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Quotidien des communistes marxistes-léninistes de france (page 8) | |
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la dictature du prolétariat est nécessaire
Selon Georges Marchais, la dictature du
prolétariat ce n'est pas l'avenir, c'est même
du passé. Parlant à la radio d'État, il a déclaré au cours de
l'émission "10
questions, 10 réponses pour
convaincre" le lundi 19
janvier:
Or, précisément lorsqu'ils
employèrent le terme "dictature du
prolétariat" Marx et Engels savaient de quoi ils
parlaient. " L'histoire de toute société jusqu'à nos jours, ont-ils écrit dans le Manifeste du parti communiste, n'a été que l'histoire de luttes de classes. Homme libre et esclave, patricien et plébéien, baron et serf, maître de jurande et compagnon, en un mot oppresseurs et opprimés, en opposition constante, ont mené une guerre ininterrompue, tantôt ouverte, tantôt dissimulée, une guerre qui finissait toujours soit par une transformation révolutionnaire de la société tout entière, soit par la destruction des deux classes en lutte... La société bourgeoise moderne, élevée sur les ruines de la société féodale, n'a pas aboli les antagonismes de classes. Elle n'a fait que substituer de nouvelles classes, de nouvelles conditions d'oppression, de nouvelles formes de luttes à celles d'autrefois. Cependant, le caractère distinctif de notre époque, de l'époque de la bourgeoisie, est d'avoir simplifié les antagonismes de classes. La société se divise de plus en plus en deux vastes camps ennemis, en deux grandes classes diamétralement opposées: la bourgeoisie et le prolétariat. " De cette analyse sur l'histoire de la société Marx déduisait l'inéluctabilité de la conquête du pouvoir par le prolétariat et la nécessité de sa dictature de classe sur la bourgeoisie et cela jusqu'à l'abolition de toutes les classes, jusqu'à l'existence d'une société communiste. Il estimait cette découverte si importante qu'il écrivit en 1852 : "... en ce qui me concerne, ce n'est pas à moi que revient le mérite d'avoir découvert ni l'existence des classes dans la société moderne, ni leur lutte entre elles. Longtemps avant moi, des historiens bourgeois en avaient décrit l'anatomie économique. Ce que j'ai apporté de nouveau, c'est de démontrer: 1) que l'existence des classes n'est liée qu'à des phases historiques déterminées du développement de la production ; 2) que la lutte des classes mène nécessairement à la dictature du prolétariat ; 3) que cette dictature elle-même ne représente que la transition à l'abolition de toutes les classes et à une société sans classe. " (lettre à J. Weydemeyer). Selon Georges Marchais qui est reparti sur les sentiers déjà battus par de vieux opportunistes du mouvement ouvrier comme Kautsky, la dictature du prolétariat est incompatible avec " la démocratie la plus poussée ". Or précisément la dictature révolutionnaire du prolétariat qui est la violence exercée contre la bourgeoisie s'accompagne d'une démocratie inégalée pour les masses populaires: " La liberté de la presse, écrit Lénine en 1918, cesse d'être une hypocrisie, les imprimeries et le papier étant enlevés à la bourgeoisie. Il en est de même des meilleurs édifices, des palais, des hôtels particuliers, des maisons seigneuriales, etc. Le pouvoir soviétique a d'un coup enlevé par milliers les meilleurs de ces immeubles aux exploiteurs; et c'est ainsi qu'il a rendu un million de fois plus "démocratique" le droit de réunion pour les masses, celui-là même sans lequel la démocratie est un leurre. "
D'ailleurs les travailleurs de notre pays
savent, même s'ils n'ont pas l'expérience de la
dictature du prolétariat, que dans une grève,
dans une occupation, dans une manifestation, il est
nécessaire d'exercer la violence contre la
bourgeoisie: même au niveau le plus
élémentaire, celui des piquets de grève
ou de l'occupation de l'entreprise, il s'agit
déjà d'une violence de classe qui n'est
possible que parce que la masse des travailleurs en comprend
la nécessité. D'ailleurs le patronat ne manque
jamais alors de crier à la "dictature", il parle
même de viol de la "liberté du travail" ,
c'est-à-dire de sa propre liberté
d'exploiter. Georges Marchais et sa clique le savent, mais c'est délibérément qu'ils le rejettent : abandonnant le point de vue de la classe ouvrière, ils se placent du point de vue de la bourgeoisie. Car qui a intérêt à endormir les exploités en leur faisant croire que la violence de classe la plus ferme ne sera pas nécessaire pour exproprier les exploiteurs ? Qui sinon les exploiteurs eux-mêmes. Il nous faut citer ici encore Lénine, car Lénine en grand dirigeant révolutionnaire prolétarien a consacré l'essentiel de son oeuvre à éduquer le prolétariat précisément sur la nécessité de la révolution violente et sur celle de la dictature du prolétariat. Voici ce qu'il disait: "... Lors de toute transition du capitalisme au socialisme, la dictature est nécessaire pour deux raisons essentielles ou dans deux directions principales. D'abord, on ne peut vaincre et extirper le capitalisme sans réprimer impitoyablement la résistance des exploiteurs, qui ne peuvent être dépouillés d'emblée de leurs richesses, des avantages de leur organisation et de leur savoir, et qui, en conséquence, ne manqueront pas de multiplier, pendant une période assez longue, les tentatives en vue de renverser le pouvoir exécré des pauvres. Ensuite, même s'il n'y avait pas de guerre extérieure, toute grande révolution en général et toute révolution socialiste en particulier, est impensable sans une guerre intérieure, c'est-à-dire sans une guerre civile qui entraîne une ruine économique encore plus grande que la guerre extérieure, qui implique des milliers et de millions d'exemples d'hésitations et de passages d'un camp à l'autre, un état extrême d'incertitude, de déséquilibre et de chaos. Et il est évident que tous les éléments de décomposition de la vieille société, fatalement très nombreux et liés pour la plupart à la petite bourgeoisie (car c'est elle que chaque guerre ou crise ruine et frappe avant tout), ne peuvent manquer de "se manifester" dans une révolution aussi profonde. Et ils ne peuvent manquer de "se manifester" autrement qu'en multipliant les crimes, les actes de banditisme, de corruption et de spéculation, les infâmies de toute sorte. Pour en venir a bout, il faut du temps et IL FAUT UNE MAIN DE FER." . Voilà ce que disait Lénine, quel ouvrier croira qu'aujourd 'hui les exploiteurs ne tenteraient pas de renverser " le pouvoir exécré des pauvres" et accepteraient tout bonnement de perdre leurs privilèges "en douceur" ? Dans la "plus rose" des démocraties bourgeoises, les capitalistes ont tous les droits lorsqu'il s'agit de protéger leurs profits : les ouvriers ont le droit d'être jetés au chômage; mais qu'ils s'organisent et qu'ils refusent ce chômage et on leur envoie des bandes armées, CRS ou autres gardes mobiles: forcer la majorité de la population, les exploités, à subir la loi de la minorité, les exploiteurs, qu'est-ce que c'est sinon une dictature de classe réactionnaire. Prenons un autre exemple: il y a actuellement plus de 2 000 ouvriers tués dans des "accidents" du travail chaque année en France, soit plus de 7 ouvriers par jour, par suite des mauvaises conditions de travail, des cadences, des règlements de sécurité pas respectés, etc. Il y a un nombre difficilement chiffrable d'ouvriers tués lentement par suite de maladies professionnelles: y a-t-il plus barbare dictature que celle qui défend le droit pour une minorité de tuer légalement à une si grande échelle et dans le seul but d'accumuler des profits maximum ? Car même s'il y a des différences de forme que le prolétariat révolutionnaire ne doit pas manquer d'utiliser entre la démocratie bourgeoise et le fascisme, le fond est le même: "libertés démocratiques" surveillées et limitées dans un cas, dictature terroriste ouverte de l'autre, mais dans les deux cas, dictature d'une minorité sur la majorité. Et Georges Marchais voudrait convaincre la classe ouvrière de renoncer à la dictature de la majorité sur la minorité.
Demain: l'expérience historique de la Commune de Paris Suite è | |
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