1967-1977 : PCMLF 10 ans de lutte, 100 affiches

pages 74 à 99

ç

suite des années 1974-1977 pages 100 à 123- è 

1974-1977

Des progrès, des succès...

  L'année 1974 est celle des anniversaires.
- 1er octobre : la République populaire de Chine a 25 ans
- 1er novembre : c'est le 20ème anniversaire du déclenchement de la révolution nationale anti-impérialiste du peuple algérien.
- C'est en novembre 1944 que l'Albanie s'est libérée du joug fasciste.

  Les marxistes-léninistes célèbrent ces dates avec enthousiasme. Non qu'ils soient tournés vers le passé de manière figée, mais parce que ces victoires des peuples sont exemplaires, encourageantes, riches d'enseignements pour aujourd'hui.

  Les victoires du socialisme en Chine et en Albanie affermissent nos convictions ; elles sont autant de preuves concrètes, vivantes de la nécessité et de la possibilité du socialisme pour le monde entier.

  L'afflux considérable aux différents meetings des Amitiés franco-chinoises organisés dans toute la France en octobre 1974, prouve - s'il en était besoin - la formidable sympathie qu'éprouvé notre peuple envers la Chine socialiste. Il fixe l'ampleur des responsabilités et des tâches qui incombent aux amis de la Chine, et en particulier à nous, marxistes-léninistes, pour développer et organiser ce courant d'amitié.

  Les trente dernières années de combat du peuple albanais suscitent aussi de nombreuses initiatives sous l'impulsion des marxistes-léninistes.

  Autant de tâches, autant d'initiatives que nécessite pour un parti marxiste-léniniste son devoir d'internationalisme prolétarien.

  La célébration du 20ème anniversaire du déclenchement de la Révolution nationale anti-impérialiste du peuple algérien tient une place à part dans notre bataille et dans nos cœurs. Car il s'agit d'une lutte victorieuse d'un pays du tiers-monde pour son indépendance, d'une nation pour sa libération. Car le combat victorieux contre le colonialisme français a doté le peuple algérien d'une expérience et d'une tradition anti-impérialistes authentiques. Mais surtout, parce que le peuple algérien a porté ses coups contre notre propre impérialisme. De cela, saurons-nous jamais assez le remercier ? Dans son combat, il a tissé des liens profonds avec certains fils intègres du prolétariat de France, avec les marxistes-léninistes français. Liens indestructibles que manifeste le meeting du 30 octobre où, dans une Mutualité pleine à craquer, travailleurs algériens immigrés et français, au coude à coude et d'un même élan, consacrent la solidarité d'hier pour mener les luttes de demain.

 

  En 1974 et 1975, le soutien au Cambodge combattant se poursuit.
  Le 17 avril 1975, Phnom Penh est libéré. Une aube nouvelle se lève sur le Kampuchea tout entier. Les peuples d'Indochine ont totalement vaincu la super-puissance américaine.
  La magnifique victoire du peuple khmer, cinq années après le coup d'état lonnolien dit plus encore. Sa ténacité et sa fermeté combattantes ont joué contre les deux super-puissances impérialistes. La résistance cambodgienne a dit d'un même mouvement : "Nixon dehors !", "Non au compromis", et ceux qui, à Moscou, avaient spéculé sur une faiblesse pour s'introduire au nom d'une bien tardive "amitié" -Brejnev reconnaît le GRUNK après trois ans de cordiaux rapports avec Lon Nol - en sont pour leurs frais !
  Aussi la victoire du peuple khmer et sa lutte sont-elles éminemment progressistes, libératrices et révolutionnaires, en ces années 70, où l'essor des peuples rencontre de nouveaux ennemis, qui, au nom d'une prétendue "amitié naturelle", tentent d'assouvir des appétits impérialistes bien réels. Aussi la lutte du peuple cambodgien est-elle tout à fait exemplaire pour tous les peuples qui ont engagé la lutte armée en Asie du Sud-est, pour tous les peuples du monde.
  La suite l'a prouvé. Au Cambodge aujourd'hui, dans ce pays que la réaction internationale s'acharne à salir d'injures et de calomnies, ce sont les ouvriers et les paysans qui dirigent et construisent au Kampuchea démocratique, une société nouvelle.
  Il n'y a pas de mystère. C'est le parti communiste qui a su forger cette victoire-là, ralliant, à chaque étape révolutionnaire, tout ce qui peut être rallié, unissant tout ce qui peut être uni.
  Le 30 septembre 1977, Phnom Penh pavoisé de drapeaux rouge et or a fêté joyeusement le parti communiste et ses dix-sept années de luttes ardues et intrépides. Cette allégresse de plusieurs millions de khmers, nous la partageons aujourd'hui, pleinement à l'unisson avec le camarade Pol Pot, secrétaire du Comité central du parti communiste du Kampuchea qui a affirmé il y a peu de temps à Pékin :
  "Dans la lutte révolutionnaire concrète de notre pays, nous avons mis en pratique avec succès la pensée maotsetoung. Pour la révolution du Kampuchea, l'aide la plus précieuse du Président Mao, du Parti communiste chinois et du peuple chinois, c'est la pensée maotsetoung".

  Pendant cette période qui suit la victoire indochinoise, les marxistes-léninistes de France n'ont de cesse d'expliquer les nouveaux aspects de la situation mondiale; ils n'ont de cesse de dénoncer les deux super-puissances et de rassembler le plus d'hommes et de femmes contre elles et le danger de guerre qu'elles font courir au monde entier.
  Affiches, meetings, explications orales, articles : c'est une intense bataille dans les années 74 et 75, y compris dans nos propres rangs.
  Il faut bien comprendre une SEULE chose : l'Union soviétique est devenue une super-puissance impérialiste.
  Il faut bien en saisir toutes les conséquences : le camp socialiste n'existe plus. Les deux super-puissances sont en rivalité absolue et permanente aux quatre coins du globe; de leur rivalité naîtra tôt ou tard une troisième guerre mondiale. L'une, la superpuissance américaine, est sur la défensive, l'autre, à l'offensive. L'Europe est le point-clé de leur rivalité ; en Europe, la plus dangereuse, c'est l'URSS impérialiste, agressive et peu démasquée. La "détente" est un rideau de fumée qui cache les préparatifs de guerre des deux super-puissances, etc. etc. Voilà ce que veulent prouver nos affiches parfois lourdes et peu esthétiques. Voilà les réalités nouvelles des années 70 qu'il faut prendre pleinement en compte pour agir.

  Les faits aident à y voir clair. Après la guerre d'octobre 73 au Moyen-Orient, il y a, en juillet 74, l'affaire de Chypre; la rivalité soviéto-américaine éclate en pleine lumière. C'est certain, la Méditerranée est une véritable poudrière ! Puis, vient la nouvelle situation au Portugal. Le vieux colonialisme portugais a été battu par les peuples de Guinée-Bissau, du Mozambique et d'Angola ; le fascisme de Caetano est chassé à l'intérieur; des perspectives nouvelles s'ouvrent au peuple portugais à partir d'avril 74... et c'est aussitôt la curée de ses ennemis extérieurs et intérieurs, le parti révisionniste de Cunhal cherchant à toute force à prendre bonne place dans l'état pour le meilleur compte de ses maîtres de Moscou.
  Tout cela donne à penser et à étudier; tous ces faits expliquent les mots d'ordre internationaux des marxistes-léninistes qu'évoquent incomplètement les affiches ci-contre.

  En avril 1974, lors d'une session extraordinaire de l'ONU où la République populaire de Chine a été reconnue, portée par le grand courant révolutionnaire des peuples et des pays du tiers-monde, Teng Siao-ping, au nom de l'état et du parti chinois, exprime la "thèse des trois mondes" formulée quelques temps auparavant par le Président Mao en personne. Ainsi, il fonde la nécessité d'un front uni mondial contre les deux super-puissances. La Chine, pays socialiste du tiers-monde joue un rôle important pour rassembler, pour conforter le tiers-monde dans sa lutte contre l'impérialisme et l'hégémonisme des deux super-puissances. La Chine joue un rôle vis à vis des pays capitalistes d'Europe, à la fois impérialistes et victimes des menées agressives des deux "grands" : il faut utiliser toutes les contradictions au sein de nos ennemis pour les vaincre ; tel est le sens de la visite de Teng Siao-ping, le 11 mai 1975, à Paris. Ce n'est pas là s'appuyer sur un impérialisme pour en combattre un autre, mais bien, en s'en tenant à la ligne dirigeante du prolétariat international, s'efforcer de réaliser le front uni le plus large contre les ennemis communs aux peuples du monde entier : les deux super-puissances.

  Le combat des communistes marxistes-léninistes de France se fait en pleine unité avec le Parti communiste chinois et avec d'autres partis et organisations marxistes-léninistes. Aujourd'hui, cette "thèse des trois mondes" permet toujours de définir avec clarté la stratégie et la tactique des communistes à l'échelle internationale. A charge pour chaque parti de la prendre correctement en compte pour l'élaboration de sa propre ligne et de ses propres tâches dans son propre pays.

 

  Le 27 septembre 1975, José Luis Sanchez Bravo, Ramon Garcia Sanz, José Umberto Baena, Angel Otaegui et Juan Paredes, tous militants anti-franquistes espagnols ou militants basques d'Espagne, tombent sous les balles des pelotons d'exécution franquistes. Leur sang se mêle à celui de tous ceux qui, depuis quarante années luttent pour que revive la République populaire d'Espagne, fédérative et indépendante.
  "Franco, fasciste, assassin" "Les peuples d'Espagne vaincront ! "
  Une même colère soulève les peuples d'Europe. De massives manifestations se tiennent dans toutes les villes de France. L'action des marxistes-léninistes y est importante, dirigeante parfois. Le sabotage révisionniste est de plus en plus largement perçu : le service d'ordre du CC du PCF ne va-t-il pas jusqu'à déchirer le drapeau des anti-franquistes espagnols ?
  Depuis lors, le bourreau du peuple espagnol a disparu. En Espagne, la classe ouvrière et le peuple, de plus en plus conscients et fermement mobilisés, vont de l'avant.

  Cette année 1977, la conscience du danger social-impérialiste a grandi. On croit moins aux comédies de la "détente" et de la "coopération" d'Helsinki ou de Belgrade, alors que dans le monde les facteurs de guerre augmentent sensiblement.
  L'URSS impérialiste voudrait bien se saisir de l'Afrique comme d'une proie ; en 1975 et 1976, elle s'infiltre puis agresse l'Angola par mercenaires cubains interposés. Au printemps 77, elle fomente des troubles au Zaïre. Les peuples et les pays africains ont acquis conscience et vigilance et ce dernier coup a manqué.
  En France aussi, on comprend mieux la nature de l'URSS d'aujourd'hui et de ses interventions dans notre pays; il y a l'espionnage et aussi ce pillage éhonté des fonds marins du littoral breton qui provoque la colère dans les villages de pêcheurs. Quand Brejnev vient en France, fin juin 77, les manifestations et les explications des marxistes-léninistes sont mieux comprises que lors de sa visite de décembre 1974. Des manifestations en province et à Paris rassemblent dans l'unité d'action, les forces qui se réclament du PCMLF et du PCRml - Parti communiste révolutionnaire marxiste-léniniste.
  Il y aura d'autres faits et d'autres expériences, il y aura aussi nos efforts patients et prolongés qui, arrachant la classe ouvrière et le peuple de notre pays aux sortilèges de la fausse "détente", de la mascarade de "paix" et aux pièges de la "coopération", autant d'artifices tendus par Brejnev de Moscou et vantés par Marchais ici-même, sauront bien éveiller tout à fait leur conscience, aiguiseront leur vigilance et leur colère. C'est pour nous une certitude.

 

  "Le président Mao est le plus grand marxiste de notre temps. Combinant la vérité universelle du marxisme-léninisme avec la pratique concrète de la révolution chinoise et de la révolution mondiale, il a continué, sauvegardé et développé le marxisme-léninisme dans les domaines de la philosophie, de l'économie politique et du socialisme scientifique. Dans la période du socialisme, la plus grande contribution que le président Mao a apportée au marxisme, c'est d'avoir fondé la théorie complète de la continuation de la révolution sous la dictature du prolétariat. La pensée maotsetoung, c'est le phare qui, dans la révolution de démocratie nouvelle et dans la révolution et l'édification socialistes, éclaire la voie du peuple chinois; c'est une arme idéologique puissante pour les peuples du monde dans leur lutte contre l'impérialisme, le social-impérialisme et toute la réaction ; c'est pour les communistes une arme idéologique puissante dans leur combat contre le révisionnisme, contre le dogmatisme et l'empirisme. La pensée maotsetoung constitue l'acquis le plus récent du patrimoine théorique du marxisme-léninisme et représente ce que le président Mao a légué de plus précieux à notre époque".
  Ainsi a parlé le Président Houa Houo-feng, au nom du peuple et du parti communiste chinois, lors du XIe Congrès.

  De tout temps, les marxistes-léninistes de France se sont repérés au marxisme, au léninisme et aussi à la pensée maotsetoung. Dans le monde complexe d'aujourd'hui, jamais elle n'a été si nécessaire au combat du prolétariat et des peuples du monde. Le marxisme-léninisme, la pensée maotsetoung, sont des choses difficiles; il nous faut les étudier davantage pour les assimiler et les transformer en force agissante, efficace, révolutionnaire. Il nous faut pratiquer davantage la pensée maotsetoung, pour en éprouver pleinement la puissance et la justesse. Il faut étudier et travailler dur.
  Le Président Mao, fondateur du parti communiste chinois et de l'état de dictature du prolétariat en Chine, est un géant de l'histoire du prolétariat international et des peuples du monde, tel Marx et Lénine à leur époque. Pourtant, il a souvent dit ne vouloir être qu'un simple maître d'école, qu'un simple instituteur du peuple chinois. Combien est magistrale cette leçon du grand dirigeant qui exprime ainsi la toute puissance du peuple, des masses qui font l'Histoire.

 

  Est-il besoin de le rappeler ? La douleur du peuple chinois a été grande ce 9 septembre 1976, profonde et discrète à la fois, terriblement impressionnante. Quelques mois auparavant, la Chine avait déjà perdu d'autres dirigeants prestigieux, et notamment Chou En-laï en janvier.
  Dans le monde entier, au cœur du prolétariat et des peuples l'émotion est vive. Oui, depuis des années, nous avons eu, nous marxistes-léninistes du monde entier, les yeux tournés vers le camarade Mao Tsetoung, nous avons tenu compte de ses remarques et entendu ses appels... Mao Tsetoung et le parti communiste chinois ont rendu l'espoir et la confiance aux communistes isolés désemparés et meurtris en 1963; ils ont montré la voie aux peuples du tiers-monde en butte à l'impérialisme et au féodalisme. Mao Tsetoung a toujours été dans le camp des exploités, dans le camp du prolétariat et du peuple ; il l'a dirigé ; il l'a éduqué.
  Voilà pourquoi de simples gens de notre pays sont émus par la mort du Président Mao ; les hommages simples et divers, les témoignages émouvants couvrent les livres d'or envoyés au peuple chinois. Voilà pourquoi mille questions nous sont posées autour de nous, dans les ateliers et les bureaux, lors des expositions et des soirées organisées en son honneur. Voilà pourquoi un cortège ample et recueilli associant le grand dirigeant prolétarien Mao Tsetoung aux héros de la Commune de Paris, dépose une gerbe et des milliers de fleurs devant le Mur des Fédérés à Paris le 11 septembre 1976.

 

  Cette affiche des militants de Metz, de février 77, est une excellente initiative.
  Une campagne anti-chinoise et anti-communiste forcenée se développe et s'organise après la mort du Président Mao. Tout un chacun ici-même est mis à contribution pour salir la Chine : plumitifs "classiques" du genre Figaro ou bien commentateurs dits "intelligents" du Monde, Jean-Emile Vidal, spécialiste anti-chinois de longue date de l'Humanité et J.Broyelle, ancien maoïste repenti... Pour ces gens-là, l'affaire est claire : la Chine aurait changé de couleur ; la Chine serait devenue révisionniste ; ses dirigeants seraient des bureaucrates et des bourgeois !
  Un épisode de la vie politique chinoise autorise du moins le prétendent-ils - toutes leurs palabres haineuses. C'est l'élimination du groupe qui a tenté de prendre le pouvoir quelques temps après la mort du Président Mao, la "bande des quatre" de Kiang Tsing, Wang Hong-wen, Tchang Tchouen-kiao et Yao Wen-yuan. A les entendre, ce groupe des quatre serait "la gauche" et le nouveau président chinois un nouveau Khrouchtchev ! Sinistres commentateurs et piètres spécialistes ! Ont-ils seulement pris en considération l'explosion de joie du peuple chinois vis à vis des dirigeants qu'il s'est donnés, ont-ils seulement étudié dans la presse chinoise l'enjeu de la bataille menée contre "la bande des quatre" par le parti et le peuple tout entiers ? Un sentiment les anime au fond : salir la Chine socialiste, discréditer la dictature du prolétariat et le parti communiste, attaquer le marxisme-léninisme et la pensée maotsetoung que certains d'entre eux prétendent défendre !
  Pendant plusieurs mois, le Parti communiste chinois mène victorieusement la onzième lutte de lignes de son histoire. Son XIe Congrès consacre ce succès et fixe ses responsabilités et ses tâches, exprimées par le Président Houa Kouo-feng dans son Rapport politique :
  "Lever haut le grand drapeau du président Mao, continuer sa volonté, faire le bilan de la lutte contre la bande des Quatre - Wang - Tchang - Kiang -Yao -, maintenir fermement la ligne fondamentale du Parti, persévérer dans la continuation de la révolution sous la dictature du prolétariat, faire louer tous les facteurs positifs au sein comme en-dehors du Parti, en Chine comme dans le monde, s'unir avec toutes les forces susceptibles d'être unies, et lutter pour matérialiser cette politique de portée stratégique : axer tout le travail sur la lutte de classes pour que l'ordre règne dans le pays, et faire de la Chine, avant la fin du siècle, un grand Etat socialiste, puissant et moderne".

  Les communistes marxistes-léninistes de France, quant à eux, assurent dès le début, le Parti communiste chinois frère de leur soutien internationaliste et fraternel. Notre contre-attaque à la campagne antichinoise a déjà porté ses fruits; certains amis de la Chine qui, hier encore doutaient, sont aujourd'hui convaincus. Mais il reste encore à faire.

  En janvier 74, le camarade Claude Lebrun, dans la même journée, est licencié de son entreprise, l'Alsthom St Ouen et exclu de la CGT. A une heure d'intervalle. D'abord le patron, puis la direction syndicale. Peut-être ont-ils pensé ainsi être tranquilles, car l'activité des marxistes-léninistes est intense dans l'entreprise ? Mal leur en prend ! Aujourd'hui plus encore, le patron ne fait pas ce qu'il veut à l'Alsthom ! Des ouvriers combatifs, une section syndicale CFDT offensive, un bon noyau marxiste-léniniste : il a fort à faire en effet !
  Durant l'année 74, les dirigeants révisionnistes s'efforcent à plusieurs reprises d'exclure des militants marxistes-léninistes de la CGT. Comme en 1964-1965. Il faut s'aligner sur le programme commun, sinon gare ! C'est reconnaître aussi que l'implantation ouvrière des marxistes-léninistes et leur influence se sont sensiblement étendues.

 

  A l'automne 75 et au printemps 76, les effets de la crise se font ressentir avec acuité. Le chômage a grandi; bien des entreprises licencient et ferment leurs portes.
  Des luttes sont alors menées - le plus souvent contre les licenciements. Luttes longues et difficiles où s'exprime la combativité de certains secteurs et s'exerce la trahison révisionniste selon l'adage anti-ouvrier bien connu : "mieux vaut 20 licenciements que 50 !".
  La liste est longue; dans l'imprimerie, c'est l'IMRO, Chaix..., ce sont les grèves dans la métallurgie de l'Oise, à Fougères, à Orléans, à Rhône-Poulenc. A Lyon, une grève polarise l'attention fin 75, celle de Paris-Rhône. Plusieurs boites en lutte s'efforcent de coordonner les luttes : ainsi Lip, Bourgogne Electronique, les Câbles, Griffet, Lozay se rencontrent et s'épaulent mutuellement, au printemps 76.
  Les marxistes-léninistes participent pleinement à ces batailles de classe. Comme jamais ! Soit par un soutien externe à la lutte, soit par une participation directe à la grève. Grèves dures, piquets, occupation, popularisation et solidarité, ils sont de tous les coups. Nous avons choisi trois affiches évoquant cette période, mais il y en avait des dizaines et des dizaines. Qu'on se souvienne des noms des luttes au fil des Humanité rouge quotidiens : Mammouth, Sotracomet, Rivière Casalis, Rhône-Poulenc, Orlane, Hoover, la CEPEM, Sambre et Meuse, etc., etc.

 

  Parmi ces luttes, faisons une mention particulière à l'une d'entre elles : celle des Câbles de Lyon.
  L'affiche ci-contre a été réalisée par la section CGT des Câbles qui fut une section de lutte de classe jusqu'à son exclusion par les dirigeants de L'USTM à l'automne 76.
  Rappelons les grandes étapes de la bataille. En juin 75, une grève sur les salaires dure cinq semaines. Chausson est en grève lui aussi, et il y a une flambée de luttes dans toute la France. En décembre, le patron licencie trois militants actifs dans la grève, un délégué syndical et deux délégués du personnel, ouvriers marocains. Pendant un an, la section syndicale CGT, seule section de l'usine, mène la bataille contre les licenciements; c'est une demi-victoire : un seul militant est licencié. Les "Câbles" participent à la coordination des boites en luttes, échangent des rapports avec "Bourgogne Electronique" ; ils font une manifestation commune avec les étudiants de Nanterre en lutte, à Clichy.
  "La répression, nous l'écraserons". C'en est trop pour les dirigeants révisionnistes qui ne supportent plus que les "Câbles" refusent leur caution à l'union de la gauche. La section CGT est exclue ; toute entière, elle participe à la création de la section CFDT que rejoignent bientôt d'autres travailleurs. La nouvelle section obtient plus de 60% aux élections du CE. L'unité de classe a été maintenue grâce aux efforts des marxistes-léninistes et malgré le sabotage révisionniste et la création d'une section FO téléguidée par le patron.
  La lutte se poursuit aux Câbles aujourd'hui : 190 licenciements collectifs prévus, bataille pour les élections des délégués du personnel... De chauds affrontements en perspective pour nos camarades et tous les ouvriers des Câbles !

 

  "Non à tout licenciement ! " "On ne négocie pas les licenciements, on les refuse ! "
  C'est le mot d'ordre central de la lutte de la classe ouvrière pendant cette période toute récente. "L'ouvrier-poing levé" de nos premières affiches -emblème aussi de notre revue théorique Prolétariat - reprend place et honneur.
  Comment se battre dans les entreprises ? Le PCMLF s'y penche et y répond lors de sa Conférence nationale ouvrière d'août 1976, dont nous citons quelques extraits d'une Résolution finale :
  ..."La première tâche des militants du PCMLF dans les entreprises consiste à dénoncer et attaquer la politique de classe de la bourgeoisie qui se manifeste cruellement et douloureusement pour tous les ouvriers et la majorité des salariés, à travers les mesures et méthodes du patronat et du pouvoir. Ces dernières sont en effet pour les travailleurs, les plus immédiatement sensibles et les plus insupportables. Un seul exemple suffit à cet égard : qui opère les licenciements ? Le patronat. Et qui assure la protection de ce dernier pour l'aider à mettre en application ses décisions ? L'état. Quand les ouvriers licenciés ou menacés de licenciements manifestent pour imposer le maintien de leur emploi, leur droit au travail, et exigent ainsi que seuls le patronat et les capitalistes supportent les conséquences de la crise, ces derniers recourent à l'arsenal des lois et décrets qui leur sont favorables et obtiennent finalement du gouvernement l'intervention brutale des forces répressives.
  Voilà ce que discernent par priorité tous les travailleurs, voilà qui détermine leur légitime volonté de changement".
  Mais cette seule volonté de changement ne suffit pas. Les exploités et les opprimés doivent aussi se donner eux-mêmes les moyens d'imposer les changements auxquels ils aspirent.
  Or, les "moyens" que les révisionnistes "donnent" à la classe ouvrière ne lui permettent ni de lutter contre les licenciements mieux vaut 20 que 50 - ni d'imposer de réels changements - par le programme commun.
  "C'est bien pourquoi le PCMLF doit engager partout de vastes campagnes de propagande pour faire pénétrer dans la classe ouvrière et parmi les masses populaires cette vérité historique : le PCF n'est plus le parti de la classe ouvrière".
  La lutte contre les patrons et leur état est indissolublement liée à celle menée contre la politique des dirigeants révisionnistes. Eux-mêmes n'encouragent-ils pas des licenciements chez "Vaillant" par exemple ou par des votes favorables aux licenciements dans certains comités d'entreprises ?

 

  Au printemps 76 éclatent de nombreuses luttes populaires qui s'efforcent de converger avec celles de la classe ouvrière.
  En mars-avril, des luttes étudiantes de grande ampleur ont pris pour axe le mot d'ordre juste : "Ni chômeurs, ni cadres du capital"; les luttes paysannes se multiplient, résolues et violentes. L'explosion corse de septembre 75 n'a pas été un feu de paille ; on en mesure l'importance aujourd'hui. En mars 76, les petits viticulteurs du Midi prennent le fusil pour contrer la violence réactionnaire de l'appareil policier.

* * *

  Nous avons situé là une affiche consacrée aux luttes des femmes, qui ont pris leur essor ces dernières années. De plus en plus, les femmes participent pleinement aux luttes de classe ; quelques noms : Coframaille, Lip, Cerisay, Orlane... "A travail égal, salaire égal" reste toujours au cœur de leurs revendications. D'autres ont fait l'objet de luttes massives durant les années 72-73, celles pour la contraception et l'avortement libres et gratuits.

 

ç

suite des années 1974-1977 pages 100 à 123- è 

 

RETOUR