1974-1977
Des progrès, des
succès...
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L'année 1974 est celle des
anniversaires.
- 1er octobre : la République populaire de
Chine a 25 ans
- 1er novembre : c'est le 20ème
anniversaire du déclenchement de la révolution
nationale anti-impérialiste du peuple
algérien.
- C'est en novembre 1944 que l'Albanie s'est
libérée du joug fasciste.
Les marxistes-léninistes
célèbrent ces dates avec enthousiasme. Non
qu'ils soient tournés vers le passé de
manière figée, mais parce que ces victoires
des peuples sont exemplaires, encourageantes, riches
d'enseignements pour aujourd'hui.
Les victoires du socialisme en Chine et en
Albanie affermissent nos convictions ; elles sont autant de
preuves concrètes, vivantes de la
nécessité et de la possibilité du
socialisme pour le monde entier.
L'afflux considérable aux
différents meetings des Amitiés
franco-chinoises organisés dans toute la France en
octobre 1974, prouve - s'il en était besoin - la
formidable sympathie qu'éprouvé notre peuple
envers la Chine socialiste. Il fixe l'ampleur des
responsabilités et des tâches qui incombent aux
amis de la Chine, et en particulier à nous,
marxistes-léninistes, pour développer et
organiser ce courant d'amitié.
Les trente dernières années de
combat du peuple albanais suscitent aussi de nombreuses
initiatives sous l'impulsion des
marxistes-léninistes.
Autant de tâches, autant d'initiatives que
nécessite pour un parti marxiste-léniniste son
devoir d'internationalisme prolétarien.
La célébration du 20ème
anniversaire du déclenchement de la Révolution
nationale anti-impérialiste du peuple algérien
tient une place à part dans notre bataille et dans
nos cœurs. Car il s'agit d'une lutte victorieuse d'un pays
du tiers-monde pour son indépendance, d'une nation
pour sa libération. Car le combat victorieux contre
le colonialisme français a doté le peuple
algérien d'une expérience et d'une tradition
anti-impérialistes authentiques. Mais surtout, parce
que le peuple algérien a porté ses coups
contre notre propre impérialisme. De cela,
saurons-nous jamais assez le remercier ? Dans son combat, il
a tissé des liens profonds avec certains fils
intègres du prolétariat de France, avec les
marxistes-léninistes français. Liens
indestructibles que manifeste le meeting du 30 octobre
où, dans une Mutualité pleine à
craquer, travailleurs algériens immigrés et
français, au coude à coude et d'un même
élan, consacrent la solidarité d'hier pour
mener les luttes de demain.
En 1974 et 1975, le soutien au Cambodge
combattant se poursuit.
Le 17 avril 1975, Phnom Penh est
libéré. Une aube nouvelle se lève sur
le Kampuchea tout entier. Les peuples d'Indochine ont
totalement vaincu la super-puissance
américaine.
La magnifique victoire du peuple khmer,
cinq années après le coup d'état
lonnolien dit plus encore. Sa ténacité et sa
fermeté combattantes ont joué contre les deux
super-puissances impérialistes. La résistance
cambodgienne a dit d'un même mouvement : "Nixon
dehors !", "Non au compromis", et ceux qui,
à Moscou, avaient spéculé sur une
faiblesse pour s'introduire au nom d'une bien tardive
"amitié" -Brejnev reconnaît le GRUNK
après trois ans de cordiaux rapports avec Lon Nol -
en sont pour leurs frais !
Aussi la victoire du peuple khmer et sa
lutte sont-elles éminemment progressistes,
libératrices et révolutionnaires, en ces
années 70, où l'essor des peuples rencontre de
nouveaux ennemis, qui, au nom d'une prétendue
"amitié naturelle", tentent d'assouvir des
appétits impérialistes bien réels.
Aussi la lutte du peuple cambodgien est-elle tout à
fait exemplaire pour tous les peuples qui ont engagé
la lutte armée en Asie du Sud-est, pour tous les
peuples du monde.
La suite l'a prouvé. Au Cambodge
aujourd'hui, dans ce pays que la réaction
internationale s'acharne à salir d'injures et de
calomnies, ce sont les ouvriers et les paysans qui dirigent
et construisent au Kampuchea démocratique, une
société nouvelle.
Il n'y a pas de mystère. C'est le
parti communiste qui a su forger cette victoire-là,
ralliant, à chaque étape
révolutionnaire, tout ce qui peut être
rallié, unissant tout ce qui peut être
uni.
Le 30 septembre 1977, Phnom Penh
pavoisé de drapeaux rouge et or a fêté
joyeusement le parti communiste et ses dix-sept
années de luttes ardues et intrépides. Cette
allégresse de plusieurs millions de khmers, nous la
partageons aujourd'hui, pleinement à l'unisson avec
le camarade Pol Pot, secrétaire du Comité
central du parti communiste du Kampuchea qui a
affirmé il y a peu de temps à Pékin
:
"Dans la lutte révolutionnaire
concrète de notre pays, nous avons mis en pratique
avec succès la pensée maotsetoung. Pour la
révolution du Kampuchea, l'aide la plus
précieuse du Président Mao, du Parti
communiste chinois et du peuple chinois, c'est la
pensée maotsetoung".
Pendant cette période qui suit la victoire
indochinoise, les marxistes-léninistes de France
n'ont de cesse d'expliquer les nouveaux aspects de la
situation mondiale; ils n'ont de cesse de dénoncer
les deux super-puissances et de rassembler le plus d'hommes
et de femmes contre elles et le danger de guerre qu'elles
font courir au monde entier.
Affiches, meetings, explications orales,
articles : c'est une intense bataille dans les années
74 et 75, y compris dans nos propres rangs.
Il faut bien comprendre une SEULE chose :
l'Union soviétique est devenue une super-puissance
impérialiste.
Il faut bien en saisir toutes les
conséquences : le camp socialiste n'existe plus. Les
deux super-puissances sont en rivalité absolue et
permanente aux quatre coins du globe; de leur
rivalité naîtra tôt ou tard une
troisième guerre mondiale. L'une, la superpuissance
américaine, est sur la défensive, l'autre,
à l'offensive. L'Europe est le point-clé de
leur rivalité ; en Europe, la plus dangereuse, c'est
l'URSS impérialiste, agressive et peu
démasquée. La "détente" est un rideau
de fumée qui cache les préparatifs de guerre
des deux super-puissances, etc. etc. Voilà ce que
veulent prouver nos affiches parfois lourdes et peu
esthétiques. Voilà les réalités
nouvelles des années 70 qu'il faut prendre pleinement
en compte pour agir.
Les faits aident à y voir clair.
Après la guerre d'octobre 73 au Moyen-Orient, il y a,
en juillet 74, l'affaire de Chypre; la rivalité
soviéto-américaine éclate en pleine
lumière. C'est certain, la Méditerranée
est une véritable poudrière ! Puis, vient la
nouvelle situation au Portugal. Le vieux colonialisme
portugais a été battu par les peuples de
Guinée-Bissau, du Mozambique et d'Angola ; le
fascisme de Caetano est chassé à
l'intérieur; des perspectives nouvelles s'ouvrent au
peuple portugais à partir d'avril 74... et c'est
aussitôt la curée de ses ennemis
extérieurs et intérieurs, le parti
révisionniste de Cunhal cherchant à toute
force à prendre bonne place dans l'état pour
le meilleur compte de ses maîtres de Moscou.
Tout cela donne à penser et
à étudier; tous ces faits expliquent les mots
d'ordre internationaux des marxistes-léninistes
qu'évoquent incomplètement les affiches
ci-contre.
En avril 1974, lors d'une session extraordinaire
de l'ONU où la République populaire de Chine a
été reconnue, portée par le grand
courant révolutionnaire des peuples et des pays du
tiers-monde, Teng Siao-ping, au nom de l'état et du
parti chinois, exprime la "thèse des trois
mondes" formulée quelques temps auparavant par le
Président Mao en personne. Ainsi, il fonde la
nécessité d'un front uni mondial contre les
deux super-puissances. La Chine, pays socialiste du
tiers-monde joue un rôle important pour rassembler,
pour conforter le tiers-monde dans sa lutte contre
l'impérialisme et l'hégémonisme des
deux super-puissances. La Chine joue un rôle vis
à vis des pays capitalistes d'Europe, à la
fois impérialistes et victimes des menées
agressives des deux "grands" : il faut utiliser toutes les
contradictions au sein de nos ennemis pour les vaincre ; tel
est le sens de la visite de Teng Siao-ping, le 11 mai 1975,
à Paris. Ce n'est pas là s'appuyer sur un
impérialisme pour en combattre un autre, mais bien,
en s'en tenant à la ligne dirigeante du
prolétariat international, s'efforcer de
réaliser le front uni le plus large contre les
ennemis communs aux peuples du monde entier : les deux
super-puissances.
Le combat des communistes
marxistes-léninistes de France se fait en pleine
unité avec le Parti communiste chinois et avec
d'autres partis et organisations
marxistes-léninistes. Aujourd'hui, cette
"thèse des trois mondes" permet toujours de
définir avec clarté la stratégie et la
tactique des communistes à l'échelle
internationale. A charge pour chaque parti de la prendre
correctement en compte pour l'élaboration de sa
propre ligne et de ses propres tâches dans son propre
pays.
Le 27 septembre 1975, José Luis Sanchez
Bravo, Ramon Garcia Sanz, José Umberto Baena, Angel
Otaegui et Juan Paredes, tous militants anti-franquistes
espagnols ou militants basques d'Espagne, tombent sous les
balles des pelotons d'exécution franquistes. Leur
sang se mêle à celui de tous ceux qui, depuis
quarante années luttent pour que revive la
République populaire d'Espagne,
fédérative et indépendante.
"Franco, fasciste, assassin"
"Les peuples d'Espagne vaincront ! "
Une même colère
soulève les peuples d'Europe. De massives
manifestations se tiennent dans toutes les villes de France.
L'action des marxistes-léninistes y est importante,
dirigeante parfois. Le sabotage révisionniste est de
plus en plus largement perçu : le service d'ordre du
CC du PCF ne va-t-il pas jusqu'à déchirer le
drapeau des anti-franquistes espagnols ?
Depuis lors, le bourreau du peuple
espagnol a disparu. En Espagne, la classe ouvrière et
le peuple, de plus en plus conscients et fermement
mobilisés, vont de l'avant.
Cette année 1977, la conscience du danger
social-impérialiste a grandi. On croit moins aux
comédies de la "détente" et de la
"coopération" d'Helsinki ou de Belgrade, alors que
dans le monde les facteurs de guerre augmentent
sensiblement.
L'URSS impérialiste voudrait bien
se saisir de l'Afrique comme d'une proie ; en 1975 et 1976,
elle s'infiltre puis agresse l'Angola par mercenaires
cubains interposés. Au printemps 77, elle fomente des
troubles au Zaïre. Les peuples et les pays africains
ont acquis conscience et vigilance et ce dernier coup a
manqué.
En France aussi, on comprend mieux la
nature de l'URSS d'aujourd'hui et de ses interventions dans
notre pays; il y a l'espionnage et aussi ce pillage
éhonté des fonds marins du littoral breton qui
provoque la colère dans les villages de
pêcheurs. Quand Brejnev vient en France, fin juin 77,
les manifestations et les explications des
marxistes-léninistes sont mieux comprises que lors de
sa visite de décembre 1974. Des manifestations en
province et à Paris rassemblent dans l'unité
d'action, les forces qui se réclament du PCMLF et du
PCRml - Parti communiste révolutionnaire
marxiste-léniniste.
Il y aura d'autres faits et d'autres
expériences, il y aura aussi nos efforts patients et
prolongés qui, arrachant la classe ouvrière et
le peuple de notre pays aux sortilèges de la fausse
"détente", de la mascarade de "paix" et aux
pièges de la "coopération", autant d'artifices
tendus par Brejnev de Moscou et vantés par Marchais
ici-même, sauront bien éveiller tout à
fait leur conscience, aiguiseront leur vigilance et leur
colère. C'est pour nous une certitude.
"Le président Mao est le plus grand
marxiste de notre temps. Combinant la vérité
universelle du marxisme-léninisme avec la pratique
concrète de la révolution chinoise et de la
révolution mondiale, il a continué,
sauvegardé et développé le
marxisme-léninisme dans les domaines de la
philosophie, de l'économie politique et du socialisme
scientifique. Dans la période du socialisme, la plus
grande contribution que le président Mao a
apportée au marxisme, c'est d'avoir fondé la
théorie complète de la continuation de la
révolution sous la dictature du prolétariat.
La pensée maotsetoung, c'est le phare qui, dans la
révolution de démocratie nouvelle et dans la
révolution et l'édification socialistes,
éclaire la voie du peuple chinois; c'est une arme
idéologique puissante pour les peuples du monde dans
leur lutte contre l'impérialisme, le
social-impérialisme et toute la réaction ;
c'est pour les communistes une arme idéologique
puissante dans leur combat contre le révisionnisme,
contre le dogmatisme et l'empirisme. La pensée
maotsetoung constitue l'acquis le plus récent du
patrimoine théorique du marxisme-léninisme et
représente ce que le président Mao a
légué de plus précieux à notre
époque".
Ainsi a parlé le Président
Houa Houo-feng, au nom du peuple et du parti communiste
chinois, lors du XIe Congrès.
De tout temps, les marxistes-léninistes de
France se sont repérés au marxisme, au
léninisme et aussi à la pensée
maotsetoung. Dans le monde complexe d'aujourd'hui, jamais
elle n'a été si nécessaire au combat du
prolétariat et des peuples du monde. Le
marxisme-léninisme, la pensée maotsetoung,
sont des choses difficiles; il nous faut les étudier
davantage pour les assimiler et les transformer en force
agissante, efficace, révolutionnaire. Il nous faut
pratiquer davantage la pensée maotsetoung, pour en
éprouver pleinement la puissance et la justesse. Il
faut étudier et travailler dur.
Le Président Mao, fondateur du
parti communiste chinois et de l'état de dictature du
prolétariat en Chine, est un géant de
l'histoire du prolétariat international et des
peuples du monde, tel Marx et Lénine à leur
époque. Pourtant, il a souvent dit ne vouloir
être qu'un simple maître d'école, qu'un
simple instituteur du peuple chinois. Combien est magistrale
cette leçon du grand dirigeant qui exprime ainsi la
toute puissance du peuple, des masses qui font l'Histoire.
Est-il besoin de le rappeler ? La douleur du
peuple chinois a été grande ce 9 septembre
1976, profonde et discrète à la fois,
terriblement impressionnante. Quelques mois auparavant, la
Chine avait déjà perdu d'autres dirigeants
prestigieux, et notamment Chou En-laï en
janvier.
Dans le monde entier, au cœur du
prolétariat et des peuples l'émotion est vive.
Oui, depuis des années, nous avons eu, nous
marxistes-léninistes du monde entier, les yeux
tournés vers le camarade Mao Tsetoung, nous avons
tenu compte de ses remarques et entendu ses appels... Mao
Tsetoung et le parti communiste chinois ont rendu l'espoir
et la confiance aux communistes isolés
désemparés et meurtris en 1963; ils ont
montré la voie aux peuples du tiers-monde en butte
à l'impérialisme et au féodalisme. Mao
Tsetoung a toujours été dans le camp des
exploités, dans le camp du prolétariat et du
peuple ; il l'a dirigé ; il l'a
éduqué.
Voilà pourquoi de simples gens de
notre pays sont émus par la mort du Président
Mao ; les hommages simples et divers, les témoignages
émouvants couvrent les livres d'or envoyés au
peuple chinois. Voilà pourquoi mille questions nous
sont posées autour de nous, dans les ateliers et les
bureaux, lors des expositions et des soirées
organisées en son honneur. Voilà pourquoi un
cortège ample et recueilli associant le grand
dirigeant prolétarien Mao Tsetoung aux héros
de la Commune de Paris, dépose une gerbe et des
milliers de fleurs devant le Mur des
Fédérés à Paris le 11 septembre
1976.
Cette affiche des militants de Metz, de
février 77, est une excellente initiative.
Une campagne anti-chinoise et
anti-communiste forcenée se développe et
s'organise après la mort du Président Mao.
Tout un chacun ici-même est mis à contribution
pour salir la Chine : plumitifs "classiques" du genre Figaro
ou bien commentateurs dits "intelligents" du Monde,
Jean-Emile Vidal, spécialiste anti-chinois de longue
date de l'Humanité et J.Broyelle, ancien maoïste
repenti... Pour ces gens-là, l'affaire est claire :
la Chine aurait changé de couleur ; la Chine serait
devenue révisionniste ; ses dirigeants seraient des
bureaucrates et des bourgeois !
Un épisode de la vie politique
chinoise autorise du moins le prétendent-ils - toutes
leurs palabres haineuses. C'est l'élimination du
groupe qui a tenté de prendre le pouvoir quelques
temps après la mort du Président Mao, la
"bande des quatre" de Kiang Tsing, Wang Hong-wen, Tchang
Tchouen-kiao et Yao Wen-yuan. A les entendre, ce groupe des
quatre serait "la gauche" et le nouveau président
chinois un nouveau Khrouchtchev ! Sinistres commentateurs et
piètres spécialistes ! Ont-ils seulement pris
en considération l'explosion de joie du peuple
chinois vis à vis des dirigeants qu'il s'est
donnés, ont-ils seulement étudié dans
la presse chinoise l'enjeu de la bataille menée
contre "la bande des quatre" par le parti et le peuple tout
entiers ? Un sentiment les anime au fond : salir la Chine
socialiste, discréditer la dictature du
prolétariat et le parti communiste, attaquer le
marxisme-léninisme et la pensée maotsetoung
que certains d'entre eux prétendent défendre
!
Pendant plusieurs mois, le Parti
communiste chinois mène victorieusement la
onzième lutte de lignes de son histoire. Son XIe
Congrès consacre ce succès et fixe ses
responsabilités et ses tâches, exprimées
par le Président Houa Kouo-feng dans son Rapport
politique :
"Lever haut le grand drapeau du
président Mao, continuer sa volonté, faire le
bilan de la lutte contre la bande des Quatre - Wang - Tchang
- Kiang -Yao -, maintenir fermement la ligne fondamentale du
Parti, persévérer dans la continuation de la
révolution sous la dictature du prolétariat,
faire louer tous les facteurs positifs au sein comme
en-dehors du Parti, en Chine comme dans le monde, s'unir
avec toutes les forces susceptibles d'être unies, et
lutter pour matérialiser cette politique de
portée stratégique : axer tout le travail sur
la lutte de classes pour que l'ordre règne dans le
pays, et faire de la Chine, avant la fin du siècle,
un grand Etat socialiste, puissant et moderne".
Les communistes marxistes-léninistes de
France, quant à eux, assurent dès le
début, le Parti communiste chinois frère de
leur soutien internationaliste et fraternel. Notre
contre-attaque à la campagne antichinoise a
déjà porté ses fruits; certains amis de
la Chine qui, hier encore doutaient, sont aujourd'hui
convaincus. Mais il reste encore à faire.
En janvier 74, le camarade Claude Lebrun, dans la
même journée, est licencié de son
entreprise, l'Alsthom St Ouen et exclu de la CGT. A une
heure d'intervalle. D'abord le patron, puis la direction
syndicale. Peut-être ont-ils pensé ainsi
être tranquilles, car l'activité des
marxistes-léninistes est intense dans l'entreprise ?
Mal leur en prend ! Aujourd'hui plus encore, le patron ne
fait pas ce qu'il veut à l'Alsthom ! Des ouvriers
combatifs, une section syndicale CFDT offensive, un bon
noyau marxiste-léniniste : il a fort à faire
en effet !
Durant l'année 74, les dirigeants
révisionnistes s'efforcent à plusieurs
reprises d'exclure des militants marxistes-léninistes
de la CGT. Comme en 1964-1965. Il faut s'aligner sur le
programme commun, sinon gare ! C'est reconnaître aussi
que l'implantation ouvrière des
marxistes-léninistes et leur influence se sont
sensiblement étendues.
A l'automne 75 et au printemps 76, les effets de
la crise se font ressentir avec acuité. Le
chômage a grandi; bien des entreprises licencient et
ferment leurs portes.
Des luttes sont alors menées - le
plus souvent contre les licenciements. Luttes longues et
difficiles où s'exprime la combativité de
certains secteurs et s'exerce la trahison
révisionniste selon l'adage anti-ouvrier bien connu :
"mieux vaut 20 licenciements que 50 !".
La liste est longue; dans l'imprimerie,
c'est l'IMRO, Chaix..., ce sont les grèves dans la
métallurgie de l'Oise, à Fougères,
à Orléans, à Rhône-Poulenc. A
Lyon, une grève polarise l'attention fin 75, celle de
Paris-Rhône. Plusieurs boites en lutte s'efforcent de
coordonner les luttes : ainsi Lip, Bourgogne Electronique,
les Câbles, Griffet, Lozay se rencontrent et
s'épaulent mutuellement, au printemps 76.
Les marxistes-léninistes
participent pleinement à ces batailles de classe.
Comme jamais ! Soit par un soutien externe à la
lutte, soit par une participation directe à la
grève. Grèves dures, piquets, occupation,
popularisation et solidarité, ils sont de tous les
coups. Nous avons choisi trois affiches évoquant
cette période, mais il y en avait des dizaines et des
dizaines. Qu'on se souvienne des noms des luttes au fil des
Humanité rouge quotidiens : Mammouth, Sotracomet,
Rivière Casalis, Rhône-Poulenc, Orlane, Hoover,
la CEPEM, Sambre et Meuse, etc., etc.
Parmi ces luttes, faisons une mention
particulière à l'une d'entre elles : celle des
Câbles de Lyon.
L'affiche ci-contre a été
réalisée par la section CGT des Câbles
qui fut une section de lutte de classe jusqu'à son
exclusion par les dirigeants de L'USTM à l'automne
76.
Rappelons les grandes étapes de la
bataille. En juin 75, une grève sur les salaires dure
cinq semaines. Chausson est en grève lui aussi, et il
y a une flambée de luttes dans toute la France. En
décembre, le patron licencie trois militants actifs
dans la grève, un délégué
syndical et deux délégués du personnel,
ouvriers marocains. Pendant un an, la section syndicale CGT,
seule section de l'usine, mène la bataille contre les
licenciements; c'est une demi-victoire : un seul militant
est licencié. Les "Câbles" participent à
la coordination des boites en luttes, échangent des
rapports avec "Bourgogne Electronique" ; ils font une
manifestation commune avec les étudiants de Nanterre
en lutte, à Clichy.
"La répression, nous
l'écraserons". C'en est trop pour les dirigeants
révisionnistes qui ne supportent plus que les
"Câbles" refusent leur caution à l'union de la
gauche. La section CGT est exclue ; toute entière,
elle participe à la création de la section
CFDT que rejoignent bientôt d'autres travailleurs. La
nouvelle section obtient plus de 60% aux élections du
CE. L'unité de classe a été maintenue
grâce aux efforts des marxistes-léninistes et
malgré le sabotage révisionniste et la
création d'une section FO
téléguidée par le patron.
La lutte se poursuit aux Câbles
aujourd'hui : 190 licenciements collectifs prévus,
bataille pour les élections des
délégués du personnel... De chauds
affrontements en perspective pour nos camarades et tous les
ouvriers des Câbles !
"Non à tout licenciement ! "
"On ne négocie pas les licenciements, on les
refuse ! "
C'est le mot d'ordre central de la lutte
de la classe ouvrière pendant cette période
toute récente. "L'ouvrier-poing levé" de nos
premières affiches -emblème aussi de notre
revue théorique Prolétariat - reprend place et
honneur.
Comment se battre dans les entreprises ?
Le PCMLF s'y penche et y répond lors de sa
Conférence nationale ouvrière d'août
1976, dont nous citons quelques extraits d'une
Résolution finale :
..."La première tâche des
militants du PCMLF dans les entreprises consiste à
dénoncer et attaquer la politique de classe de la
bourgeoisie qui se manifeste cruellement et douloureusement
pour tous les ouvriers et la majorité des
salariés, à travers les mesures et
méthodes du patronat et du pouvoir. Ces
dernières sont en effet pour les travailleurs, les
plus immédiatement sensibles et les plus
insupportables. Un seul exemple suffit à cet
égard : qui opère les licenciements ? Le
patronat. Et qui assure la protection de ce dernier pour
l'aider à mettre en application ses décisions
? L'état. Quand les ouvriers licenciés ou
menacés de licenciements manifestent pour imposer le
maintien de leur emploi, leur droit au travail, et exigent
ainsi que seuls le patronat et les capitalistes supportent
les conséquences de la crise, ces derniers recourent
à l'arsenal des lois et décrets qui leur sont
favorables et obtiennent finalement du gouvernement
l'intervention brutale des forces
répressives.
Voilà ce que discernent par
priorité tous les travailleurs, voilà qui
détermine leur légitime volonté de
changement".
Mais cette seule volonté de
changement ne suffit pas. Les exploités et les
opprimés doivent aussi se donner eux-mêmes les
moyens d'imposer les changements auxquels ils
aspirent.
Or, les "moyens" que les
révisionnistes "donnent" à la classe
ouvrière ne lui permettent ni de lutter contre les
licenciements mieux vaut 20 que 50 - ni d'imposer de
réels changements - par le programme commun.
"C'est bien pourquoi le PCMLF doit
engager partout de vastes campagnes de propagande pour faire
pénétrer dans la classe ouvrière et
parmi les masses populaires cette vérité
historique : le PCF n'est plus le parti de la classe
ouvrière".
La lutte contre les patrons et leur
état est indissolublement liée à celle
menée contre la politique des dirigeants
révisionnistes. Eux-mêmes n'encouragent-ils pas
des licenciements chez "Vaillant" par exemple ou par des
votes favorables aux licenciements dans certains
comités d'entreprises ?
Au printemps 76 éclatent de nombreuses
luttes populaires qui s'efforcent de converger avec celles
de la classe ouvrière.
En mars-avril, des luttes
étudiantes de grande ampleur ont pris pour axe le mot
d'ordre juste : "Ni chômeurs, ni cadres du
capital"; les luttes paysannes se multiplient,
résolues et violentes. L'explosion corse de septembre
75 n'a pas été un feu de paille ; on en mesure
l'importance aujourd'hui. En mars 76, les petits
viticulteurs du Midi prennent le fusil pour contrer la
violence réactionnaire de l'appareil policier.
* * *
Nous avons situé là une affiche
consacrée aux luttes des femmes, qui ont pris leur
essor ces dernières années. De plus en plus,
les femmes participent pleinement aux luttes de classe ;
quelques noms : Coframaille, Lip, Cerisay, Orlane... "A
travail égal, salaire égal" reste toujours
au cœur de leurs revendications. D'autres ont fait l'objet
de luttes massives durant les années 72-73, celles
pour la contraception et l'avortement libres et gratuits.
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