Texte du CEP
" Collectif Eugène Pottier "


Contribution à la réflexion sur la question nationale

et l'Internationalisme prolétarien

"La nation est une communauté stable, historiquement constituée, de langue, de territoire, de vie économique et de formation psychique qui se traduit dans une communauté de culture(...).Seule la réunion de tous ces indices pris ensemble nous donne la nation".
Le marxisme et la question nationale, Staline 1913.

Le changement de nature, le dépassement de la nation en tant qu'organisation sociale n'est possible que si les conditions économiques sont bouleversées, c'est à dire que les rapports de production deviennent socialistes.
C'est l'infrastructure économique qui détermine la superstructure sociale politique et idéologique.
Si le cadre national est alors bouleversé, dépassé par l'établissement de rapports internationalistes, la nation ne disparaît pas pour autant immédiatement.
Le dépassement de la nation par l'internationalisme prolétarien constitue un enchaînement de processus indissociables, dialectiquement liés, où l'internationalisme constitue la négation de la nation, et où dans le développement autodynamique historique, l'internationalisme représente l'organisation sociale sur un autre plan, un plan qualitativement supérieur.
Mais la nation et l'internationalisme sont dans une unité de contraires, l'un étant la négation de l'autre, ce qui les rend indissociables tant que le mode de production socialiste n'est pas hégémonique sur la planète.

Reconnaître en tant que matérialiste historique l'existence de la nation ne signifie en rien être nationaliste.

Dissocier nation et internationalisme l'un de l'autre constitue un retour à la méthode métaphysique qui isole les parties d'un phénomène sans voir leur lien dialectique et les forces qui l'amènent jusqu'à sa transformation qualitative.
Ainsi, voir dans la phase actuelle de développement du capitalisme dite "mondialisation du capital" un bouleversement économique et politique tel qu'il nécessiterait pour le prolétariat dès maintenant un état mondial, niant en cela l'enchaînement du processus de la nation à l'internationalisme prolétarien, c'est oublier que la mondialisation du capital n'est qu'une nouvelle phase de l'impérialisme, stade suprême du capitalisme analysé par Lénine dès le début de ce siècle et que cette "mondialisation" ne représente en rien un saut qualitatif du capitalisme: En effet les rapports de production ne sont en rien bouleversés, c'est oublier que l'inégalité de développement continue et s'accentue et que dans la chaîne impérialiste se trouvera à un moment ou à un autre le maillon faible au niveau d'un ou plusieurs états, lequel permettra le déclenchement et l'essor du mouvement révolutionnaire et son évolution par bonds successifs, par étapes.

Voir dans l'immigration un élément de bouleversement culturel et historique de la nation et une possibilité de son dépassement vers l'internationalisme, c'est oublier que s'il y a immigration c'est aussi parce que les travailleurs immigrés victimes de l'impérialisme cherchent à vendre leur force de travail à meilleur prix que dans leur pays d'origine et que là encore, la juste lutte pour les droits économiques et démocratiques des immigrés dans nos pays impérialistes ne remet pas en cause les rapports de production capitalistes, fondements des états nationaux ou pluri-nationaux capitalistes.
La lutte du prolétariat pour son émancipation sociale est une lutte internationaliste. Par essence la nation en tant que communauté sociale est alors dépassée.
Cela ne veut pas dire que temporairement, du fait du développement inégal des phénomènes la lutte internationale du prolétariat ne puisse se développer principalement dans un cadre national, ou pluri-national ou intra-national ou international.

Dans ce sens, l'édification du socialisme dans un seul pays ne constitue en rien une déviation de l'internationalisme prolétarien vers un "nationalisme prolétarien" qui serait contre nature en soi.
Ce n'est certes pas une loi générale du développement de la révolution prolétarienne, mais cela peut constituer une base de départ ou un repli tactique pendant plusieurs années, voire décennies lorsque les conditions matérielles, objectives et subjectives le permettent.
Ce serait même alors une trahison des intérêts historique du prolétariat que de ne pas le faire.
Quelle position doit alors avoir le prolétariat d'une nation ou d'un groupe de nations où les rapports de productions ont été changés si ce n'est de défendre la patrie socialiste ( ou les patries socialistes) contre le capitalisme, même si elle se "superpose" dans ses frontières avec l'ancien Etat capitaliste.
C'est même une tâche de l'ensemble du prolétariat international que de défendre cette patrie du socialisme.
Ce sont là des étapes obligatoires au développement du processus vers le communisme mondial.

L'internationalisme prolétarien ne nie pas l'existence des nations mais il les dépasse dans un développement dialectique par une autre organisation sociale qualitativement supérieure, une nouvelle communauté stable, de vie économique et politique, de conceptions idéologiques historiquement constituée, avec l'instauration du socialisme dans la majorité des pays de la planète.
Communauté stable qui sera à son tour dépassée avec la généralisation du mode de production socialiste à l'ensemble de la planète puis l'achèvement du dépérissement des Etats et la mise au musée de l'Etat, c'est à dire le communisme.

Le 25 / 08 / 1998
Le Collectif Eugène Pottier ( Communiste Marxiste-Léniniste )


Pour joindre le Collectif Eugène Pottier :
CONTACTEZ-NOUS

 

-Retour page Tracts du CEP-

 

-RETOUR PAGE ARTICLES ET TRACTS-

 

 


HOMEPAGE