QU'EST-CE QUE LA DICTATURE DU PROLÉTARIAT ? (4)

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L'HUMANITÉ ROUGE n° 416 -mardi 27 janvier 1976
Quotidien des communistes marxistes-léninistes de france
 

 

QU'EST-CE QUE LA DICTATURE DU PROLÉTARIAT ? (4) 

 

L'exemple de la Chine

        Le soir même où Georges Marchais jetait définitivement aux orties le principe de la dictature du prolétariat en assimilant celle-ci à quelque sombre dictature fasciste, les peuples du monde entier apprenaient avec une profonde tristesse le décès du grand révolutionnaire prolétarien Chou En-Lai.
        Des nouvelles bouleversantes attestant l'attachement immortel du peuple chinois pour ce grand combattant de la cause de la révolution prolétarienne et de la dictature du prolétariat, firent passer au second plan les pitreries du secrétaire général du PCF. Et pourtant quel démenti cinglant pour ses calomnies sur la dictature prolétarienne que ces millions d'ouvriers, paysans pauvres et soldats massés dans la nuit et le froid glacial à Pékin pour saluer le cortège funèbre du vice-président du Parti communiste chinois.
        Hommage d'un peuple digne et en larmes qui força même le respect ou le silence dans le camp des ennemis: pas une voix n'osa en cette circonstance s'élever pour dénigrer ouvertement Chou En-lai si ce n'est, aussi furtivement qu'un voleur, l'"Humanité". C'est que la reconnaissance et l'admiration des masses populaires du monde pour le grand dirigeant révolutionnaire désintéressé, loyal, franc, ouvert et simple, était telle qu'une attaque n'aurait pas profité à ses auteurs.
        Si nous voulons mettre côte à côte deux événements nullement comparables, la situation se résumait ainsi: d 'un côté un dirigeant soi-disant communiste s'égosillant à démontrer le caractère antidémocratique de la dictature du prolétariat, de l'autre le vice-président du glorieux Parti communiste chinois ayant assumé la conduite et le renforcement de la dictature du prolétariat dans le pays le plus peuplé de la terre, pleuré par tout le peuple révolutionnaire de Chine.
        Il faudrait bien que Georges Marchais puisse s'expliquer là-dessus : pourquoi des centaines de millions d'ouvriers, paysans et soldats aiment-ils et défendent-ils la dictature du prolétariat ?

    Mieux, actuellement en Chine, tout le peuple est mobilisé pour le renforcement de la dictature du prolétariat précisément pour pouvoir mettre en échec les tentatives de restauration du capitalisme par des individus du type Khrouchtchev, Brejnev ou Lin Piao, pour éviter précisément la transformation de la Chine en un pays de dictature fasciste comme cela est arrivé en URSS à la mort de Staline.

    Ce fut déjà pour renverser la bourgeoisie qui s'était emparée d'une partie du pouvoir politique notamment dans le domaine de la culture et de l'enseignement mais aussi dans pas mal d'usines que MaoTsé-toung déclencha en personne la Grande Révolution culturelle prolétarienne, révolution qui se déroula dans les conditions de la dictature du prolétariat et pour la renforcer. Le 28 avril 1969 lors de la première session plénière du Comité central issu du IXè Congrès du Parti communiste chinois, le président Mao devait d'ailleurs déclarer :

    "A ce qu'il semble sans la Grande Révolution culturelle prolétarienne, ça n'irait pas, car notre base n'était pas solide. A en juger par ce que j'ai observé, ne disons pas dans la totalité ni l'écrasante majorité, mais je le crains, dans une majorité assez grande des usines, la direction n'était pas entre les mains des vrais marxistes ni des masses ouvrières. Non pas qu'il n'y ait eu de bons éléments parmi ceux qui dirigeaient les usines. Il y en avait, il y en avait parmi les secrétaires, les secrétaires adjoints et les membres des comités du parti, il y en avait parmi les secrétaires de cellule. Mais ils suivaient la ligne autrefois mise en avant par Liou Chao-chi, ce qui se ramenait simplement de leur part à des pratiques, du genre stimulants matériels, profit au poste de commandement, pas de politique prolétarienne mise à l'honneur, distribution de primes, et ainsi de suite. " ... " Toutefois, il se trouve effectivement des mauvais éléments dans les usines. " ... " Cela montre que la révolution n'est pas terminée. "

    Ainsi le président Mao soulignait- il déjà qu'il ne suffit pas que le prolétariat au pouvoir ait supprimé pour l'essentiel la propriété privée des moyens de production et qu'il exerce sa dictature à l'encontre des anciens exploiteurs.
    Une base matérielle et morale existe pour l'existence d'une nouvelle bourgeoisie qui commence par s'emparer progressivement du pouvoir politique pour finalement restaurer la propriété privée des moyens de production. Marx déjà l'annonçait :
    "Ce à quoi nous avons affaire ici, c'est à une société communiste non pas telle qu'elle s'est DEVELOPPÉE sur les bases qui lui sont propres, mais au contraire, telle qu'elle vient de SORTIR de la société capitaliste ; une société, par conséquent, qui, sous tous les rapports, économique, moral, intellectuel, porte encore les stigmates de l'ancienne société des flancs de laquelle elle est issue..." (Critique du Programme de Gotha).

    Cela explique pourquoi pendant toute la période d'édification socialiste il est nécessaire de renforcer la dictature du prolétariat, ce qui comporte la répression de la bourgeoisie dans tous les domaines. Là est le problème-clé de la société socialiste: la question c'est permettre ou non à la bourgeoisie de s'emparer d'une parcelle ou de la totalité du pouvoir. Comment le résoudre sinon en s'appuyant sur les larges masses populaires.
    C'est précisément pour cela que tant au cours de la Grande Révolution culturelle prolétarienne, qu'au cours du mouvement de critique de Lin Piao et Confucius, et que dans l'actuelle étude de la dictature du prolétariat, le grand dirigeant révolutionnaire du peuple chinois Mao Tsé-toung a appelé tout le pays à étudier la théorie marxiste-léniniste et notamment la théorie de la dictature du prolétariat.

ARTICLE 13 DE LA CONSTITUTION DE LA RP DE CHINE

La libre expression d'opinions, le large exposé de vues, le grand débat et le dazibao sont des formes nouvelles créées par les masses populaires pour mener la révolution socialiste. L'État assure aux masses populaires le droit d'y recourir, pour créer une atmosphère politique où règnent à la fois le centralisme et la démocratie, la discipline et la liberté, l'unité de volonté et, pour chacun, un état d'esprit fait de satisfaction et d'entrain, afin de favoriser la consolidation de la direction du Parti communiste chinois sur l'État, la consolidation de la dictature du prolétariat.

    Ainsi, dans toute la Chine le peuple étudie, discute, fait le bilan de sa pratique à seule fin de critiquer le révisionnisme ( qui vide de son contenu révolutionnaire le marxisme- léninisme) et d'exercer une dictature totale, dans tous les domaines, sur la bourgeoisie. De telle sorte qu'il est difficile à tout voyageur un peu honnête de ne pas reconnaître et sentir rapidement et partout la liberté et la démocratie inégalée dont jouissent les masses populaires ainsi que l'enthousiasme qu'elles manifestent pour le socialisme et pour le Parti communiste chinois dirigé par le président Mao.

    Pourquoi Lénine a-t-il dit qu'il faut exercer la dictature sur la bourgeoisie ? Cette question doit être bien comprise. Si elle ne l'était pas, on tomberait dans le révisionnisme. Cela doit être porté à la connaissance du pays tout entier .

(Mao Tsé-toung)

    C'est d'ailleurs Mao Tsé-toung en personne qui a demandé que soit inscrit explicitement dans la nouvelle Constitution de la République populaire de Chine "le droit de grève" montrant par là que nul n'a le droit de réprimer le mouvement des masses travailleuses: n'est-ce pas l'inverse de ce qui se passe dans les pays de dictature de la bourgeoisie ou de la nouvelle bourgeoisie comme en URSS ou en Pologne ?

Demain: l'Albanie, bastion de la dictature du prolétariat en Europe

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