Déclaration des Editions Prolétariennes
à propos de la défaite électorale de la DROITE
et du résultat des élections législatives de 1997

QUEL CHANGEMENT ?

Le retour
Après 2 septennats de MITTERRAND, 2 périodes de cohabitation et 2 ans de CHIRAC, une majorité de GAUCHE arrive à l'assemblée nationale.
Une impression de « déjà vu » pour ceux qui ont connu la période de 1981...mais une situation différente, tant sur le plan national qu' international.
La victoire de la gauche en 97 (n'oublions pas qu'elle était discrédité il n'y a pas si longtemps) signifie surtout un rejet de la droite de ses méthodes sauvages, sa corruption et ses pratiques pourries (talonnée par l'extrême-droite fasciste du FN).

Ce retour de la gauche signifie-t-il que les travailleurs qui souffrent des bas salaires, de la précarité du chômage etc...lui donneront un chèque en blanc ? nous ne le pensons et ne l'espérons pas. De ce point de vue l'expérience de « 81 » a laissé des souvenirs amers, mais aussi de terribles leçons.

Crise politique à droite...
La victoire électorale de la gauche et les résultats sont là pour le prouver, à été possible grâce au vote d'une fraction des électeurs de la droite classique (et même du FN) pour le PS. Cette fraction ne faisait plus confiance à l'équipe Juppé pour mener à bien les affaires de la bourgeoisie. Ceci illustre l'éclatement de la droite, la radicalisation d'une frange de celle-ci vers le FN, De Villiers ou Madelin.

...et crise du capitalisme
Devant l'aggravation de la crise du capitalisme et son cortège de chômage, misère, précarité, guerres etc...que veut ?, que peut ? et que fera cette gauche ?

Que veut la gauche ?

Il y a déjà son programme économique avec des ''nuances'' importantes entres PS-P« C »F-VERTS-MDC. Les motivations et les aspirations diverses des électeurs qui les ont « mis » au pouvoir (par défaut). Les contradictions entre ses ''intentions'' à « plus de justice sociale », à « lutter contre le chômage » etc...et les réalités de la domination capitaliste qui tôt ou tard s'imposeront à elle.

Que peut la gauche ?

Un sentiment largement partagé parmi les travailleurs, est que sur les questions essentielles, gauche et droite, sont d'accord, mais que les méthodes et les moyens sont différents.
Comme son programme reste fidèle aux lois économiques du marché, du capitalisme, de la propriété privée des moyens de production, de l'impérialisme français, la gauche ne peut faire que ce que lui permet le respect des règles de la gestion loyale « social-démocrate » du capitalisme, malgré toutes les bonnes intentions ou les illusions de ses électeurs.

Que va faire la gauche ?

Dans la mesure ou elle reste soucieuse de ne pas « bouleverser » les choses, de faire dans le « réalisme » économique, en un mot de ne pas s'opposer frontalement à la dictature de la bourgeoisie et du capital, cette gauche voulant, prônant une hypothétique « 3éme voie entre capitalisme et socialisme », c'est à dire de « ménager la chèvre et le chou », ne fera reculer : ni le chômage, ni le désespoir des jeunes, ni le racisme !

Mais alors, que faire ?
Aux Editions Prolétariennes nous disons : « l'histoire du mouvement ouvrier nous enseigne qu'à chaque fois que les travailleurs ont obtenu des avantages importants et qu'ils ont fait avancer l'ensemble de la société dans le sens du progrès social, c'est par la mobilisation, les luttes ouvrières, l'action, les grèves etc... »
En bref, c'est la lutte des classes qui est déterminante.
Mais la lutte des classes doit aboutir sur le plan politique, pour que les avantages obtenus soient durables, c'est à dire déboucher sur un choix de société.
Ce choix il est simple, actuellement une minorité de privilégiés (riches) exploite, domine, opprime une majorité de la population pour satisfaire sa recherche du profit maximum et cela sans se préoccuper si cette guerre économique fait des victimes (chômage). Ce système politique, c'est le capitalisme, (système barbare, criminel et inhumain) en France celui-ci est parvenu à son stade impérialiste, c'est-à-dire qu'il survit grâce au pillage, à l'oppression et à la terreur contre les pays les plus pauvres de la planète.
Le seul système politique qui permettra de satisfaire les besoins de l'ensemble de l'humanité, que ce soit pour l'emploi, l'éducation, la santé, la démocratie... c'est le socialisme.
Le socialisme, c'est une société dirigée par ceux qui produisent les richesses, une société solidaire ou ce qui est au poste de commande, c'est l'être humain et non pas l'appétit toujours plus vorace de la classe capitaliste pour le fric. Ce n'est qu'en s'organisant politiquement pour mettre à bas le capitalisme que nous pourrons réellement assurer l'avenir de l'humanité.

Dans l'immédiat nous soutenons...

Toutes oppositions conséquentes au capitalisme et à l'impérialisme français sur ces bases

- La solidarité internationale avec les travailleurs et les peuples en luttes.
- L'action pour une réduction massive du temps de travail, avec embauches compensatoires (sans baisse de salaire, ni augmentation des cadences )financée par les profits du patronat.
- La construction d'une alternative pour les travailleurs.
- La dénonciation de la guerre économique.
- Le refus du racisme, du nationalisme, du chauvinisme.
- Le combat contre l'Europe impérialiste (et le traité de Maastricht).
- Le rejet des illusions réformistes, social-démocrates qui visent à sauver le systéme capitaliste.
- L'analyse des succès et des erreurs, des expériences de constructions du socialisme dans le monde.


Editions Prolétariennes le 11/06/1997

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