Jeux olympiques et
manipulation
Une fois de plus, cette fois à l'occasion des Jeux
Olympiques de Pékin, les pays occidentaux
s'érigent en conscience du monde, se posent en
défenseurs exclusifs de la démocratie et des
droits de l'homme. Pour parvenir à leurs fins, ils
ont recours à des procédés
désormais classiques, qui passent par la
désinformation et la diabolisation de leur cible.
Après l'Irak, c'est maintenant au tour de la Chine
d'en faire les frais. Il ne s'agit plus de "punir" un pays
qui détiendrait "des armes de destruction massive"
mais d'enlever tout crédit à un pays qui se
révèle être un redoutable concurrent sur
la scène internationale tout en le
déstabilisant en encourageant les risques de division
sur son territoire. La vaste campagne à laquelle nous
assistons actuellement prend appui sur une double
manipulation qui laisse entendre d'une part que le Tibet
aurait été récemment envahi et
occupé par la Chine et que, d'autre part, le
dalaï-lama serait "un saint homme, ardent
défenseur de la démocratie, des droits de
l'homme et de son peuple opprimé par une puissance
étrangère."
Le Tibet, une dictature
féodale
sous le
dalaï-lama
La Chine est un composé de 56 ethnies
différentes. La principale ethnie est
constituée des Hans qui représentent à
peu près 92% de la population. Comme d'autres
régions, le Tibet fait partie de la Chine depuis fort
longtemps, depuis le milieu du 13ème siècle,
sous la dynastie des Yuans. Plus tard, au 18ème
siècle, l'empire chinois a été
divisé en 18 provinces, dont le Tibet, par les
Mandchous. Actuellement, le Tibet est une Région
autonome qui, comme les autres mais avec les
difficultés spécifiques liées à
la réalité de la région,
bénéficie des avancées
économiques et sociales de l'ensemble du pays.
Avant la libération du Tibet. les
enfants des masses travailleuses n'avaient pas la
possibilité de s'instruire.
Aujourd'hui, des écoles de toutes
sortes, réparties jusque dans les
régions pastorales, ouvrent leurs portes
à ces enfants.
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Avant 1959, date de sa fuite, le dalaï-lama
dirigeait le Tibet et le système théocratique
qui y prévalait se nourrissait du servage. Religion
et politique se confondaient. La religion relevait non
seulement du domaine de la croyance spirituelle, mais
était aussi un gage de pouvoir politique et
économique. Les monastères jouissaient de
privilèges féodaux et l'oppression et
l'exploitation y étaient la règle.
Le dalaï-lama était le principal
des propriétaires et, lui et ses pairs avaient sur
les serfs droit de vie et de mort. Ainsi, 95% de la
population étaient ravalés au rang de
bêtes de somme et étaient suppliciés,
massacrés ou humiliés selon le bon vouloir des
membres des classes dirigeantes. On pouvait, par exemple,
leur couper les oreilles, la langue, les mains ou les pieds.
On pouvait, de même, leur arracher les yeux, les
précipiter dans le vide... Bref, les sévices
les plus barbares pouvaient leur être infligés.
Ils étaient contraints de travailler sans salaire, de
s'acquitter de corvées diverses, ou encore de verser
des taxes aux seigneurs locaux ou aux
monastères.
Outre la propriété des
personnes, les institutions des gouvernements, les
monastères et les nobles tibétains locaux, qui
constituaient les trois principales composantes (moins de 5%
de la population) dominant la société
tibétaine, se partageaient la propriété
des biens matériels. Ils avaient, ainsi, fait main
basse sur pratiquement l'ensemble des terres cultivables du
Tibet, mais aussi sur tout ce qui pouvait représenter
un intérêt comme, par exemple, le
bétail, les cours d'eau, les montagnes.
La domination de ces propriétaires
s'exerçait sur tous les aspects de la vie des serfs.
Tous les détails de leur existence (vie, mariage,
mort...) étaient réglés par les
propriétaires qui, de surcroît, pouvaient
à tout moment les vendre, les échanger ou
simplement en faire cadeau. Dans la société
théocratique et féodale dirigée par le
dalaï-lama, les serfs n'étaient pas, à
proprement parler, considérés comme des
personnes puisqu'ils n'avaient ni droits, ni liberté.
De plus, ils ne pouvaient jamais s'émanciper de leurs
conditions sociale, économique et politique. Les
nobles, quant à eux, l'étaient de
génération en génération et pour
toujours.
Dans ce système dictatorial,
extrêmement hiérarchisé et
destiné à protéger les
intérêts des catégories sociales
dominantes, les gouvernements locaux, les grands
monastères et les nobles avaient leurs cours de
justice et leurs prisons où étaient
jetés les récalcitrants.
En 1959, pour préserver son
système inique, le dalaï-lama, aidé de la
CIA et de puissances étrangères, dont la
préoccupation était d'affaiblir la Chine en la
divisant dans un premier temps, a organisé et
déclenché une rébellion armée
contre le gouvernement central. Face à l'échec
de cette rébellion, le dalaï-lama et les
principales forces de son régime féodal se
sont réfugiés en Inde où ils ont
constitué un "gouvernement en exil". Le servage,
quant à lui, a été aboli au Tibet en
1959.
En se réfugiant à
l'étranger, le dalaï-lama, cumulant les
fonctions de chef de l'Etat et de la religion, a pendant
longtemps maintenu pratiquement intact le régime
théocratique et reproduit la structure
socio-économique, basée sur les
privilèges, l'injustice et l'exploitation.
Malgré les aménagements introduits au cours de
ces dernières années par son gouvernement en
exil, dirigé par les nobles et les moines
supérieurs, la base et la nature du système
restent fondamentalement inchangées.
On le voit, le respect des droits de l'homme
et la démocratie sont très loin des
préoccupations du dalaï-lama et du
système qu'il représente.
Mensonges
médiatiques
Le dalaï-lama et sa cause ont été
régulièrement utilisés dans les
campagnes médiatiques pendant l'offensive
idéologique menée par les pays occidentaux
contre le communisme et la Chine. Aujourd'hui, face à
l'affirmation de ce pays sur la scène internationale
et à la concurrence qu'il livre à leurs
entreprises multinationales, ils assignent de nouveaux
objectifs à cette guerre idéologique. Cette
entreprise de diabolisation se fonde, une fois de plus, sur
le mensonge, l'hypocrisie et la manipulation. Contrairement
aux allégations des médias, de nombreux
témoignages de touristes occidentaux concordent pour
attester que les violences du 14 mars à Lhassa ont
bien été le fait de manifestants
tibétains. Ayant déclenché ces
émeutes, ils s'en prenaient directement et
principalement à des Chinois. Il s'agissait
d'attaques perpétrées au couteau, au poignard
ou à l'aide de barres d'acier. Des cocktails Molotov
ont été lancés, des personnes ont
été brûlées vives, d'autres
battues à mort. Des magasins ont été
complètement détruits et le quartier musulman
systématiquement saccagé. Les écoles et
les hôpitaux n'ont pas été
épargnés. Au bilan, on a
dénombré 22 morts et plus de 300
blessés. La majorité des victimes
appartenaient aux ethnies chinoises Han et Hui.
Les faits montrent que ces émeutes ont
été préméditées et
qu'elles s'inscrivent dans une démarche
pensée, vont dans le sens d'une campagne de
diabolisation commencée depuis plusieurs mois.
Il est révélateur de constater que les
violences du vendredi 14 mars 2008 coïncident avec la
date de la commémoration de la rébellion de
1959 dont l'échec s'est soldé par la fuite du
dalaï-lama. Il est tout aussi révélateur
de noter les réactions successives de la
présidente du Parlement américain, puis du
président du Parlement européen, des ministres
des Affaires étrangères français et
allemand et de nombre de personnalités politiques
occidentales ou du monde médiatique. Il est
également intéressant de signaler la
concomitance de manifestations, quelques jours avant, devant
plusieurs ambassades chinoises.
Plusieurs organisations, dont la Ligue de la
Jeunesse tibétaine et le Mouvement Gu-Chu-Sum ont
reconnu avoir organisé et planifié ces
événements. Il s'agissait pour elles de
provoquer les autorités chinoises, les amener
à réprimer les émeutiers de
manière à déclencher la campagne
à laquelle nous avons assisté. Les liens de
ces organisations avec la CIA, par le biais de médias
financés par cette agence, sont avérés.
Certaines de ces organisations ne cachent pas leur intention
d'étendre leurs actions à la Région
autonome du Xinjiang et à la Mongolie de
manière à provoquer l'éclatement de la
Chine. Il n'en a pas été fait mention dans les
reportages qui nous ont été servis par la
presse.
Au contraire, à l'échelle
internationale, les médias occidentaux ont
relayé cette campagne en déformant les faits
tout en se plaignant hypocritement de ne pouvoir couvrir
objectivement les événements. Ils n'ont
reculé devant aucun procédé et
singulièrement en manipulant l'image. C'est ainsi
qu'on a pu voir des soldats chinois se déguisant en
moines pour mieux réprimer la foule.
Il s'agissait en fait, comme le
démontre Michel Collon, d'une vieille photo prise
à l'occasion du tournage d'un film où ces
soldats tenaient le rôle de moines figurants. Avec le
même aplomb, les médias occidentaux ont repris
et divulgué des mensonges à propos du nombre
ou de l'origine de victimes, de personnes
arrêtées ou disparues. Des enquêtes ont
révélé que des personnes
déclarées arrêtées ou
signalées comme disparues sur la foi de
renseignements fournis par le dalaï-lama, n'avaient
jamais existé.
L'agitation organisée autour du
parcours de la flamme olympique, la vaste manipulation
orchestrée par les puissances occidentales à
l'occasion des Jeux Olympiques de Pékin sont
là pour nous rappeler la nécessité de
notre défiance à l'égard des
médias au service des multinationales.
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