1967-1977
Le 31 décembre
1967,
le Parti communiste
marxiste-léniniste de France
était crée
à Puyricard
10 ans de
lutte,
100
affiches
Coller des affiches, pour un militant
marxiste-léniniste, c'est un acte quotidien, un acte
banal. Concevoir une affiche, la dessiner, la tirer en
sérigraphie, c'est aussi chose courante. L'affiche
est au cœur de la vie militante.
Pendant les dix dernières années,
nous avons bien collé quelques centaines de milliers
d'affiches; nous en avons réalisé un bon
millier... C'est presque ce nombre impressionnant
d'affiches, affiches nationales et locales, affiches au
titre de "l'Humanité rouge", "Front Uni", le "CILA"
et au titre du Parti communiste marxiste-léniniste de
France, que contiennent nos archives. Sans doute, quelques
unes ont-elles échappé à la vigilance
de nos collectionneurs; nous souhaitons vivement que la
publication de ce recueil provoque la visite de quelques
greniers et archives militantes... et permette de
compléter les nôtres !
Un millier d'affiches en quelque 10 ans!
C'est dire le gigantesque effort militant fourni. Nous
sommes pauvres. Nous publions assez peu d'affiches
imprimées à grand tirage ; les affiches
locales, nombreuses, sont réalisées avec les
moyens du bord. Et pourtant, ce sont souvent de belles
affiches, "accrocheuses" et très soignées.
Nos affiches sont de tout style : affiches
"classiques" avec drapeaux déployés,
chaînes brisées, ouvriers au regard farouche et
décidé, affiches, symboles de 1968, avec
usine-poing levé, presse bâillonnée,
affiches caricatures, etc. On pourrait s'amuser à
définir des "écoles" et des styles
régionaux : école de Clermont, de Toulouse, de
Marseille ou de Metz... Les lecteurs pourront
apprécier la qualité de ces affiches, les
comparer, trouver des idées nouvelles. Mais là
n'est pas notre seule préoccupation pour la
publication de ce recueil.
Il s'agit aussi d'évoquer au gré de
nos affiches, les grandes étapes des luttes
menées par les marxistes-léninistes dans notre
pays depuis dix années. Nos collectionneurs ont fait
du bon travail ; en examinant leurs richesses, d'une affiche
à l'autre, on part à la redécouverte
des luttes ouvrières et populaires contemporaines, de
nos efforts pour édifier un parti communiste
marxiste-léniniste, de nos difficultés et de
nos espoirs. Ces quelques centaines d'affiches montrent avec
quel éclat, combien, nous,
marxistes-léninistes, avons été
enracinés dans la vie politique de notre pays et du
monde entier, combien nous prenons en compte les soucis et
les luttes de la classe ouvrière et du peuple,
combien nous sommes sur le qui-vive pour expliquer,
convaincre, appeler à l'action de classe. Examiner
ces affiches permet de découvrir un peu qui nous
sommes, pourquoi nous combattons, ce que nous proposons.
Aussi, le choix de 100 affiches dans cet ensemble
a-t-il été difficile et sans doute avons-nous
commis des erreurs ou des insuffisances. La
quasi-totalité est signée des
marxistes-léninistes de France, quelques unes, au
titre de comités d'action ou de lutte, ont
été choisies car elles expriment un courant et
des mots d'ordre que nous approuvons tout à fait. Il
a fallu équilibrer les thèmes abordés,
doser la présentation des affiches nationales et
locales, ménager les susceptibilités
régionales... Ce n'est pas chose aisée. Mais
qu'on ne s'y trompe pas; il ne s'agit pas d'une histoire
complète des marxistes-léninistes
français, ni même d'une brève histoire
par affiches.
C'est une simple rétrospective, tout au
plus. Nous ne sommes pas des collectionneurs de musée
mais des militants tournés vers l'avenir. Aussi, nous
sommes-nous efforcés de mettre en évidence,
dans notre passé, ce qui reste important pour nos
luttes d'aujourd'hui, les faits durables, les acquis des
combats passés, les bonnes traditions qu'il faut
perpétrer. A examiner ces affiches, il faut se garder
des jugements à 1'emporte-pièce; cependant,
certaines appréciations de 1964 ne sont pas les
nôtres aujourd'hui, et pour cause ! Un exemple : la
première affiche fait une référence
positive à Cuba... Car le Cuba qui s'est fait
aujourd'hui l'agent recruteur et le mercenaire de l'Union
soviétique en Amérique latine et en Afrique,
s'opposait à Khrouchtchev en 1964. Il faut tenir
compte du contexte politique pour pleinement saisir
l'intérêt de ces 100 affiches; voilà
pourquoi une légende - parfois assez longue - a
été jointe à chaque reproduction.
Les affiches ont été
regroupées selon 4 périodes : de 1964 à
1967, c'est la naissance du Parti communiste
marxiste-léniniste, puis l'année 1968,
d'où il sort grandi. Après la période
1969-1974, où il traverse bien des épreuves,
de nouveau il s'affirme et se renforce jusqu'à
aujourd'hui. De ces quelque dix années d'histoire se
dégagent les orientations fondamentales des
marxistes-léninistes : la solidarité
internationaliste et leur préoccupation constante de
situer l'action dans celle des prolétariats et des
peuples opprimés du monde, la participation
permanente aux luttes "classe contre classe", l'effort
ininterrompu pour arracher la classe ouvrière de
notre pays à l'influence du révisionnisme
moderne et pour édifier un parti communiste au
service de la classe ouvrière de notre pays.
Nos lecteurs l'auront remarqué : ce recueil
sort presque dix ans après le 31 décembre 1967
où se constitua le Parti communiste
marxiste-léniniste de France. Il est un
cadeau-anniversaire en quelque sorte, en tous les cas, une
contribution modeste et limitée, que critiques et
suggestions de vous, amis et camarades, permettront
d'enrichir et d'améliorer pour des tirages
ultérieurs.
Un dernier mot enfin pour souligner et
apprécier le travail difficile des camarades qui ont
imprimé ce recueil dans les conditions techniques
nécessairement limitées qu'imposé une
telle publication. Ils ont fait preuve du même souci
militant, du même effort enthousiaste, qui animent
tous les sérigraphes amateurs, auteurs de nos
affiches. Il faut les en remercier.
1964 - 1967
La naissance du Parti
|
C'est l'une des premières affiches de la
Fédération des cercles
marxistes-léninistes. En septembre 1964, plusieurs
cercles se sont regroupés, ceux d'Aix, Bordeaux,
Grenoble, Marseille, Perpignan et Saint-Savournin.
François Marty dirige le cercle de
Perpignan, Jacques Jurquet celui de Marseille. Ces deux
camarades prennent dorénavant en charge la direction
du mouvement marxiste-léniniste.
Qui sont alors les
"marxistes-léninistes", ces hommes que la presse
s'évertue à dénommer "prochinois"
?
Ce sont des communistes de longue date ;
depuis quelques années déjà, ils se
heurtent vigoureusement à la politique des dirigeants
de leur parti : ils restent fidèles à Staline,
traîné dans la boue lors du XXe Congrès
du Parti communiste d'Union soviétique ; ils se
battent pour un soutien réel aux patriotes
algériens; ils critiquent la politique d'unité
à tout prix avec les socialistes.
En 1963, leurs combats isolés,
étouffés dans les rangs du vieux parti
trouvent un grand renfort, celui des autres partis
communistes qui, en Chine, en Albanie, en Australie, au
Brésil, en Indonésie..., eux aussi luttent
pour sauvegarder l'idéal révolutionnaire des
communistes du monde entier. Il y a une crise grave dans le
mouvement communiste international : Khrouchtchev a
organisé la scission parmi les partis communistes; il
capitule devant les impérialistes américains,
préconise le passage pacifique au socialisme pour les
pays capitalistes et l'instauration de "l'état du
peuple tout entier" pour les pays socialistes. Il orchestre
une propagande déchaînée contre les
partis et les pays socialistes qui lui font front. En juin
1963, le Parti communiste chinois envoie une lettre au PCUS,
intitulée : "Propositions pour la ligne
générale du Mouvement communiste
international" - connue sous le nom de "Lettre en 25
points". A la ligne révisionniste de capitulation et
de scission de Khrouchtchev, le PCC oppose une ligne
marxiste-léniniste pour les communistes du
monde.
Les dirigeants du PCF reprennent à
leur compte la campagne de Khrouchtchev et durant
l'été 63, font voter, fédération
par fédération, la condamnation de la
"politique scissionniste des chinois" ; "l'Humanité"
fait grand tapage, multiplie les calomnies contre les partis
frères, déforme les positions chinoises, cache
la vérité aux militants. Les dirigeants du PCF
n'y vont pas de main morte : ils isolent, menacent les vrais
marxistes-léninistes; avant leur XVIIe
Congrès, en avril 64, ils en excluent bon nombre des
rangs du vieux parti. Ils ont définitivement
renié l'idéal communiste et rejeté les
principes de Marx, Engels, Lénine et Staline.
Voilà pourquoi les
véritables communistes regroupés dans la
Fédération, engagent une bataille pour
préserver les acquis du mouvement ouvrier, sur la
nécessité du socialisme et de la dictature du
prolétariat notamment. Voilà pourquoi, en
novembre 1964, ils exaltent la voie de la révolution
d'Octobre 1917, dont ils sont désormais en France les
véritables héritiers.
Le premier numéro de "l'Humanité
nouvelle" date de février 1965; il paraît tous
les mois.
Dès l'origine, les objectifs sont
clairement tracés : il faut reconstruire un
véritable parti communiste marxiste-léniniste,
car le vieux parti a dégénéré,
il a abandonné les principes révolutionnaires,
il est devenu révisionniste.
"L'Humanité nouvelle" sera un journal
prolétarien, au service de la classe ouvrière,
et déjà s'y exprime un mot d'ordre fondamental
des marxistes-léninistes : "Unité à la
base et dans l'action".
La période est difficile pour les
marxistes-léninistes : les dirigeants
révisionnistes n'hésitent devant aucune
méthode ; calomnies, pressions morales, menaces
physiques, agressions brutales - tout leur est bon pour
isoler et décourager les premiers camarades.
"L'Humanité nouvelle" joue alors un rôle
décisif : elle redonne espoir aux militants seuls,
leur apporte des explications et des arguments, des raisons
pour engager le combat; elle dénonce la trahison des
dirigeants mais aussi montre la voie à suivre; elle
gonfle le cœur des anciens et enthousiasme les jeunes venus.
"L'Humanité nouvelle" unifie, rassemble et organise.
Ses lecteurs se multiplient et de nombreux nouveaux cercles
se créent. En octobre 1966, "l'Humanité
nouvelle" paraît chaque semaine. L'hebdomadaire est
connu et estimé de bon nombre de travailleurs
combatifs.
|
En
décembre 1965, les
marxistes-léninistes interviennent pour la
première fois de manière
organisée dans une bataille politique,
à l'occasion des présidentielles.
C'est le duel fameux "De Gaulle /
Mitterrand".
La
position de la Fédération est sans
ambiguïté : "Non à De Gaulle,
non à Mitterrand", ainsi que l'affirmation
clairement revendiquée : "Je vote
communiste".
D'aucuns
voudront brouiller les cartes pour tenter de
déconsidérer les jeunes forces
marxistes-léninistes aux yeux de la classe
ouvrière. Un groupe prétendument
marxiste-léniniste, le CMLF, appelle
à voter "De Gaulle" car il s'oppose à
l'impérialisme américain ! A qui cela
profite-t-il, sinon aux dirigeants
révisionnistes qui font les gorges chaudes
de cette position ?
|
|
Même
fermeté face à Mitterrand. Les
marxistes-léninistes dénoncent
déjà le politicien habile,
pro-américain, assassin du peuple
algérien et l'entreprise qu'il a
engagée pour remettre en selle sa clique
politique.
Le
soutien que les dirigeants du PCF apportent
à la candidature Mitterrand provoque des
remous chez ses militants; aussi les
marxistes-léninistes ne sont-ils pas
isolés, Pourtant, toutes les forces ne sont
pas rassemblées sur cette position; certains
jeunes se réclamant du
marxisme-léninisme au sein l'organisation
révisionniste étudiante UEC - qui
formeront quelques mois plus tard l'UJCml, L'Union
des jeunesses communistes marxiste-léniniste
- votent "Mitterrand" afin de mener la "lutte
interne " dans l'organisation révisionniste;
cette attitude qui prétend esquiver un
problème politique fondamental, est grosse
d'opportunisme et de concession vis-à-vis du
révisionnisme moderne.
|
Trois ans ont passé depuis la
célébration de 1964 : c'est le cinquantenaire
de la révolution d'Octobre. Les
marxistes-léninistes, plus nombreux et plus unis, se
sont organisés au sein du Mouvement communiste
français (marxiste-léniniste), dont le premier
Congrès s'est tenu en juillet 1966, à Paris,
salle Lancry ; c'est le Congrès de Lancry.
En 1967, exalter Octobre 1917, c'est avant tout
soutenir la Révolution culturelle
prolétarienne en Chine; au printemps 1966, Mao
Tsetoung a déclenché cette grande bataille
politique contre ceux qui tentent de restaurer le
capitalisme en Chine : la Chine ne doit pas changer de
couleur comme l'Union soviétique, elle doit rester
rouge ! Onze ans plus tard, cette révolution conduite
dans le cadre de la dictature du prolétariat, faite
de luttes, d'épreuves, de succès et d'erreurs,
se termine sur une victoire. Le Président Houa, lors
du XIe Congrès du Parti communiste chinois, a
souligné que la classe ouvrière et les masses
populaires s'y sont aguerris et ont élevé leur
conscience politique, que le parti y a acquis en
expérience, que la dictature du prolétariat
s'est consolidée.
En 1967, c'est le tout début de la lutte.
La presse occidentale se moque des "gardes rouges" et de
leurs livres rouges; les révisionnistes parlent de
"chaos et d'anarchie". Seuls les marxistes-léninistes
saisissent l'importance de cette révolution sans
précédent dans l'Histoire et l'expliquent
ardemment.
Ils interviennent aussi activement dans la vie
politique française. A tous ceux qui s'efforcent de
dissimuler le passé des socialistes, ils rappellent
leurs "30 ans de trahison ! " et la chronologie reste
vraie aujourd'hui. Déjà, ils dénoncent
la manœuvre électorale d'un "programme commun" qui
verra le jour cinq années plus tard.
Inlassablement, ils argumentent quant à la
nature du Parti communiste français; ses dirigeants
sont embourgeoisés, ils sont liés aux banques,
enjolivent l'impérialisme US, s'acoquinent avec les
socialistes... Duclos n'a-t-il pas pris le chemin de
l'Elysée pour serrer la main à De Gaulle en
décembre 1966 ? C'est plus qu'un symbole !
Toutes ces preuves sont regroupées sur deux
autres affiches du MCFml intitulées : "Pourquoi un
nouveau parti communiste ?".
Le nouveau Parti est fondé fin
décembre 1967, lors du Congrès de Puyricard.
Il rassemble 104 délégués venus de la
France entière, ouvriers, paysans, intellectuels,
vieux et jeunes militants; nombre d'entre eux, qui viennent
souvent d'être exclus de la CGT, restent liés
étroitement à leurs compagnons de travail;
trempés par le combat commun des dernières
années, ils ont appris à parler le même
langage, ils ont renforcé leur unité. Il est
temps de créer un instrument centralisé pour
aller de l'avant; il est temps de créer le Parti
!
Tout est fait pour empêcher sa
fondation pourtant. Depuis des mois, les dirigeants de
l'UJCml s'y opposent, car ce parti-là gêne leur
volonté prétentieuse de diriger le mouvement
prolétarien ; dans les rangs du Parti, il y a aussi
quelque opposition. Ce n'est pas tout ! Le jour même
du Congrès, tous nos ennemis se coalisent pour le
saboter.
Le Congrès se tient sur une colline
boisée, à Puyricard, dans la région
d'Aix en Provence; le 30 décembre, la police,
prévenue par les dirigeants révisionnistes,
encercle le local à quelque distance et cherche
à contrôler tous les
délégués. Quand les flics
s'éloignent, un commando armé de
révisionnistes marseillais survient, blesse à
balles un camarade et en enlève un autre... Du tac au
tac vient la riposte ! Des camarades
délégués la racontent encore
aujourd'hui : on monte la garde, on patrouille, on se
faufile à travers le cordon policier.
Surtout, l'objectif est atteint : LE PARTI
EST FONDÉ, son programme et ses statuts
adoptés, son comité central élu. Son
secrétaire général est le camarade
Jacques Jurquet. Ce camarade a adhéré au Parti
communiste pendant la Résistance, les armes à
la main. Il a milité vingt années durant dans
les rangs du parti, à l'intérieur du Conseil
fédéral des Bouches du Rhône notamment.
Pendant la guerre d'Algérie, il a passé outre
aux consignes de son parti et a soutenu activement les
patriotes algériens. En avril 1964, il a
été exclu du vieux parti sur ordre
exprès du Comité central. Il devient alors
l'un des dirigeants du mouvement marxiste-léniniste
qu'il crée avec le camarade François Marty.
"L'affiche de Puyricard", issue du Congrès
: "Travailleurs, le Parti communiste
marxiste-léniniste de France est votre Parti,
rejoignez ses rangs ! ", a été l'une de
nos affiches les plus collées assurément !
Elle dit bien les objectifs que le jeune parti communiste a
fixés lors de son Congrès et qu'exposé
plus longuement le Rapport politique présenté
devant le Congrès par le camarade Jacques Jurquet (cf
le recueil "Arracher la classe ouvrière au
révisionnisme:", page 71).
Le Parti communiste marxiste-léniniste de
France, notre parti, est fondé. Commencent dix
longues années pour son édification...
De 1964 à 1967, dans l'arène
internationale, l'agression américaine au Vietnam
devient le fait dominant. En février 1965, les
yankees ont commencé à débarquer leurs
troupes à Da-Nang; en décembre 1966, ils
bombardent Hanoï odieusement et poursuivent l'escalade
face à un peuple toujours plus uni du sud au nord,
toujours plus déterminé à vaincre. La
guerre du peuple fait merveille au Vietnam et tient en
échec la première armée de ce temps;
les patriotes élargissent les zones
libérées au Sud et libèrent Da-Nang,
super-base US, en juillet 67; le Nord tient bon sous
l'acier, les bombes à billes et le napalm et soutient
vigoureusement le Sud.
Jusqu'en 1964-1965, les révisionnistes
soviétiques font la sourde oreille et n'envoient
aucune arme au Vietnam. Mais la pression internationale est
trop forte, il leur faut bien changer d'attitude sous peine
d'être démasqués. Restent leurs
calomnies sur le blocage des armes en Chine populaire,
régulièrement démenties par les
combattants vietnamiens. En France, même attitude des
dirigeants du PCF. N'ont-ils pas appelé les
travailleurs à respecter une minute de silence pour
l'impérialiste Kennedy en novembre 1963 ?
L'indignation est grande dans notre
peuple; en décembre 1966, comme en 1967, des dizaines
de milliers de manifestants descendent dans la rue pour
soutenir le Vietnam. Et, tandis que les
révisionnistes font crier le mot d'ordre de
démission "Paix au Vietnam", éclate de plus en
plus fort et de plus en plus souvent : "FNL vaincra !", sous
l'impulsion des marxistes-léninistes. Le 5 mai 1967,
le Comité central du PCF envoie son service d'ordre
attaquer militairement un meeting de solidarité au
peuple vietnamien organisé par le MCF ; de nombreux
camarades, dont André Druesne, ouvrier
métallurgiste parisien, y sont blessés. Le
portrait de Ho Chi Minh est mis en pièces par les
révisionnistes.
Un autre événement appelle vigilance
et action; c'est l'agression sioniste contre les pays et
peuples arabes, en juin 67 -- la "guerre des six jours" -;
et commence l'action de soutien au peuple palestinien, il
faut le dire, dans un certain isolement à cette
période.
|