Fin Janvier 1998

Les chômeurs à la pointe de la lutte de tous les travailleurs

Le gouvernement PS-PC-Verts
à la pointe des exigences patronales

Blocage des minimas sociaux, projets de loi sur les 35 heures hyperflexibles ou sur le "séjour" des travailleurs immigrés... le gouvernement a une seule et même logique : L' ADAPTATION DE LA MAIN D'OEUVRE AUX BESOINS DE PROFITS MAXIMUM des patrons... ce qu'il appelle pudiquement la défense de la compétitivité des entreprises ou la recherche d'un certain équilibre.

LA GAUCHE CONTRE LES CHOMEURS

Comme n'importe quel chef d'entreprise, on a vu, face aux chômeurs, ce gouvernement "solidaire" manier la "carotte" (négociation + miettes + promesses pour un avenir éloigné) et le bâton : expulsion par la force des locaux occupés par le mouvement de solidarité avec les chômeurs. Cette attitude n'a rien de bien nouveau.
-1992: l'allocation chômage est diminuée de 17% tous les 4 mois. Cette décision est prise sous la présidence de N. Notat et sous la tutelle de Martine Aubry, déjà ministre de gauche. La même qui nous prépare les pires contreparties à la réduction du temps de travail.
-1997: la réforme des fonds sociaux du plan Juppé est poursuivie par le gouvernement de la gauche plurielle qui n'hésite pas à diminuer l'Allocation Formation Reclassement. -janvier 1998: l'aumône de 1 milliard de francs débloquée pour les fonds sociaux sera distribuée sur dossier selon le principe diviseur du cas par cas : le même que Debré puis Chevènement ont utilisé pour tenter de casser la lutte des sans-papiers.

Des centaines de milliards d'aide aux patrons, des centaines de fois moins pour les chômeurs ! Il n'y a pas d'erreur ! Comme ses prédécesseurs, ce gouvernement est au service de la bourgeoisie.
Le blocage des minimas sociaux est une attaque contre l'ensemble de la classe ouvrière. Il sert à forcer les travailleurs à accepter des emplois au rabais, au temps partiel ou précaire. A alimenter ces emplois "aidés", style CES, qui n'ont jamais aidé que les patrons et l'Etat à démolir les emplois en fixe et leurs conditions de rémunération.
Le gouvernement organise donc non seulement la misère des chômeurs, mais aussi la galère des actifs.
La politique du gouvernement et du patronat est un tout : baisser les allocations des chômeurs pour favoriser les emplois précaires, développer la précarité (des immigrés d'abord, des autres dans la foulée) pour flexibiliser au maximum tous les travailleurs.

Aveugles ou complices sont ceux qui jugent que "ça va dans le bon sens". Ignorent-ils les déclarations suivantes des ténors de cette gauche plurielle sur les 35 heures ou sur l'immigration (où nous avons souligné les formules les plus directement patronales):

LA VRAIE NATURE DU PROJET DE LOI SUR LES 35 HEURES

Le vendredi 28 novembre 97, devant un parterre de 150 patrons réunis à la préfecture de Strasbourg, voici comment Martine Aubry, ministre du travail, a vanté les mérites de la gauche et de la flexibilité contenue dans son projet de loi sur les 35 heures:

"Nous n'avons jamais dit 35 heures payées 39, c'est justement ce qu'il ne faut pas faire... Cette réduction du temps de travail doit être l'occasion, comme pour la loi Robien, de réorganiser le travail, de retrouver de la souplesse...
Durée légale ne veut pas dire durée réelle.
On peut très bien
négocier une moindre augmentation des salaires ou un blocage. Et pourquoi pas remettre sur la table l'intéressement et d'autres avantages divers accordés ?
...Nous veillerons à ce qu'il ne soit pas porté atteinte à la
compétitivité des entreprises."


Au patronat toulousain, le secrétaire d'Etat au commerce extérieur:
"Vous savez très bien que la modération salariale, vous l'obtiendrez plus facilement avec cette majorité qu'avec une autre."

Comment juger alors les déclarations de soutien des dirigeants syndicaux et politiques "de gauche" au projet Aubry ?
Même Louis Viannet, premier responsable de la CGT, qualifie le projet
" d'avancée, en matière de réduction du temps de travail, la plus importante obtenue en France depuis 1936."

Myopie ou collaboration de classe ?

Collaboration de classe répond en écho Martine Aubry aux patrons qui se plaignent du droit social en France:
"Les organisations syndicales ont quand même considérablement évolué. Reconnaissez avec moi que les discours sur les avantages acquis sont beaucoup moins importants aujourd'hui:

MEMES OBJECTIFS ANTI-OUVRIERS DANS LES PROJETS SUR L' IMMIGRATION

Déjà en janvier 97, Gérard Le Gall, principal conseiller de Jospin pour l'immigration, s'était refusé à condamner la loi Debré. Et Jospin ne l'avait pas désavoué.


M.Weil, l'auteur du rapport qui a inspiré le projet de loi Chevènement sur l'immigration explique ainsi les orientations gouvernementales:

"Nous avons pensé la réforme non pas comme une revanche de la gauche sur la droite mais en fonction de principes communs: arrêt de l'immigration pour les travailleurs non qualifiés,...,lutte contre l'immigration illégale, et enfin,...,ouverture des flux migratoires à certaines catégories d'étrangers pour qu'ils puissent, dans l'intérêt de leur pays et de la France, résider pour une courte ou longue période sur son sol. Nous nous sommes aperçus que,... sur le terrain,... il régnait une insatisfaction générale, aussi bien de la part des associations que des forces de l'ordre." Il poursuit: "...les meilleurs Africains que nous formons sont recrutés aux Etats-Unis ou en Grande-Bretagne et développent pour leurs employeurs des parts de marché au détriment de nos propres entreprises.


Les dirigeants communistes ne sont pas éloignés du même souci de défendre l'économie capitaliste française. Ainsi André Gérin (député communiste) affirme:

Il faut travailler à une régulation sociale et économique de la croissance de l'immigration. C'est parce qu'il y a une fracture sociale que l'intégration des immigrés est devenue difficile.

85% des embauches se font en précaire, il n'y a plus d'autorisation administrative de licenciement, le travail de nuit ou le week-end est possible. Rappelez-vous: le blocage et la désindexation des salaires, c'est la gauche qui a réussi à les faire passer."
Elle a juste oublié de préciser que c'était son père, Jacques Delors, le ministre de l'économie qui en fut le maître d'oeuvre en 1993, sous un gouvernement PS-PC.

Les coups de gueules du CNPF contre le projet des 35 heures ne doivent pas illusionner les travailleurs sur le rôle de ce gouvernement de la gauche plurielle. Les patrons savent compter. Ils ont trouvé que ce projet leur allège leurs charges de 28 à 60 000 francs par salarié, soit plus d'un million de nouveaux francs de mieux que la loi Robien pour une entreprise de 100 salariés. Les plaintes patronales servent à faire de la surenchère auprès d'un gouvernement qui les sert déjà bien.
Et il se trouve aujourd'hui des Robert Hue à en redemander de cette solidarité plurielle.

Rejetons ces collaborateurs et comptons sur nos propres forces. "producteur sauvons nous nous même !". Avec ou sans emploi, précaires ou en fixe, français ou immigrés, pour que cela change engageons nous dans le mouvement:

. pour un revenu minimum: 850 f net avec ou sans emploi, à prendre sur les profits capitalistes.
. pour une réduction massive du temps de travail (32 heures), sans flexibilité, sans perte de salaire ni perte des avantages acquis (pauses, etc,...)
. pour l'égalité de tous les droits et la régularisation des sans-papiers
.

DANS CE MOUVEMENT DE LUTTE CONSTRUISONS UN VERITABLE SYNDICALISME DE LUTTE DE CLASSE ET RECONSTRUISONS
UN VERITABLE PARTI OUVRIER ,UN PARTI REVOLUTIONNAIRE.

Pour nous joindre :
Lisez le mensuel PARTISAN
OCML Voie Prolétarienne , BP48 , 93.802-Epinay sur Seine-Cedex

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