URSS: la
dictature de
la grande
bourgeoisie
Les mots n'ont
jamais pu changer la réalité des faits. Hitler
alors même qu'il avait lancé ses hordes sur la
Pologne continuait a prôner la détente
internationale et promettait le socialisme au peuple
allemand, sa théorie s'appelait même le
"national-socialisme" .Certaines personnes purent dans un
premier temps être abusées mais il ne fallut
pas longtemps pour que le nazisme soit universellement
haï.
Aujourd'hui la clique Brejnev-Khrouchtchev parle à
cor et à cris de socialisme. Elle vient même de
faire du tapage autour de la dictature du
prolétariat, et ses idéologues utilisent
abondamment Marx, Engels, Lénine dans leur baratin.
Mais voilà, l'URSS occupe la Tchécoslovaquie
contre la volonté de la population de ce pays, elle
contrôle, pille et prétend intégrer les
pays du COMECON, elle poursuit une folle course aux
armements et prépare la guerre, elle fait croiser sa
flotte de guerre sur tous les océans et toutes les
mers, elle envoie des espions dans le monde entier,
organisent des coups d'Etats comme la CIA américaine,
elle organise et attise la guerre civile dans plusieurs
pays, notamment l'Angola, et sur le plan intérieur
elle recourt aux " hôpitaux psychiatriques" , aux
"camps de travail" , à la déportation contre
les opposants politiques, à la répression
sanglante des mouvements de masse, à l'oppression des
minorités nationales, tout cela n'a rien, strictement
rien à voir avec "la dictature du prolétariat"
: c'est purement et simplement comme l'a souligné Mao
Tsé-toung dès 1964 "la dictature de la
bourgeoisie, celle de la grande bourgeoisie, une dictature
de type fasciste allemand, une dictature de type
hitlérien".
Les
peuples du monde entier ont de plus en plus conscience de
cette réalité. A tel point que même dans
les rangs du PCF seulement 2% des personnes
interrogées lors d'un sondage de
l'"Humanité-Dimanche" considèrent l'URSS comme
un modèle du socialisme: qu'on compare avec ce que
fût l'attachement des travailleurs et des
opprimés du monde entier pour l'URSS de Lénine
et de Staline !
Mais
comment a-t-on pu en arriver là ? Comment l'URSS
a-t-elle pu devenir un pays impérialiste à
l'intérieur duquel règne une dictature
social-fasciste ?
Nous avons vu
dans nos précédents numéros comment
Lénine n'a jamais cessé de souligner que les
classes et la lutte des classes continuent à exister
dans les conditions du socialisme.
Non
seulement les anciens exploiteurs renversés ne
perdent pas leurs espoirs de retrouver le paradis perdu mais
encore la base sociale pour le développement d'une
nouvelle bourgeoisie existe.

Voici une affiche de propagande
publiée dans la presse des
révisionnistes soviétiques. La
locomotive porte comme inscription " Un rouble" et
, la légende de l'affiche souligne: " Une
puissante locomotive". L'affiche inculque au peuple
soviétique ce poison: " l'argent est la
locomotive qui entraîne tout le reste" .
|
C'est non seulement la petite
production marchande qui continue à exister, mais
aussi l'inégalité des salaires, celle-ci est
différente de ce qu'elle est en système
capitaliste puisque c'est le principe "à chacun selon
son travail" qui régit la répartition, mais
c'est une inégalité quand même. Comme
dit Marx :
"Mais un
individu l'emporte physiquement ou moralement sur un autre,
il fournit donc dans le même temps plus de travail ou
peut travailler plus de temps (...)
"D'autre part: un ouvrier est marié,
l'autre non; l'un a plus d'enfants que l'autre, etc, etc. A
égalité de travail et, par conséquent,
à égalité de participation au fond
social de consommation, l'un reçoit donc
effectivement plus que l'autre, l'un est plus riche que
l'autre, etc. Pour éviter tous ces
inconvénients, le droit devrait être non pas
égal, mais inégal.
"Mais
ces défauts sont inévitables dans la
première phase de la société
communiste, telle qu'elle vient de sortir de la
société capitaliste, après un long et
douloureux enfantement. Le droit ne peut jamais être
plus élevé que l'État économique
de la société et que le degré de
civilisation qui y correspond.") (Marx: "Critique du
programme de Gotha" ) .
LA BASE SOCIALE DE LA
RESTAURATION CAPITALISTE...
Ainsi Marx
prévoyait-il la subsistance pendant toute une longue
période d'une base sociale pour le
développement d'une nouvelle
bourgeoisie.
Des
arrivistes du type Khrouchtchev ou Brejnev étaient
à l'origine des ouvriers, mais ils sont devenus des
nouveaux bourgeois. L'important c'est de comprendre que dans
la société socialiste des milliers et des
milliers de nouveaux bourgeois en puissance existent si l'on
n'exerce pas la dictature du prolétariat dans tous
les domaines.
L'inégalité des richesses
entraîne inévitablement le désir de
s'enrichir : aussi des individus ambitieux et parvenus
à s'infiltrer dans les rangs de l'État-Major
du prolétariat peuvent-ils relativement facilement si
l'on n 'y prend garde restaurer le
capitalisme.
En URSS
une des premières mesures de Khrouchtchev fut de
développer les stimulants matériels et le mot
d'ordre fut "enrichissez-vous". Cela amenait les ouvriers
à travailler non plus pour la communauté mais
pour accroître leurs revenus: cela revenait ni plus ni
moins qu'à se vendre "plus cher". C'était le
premier pas dans le rétablissement complet de
l'esclavage salarié. Cela explique en partie pourquoi
c'est dans le domaine des idées et de la culture en
général que la bourgeoisie cherche à
restaurer son pouvoir tout d'abord.
ENDORMIR LA VIGILANCE DES
MASSES...
Les Khrouchtchev
et les Brejnev ne sont pas venus annoncer du jour au
lendemain qu'ils restauraient la propriété
privée des moyens de production... leur pouvoir
n'aurait pas tenu un jour. Mais ils ont progressivement
endormi et affaibli la vigilance des masses populaires:
ça a commencé avec "l'État du peuple
tout entier", avec l'abandon de la dictature du
prolétariat.
La
nouvelle bourgeoisie au pouvoir en URSS a transformé
pleinement l'URSS en un pays de capitalisme monopoliste
d'État. Une des particularités du capitalisme
monopoliste d'État en URSS c'est que la
monopolisation y est plus élevé que dans
n'importe quel autre pays impérialiste, elle est
liée à la concentration très
poussée et du contrôle extrêmement
étroit de l'État. Autrement dit la bourgeoisie
mompoliste-bureaucratique bénéficie de
l'organisation supérieure de la production
créée par l'édification socialiste au
temps de Lénine et Staline. Il n'y a même plus
à l'intérieur du pays de concurrence entre les
principaux groupes financiers. Il y a une seule direction,
un seul groupe qui contrôle tout. Cela explique la
tyrannie inégalée qui règne en URSS.
Elle rappelle en tous points l'Allemagne du début du
siècle et l'Allemagne nazie: " en Allemagne,
disait Lénine, le grand
capitalisme d'État s'est "associé à la
bureaucratie, et ce pays a battu un record".
LA LEÇON DE LA GRANDE
TRAGÉDIE DE L'URSS...
En URSS ce n'est
plus la dictature du prolétariat, ce ne sont plus les
Soviets d'ouvriers, de paysans et de soldats qui constituent
les organes du pouvoir d'État, mais c'est la police,
les services de renseignements, l'armée : ceux-ci
persécutent et placent sous une stricte surveillance
les masses populaires.
Ainsi
la grande tragédie de l'Union soviétique
où le pouvoir prolétarien a été
renversé à l'intérieur sans aucun coup
de feu, enseigne-t-elle qu'il est indispensable, dans les
conditions du socialisme, de renforcer la dictature du
prolétariat. Celui-ci doit exercer une dictature
intégrale sur la bourgeoisie, dans tous les domaines.
Cela passe par l'exercice et la participation EFFECTIVE de
TOUS les ouvriers et paysans pauvres à la direction
dans tous les domaines ainsi qu'à
l'élévation du niveau théorique
marxiste-léniniste des très larges mas- ses.
En
emboîtant implicitement le pas à la pire
réaction qui veut assimiler la dictature fasciste en
URSS et la dictature du prolétariat, Georges Marchais
veut, lui, semer la confusion dans les masses populaires,
car il cherche non seulement à conjurer la
révolution prolétarienne et la dictature du
prolétariat en France, mais aussi à dissimuler
la nature pro-soviétique et d'agent du
social-impérialisme russe de son
parti.
Il est
certain au contraire qu'il est en train de se
démasquer sur les deux tableaux !
Demain: En France
aussi...
Suite
è
|