( Agir ensemble contre le Chômage ) Mâcon |
Pourquoi cette
lettre ?
Nous nous permettons de vous
adressez cette lettre d'appréciation et de réflexion
sur le mouvement en cours, sur ses orientations et sur l'attitude de
certaines forces politiques qui sont sensées (ou
espèrent... ) le diriger.
C'est le débat apparut publiquement lors du rassemblement du
27/01/98 entre les représentants d'AC !, le P « C »F
et quelques responsables CGT ( du moins ceux qui sont à la
fois dirigeants syndicaux et élus du P« C »F ), qui
nous oblige à prendre position publiquement.
Pourquoi les
EP ?
Les EP (Editions
Prolétariennes) sont une petite association, certes
relativement récente, mais dont ses membres ont une
expérience militante importante sur la question de la lutte
contre le chômage :
-création d'un comité de chômeurs et de lutte
pour l'emploi en 1979 à Chalon sur Saône.
-participation au congrès constitutif d'AC ! en Janvier 1994
à Paris.
-participation sur Mâcon au comité AC ! et à
quelques initiatives du collectif chalonnais pour l'emploi.
-mobilisations diverses (Devaquet, contre le CIP, le plan
Juppé, la réduction du temps de travail...)
-actions dans les entreprises en tant que syndicalistes combatifs
-signature d'une pétition de solidarité avec les
travailleurs de Renault-Vilvorde...etc..
Ce petit rappel historique pour montrer qu'à la mesure de nos
petits moyens, nous prenons très au sérieux le
développement du chômage et de la
précarité. Notre motivation sur ces questions, ne date
pas d'hier et elle n'est pas liée à des
opérations conjoncturelles ou électorales...
Le rassemblement du 27/01/98 devant
la chambre de commerce et d'industrie.de Mâcon à fait
apparaître publiquement des divergences entre AC ! d'un
côté et le P « C »F et les VERTS de
l'autre.
Quelles sont les positions en
présence ? et quelle est la situation ?
- Le « mouvement des
chômeurs » est un mouvement qui apparaît à un
moment « critique » vis-à-vis du gouvernement de la
« gauche plurielle ». Il montre les limites de la «
méthode Jospin »...il fait le lien avec la lutte des
« sans-papiers » et finalement montre que :
immigrés
expulsés, ouvriers exploités, chômeurs
attaqués, doivent faire l'unité contre l'ennemi
commun.
Cet ennemi, c'est bien entendu
:
-- les patrons « tueurs
», licencieurs et exploiteurs.
-- les « riches » qui ne « partageront » jamais
de leurs pleins grès leurs « richesses ».
-- l'Etat, le gouvernement de gauche ou de droite.
Pour nous c'est le capitalisme, la bourgeoisie et
l'impérialisme qui sont responsables de la situation.
L'aggravation de la crise, plonge de plus en plus brutalement dans la
misère et l'oppression des personnes qui n'ont plus que la
lutte, les revendications et l'action pour se faire entendre.
Aujourd'hui, et c'est la force du mouvement une volonté
d'unité entre chômeurs, travailleurs, précaires,
tente difficilement de se faire jour.
Le CNPF
applaudit le discours de Jospin
Le ralliement complet du
gouvernement de la « gauche plurielle » PS, P« C
»F, VERT, MDC (voir la déclaration de Jospin applaudie
par le CNPF) au « réalisme économique »,
à la rigueur budgétaire, aux lois de la guerre
économique du capitalisme, provoque des réactions
très vives, y compris de la part de certaines organisations ou
individus qui se faisaient encore des illusions sur ce que ferait la
gauche au pouvoir.
Guigou-Chevénnement = continuation de
Pasqua-Debré !
L'affaire des « sans papiers
», la non-abrogation des lois Pasqua-Debré, ainsi que la
mise en place de la loi Chevénement ont montré dans les
faits et pas dans le bla-bla, la réalité de ce
gouvernement. La non-régularisation s'est traduite par la
constitution d'un fichier (rappelant les méthodes de la
période Pétainiste), par des expulsions et des
licenciements de nos camarades immigrés. Il faut rappeler que
le P « C »F, n'a pas beaucoup protesté sur le sujet
(il est vrai que sur cette question il marche sur des
oeufs).
Participation
CGT :
Le soutien de la CGT,
s'opère de différentes manières. Le «
mouvement des chômeurs » arrive dans une période de
recomposition syndicale. Il semble que l'implication de la CGT se
fasse surtout à travers ses « responsables » dont
certains (pas tous !!!) sont aussi membre de l'appareil dirigeant du
P« C »F.
AC ! , les
Verts et le P« C »F
Nous avons entendu lors du
rassemblement du 27, le reproche fait par AC ! :
<< les Verts ou le
P« C »F ne sont pas beaucoup présent, ou le sont
depuis peu...>>. Il
s'en ait suivit un « débat » ou le P« C »F
offusqué, disait << si, mais si nous sommes présents...la
preuve nous sommes là ...etc >>.
Nous pensons que la question est, que fait le P« C »F en
tant que parti dans ce mouvement ?
D'un côté il dit « bravo lutter... » et de l'autre il participe à ce
gouvernement avec les Verts (autre forme de réformistes) qui
:
*refuse les revendications des
chômeurs
*expulse les chômeurs, les syndicalistes... des lieux qu'ils
occupent, en leurs envoyant flics et CRS.
*subventionne le patronat, la finance...
*parque les immigrés avant leurs expulsions, dans des camps
sinistres (appeler centres de rétention).
Le rôle du
P« C »F
Le rôle du P« C
»F dans ce mouvement est de lui imprimer une orientation
réformiste, électoraliste à travers son soutient
« critique » au gouvernement, qui doit être soutenu,
puisque d'aprés lui « le dispositif gouvernemental va dans le bon
sens... ».
Attention
danger :
Le mouvement actuel ne doit pas
se couper des syndicats, mais ne doit (s'il veut survivre) pas
laisser les conceptions du P« C »F orienter, dominer et
détruire ce mouvement, qui dans la lutte pose la question de
l'unité
travailleurs-chômeurs-rmistes-précaires-français-immigrés-hommes-femmes-jeunes-vieux...
Pour nous les discours « radicaux » peuvent cacher un
réformisme complet, c'est le cas du P« C »F, des
Verts et des structures syndicales institutionnelles.
Cependant il ne faut pas confondre et mettre dans la même
« sac », d'une façon sectaire tous les
syndicalistes, ou tous les membres de ces organisations, dont
certains font un réel travail militant.
La participation au mouvement, doit
se faire dans la clarté, la participation en tant que P«
C »F ou Vert pose problème, car il y a une
véritable contradiction entre d'un côté le
militant syndical qui se bat avec les chômeurs, et ce
même militant qui est membre d'un parti qui participe
directement à un gouvernement, qui de part ses choix et
orientations économiques et politiques ne peux donner
satisfaction, qu'au patronat, à la finance, à la
bourgeoisie, et cela contre les « non-rentables », les
travailleurs, les chômeurs les immigrés etc...c'est
à dire les victimes de ce système capitaliste,
système barbare, criminel et inhumain.
Le choix de ces forces réformistes de ne pas mettre la
pression sur le pouvoir, est évidemment de ne pas gêner
« les camarades ministres » du gouvernement. C'est pour
cela qu'ils ne veulent pas mobiliser massivement !
Vous comprendrez l'importance et
l'enjeu de ce débat qui débouche sur les orientations
des uns et des autres. Il n'est pas qu'une affaire interne au
mouvement des chômeurs, puisqu'il concerne l'ensemble du
mouvement social et les forces politiques et syndicales. Nous pensons
que les réformistes de tous poils ont bien compris cet enjeu
et qu'ils sont prêts à jouer leurs rôles pour
protéger ce système.
Les Editions
Prolétariennes ,
le 01 / 02 / 98
Mairie , Place de l' Hotel de Ville - 71700 - TOURNUS