AU KOSOVO
NI OPPRESSION SERBE
NI INTERVENTION IMPERIALISTE

DEPUIS LA CHUTE DES PAYS DE L'EST, les occidentaux ont organisé le démantèlement des ex-grands "pays socialistes". Ils ont remis en cause les frontières établies à la suite des deux guerres mondiales chaque fois que c'était leur intérêt. En effet les grandes puissances qui représentent les intérêts des multinationales industrielles et financières ont besoin de petits états et non de grandes bourgeoisies locales qui pourraient défendre leurs intérêts propres.
Dans ce cadre, les états baltes, la Slovénie, la Croatie, la Macédoine...se sont vu reconnaître leur indépendance puisque les nouveaux dirigeants étaient des bourgeois compradores entièrement à la solde des grandes puissances. Leur rôle est de permettre le pillage des richesses et d'organiser l'oppression de leur peuple et l'exploitation féroce de la classe ouvrière de leur pays au profit des multinationales en échange de bakchichs.
Bien que la Yougoslavie ait été liée au capital international depuis des décennies, Milosevic a résisté pour le compte de la bourgeoisie nationale serbe, ce qui a entraîné la guerre en Bosnie, l'intervention de l'ONU et les accords de Dayton qui marquèrent le démantèlement de cette ex-république yougoslave. Ces accords furent le fruit d'un marchandage avec Milosevic: Le Kosovo resterait partie intégrante de la fédération yougoslave.
Les grandes puissances favorisèrent alors la montée au pouvoir de leur agent Rugova. Il fut élu président par un référendum " clandestin" pour lequel Milosevic ferma les yeux.

LA SITUATION AU KOSOVO : Pendant près de dix ans, Rugova mena une politique pacifiste à la Gandhi. Au prix de leur passivité les kosovars étaient censés retrouvés les droits constitutionnels dont ils avaient joui depuis 1974 et que Milosevic leur avait supprimés (statut autonome, parlement, droit à leur langue, droit au travail dans le secteur public et privé...) depuis 1989.
A mesure que le temps passa, que l'oppression s'accrut le peuple au Kosovo comprit qu'il était berné. En mars 1998,
RUGOVA, LE PION DES OCCIDENTAUX, se retrouva seul candidat aux élections "clandestines". Les autres candidats potentiels refusèrent la mascarade.
L'armée de libération du Kosovo (UCK) se renforce. Les chars serbes incendient les villages, massacrent les civils, poussent la population à l'exode.
Le mot d'ordre de l'
UCK est INDEPENDANCE du KOSOVO. Selon les médias occidentaux, elle contrôle 1/3 du territoire (40% selon l'UCK). Elle refuse les marchandages et dénonce les plans de compromis que les impérialistes de l'OTAN tentent d'imposer au travers de négociations entre Milosevic et Rugova leur homme de confiance. CES PLANS ONT POUR BUT DE MAINTENIR LE KOSOVO EN SERBIE.
Ce n'est pas par hasard si de plus en plus d'ouvriers et les couches populaires rejoignent l'UCK. A l'oppression nationale, au pillage des richesses, aux interdictions professionnelles s'ajoutent les effets de la crise du capitalisme. On voit aujourd'hui des ouvriers émigrés qui ont fui à cause des vagues successives de répression et de la misère rentrer dans leur pays pour le libérer.
Au Kosovo, c'est le peuple qui reprend à son compte la revendication nationale et non une bourgeoisie compradore comme ce fut le cas lors des entreprises de démantèlement contrôlées par les impérialistes dans les ex "pays socialistes" comme l'ex-URSS et l'ex-Yougoslavie. Ils craignent que la lutte de libération prenne un caractère politique et social qu'ils ne pourraient contrôler.

L'EXEMPLE DES KOSOVARS PEUT FAIRE TACHE D'HUILE car la conscience grandit dans les peuples de la région qu'ils sont le jouet de la bourgeoisie internationale et de ses mafias et que leurs gouvernements (Berisha puis Nano en Albanie, Gligorov en Macédoine...) entièrement soumis aux grandes puissances ne font qu'aggraver la situation catastrophique et la misère.
La contagion commence à atteindre la fédération yougoslave : Les appelés monténégrins refusent de combattre, de nombreux soldats serbes désertent. Ils refusent de massacrer les populations civiles. L'UCK remet à l'OSCE ceux qui se rendent à elle).
A Belgrade même, le peuple prend conscience que la bourgeoisie serbe est aussi son ennemi : le 18 juin 98, 800 femmes ont manifesté contre l'envoi de leurs fils et frères au Kosovo, refusant d'en faire des oppresseurs et de la chair à canon pour Milosevic.

LES GRANDES PUISSANCES REFUSENT TOUTE IDEE D'INDEPENDANCE AU KOSOVO (1).

Elles prétendent aujourd'hui qu'on ne peut modifier les frontières alors qu'elles ne se sont pas gênées de le faire quand cela les arrangeait.
Appuyées par Rugova et les gouvernements de la région, elles veulent remettre de l'ordre au kosovo. Elles se préparent à intervenir pour éviter que ne se créent des liens entre les travailleurs de la région sur des bases internationalistes. Elles savent que Rugova ne contrôle plus le Kosovo et craignent que les bourgeoisies voisines ne contrôlent pas plus la masse des opprimés et des exploités de leur pays.
Elles ne veulent pas laisser un foyer de révolte s'installer dans cette région stratégique dont elles avaient elles-mêmes jusqu'alors pu dessiner les frontières (depuis le traité de Versailles en 1919 qui divisa la nation albanaise jusqu'aux accords de Dayton en 1995).

*****

La lutte pour l'émancipation sociale du prolétariat de chaque pays contre la bourgeoisie est une partie de sa lutte internationale, c'est pourquoi il doit avoir une position et une tactique par rapport aux questions nationales.
« LES COMMUNISTES, LA CLASSE OUVRIERE ET LES PROGRESSISTES »doivent défendre la lutte des peuples opprimés car, débarrassés de l'oppression nationale le prolétariat des pays opprimés aura des conditions plus favorables pour développer son organisation et sa lutte révolutionnaire.
La lutte pour leur indépendance des pays dominés accélère la crise du capitalisme. Elle s'intègre dans le processus de la révolution prolétarienne mondiale.
De même, la classe ouvrière des pays oppresseurs doit s'opposer à l'oppression, l'exploitation et aux agressions de toutes sortes pratiquées par sa bourgeoisie à l'encontre des peuples qu'elle domine.

Les mieux placés pour lutter contre l'oppression exercée par la bourgeoisie serbe sont les travailleurs serbes. Les mieux placés pour lutter contre les manoeuvres politiques, économiques, militaires des grandes puissances sont les travailleurs des pays membres de l'OTAN.
Le droit des nations à disposer d'elles-mêmes est une des conditions de l'internationalisme prolétarien. En effet le prolétariat d'une nation opprimée ne peut pas s'émanciper tant que sa nation est soumise à un pays oppresseur. C'est pourquoi on ne peut refonder l'internationalisme prolétarien que si les prolétariats des nations oppressives soutiennent la lutte des nations et des prolétariats opprimés par leur bourgeoisie.

le 24-6-98 / Collectif Eugène Pottier

Centre d'Etude sur le Mouvement Ouvrier et Paysan International
Maison des Syndicats et des associations,4 rue d'Arcole, 72000-LE MANS

(1)
-Le 23 juin Javir Solana, secrétaire général de l'OTAN déclare à Rugova que l'OTAN souhaite la reprise immédiate et sans condition des négociations avec Belgrade et n'est pas favorable à l'indépendance de la province, et que l'OTAN est prête à agir pour imposer les décisions internationales au Kosovo.
-Richard Holbrooke ambassadeur désigné des Etats-Unis auprès de l'ONU déclare que les USA "ne croient pas que les frontières internationales peuvent être modifiées par la force et considère que le Kosovo fait partie de la Yougoslavie"."La Bosnie était (lors de l'éclatement du conflit en 1992) un pays indépendant reconnu par le monde entier et l'ONU. Le e monde ne considère pas le Kosovo comme une nation indépendante. Son statut au sein de la Yougoslavie est certainement un problème, mais le fait qu'il soit partie de la Yougoslavie est accepté par le monde". Nord-Eclair du 24-6-98

 

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