La démocratie
musclée à l'oeuvre en RFA
Le 23 mai a
commencé en RFA le procès du groupe Baader
Meinhof. Pour la tenue de ce procès, la justice
allemande a fait construire spécialement un blockhaus
entouré, de barbelés, dont l'entrée est
surveillée en permanence par des dizaines de
policiers, protégé par un filet anti-bombe
aérienne : une dépense de 2 milliards
d'anciens francs pour le seul bâtiment. Seuls les
journalistes " accrédités " et fichés y
sont admis après une fouille de plus de 2 h.
En
prison depuis 1972, les accusés ont été
soumis a un régime exceptionnellement inhumain.
Maintenus dans un isolement complet, avec de la
lumière nuit et jour, ils ont mené une
grève de la faim pour protester contre ces conditions
qui menaçaient leur vie et leur équilibre
mental. L'un d'entre eux est mort des suites de cette
grève.
Nous n'approuvons aucunement la pratique de ce
groupe, anarchiste, mais il faut bien voir que ce qui est en
jeu dans ce procès, c'est le renforcement de tout
l'appareil policier, juridique, de l'impérialisme
ouest-allemand.
LA RFA SOCIAL DEMOCRATE, UNE DEMOCRATIE MUSCLEE.
Pour le
procès du groupe de Baader, on a
réformé hâtivement le code de
procédure pénale. Les entrevues entre les
accusés et les avocats pour préparer la
défense sont désormais surveillées par
un juge ; les défenseurs peuvent être
rejetés par la cour, pour complicité avec
leurs clients ; les audiences peuvent se dérouler en
dehors de la présence des accusés. Ainsi,
avant même l'ouverture du procès, la plupart
des avocats avaient été récusés.
" Il n'y plus qu'à remplacer le président par
un général, de la Bundeswehr et ses assesseurs
par d'autres officiers. Ensuite on pourra fermer boutique "
a dit un des avocats. Pour instant le procès a
été reporté.
Ces modifications de la procédure
pénale s'inscrivent dans un ensemble de mesures qui
montrent ce qu'est la réalité de la "
démocratie bourgeoise " en RFA.
Ainsi les fonctionnaires doivent être
fidèles à la constitution, sinon ils sont
exclus. Un décret de 1972 exclut de la fonction
publique tous ceux qui affichent les opinions ou
appartiennent à des organisations " marxistes ou
anarchistes
".
Touts les ouvrages qui " incitent à la
violence " et surtout la littérature
révolutionnaire sont interdits.
On
sait par ailleurs la législation allemande sur les
immigrés a servi de modèle à la
circulaire Fontanet.
La
" démocratie " allemande est un exemple où les
partis bourgeois peuvent se disputer "
démocratiquement " l'exercice du pouvoir tandis que
les travailleurs sont soumis à la dictature ouverte.
UN EXEMPLE POUR PONIATOWSKI ?
" La
République fédérale est une
démocratie dont la Constitution attend des citoyens
une défense de l'ordre libéral et
démocratique " affirme Benda, président du
tribunal constitutionnel.
Cette défense, c'est la chasse aux "
sorcières " dans l'administration, le renforcement de
la répression au mépris même des
libertés bourgeoises traditionnelles.
C'est un exemple qui intéresse beaucoup
Giscard, grand ami de Schmidt, et son collègue
Poniatowski. Derrière la façade
pseudo-libérale du gouvernement Giscard, c'est
l'intensification de la répression contre la classe
ouvrière : opérations " coup de poing " qui
visent à habituer la population aux quadrillages
policiers, éloges de la brigade anti-gangs,
patrouilles permanentes dans le métro, expulsions des
grévistes des usines occupées. Poniatowski
appelle à dénoncer les fonctionnaires qui "
font de le politique ". Et Lecanuet réforme à
sa façon la procédure pénale.
Le
renforcement de la dictature bourgeoise en Allemagne trouve
un terrain propice avec dans l'appareil d'état des
éléments élevés, formés
par l'idéologie nazie, dont beaucoup en furent des
défenseurs zélés. Dans notre pays, les
traditions démocratiques bourgeoises sont plus
implantées et tes tentatives de durcissement de la
domination bourgeoise se heurtent inévitablement
à des résistances importantes. Mais si
aujourd'hui la processus de durcissement de la dictature
bourgeoise en France est loin d'être aussi
engagé qu'en Allemagne, les travailleurs doivent
exercer leur vigilance.
MANIFESTATIONS
CONTRE
LA VENUE DU CHAH
A PARIS
Pour dénoncer l'emprisonnement de
45.000 détenus politiques en Iran, pour
dénoncer la torture dans les geôles du
Chah, pour dénoncer l'intervention des
troupes iraniennes en Oman et le gendarme du Golfe,
pour dénoncer le régime
intérieur fasciste d'Iran et soutenir la
lutte du peuple iranien, notre Parti a
organisé, avec le mouvement
anti-impérialiste des Comités
Indochine Palestine, des manifestations lors de la
réception du Chah par Giscard le 20 mai. Des
militants anti-impérialistes iraniens et
étrangers ont participé à ces
interventions.
Simultanément
à la gare de l'Est et à la gare St
Lazare des interventions massives se sont
déroulées avec distribution de
tracts, panneaux, prises de paroles. Des
discussions ont pu ainsi s'engager avec les
travailleurs qui prenaient le train, sur les
revendications des pays du Tiers-Monde et les
crimes du Chah.
Une manifestation s'est
ensuite déroulée dans les quartiers
populaires de Barbés, la Goutte d'Or, la
Chapelle et Stalingrad, dénonçant le
bourreau du peuple iranien et appelant au meeting
organisé le 21 mai par l'Union des Etudiants
Iraniens en France avec le soutien de plusieurs
organisations françaises dont le PCR (ml) et
les CIP. Ce meeting militant s'est tenu avec
succès et a permis de renforcer les liens de
solidarité entre les peuples de France et
d'Iran.
Ces diverses formes
d'intervention ont permis de populariser la lutte
du peuple iranien et d'accueillir le bourreau de ce
peuple comme il le
mérite.
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Halte aux tentatives
de
liquidation de
la
résistance
palestinienne au Liban !
Vendredi 23
mai, Soleiman Frangié, président de la
République libanaise, annonçait la
constitution d'un nouveau gouvernement, composé
essentiellement de militaires (7 sur les 8 ministres), pour
se débarrasser de toute responsabilité au
Liban. Cette décision soulevait aussitôt la
condamnation de toutes les organisations
démocratiques et progressistes au Liban. Seuls les
phalangistes de Pierre Gémayel, bandes fascistes
puissamment organisées et armées, laissaient
éclater leur joie dans Beyrouth.
Depuis des
mois, les phalangistes montaient provocation sur
provocation. En avril, ils avaient massacré plus de
150 Palestiniens. A Ain Rumaneh, ils avaient
mitraillé, faisant 27 morts, un autobus transportant
des Palestiniens qui revenaient d'un pèlerinage
à la mémoire des Résistants
tombés au cours d'opérations en territoire
occupé. Cette fois, c'est principalement au camp de
Tel Azaatar, au nord-est de Beyrouth, regroupant 6000
Palestiniens, qu'ils se sont attaqués. La presse
bourgeoise d'ici parle de règlements de comptes.
Voyons plutôt la réalité : le camp
palestinien a été bombardé au mortier
et au canon de campagne 75 mm, à partir de 3
quartiers industriels qui l'entourent. La clinique, des
ambulances du camp ont été touchés. Il
y a une cinquantaine de tués, beaucoup plus de
blessés encore. La réalité, c'est que
ces attaques sauvages font partie d'un plan monté au
service des sionistes : après les massacres d'avril,
les ministres phalangistes ont donné leur
démission, ce qui a rapidement provoqué
l'éclatement du gouvernement. Mais ces manœuvres
avaient un autre but, la remise en cause des accords
libano-palestiniens de 1969, qui préservent un
minimum de droits au Palestiniens vivant au Liban. C'est
pendant les tentatives du président pour mettre sur
pied une nouvelle équipe gouvernementale que les
fascistes ont lancé leur attaque barrant les routes
autour du camp, arrêtant les passants, les fouillant,
armés de mitraillettes.
Selon la
gauche libanaise, " certains secteurs étaient
impliqués dans les opérations des phalanges,
de manière à préparer
l'avènement des militaires au pouvoir. " La
Résistance palestinienne dénonce ce "
scénario mis en place depuis des mois ". Ce
n'est pas le premier coup des fascistes : en 73, ils avaient
massacré 200 Palestiniens ; l'an dernier, ils avaient
" exécuté " des dizaines de Palestiniens. A
chaque fois, l'armée libanaise s'était bien
gardée d'intervenir.
Mais la
bourgeoisie libanaise est prise entre deux feux : sa
volonté de liquider fa résistance
palestinienne ne fait pas de doute. II n'y a qu'à
voir l'attitude parfaitement passive qu'elle a face à
toutes les agressions sionistes dans le Sud. Mais elle est
contrainte à une certaine prudence : d'une part, le
Liban ne peut, économiquement, vivre coupé du
reste des pays arabes qui ne manqueraient pas, sous la
pression des masses, de couper les ponts, si il s'avisait de
suivre l'exemple du bourreau Hussein. Déjà,
l'Algérie et la Syrie ont envoyé des messages
de soutien à la Résistance. D'autre part,
chaque tentative fasciste ou sioniste, loin de diviser le
peuple libanais et les Palestiniens, a, au contraire,
renforcé leur adhésion commune à la
cause de la Résistance, contre ses liquidateurs. A
Beyrouth, Tripoli et Saïda, c'était Jeudi la
grève générale, pour marquer
précisément le quarantième jour depuis
le massacre d'Ain Rumaneh. Cette fois encore, la
mobilisation des masses arabes, libanaises et palestiniennes
feront échec à ces manœuvres. Dimanche soir on
parlait déjà de la démission de ce
nouveau gouvernement militaire devant la colère des
masses car les attaques des fascistes continuent ; la
grève générale se poursuit.
Lundi
matin-26-5-75
LES COMBATTANTS PALESTINIENS FRAPPENT
LES SIONISTES DANS TOUS LES TERRITOIRES OCCUPES
GHAZA : " Des commandos palestiniens
opérant à partir des territoires
occupés ont anéanti, mardi 20, une
unité sioniste ". Les Fedayin ont détruit une
section de la voie ferrée entre Rafah et Khan Younes,
au sud de la bande de Ghaza. Alors qu'une unité
sioniste essayait de les encercler, elle a été
attaquée par surprise à l'aide d'armes
automatiques et de grenades à main.
TEL AVIV : des commandos ont atteint des
usines et entrepôts militaires à Ramat Hashron.
L'ennemi a eu des centaines de blessés. Toute la
région a été évacuée.
EL QODS : trois véhicules de
l'ennemi ont été détruits et plusieurs
autres endommagés à la suite de l'explosion de
charges incendiaires dans un parc situé au niveau du
boulevard " Yechivan Tatjoutout " au centre d'EI Qods.
BAR QUIRA : (ouest d'EI Qods). Les Fedayin
ont fait dérailler un train. Plusieurs soldats
sionistes tués ou blessés. Toujours à
El Qods, malgré d'étroites mesures de
sécurité, les révolutionnaires
palestiniens ont réussi à placer des charges
explosives dans plusieurs magasins (9 mai).
RAMALLAH : un autobus israélien
incendié (10 mai).
NEGUEV : l'usine de fabrication de verre "
Yerdtam " a été presque entièrement
détruite, lundi 9 mai, par des charges explosives
placées par les Fedayin. La verrerie était
l'une des principales sources d'approvisionnement en verre
d'Israël. Le feu s'est déclaré dans la
zone industrielle de Mrah. Les pompiers ont mis plus de 4
heures pour venir à bout de l'incendie.
(D'après Wafa - agence de presse
de l'OFP)
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