POUR LA SATISFACTION DE TOUTES LES REVENDICATIONS CONTRE LE GOUVERNEMENT DES GERANTS LOYAUX DU CAPITALISME POUR UNE ALTERNATIVE ANTI-CAPITALISTE |
Désormais, les chômeurs ont fait une entrée offensive dans le mouvement social revendicatif. Les promesses répétées et non tenues par les gouvernants « de droite comme de gauche », la misère qui dure, qui s'aggrave et qui s'élargit, ont fini par faire exploser la révolte qui couvait depuis longtemps.
Outre la prime de fin d'année de 3000 francs pour tous, revendiquée dans la période des fêtes et qui était une exigence immédiate répondant aux besoins urgents des familles, les privés d'emploi ont raison de réclamer une augmentation de 1500 francs des minima sociaux, un revenu minimum pour les jeunes majeurs de moins de 25 ans et la refonte totale des systèmes d'indemnisation et des minima sociaux. Les privés d'emploi ne le sont pas volontairement, ils exigent du travail. Si la société n'est pas capable de leur en donner, elle a le devoir de subvenir à leurs besoins, et le pouvoir politique doit trouver les solutions à cette nécessité.
Or, face aux légitimes
revendications des privés d'emploi, le gouvernement Jospin
s'est conduit comme l'aurait n'importe quel gouvernement de
droite.
1) Opposés à la satisfaction des revendications, Jospin
et Aubry ont d'abord répondu qu'elles étaient
excessives ~ Quel culot ! ~
2) Que la rigueur budgétaire imposée par Maastricht ne
permettait pas de dégager les sommes nécessaires ~ mais
pour qui les intérêts de qui et au détriment de
qui construisez-vous cette Europe, Monsieur Jospin ? ~
3) Confrontés à la montée de la lutte, ils ont
ensuite lâché le fameux milliard dans l'espoir de casser
le mouvement, en vain.
4) Et, enfin, devant la lucidité des chômeurs et leur
détermination à poursuivre et à étendre
leur combat, ils ont envoyé les flics déloger les
militants qui occupaient les ASSEDICS, les ANPE ou d'autres locaux
publics. Après les promesses et les manoeuvres, la matraque
!
5) Face à la poursuite et la radicalisation du mouvement, que
vont-ils proposer ? Comment vont-ils manoeuvrer ? Jusqu'où
iront-ils ? La démonstration est faite, une nouvelle fois,
qu'un gouvernement de gauche c'est un gouvernement qui, comme un
gouvernement de droite, a en charge la gestion des
intérêts et des choix stratégiques définis
par le grand capital. Les revendications des travailleurs c'est bon
pour les discours électoraux. Une fois au pouvoir, c'est autre
chose ! Les nouveaux déçus de la gauche (plurielle ! )
sont nombreux. Il faudra bien que chacun tire les conséquences
politiques de cette nouvelle expérience
amère.
Pourtant, malgré
l'opposition, les faux prétextes et les menaces du
gouvernement anti-ouvrier de Jospin, il est possible d'imposer les
revendications des chômeurs.
L'argent, il y en a. Il y en a dans les caisses de l'Etat.
Maastricht, ce n'est pas un argument acceptable pour ceux qui ne
tireront jamais aucun avantage de cette Europe du capital. L'argent,
il y en a sur les comptes en banque et dans les coffres forts de ceux
qui créent le chômage pour augmenter leurs profits, les
patrons et les investisseurs financiers. Il y en a dans les
portefeuilles d'actions des spéculateurs boursiers: 416
milliards de dividendes ont été versés aux
actionnaires en 1996.
Pourquoi le gouvernement ne légifère t-il pas en allant
chercher l'argent là ou il se trouve alors qu'il dispose d'une
large majorité au parlement ?
Parce que c'est un gouvernement au service du capital, des
multinationales et des fortunes.
Et pourtant, il est possible de
faire reculer Jospin et son gouvernement. Pour cela, il faut pousser
plus fort, il faut créer un rapport de force plus puissant en
faveur du mouvement. C'est possible. Les conditions de la lutte
existent partout. Depuis des mois et des mois, les sans-papiers
combattent pour leurs droits. Hier, c'était les routiers,
aujourd'hui, les chômeurs. Demain ?
Plus aucun travailleur actif n'est à l'abri du chômage.
Peu de jeunes sont assurés de trouver un emploi à la
sortie des études. Pour la majorité d'entre eux,
l'avenir, c'est l'ANPE, l'emploi déqualifié
précaire et sous-payé. Ceux qui luttent aujourd'hui
luttent déjà pour ceux qui, demain, seront (ou risquent
d'être) dans la même situation.
Il est
possible de faire converger
toutes ces forces pour enfoncer le front patronal et gouvernemental.
Les militants doivent pour cela mettre en oeuvre toutes les
structures où ils se trouvent (syndicats, associations,
comités), et inventer, quand c'est nécessaire, d'autres
formes d'organisations unitaires de luttes. Ils doivent aussi
écarter de leur chemin les traîtres
démasqués comme Nicole Notat, mais aussi les
politiciens à double face comme les Gayssot, Voynet et Cie,
qui, d'un côté, font mine d'être avec les
travailleurs et, d'un autre, agissent contre eux en participant et en
soutenant ce gouvernement qui refuse de satisfaire leurs
revendications.
OUI, LES PRIVES D'EMPLOI PEUVENT
ARRACHER DES ACQUIS REELS ALLANT BIEN AU DELA DES MIETTES JETEES PAR
JOSPIN-AUBRY. Mais, il ne faut pas se faire d'illusion. Le CHOMAGE
RESTERA. Et, non seulement il restera, mais il S'ETENDRA avec son
cortège de nouveaux exclus SI ON NE L'ATTAQUE PAS A LA
RACINE.
Le chômage actuel n'est pas accidentel et passager. Il est
définitivement enraciné dans le capitalisme qui
s'enfonce dans la crise.
C'est uniquement par la destruction de ce système et par la
construction du socialisme (le vrai !) qu'on pourra y mettre un
terme.
Seul le socialisme, en effet, parce qu'il réalise la
propriété collective des moyens de production et
d'échange sous la direction des travailleurs, peut permettre
une maîtrise planifiée de l'économie OU CHACUN,
PAR SON TRAVAIL CONTRIBUE A SON PROPRE BIEN-ETRE ET CELUI DE TOUTE LA
SOCIETE.
Cette solution nécessite des mesures révolutionnaires
contre les capitalistes et leur société et seul le
pouvoir révolutionnaire de la classe ouvrière et de ses
alliés peut permettre de l'atteindre; un tel pouvoir n'a rien
à voir avec un énième gouvernement de gauche,
à genoux devant la Bourse, même avec quelques ministres
« communistes mutants » en plus, et même
dirigé par eux. CAR RIEN DE FONDAMENTAL N'A JAMAIS ETE ET NE
PEUT ETRE ARRACHE PAR LES TRAVAILLEURS DANS LE CADRE DES INSTITUTIONS
ET DES LOIS BOURGEOISES.
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