience, et autant que
possible en relation avec les questions concrètes.
Lutter contre le sectarisme est donc le mot d'ordre qui correspond
à la réalité actuelle et à l'étape
qui s'impose : unir les communistes.
Lutter contre l'opportunisme est l'autre mot d'ordre indispensable du
premier, pour poser les premières bases de l'unité et
commencer à travailler ensemble, sur une ligne claire,
marxiste- léniniste, correspondant bien sûr au niveau
actuel de cette unité. Concrètement, l'appel des
Editions Prolétariennes jette la base de cette
démarche.
La liste des organisation auxquelles cet appel a été
adressé nous semble correcte. Il en existe sans doute d'autres
qu'il faut rechercher et contacter.
Dans l'immédiat, il faut que ces organisations se
reconnaissent et se rencontrent pour se connaître,
établir leurs points d'accord et leurs divergences et trouver
ensemble un mode de fonctionnement leur permettant de travailler
ensemble sur les points d'accord et les règles pour traiter de
leurs divergences.
Il faut mener cette étape à son terme en prenant le
temps qu'il faut, sachant qu'on n'élimine pas «
l'esprit de
chapelle » du jour au
lendemain, et en sachant aussi qu'on ne le combat pas seulement par
des discours, mais surtout par des actes, c'est à dire par des
initiatives politiques concrètes communes. Chaque organisation
pourra garder, jusqu'à la fin de cette étape une
existence autonome ; mais, elle signifiera publiquement son
engagement au processus d'unification en cours.
Les étapes suivantes seront celles de la
fédération et celle du passage de la
fédération à l'unité organique.
Voilà comment nous
voyons les choses.
Ce processus n'est pas original. Certains camarades penseront que
c'est du déjà vu ; mais il n'y en a pas d'autre. Il
correspond à l'expérience positive du mouvement
communiste.
Balayons les
hésitations !
Considérons l'enjeu et notre devoir de communistes !
Le Collectif Eugène Pottier (Roubaix), le 3 octobre
1997
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