suite des
années 1974-1977
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L'été 76 est extrêmement
dur dans les campagnes françaises. La
sécheresse jamais vue dans les annales, interdit les
récoltes, compromet gravement l'alimentation du
bétail. Mais la météo a bon dos ! Car,
si la sécheresse ruine les petits, elle engraisse les
gros davantage encore, qui spéculent et augmentent
leurs profits.
Les marxistes-léninistes sont
extrêmement actifs dans la bataille engagée,
alors que peu à peu progresse leur enracinement dans
les campagnes françaises.
"La Faucille", journal paysan
des communistes marxistes-léninistes de France,
paraît tous les quinze jours. Pour tous les militants
et amis qui ont oublié de s'abonner : BP. 258 - 75866
Paris Cedex 18. Six mois : 12,00F, un an : 20,00F.
La lutte des travailleurs immigrés
contre le patron des foyers-prison Sonacotra est bien connue
aujourd'hui. Voilà bientôt trois ans que dure
la grève des loyers qui touche une cinquantaine de
foyers Sonacotra à Paris et en province. Un
comité de coordination dirige la lutte sur le plan
national. Les travailleurs de 24 nationalités
différentes sont en butte à la Sonacotra, mais
aussi à l'état qui les chasse et les expulse ;
ils ont trouvé en face d'eux les dirigeants de la CGT
qui ont tenté mainte fois de faire reprendre le
paiement des loyers contre l'avis des résidents,
foyer par foyer.
Il est possible de tirer
aujourd'hui quelques leçons de cette lutte qui n'est
pas terminée. Splendide lutte de nos frères de
classe immigrés !
Ainsi le fait la revue
théorique des communistes marxistes-léninistes
de France "Prolétariat" - créée en 1973
- dans son numéro 14; en voici quelques extraits
(page 23) :
La lutte des ouvriers de la
SONACOTRA marque une étape importante dans le
développement de l'unité de la classe
ouvrière.
Premièrement, parce
que l'ennemi affronté par les grévistes est
sans ambiguïté possible le pouvoir, la grande
bourgeoisie et son appareil d'état, l'ennemi commun
et principal de toute la classe ouvrière de
France.
Deuxièmement parce
qu'en osant affronter la ligne politique et les pratiques
révisionnistes, les résidents ont
montré qu'une lutte contre le pouvoir capitaliste ou
le patronat se heurte toujours à l'obstacle du
révisionnisme et du réformisme, mais que cet
obstacle peut être surmonté pour peu qu 'on
appelle un chat un chat et une trahison une trahison.
(...)
Troisièmement parce
que cette lutte est l'occasion de mettre en œuvre ce que
nous préconisons depuis toujours, dans chaque combat
: l'unité à la base et dans l'action et la
démocratie de masse prolétarienne.
(...)
Quatrièmement parce
que, outre l'ennemi, les revendications avancées par
les travailleurs immigrés sont communes avec celles
des travailleurs français. La lutte pour des
logements et des loyers décents, pour la
liberté d'expression et de circulation, pour les
droits démocratiques est une lutte commune à
toute la classe en cette période de vie chère,
de chômage et de répression.
Cinquièmement parce
que sur le plan idéologique les ouvriers
immigrés ont mis en avant le principe de compter sur
leurs propres forces. (...)
Sixièmement parce
qu'elle montre que les travailleurs immigrés aspirent
à lutter et à s'organiser dans la lutte classe
contre classe avec leurs camarades français contre le
capitalisme impérialiste. (...)
C'est dans cette voie que les
marxistes-léninistes continueront à soutenir
et élargir la solidarité de classe avec les
résidents de la SONACOTRA, jusqu'à la
victoire, pour l'unité de la classe ouvrière
et son organisation dans le parti communiste
marxiste-léniniste.
Les marxistes-léninistes ont suivi
avec attention et soutenu au maximum la grève des
résidents de Sonacotra. Ils participent à des
comités de soutien aux foyers en grève ; ils
ont été aux côtés des
résidents aux moments difficiles : expulsions et
répression de toute sorte. Ils ont partagé la
joie des résidents lors de la fête Sonacotra en
juin dernier.
Comme ils ont soutenu et aidé les
nettoyeurs du métro parisien, travailleurs
immigrés pour la plupart, en grève en juin
1977, pour 2300,00F par mois et de meilleures conditions de
travail et de sécurité.
Aujourd'hui, le secrétaire
d'état Stoleru a mis au point des mesures
scélérates pour expulser "légalement"
les travailleurs immigrés de notre pays (refus de
recevoir les familles, allocation d'un million pour un
retour forcé, etc.).
Plus que jamais, la mobilisation
est nécessaire pour réaliser l'unité de
combat des travailleurs français et immigrés.
A bas les mesures Stoleru !
Cette affiche d'Agen dit l'essentiel sur la
campagne menée en 1974 par les
marxistes-léninistes contre "les Chinois à
Paris", provocation anti-chinoise et anti-communiste,
véritable insulte au peuple chinois et au peuple de
France.
Un intense effort d'explication est
fourni par tous les amis de la Chine aux quatre coins du
pays et l'opération publicitaire orchestrée
par le pantin Yanne et monnayée par Dassault tourne
court.
A plusieurs reprises, à
Paris comme en province, des projections sont interrompues
et le film promu à une belle carrière
commerciale est bien vite jeté aux oubliettes.
L'action des marxistes-léninistes a été
payante. J. Yanne le reconnaît quelques mois plus tard
dans un hebdomadaire.
Aujourd'hui aussi, un même
destin attend le film anti-communiste de Viénet :
"Chinois, encore en effort", qui participe tout à
fait à la campagne anti-chinoise !
Le Ministre de l'Intérieur a
changé. Après Marcellin... Poniatowski, mais
reste la même police, la même répression,
la même dictature de la bourgeoisie.
Poniatowski, qui entend s'inspirer
des méthodes américaines, "invente" les
fameuses "opérations coup de poing". A l'entendre, la
police contrôle et arrête ainsi les malfaiteurs.
Poniatowski lutte contre le banditisme !
En réalité, elle fait
chou blanc et les auteurs de hold-up passent à
travers les mailles de son filet. Alors ? Il s'agit d'autre
chose. Ses "coups de poing" visent la classe
ouvrière, ses flics contrôlent avant tout les
travailleurs immigrés et les jeunes, quadrillent les
quartiers ouvriers de Marseille, de Lyon et des grandes
villes. A Belleville ou à Ménilmontant, on se
croirait souvent au temps des rafles de Vichy ou des
"ratonnades" de la guerre d'Algérie.
C'est une préparation
idéologique à la répression politique
massive de la classe ouvrière. Tel l'impressionnant
déploiement policier mis en place en Alsace contre le
groupe Baader-Meinhof.
Pour cette affiche,
"l'Humanité rouge" a été
condamnée par le Ministère de
l'Intérieur. Sans doute ne souffre-t-il pas les
comparaisons ?
Cette affiche, éditée en mai
1977 à Toulouse, trace l'axe politique sur lequel se
battent les marxistes-léninistes et sur lequel ils
s'efforcent de rassembler le plus grand nombre :
"Ni majorité, ni union de
la gauche ! " "Ni bourgeoisie de droite, ni
bourgeoisie de gauche !"
Contre la bourgeoisie et son
état, il faut réaliser l'unité de la
classe ouvrière, construire l'unité populaire
dont la base est l'alliance des ouvriers et des petits
paysans.
Ainsi, dans leurs batailles
économiques et politiques, la classe ouvrière
et le peuple de notre pays accumulent des forces pour
préparer la révolution prolétarienne.
"Arracher la classe ouvrière au
révisionnisme moderne, lui rendre confiance en
l'organisant" reste notre souci constant.
Le XXIIe Congrès du PCF a,
en 1976, rejeté ouvertement la notion de dictature du
prolétariat. C'est le reniement avoué des
principes communistes de Marx et de Lénine. Le
socialisme de Marchais est un capitalisme pur et
simple.
Il y a des remous chez les
militants de base du PCF. Peuvent-ils se leurrer plus
longtemps et croire encore que ce reniement n'est qu'une
simple tactique destinée à ne pas effaroucher
l'ennemi ?
Une fois encore, nous nous tournons
vers eux, vers nos camarades de travail, militants du PCF.
Ce n'est pas une seule bataille de principe, une seule
bataille théorique. Elle est terriblement
concrète et immédiate à l'orée
de la bataille de 1978.
S'adresser en toute franchise et
fermeté aux militants et sympathisants du PCF est
plus que jamais urgent et important.
La manifestation du 1er Mai fait partie du
patrimoine de la classe ouvrière. Nous,
marxistes-léninistes, n'y avons jamais manqué,
comme nous ne manquons pas depuis 1975 la montée au
Mur des Fédérés pour
célébrer la Commune de Paris autour du 18
mars.
Chaque premier mai, ces dernières
années, les manifestations de classe du 1er mai ont
été plus massives et plus nombreuses dans la
France entière.
Celles du 1er mai 74 ont été
une date pour les marxistes-léninistes car, dans les
cortèges de Paris et de province,
participèrent d'autres groupes se réclamant du
marxisme-léninisme, notamment la "Gauche
Révolutionnaire" - issue du PSU - qui rejoint le
parti marxiste-léniniste quelques mois plus tard.
Les forces ont beaucoup grandi;
l'organisation des marxistes-léninistes s'est
considérablement renforcée. En 1973, les
camarades de l'ouest - essentiellement -- qui avaient
quitté le parti en 1970 (voir page 66) et qui
s'étaient organisés dans le groupe "Le
Travailleur", nous rejoignent en force. En 1974, c'est le
ralliement de la GR et d'autres groupes locaux - 13 groupes
locaux ou nationaux au total, de 1973 à 1975
!
En juillet 75, la bataille pour un
parti marxiste-léniniste unique est lancée
afin d'engager un processus d'unification avec le Parti
communiste révolutionnaire
(marxiste-léniniste). Depuis lors, des unités
d'action positives sont accomplies. Plus que jamais en cette
année de grandes batailles politiques, la
nécessité d'un parti marxiste-léniniste
unique pour la classe ouvrière se fait
impérieuse et urgente.
Le 1er mai 1975, "l'Humanité rouge"
devient quotidien. C'est un grand jour, une grande bataille
menée, remportée par tous les militants
marxistes-léninistes.
Un quotidien ! Ce n'est pas une mince
affaire. C'est dire le renforcement des capacités des
marxistes-léninistes de France. C'est dire
l'importance des batailles politiques à venir,
batailles internationales et nationales.
Un effort gigantesque a été
fourni par tous les camarades. Il faut compter sur nos
propres forces ! Effort financier gagné par le
succès de la souscription...; la souscription est
permanente encore aujourd'hui tant il est vrai qu'un journal
coûte cher, très cher, dans la
société où nous vivons. Effort
politique et rédactionnel : il faut apprendre
à faire un quotidien, susciter des correspondants,
apprendre à faire des reportages... Des camarades
prennent en main une administration plus complexe ; d'autres
ont appris l'imprimerie.
Il y a plusieurs étapes : un
journal trois fois par semaine de fin 1974 au 1er mai 1975,
le quotidien sur 8 pages ensuite, un quotidien de 4 pages
associé au bi-mensuel aujourd'hui. Le quotidien
ressortira sur 8 pages pour la bataille politique. Pour
faire connaître leur journal, les camarades ont
réalisé de très nombreuses affiches
locales, fort belles au demeurant. En voici quatre
exemples...
* * *
Au printemps 75, l'activité des
communistes marxistes-léninistes de France est
débordante -meetings : le 16 mars, meeting
international célébrant la Commune de Paris,
meeting sur les luttes des femmes en juin, meeting pour
fêter le 1er Congrès de la JCMLF fin
juin...
Le PCMLF vient de tenir son IIe
Congrès. Le programme issu de ce Congrès
exprime une ligne erronée, une ligne bourgeoise, de
conciliation avec la bourgeoisie. A appliquer une telle
ligne, on perd le point de vue de classe; sous couvert de
lutter centralement contre les super-puissances, ce texte
ménage la bourgeoisie monopoliste au pouvoir. Or,
jamais telle attitude ne saurait relever de
l'idéologie des communistes. Et très vite,
l'ensemble des militants, cadres et dirigeants, à
l'épreuve des faits et de leur pratique, prennent
conscience de l'erreur commise. La rectification est
engagée et menée à bien.
Lors de la Conférence
nationale ouvrière d'août 76, éclate
pleinement le succès de la rectification (cf le
Cahier rouge N°12) ; on entre dans la période
décisive de préparation du IIIe
Congrès.
"La parole à la classe
ouvrière" C'est le thème du Rassemblement
national ouvrier du 14 février 1976, qui manifeste
clairement le caractère prolétarien du parti
marxiste-léniniste et la nécessité
absolue de son rôle dirigeant.
Pour la première fois, nous
occupons l'ensemble des salles de la Mutualité ; il y
a plusieurs milliers de participants, une expression
culturelle ouvrière riche et variée.
Pourquoi "La parole à la
classe ouvrière" ? Nous l'avons
déjà dit, les luttes de ce début
d'année 1976 sont nombreuses et dures, la
répression et la division organisées par la
bourgeoisie en place alors que les dirigeants
révisionnistes ont savamment calculé la
dispersion et l'isolement.
Il y a un besoin pressant de
rencontre, d'échanges, de prendre la parole. Non pas
dans un seul meeting mais partout et pour mener l'action
plus avant. Des meetings, il y en a en fait partout ensuite,
à Lyon, Marseille, Nantes, Grenoble, Orléans,
autour du 1er mai 1976.
* * *
Quelques semaines plus tard, et ce n'est
pas un hasard, les marxistes-léninistes sont
réprimés par l'état capitaliste. Romain
Le Gal et trois autres camarades de Lorient sont
inculpés de reconstitution de ligue dissoute. Romain
reste en prison d'avril à septembre. Il n'a toujours
pas été jugé ! L'émotion est
grande à Lorient : Romain Le Gal, fils de petits
paysans, ouvrier communal et syndicaliste actif, y est
connu. C'est un militant infatigable et modeste, un vrai
militant communiste.
La bataille pour sa libération,
associée à celle menée contre la
répression et pour la libération de tous les
emprisonnés, et notamment le petit viticulteur
Tisseyre, prend de multiples aspects : meetings,
manifestations à Paris, Rennes, Lorient,
activité de comités de soutien à Romain
Le Gal, interventions de personnalités politiques
progressistes.
Au fond, c'est, pour la bourgeoisie, lancer
une pierre pour la, laisser retomber sur ses propres pieds.
A Lorient, en Bretagne et dans toute la France, on n'a
jamais tant parlé du PCMLF. On ne saurait l'attaquer
impunément.
La JCMLF, Jeunesse communiste
marxiste-léniniste de France, est créée
fin juin 1975.
Elle mène une
activité spécifique au sein de la jeunesse
travailleuse et de la jeunesse des collèges, CET,
lycées et facultés. En 1976 et 1977, son
action est menée contre le chômage des jeunes;
en 1976, elle a été active dans la lutte
contre la réforme Haby.
Son journal, "La jeune Garde
rouge" traite aussi des questions idéologiques et
culturelles propres à la jeunesse.
Son emblème est reproduit
sur l'affiche de Rennes.
La JCMLF a une enfance pleine de
promesses. Le dernier meeting régional de sa section
de St Brieuc a rassemblé 2 000 personnes fin octobre
!
C'est une école pour le
parti marxiste-léniniste ; elle détient une
grande responsabilité vis à vis de la jeunesse
de France.
Jeunes, il faut rencontrer et
renforcer la JCMLF ! Moins jeunes, il faut la faire
connaître !
"Ni plan Barre, ni programme
commun", c'est le mot d'ordre que les
marxistes-léninistes mettent en avant depuis fin
septembre 1976.
Une campagne intense d'explication
a été menée de par toute la France.
Nous n'avons jamais organisé tant de réunions
d'amis et de sympathisants, de meetings, nous n'avons jamais
réalisé tant d'affiches, et nous n'avons
jamais été si bien entendus.
Ce n'est plus de l'histoire
ancienne, ni même récente. C'est
l'activité de tous les jours. Et cela clôt
notre recueil ! Mais la vie continue et déjà
bien d'autres affiches militantes sont en cours. Pour la
bataille politique de 1978, nous n'avons pas les moyens des
gigantesques panneaux publicitaires, ni les capacités
de tirage des partis bourgeois. Nous n'avons pas le milliard
de Marchais ! Et pourtant, nous allons dessiner, imprimer,
coller des milliers et des milliers de nos propres affiches
; il y aura de belles affiches, comme celle-ci,
réalisée par les militants du centre de Paris,
il y aura des trouvailles, des idées nouvelles pour
manifester notre point de vue sur les murs de notre pays,
pour appeler à l'action.
Affiches à venir, autant de
témoins de notre ardeur combative dans les luttes
à venir. Dans dix années, cela est sûr,
pour évoquer l'histoire par affiches, il faudra bien
plusieurs recueils très épais !
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