| L'expérience historique de la Commune de
         Paris
         
            Georges Marchais,
         le secrétaire général du parti
         révisionniste français, a, nous l'avons vu,
         déclaré lundi dernier que la dictature du
         prolétariat est incompatible avec la
         "démocratie la plus
         poussée" que son parti
         préconise.N'est-ce pas là un profond enseignement sur la
         bassesse extrême à laquelle conduit la
         corruption, par la bourgeoisie, d'un parti ouvrier ! Car
         enfin, il faut vraiment être jusqu'au cou dans la
         fange et la pourriture des richards pour déclarer
         froidement à un peuple aux riches traditions
         insurrectionnelles, à un peuple qui a pris tant de
         fois les armes dans l'Histoire que la plus magnifique et
         révolutionnaire de ses révolutions, la Commune
         de Paris de 1871, ne fut qu'une "dictature" au sens
         bourgeois et courant du terme, une dictature incompatible
         avec la "démocratie la
         plus poussée".
 Pensez à l'énormité de la chose,
         qui ferait rire si elle n'avait pas de graves
         conséquences: voilà Marchais, le volontaire en
         Allemagne nazie, Marchais l'arriviste, "Marchais le menteur, complice des
         tueurs" comme criait le peuple
         de Paris aux obsèques de Pierre Overney, voilà
         donc ce Marchais-là déguisé en
         dirigeant communiste qui vient, à la tête de sa
         clique, raconter que les héroïques communards
         "montés à
         l'assaut du ciel " ne furent
         pas capables d'instaurer "la
         démocratie la plus poussée" que lui Marchais va nous amener sur un
         plateau électoral...
 Comparez Marchais à Marx et Engels, qui
         comprirent immédiatement la "Commune de Paris"
         comme la première forme de la dictature du
         prolétariat et qui relevèrent
         précisément parmi les erreurs de la Commune de
         Paris sa générosité excessive à
         l'égard des exploiteurs, vous mesurerez rapidement
         l'infamie réactionnaire de ses propos.
       Qu'est-ce qui
         est important pour la révolution socialiste: que le
         prolétariat applique la " démocratie la plus
         poussée", c'est-à-dire la reconnaissance du
         droit de vote et autres droits politiques à la
         bourgeoisie (l'"alternance
         démocratique" ), ou
         bien qu'il sache user fermement de sa violence de classe
         pour réprimer et dissuader les tentatives de
         restauration du capitalisme par la bourgeoisie ? A cela
         Marx, Engels, Lénine ont répondu sans
         ambiguïté. Parlant de la Commune de Paris, Marx
         écrivit tandis que celle-ci combattait les
         Versaillais :"Quand la Commune
         de Paris prit la direction de la révolution entre ses
         propres mains, quand de simples ouvriers osèrent pour
         la première fois toucher aux privilèges
         gouvernementaux de leurs "supérieurs naturels" les
         possédants, et dans des circonstances d'une
         difficulté sans exemple accomplirent leur oeuvre
         modestement, consciencieusement et efficacement, le vieux
         monde se tordit dans des convulsions de rage à la vue
         du drapeau rouge, symbole de la République du
         Travail, flottant sur l'Hôtel de ville. L'Histoire ne
         connaît pas d'exemple aussi grand. S'ils succombent,
         seule leur bonté d'âme en sera la
         cause.". Et Engels soulignait
         de son côté :
 "La Commune de
         Paris aurait-elle duré un seul jour, si elle ne
         s'était pas servie de cette autorité du peuple
         armé face aux bourgeois ? ne peut-on, au contraire,
         lui reprocher de ne pas s'en être servie assez
         largement ? " (Engels: "De
         l'autorité").
 Cet aspect essentiel de la Commune de Paris,
         ceux qui ont révisé Marx et Engels l'ont
         toujours laissé dans l'ombre. Au lieu de cela ils
         mettent l'accent sur l'élection au suffrage universel
         dans tous les arrondissements de Paris des
         délégués à la Commune, pour
         essayer de démontrer que la "démocratie la
         plus poussée" était réalisée
         c'est-à-dire que tout le monde était
         égal: l'ouvrier comme le bourgeois.
 Répondant à Kautsky, ce dirigeant
         opportuniste qui parlait, lui, de "démocratie pure", Lénine ironisa sur cet argument
         stupide et le démolit :
 "N'est-il pas
         ridicule de présenter comme "démocratie pure"
         avec "suffrage universel" la division de Paris en deux camps
         belligérants, dont l'un réunissait toute la
         bourgeoisie militante et politiquement active ? En second
         lieu, la Commune luttait contre Versailles, en tant que
         gouvernement ouvrier de FRANCE contre le gouvernement
         bourgeois. Que viennent faire ici la "démocratie pure
         " et le " suffrage universel ", puisque c'était Paris
         qui décidait du sort de la France ? Quand Marx
         estimait que la Commune avait commis une faute en ne
         s'emparant pas de la Banque de France, qui appartenait au
         pays tout entier, s'inspirait-il des principes et de la
         pratique de la "démocratie pure" ? " (Lénine: Le Renégat K,autsky et
         la révolution prolétarienne) .
  
            
               | Le 18 mars 1871 C'est à la force des
                  baïonnettes que le premier pouvoir
                  révolutionnaire du monde basé
                  sur la DICTATURE DU PROLÉTARIAT EST
                  NÉ,
                  ce fut LA COMMUNE DE PARIS
                |        Mais quelles
         furent les caractéristiques de la Commune de Paris ?
         La première c'est qu'elle fut l'oeuvre du peuple en
         armes: sans ses fusils et ses canons, jamais le peuple
         n'aurait pu procéder comme il le fit à
         l'élection au suffrage universel de ses
         représentants à la Commune: dès le
         début "la source du
         pouvoir ce n'est pas la loi, préalablement
         discutée et votée par un parlement, mais
         l'initiative des masses populaires, initiative directe,
         locale, venant d'en bas, un "coup de force" direct pour
         employer une expression courante " souligne Lénine. Ce coup de force, ce
         fut la riposte armée du peuple aux tentatives de
         guerre civil du gouvernement bourgeois qui s'enfuit alors
         à Versailles. Ce fut la première condition
         pour que puisse être élu un gouvernement
         révolutionnaire, la Commune, dont le caractère
         prolétarien allait rapidement s'affirmer. Jamais tant
         d'ouvriers n'avaient eu de telles responsabilités.
         Avec les difficultés nées de la guerre civile
         ils allaient s'affirmer comme le noyau le plus
         opiniâtrement révolutionnaire de ce
         gouvernement de Paris. Ainsi la Commune successivement et
         immédiatement dès sa mise en place
         décréta, car elle exerçait un pouvoir
         à la fois législatif et
         exécutif:-la suppression de l'armée permanente et
         son remplacement par la Garde nationale formée de
         tous les citoyens réunis ;
 -la limitation des traitements des membres et
         employés de la Commune : ceux-ci ne devaient pas
         dépasser les salaires moyens d'un ouvrier
         qualifié ;
 -l'interdiction des amendes infligées
         par les employeurs aux ouvriers ;
 -l'école ouverte à tous et
         gratuite ;
 -la gestion par les ouvriers des entreprises
         dont les propriétaires s'étaient enfuis
         ;
 -l'élection des fonctionnaires et
         magistrats au suffrage universel et la possibilité
         pour leurs électeurs de les révoquer à
         tout moment.
       "Ainsi, écrivit Marx, apparut incisif et
         pur, le caractère de classe du mouvement parisien.
         Dans la Commune ne siégeaient presque que des
         ouvriers ou des représentants reconnu des ouvriers.
         Des étudiants portaient, de même, un
         caractère nettement prolétarien.
         "Toutes ces mesures prises immédiatement
         par la Commune de Paris furent tellement importantes que
         Marx et Engels n'apportèrent qu'une seule
         modification au programme du "Manifeste du Parti communiste"
         écrit plus de vingt ans plus tôt. Ce fut pour
         montrer que la Commune a tenté de BRISER, de
         DÉMOLIR radicalement la "machine d'État
         toujours prête" en supprimant l'armée
         permanente, la bureaucratie, le PARLEMENTARISME.
       De
         l'expérience des masses révolutionnaires de
         Paris, K. Marx avait dégagé une loi
         fondamentale de la révolution socialiste et
         dès le 12 avril 1871, pendant la Commune, il
         écrivait à Kugelmann :..."Dans le
         dernier chapitre de mon 18 Brumaire, je remarque, comme tu
         le verras si tu le relis, que la prochaine tentative de la
         révolution en France devra consister non plus
         à faire passer la machine bureaucratique et militaire
         en d'autres mains, comme ce fut le cas jusqu'ici, mais
         à la BRISER. C'est la condition première de
         toute révolution populaire réelle sur le
         continent. C'est aussi ce qu'ont tenté nos
         héroïques camarades de Paris."
       Mais sans doute
         tout cela effraye- t-il monsieur Marchais
         !Il est vrai qu'il n 'y a rien de moins
         "démocratique" que de ne pas consulter la bourgeoisie
         pour décréter la dissolution de l'armée
         permanente, de la police, et autres bandes armées du
         capital, que d'envoyer les fonctionnaires inamovibles et
         privilégiés travailler à la production
         comme de "vils" ouvriers, et de substituer à cet
         appareil d'État une nouvelle forme étatique.
         Un État de type nouveau dont la base est
         constituée par des assemblées ouvrières
         et populaires en armes qui élisent, contrôlent
         et peuvent révoquer à tout moment leurs
         représentants, un État de type nouveau dont le
         pilier est l'armée révolutionnaire du peuple
         capable d'inspirer la crainte aux nostalgiques du
         capitalisme.
 C'est ça la grande
         leçon de la "Commune de
         Paris", c'est ça le
         contenu essentiel et universel de la dictature du
         prolétariat.
 Dans notre prochain
         numéro :"Des millions de
         travailleurs, aiment et défendent la dictature du
         prolétariat "
 Suite
         è
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