PREMIER ENJEU DE LA
PREMIERE GRANDE LUTTE ENTRE DEUX LIGNES DANS LE COURANT
MARXISTE-LENINISTE LA QUESTION DE LA RUPTURE
ORGANISATIONNELLE AVEC LE P.C.F.
..... C'est à cette
époque que débuta l'activité ouverte
des Marxistes-Léninistes de FRANCE contre le
révisionnisme moderne.
..... L'objet
essentiel, disons même fondamental, de cette
activité consista à établir et
dénoncer le fait que le Parti communiste
français n'était PLUS un Parti
marxiste-léniniste, n'était PLUS un
Parti révolutionnaire prolétarien. Mais la
conséquence immédiate de cette
réalité historique n'était autre que la
nécessité de ROMPRE sur tous les plans,
idéologique, politique et ORGANISATIONNEL avec le
Parti dont les dirigeants, sous la baguette du
révisionnisme moderne, étaient
définitivement passés sur les positions de
classe non prolétariennes et
contre-révolutionnaires, au service de la
bourgeoisie.
..... Or justement cette
question de la RUPTURE ORGANISATIONNELLE avec le
vieux Parti dégénéré allait
constituer le premier enjeu de la première grande
lutte entre deux lignes apparues parmi les militants
désireux de combattre le révisionnisme
moderne. Elle allait révéler que tout restait
encore loin d'être clair pour nombre de ces camarades,
et qu'en particulier, sur le plan idéologique, le
révisionnisme n'était pas sans avoir
exercé une longue et néfaste pression.
..... Au début, alors
qu'ils n'avaient encore entre eux aucun contact, chacun
choisit isolément la forme de lutte contre la ligne
des dirigeants révisionnistes qu'il jugea
lui-même la meilleure et qui résulta souvent de
l'opinion qu'il se faisait personnellement sur les
possibilités dont il disposait pour se battre.
..... Dès cet
instant, différentes attitudes traduisirent des
inégalités de prise de conscience et des
inégalités de fermeté
idéologique. Certains parmi les plus convaincus et
les plus résolus, décidèrent d'engager
le combat ouvertement et sans concession dans leur cellule
et dans tous les organismes où ils exerçaient
quelque activité militante comme, par exemple, la
C.G.T. ou le Mouvement de la Paix. Ils savaient dès
le départ qu'ils allaient à l'exclusion,
quelles qu'en soient les formes, statutaires ou non. Mais
d'autres se retirèrent purement et simplement,
s'abandonnant à l'amertume et au
découragement. Ces pessimistes ont été
généralement perdus pour la lutte de classe,
ne se ressaisissant que très exceptionnellement.
Entre ces deux positions il y eut toute une gamme
d'attitudes. Quelques uns démissionnèrent en
essayant de donner à leur geste le plus grand
retentissement possible et en s'efforçant de
populariser leur désaccord irrévocable avec la
ligne de trahison révisionniste. D'autres
n'effectuèrent qu'un premier repli en
transférant l'essentiel de leur activité des
rangs du Parti à ceux de la C.G.T., voire, mais
rarement, d'une autre organisation de masse. Ces militants
supposaient qu'ils pourraient mieux éluder la ligne
révisionniste dans les syndicats que dans le Parti,
ils durent bien vite déchanter ! Enfin bon nombre
d'autres camarades se mirent à pratiquer la lutte
interne, mais en prenant soin de ne pas se découvrir,
ce qui aboutit à l'inefficacité totale de leur
comportement.
..... La toute - puissance
apparente du " grand Parti de masse qui ne se trompait
jamais et contre lequel un individu isolé ne pouvait
jamais avoir raison " aveuglait encore beaucoup da
communistes, qui " ne comprenaient plus " et qui
constataient que leur Parti suivait une ligne opposée
à celle qui leur avait été
enseignée par le passé, sur la base des
principes marxistes-léninistes, dans les
écoles élémentaires de section, dans
les écoles fédérales de tous types,
dans les écoles centrales.
..... Au cours des dix
à quinze années précédentes, des
oppositionnels " de gauche " et " de droite " (mais ces
notions avaient-elles encore quelque valeur?),
rassemblés dans deux groupes, " Le Communiste " et "
Unir ", n'avaient d'ailleurs jamais cessé de
préconiser " la lutte interne ". Au demeurant leurs
positions politiques, confuses et fluctuantes, n'avaient
rien pour gagner les Marxistes-Léninistes.
..... Alors ces derniers en
étaient à se poser la vieille question de
LENINE : " Que faire ? " Cette situation et son
développement ressortent assez nettement dans le
Rapport politique présenté le 25 Juin 1966 au
Congrès de Lancry
(6). Tout en relatant
une période de l'histoire des Communistes
marxistes-léninistes de FRANCE, les larges passages
que nous en extrayons et présentons ci-après
traduisent assez clairement le processus qui conduisit ces
militants de la lutte interne à l'exclusion, de
l'exclusion au regroupement offert par la "
Fédération des Cercles
marxistes-léninistes ", et de celle-ci à
l'affirmation sans équivoque de la
nécessité d'un nouveau Parti
marxiste-léniniste, à travers
l'étape de l'obligation
délibérée de rompre avec le vieux Parti
révisionniste.
..... " II convient de
souligner ici la valeur historique, la portée
décisive du texte chinois que nous avons
baptisé entre nous, de manière
abrégée : " Les 25 Points ".
..... En effet, c'est
à partir de la publication des " Propositions
concernant la ligne générale du Mouvement
communiste international " (réponse en date du 14
juin 1963 du Comité central du Parti communiste
chinois à la lettre du 30 mars 1963 du Comité
central du Parti communiste de l'Union soviétique)
que nous avons mieux compris ce qui se passait dans le
M.C.I. et dans le camp socialiste. Auparavant, si nous
étions conscients de la gravité de certaines
décisions et positions du Parti communiste de l'Union
soviétique et du Parti communiste français,
nous demeurions isolés et ne disposions pas d'une
analyse globale susceptible de nous permettre de
définir sans erreur et sans équivoque la
nature exacte de la grave déviation en cours. Par
ailleurs notre admiration et notre attachement
légitimes au premier pays socialiste de l'histoire,
la glorieuse Union des Républiques socialistes
soviétiques, renforcés par son
écrasante victoire sur le nazisme hitlérien,
et les sacrifices héroïques de ses peuples,
sentiments et raisons que nous n'entendons nullement
remettre en cause d'ailleurs, constituaient un écran
opaque difficilement franchissable à nos prises de
conscience.
..... " Les 25
Points " ont été décisifs pour briser
cette irréductibilité, déchirer le
voile des illusions que nous pouvions encore garder devant
notre perspicacité. D'un coup la
réalité du révisionnisme moderne nous
est apparue dans son intégralité
néfaste, au service de l'idéologie de la
politique et de la morale bourgeoises...
..... ... Compte
tenu de ces éléments historiques, est-il
surprenant que nous ayons effectué notre premier
regroupement sur la base d'une organisation de masse qui
nous a paru logiquement comme de nature à recevoir la
manifestation première de notre désaveu des
odieuses calomnies lancées par les dirigeants
khrouchtchéviens français contre nos camarades
chinois ?
.....
Souvenez-vous, camarades, de la hargne avec laquelle
au cours des mois d'août et septembre 1963 "
L'Humanité " - révisionniste lança
chaque jour contre le parti frère chinois une
série de calomnies toutes plus mensongères les
unes que les autres. Les directions fédérales,
sur ordre du Comité central, publiaient des
résolutions, condamnant le bellicisme chinois,
accusant les dirigeants frères de racisme. Maurice et
Jeannette Thorez écrivaient à tour de
rôle que le président Mao Tsétoung
n'avait d'autre but que d'édifier le socialisme sur
les ruines fumantes d'une troisième guerre mondiale,
s'appuyant sans hésiter sur un savant tronquage du
recueil publié en 1960 par le Parti communiste
chinois, sous le titre : " Vive le Léninisme !
"
..... Nous qui
savions la vérité, qui constations avec
stupéfaction la malhonnêteté qui ne
pouvait être inconsciente, nous qui avions conscience
de la réalité des falsifications
éhontées mises en avant par ces dirigeants,
nous nous retrouvâmes rapidement dans les rangs de
l'Association des Amitiés franco-chinoises. Tout en
conduisant une lutte indignée à
l'intérieur du parti, une lutte pour la
vérité, nous désirions
développer le contre-courant nécessaire de
l'amitié du peuple français pour le peuple
chinois.
..... Mais les
dirigeants révisionnistes avaient en main les postes
de direction essentiels de cette Association. Lors du
précédent congrès, en mars 1963,
n'avaient-ils pas hésité à se servir de
cette organisation de masse pour lancer leurs insultes,
transformant leur amitié prétendue en
inimitié violente à l'égard, de la
République populaire de Chine ? Seuls quelques rares
militants isolés et la majorité du
Comité de Marseille avaient protesté avec
vigueur contre de telles méthodes et s'en
étaient tenus avec courage et sincérité
à l'amitié avec le peuple chinois, objet
essentiel de l'Association.
..... Ce fut
donc ce Comité de Marseille: qui put accueillir fin
1963 sans arrière-pensée ni manœuvre
déloyale les marxistes-léninistes
décidés à engager l'action contre le
révisionnisme moderne et donc en premier lieu
à préserver et développer
l'amitié du peuple français envers le peuple
frère chinois. Dès cette époque, et
même dans quelqueques cas, auparavant, d'autres
camarades cherchaient de leur côté les moyens
les plus efficaces, les voies les meilleures pour s'en tenir
au marxisme-léninisme. Plusieurs d'entre eux
sollicitèrent des visas pour aller sur place, en
République populaire d'Albanie, voir par
eux-mêmes ce qu'il en était des accusations
lancées, par le Parti communiste de l'Union
soviétique (7).
De nombreux autres souscrivaient des abonnements au revues
et périodiques chinois, notamment à
l'hebdomadaire " Pékin-Information ".
..... En novembre 1963, les
marxistes-léninistes décidèrent
d'organiser à Marseille au sein de l'Association des
Amitiés franco-chinoises un cercle d'études et
de documentation dont voici la déclaration
constitutive publiée dans le premier numéro du
bulletin qu'il édita aussitôt :
|
Correspondance pour
le cercle d'Étude et de Documentation: BP
n°
Comité de
Marseille A.F.C. : 22, Avenue Ph.-Matheron -
MARSEILLE (9e)
|
CRÉATION
D'UN CERCLE D'ÉTUDE ET DE
DOCUMENTATION
..... Dans le cadre de notre Association, en
accord avec le Bureau de notre Comité, est
crée un Cercle d'Étude et de
Documentation.
.....
La création de ce
Cercle est motivée par l'extension toujours
plus considérable de notre Comité et
les multiples aspects que revêt son
activité.
.....
Le but de ce Cercle est
:
..
1e ... D'étudier soius toutes ses
formes le rayonnement dans le monde de la
République Populaire de Chine.
..
2e ... De réunir une documentation
complète dur les différents asects de
ce rayonnement.
..
3e ... De diffuser, commenter et analyser
les différents documents.
..
4e ... De répondre à toutes
demandes d'information et d'organiser des
réunions privées ou publiques
à propos de problèmes actuels
concernant la République Populaire de
Chine.
|
..... Trois numéros
successifs de cette petite feuille furent diffusés.
Mais bientôt d'importants événements
faisaient prendre conscience à nos camarades du
caractère déplacé, erroné de
leur activité au sein d'une association totalement
apolitique. Aussi décidèrent-ils de rendre
autonome leur Cercle en le détachant organiquement et
pratiquement de l'Association.
..... La lutte interne
engagée dans le parti à visages
entièrement découverts provoquait la
colère des dirigeants révisionnistes. Souslov
venait de publier son fameux rapport antichinois et
antimarxiste-léniniste.
..... Le
Comité central du parti révisionniste
français avait officialisé la campagne de
haine antichinoise et le mensonge popularisant le
prétendu bellicisme des camarades communistes
chinois.
..... La tenue
du XVIIe Congrès approchait, un peu partout en
France, la ligne décidée bureaucratiquement
par la direction rencontrait des difficultés et se
trouvait contestée par des militants de base surtout
en ce qui concerne la pratique de l'unité sans
principe avec les dirigeants S.F.I.O.
..... C'est
alors que le Comité central khrouchtchévien
ordonna toute une série d'exclusions. D'abord 4 puis
10 camarades de Marseille et du département des
Bouches-du-Rhône furent frappés par la mesure,
souvent dans des conditions qui violaient les statuts. Le
camarade Marty était de son côté
attaqué de la même façon à
Velmanya, village martyr des
Pyrénées-Orientales, mais précisons que
pour parvenir à leur fin les révisionnistes
durent recourir à la dissolution de sa cellule. Des
situations analogues apparaissaient à Bordeaux et
à Grenoble contre Robert Thiervoz.
(8).
..... Dans le
passage suivant qui concerne la période
immédiatement antérieure à juillet 1964
apparaît nettement qu'en présence des calomnies
anti-chinoises et anti-marxistes-léninistes
lancées par THOREZ et ses comparses et face aux
attaques et exclusions dont ils étaient
eux-mêmes victimes, les Marxistes-léninistes se
tenaient encore sur la défensive et n'étaient
pas passés à l'indispensable contre-offensive.
..... " C'est ce processus
scissionniste, voulu et ordonné par les dirigeants
khrouchtchéviens qui rendit inéluctable et
indispensable la création d'une organisation
regroupant tous ces camarades exclus pour leur
fidélité aux principes
marxistes-léninistes et leur refus conséquent
de condamner les camarades chinois et albanais.
..... II est cependant
important de souligner un point de vérité
historique.
..... Aucun de ces camarades
n'a jamais déclaré qu'il refusait de se plier
à une ligne politique approuvée par la
majorité de sa cellule. Mais tous se sont battus pour
obtenir la diffusion effective des thèses chinoises
dans tout le parti, pour obtenir l'organisation d'une
discussion objective fondée sur la connaissance par
tous les adhérents non seulement des positions du
Parti communiste de l'Union soviétique et des
positions identiques du Comité central du Parti
communiste français mais aussi des positions du Parti
communiste chinois et du Parti du Travail d'Albanie. En leur
nom je réaffirme aujourd'hui publiquement à
cette tribune qu'ils se seraient inclinés devant le
jeu normal du centralisme démocratique, en militants
conscients et disciplinés, si ce jeu avait
été régulier et non faussé par
le refus délibéré et catégorique
des dirigeants khrouchtchéviens de faire
connaître honnêtement sans truquage ni
falsification les textes idéologiques et politiques
du Parti communiste chinois comme de tous les autres partis
communistes et ouvriers.
..... Voici d'ailleurs
à ce sujet un extrait de la déclaration
solennelle publiée le 15 juillet 1964 à
Marseille par dix camarades marseillais en riposte au
social-démocrate Georges Lazzarino qui les avait
attaqués à l'aide de mensonges
éhontés devant le XVIIe Congrès
(9), mensonges qu'il
n'a jamais pu justifier par la suite devant les militants de
base de la Fédération des
Bouches-du-Rhône qui n'ont pas manqué de
solliciter des explications.
..... Les militants dont
les noms figurent au verso tiennent à rétablir
la vérité et déclarent solennellement
:
..... .....
1. Qu'aucune des cellules auxquelles ils
appartenaient n'a pris l'initiative des exclusions, bien
qu'ils n'aient caché ni leurs opinions, ni leurs
activités " pro-chinoises ", c'est-à-dire leur
fidélité résolue aux principes de Marx
et Lénine, qu'ils ont assimilés au cours de
leurs longues années de vie militante et qui ont
été opportunément rappelés par
les propositions en 25 points du Parti communiste chinois au
mois de juin 1963 ;
..... .....
2. Qu'aucun d'entre eux n'a été
exclu à l'unanimité des adhérents de sa
cellule.
..... .....
3. Que l'accusation de " Renégats "
lancée contre eux ne peut qu'être
inconsidérée et fausse, étant
donné qu'ils demeurent pleinement d'accord avec la
ligne politique et les conquêtes idéologiques
qui ont prévalu au sein du mouvement communiste
international de 1917 à 1956 et que leur divergence
avec d'autres porte sur les révisions du
marxisme-léninisme développées depuis
1956 sous la direction du groupe Khrouchtchev-Souslov,
révisions qui ont amené sur le plan
international la coopération avec
l'impérialisme américain et la rupture de
l'unité du camp socialiste avec le
déchaînement d'une hostilité
néfaste contre certains partis frères
(chinois, albanais et d'autres).
..... .....
4. Qu'ils désapprouvent
catégoriquement la politique révisionniste en
France où les dirigeants du Parti prônent une
alliance sans principe avec les dirigeants socialistes tels
Guy mollet ou Gaston Defferre, en même temps qu'ils
passent des accords commerciaux contraires à la
dignité et à l'esprit de classe des
travailleurs avec des milliardaires comme Paul Ricard, grand
patron marseillais, dont les journaux du Parti ne cessent de
vanter les mérites !
..... .....
5. Que loin d'avoir des positions hostiles au
Parti, ils sont, exclusivement antirévisionnistes,
profondément affligés de la
dégénérescence de leur parti, dont ils
veulent le plus prompt rétablissement sur la base
d'un retour aux principes léninistes
d'organisation.
..... .....
6. Que les cinq " individus " mis en cause
totalisent ensemble cent dix années de vie militante,
des années de résistance dans les rangs du
Parti, des sacrifices librement consentis (prison,
arrestations, difficultés multiples, etc.) et qu'ils
resteront aux premiers rangs du combat. "
..... Cependant, comme on va
le constater après les coups reçus, et sans
doute même du fait de ces coups eux-mêmes
conjugués avec l'approfondissement de la lutte
mondiale entre marxisme-léninisme et
révisionnisme moderne, les militants en
révolte contre ce dernier allaient passer à un
premier stade organisationnel, la "
Fédération des Cercles
marxistes-léninistes ". Le rapport poursuit en
effet:
..... " Mais en
vérité comment pouvaient agir autrement les
dirigeants révisionnistes qui savaient
eux-mêmes pertinemment qu'ils mentaient à
propos des positions des camarades chinois et ne pouvaient
donc accepter sans risque d'être
démasqués la diffusion des textes du Parti
frère ?
..... C'est la
nature même du révisionnisme moderne qui se
manifestait dans leur attitude qui traduisait leur
mépris du véritable centralisme
démocratique et des militants de base, qui
manifestait leur malhonnêteté de politiciens
délibérément passés au service
de la bourgeoisie, préférant rechercher
à tout prix l'unité idéologique et
politique avec Guy Mollet plutôt qu'avec Mao
Tsétoung, qu'ils calomniaient honteusement. Aussi,
dès ce même mois de juillet 1964 dix camarades
se rencontrèrent quelque part en France et
décidèrent de constituer la
Fédération des Cercles
marxistes-léninistes.
..... Voici le
communiqué qu'ils rédigèrent,
approuvèrent unanimement et diffusèrent dans
leur premier bulletin intitulé " Pour la
Défense du Marxisme-Léninisme ", organe
mensuel de la Fédération des Cercles
marxistes-léninistes !
COMMUNIQUE
..... Au cours d'une réunion, tenue en juillet
1984, les représentant des Cercles
marxistes-léninistes de Marseille, Aix-en-Provence,
Bordeaux, Grenoble, Perpignan et Saint-Savournin ont
décidé unanimement :
1. LA CREATION D'UNE
FEDERATION DES CERCLES MARXISTES-LENINISTES.
2. La transformation du
bulletin édité par le Cercle de Marseille en "
Bulletin de la Fédération " sous le titre: "
POUR LA DEFENSE DU MARXISME-LENINISME ", organe de la
Fédération des Cercles
marxistes-léninistes.
Cette décision est
effective à partir du présent
numéro
..... Et voici la Résolution politique qu'ils
avaient également adoptée à
l'unanimité :
..... Les représentants des Cercles
marxistes-léninistes de Marseille, Aix-en-Provence,
Perpignan, Bordeaux, Grenoble et Saint-Savournin,
réunis en juillet 1964, estiment que
l'évolution des événements
internationaux confirme la justesse de l'analyse et des
principes contenus dans les deux déclarations de 1957
et 1960 des partis communistes et ouvriers.
..... Ils réaffirment leur attachement
à ces principes et approuvent les propositions
présentées en 25 points par le Comité
central du Parti communiste chinois.
..... Sur le plan mondial, la réalité
démontre que l'impérialisme américain
est l'ennemi principal des peuples. La Déclaration de
1960 précise que cet impérialisme est " le
plus grand exploiteur international, le bastion principal du
colonialisme actuel, la principale force d'agression et de
guerre, le rempart principal de la réaction mondiale,
le gendarme international, l'ennemi des peuples du monde
entier ". C'est l'impérialisme américain qui
est l'agresseur des peuples de Cuba, de Panama, du Congo, du
Laos, du Viêt-nam... C'est lui qui fait peser de
lourdes menaces sur la paix mondiale.
..... Par ailleurs, le développement du
révisionnisme dans le camp socialiste a abouti
à la rupture du front uni contre l'agresseur : le
Traité de Moscou n'a été signé
que par huit Etats socialistes sur treize. La publication du
Rapport Souslov a développé l'offensive et la
campagne antichinoise à un moment où, dans le
Sud-Est asiatique, l'agression américaine se
révèle de plus en plus menaçante. Les
tentatives qui sont faites pour réunir une
conférence internationale des partis communistes,
conférence qui aurait pour but de condamner le Parti
communiste chinois et les autres partis
marxistes-léninistes, sont des tentatives de
scission, préjudiciables aux intérêts du
camp socialiste et à ceux des peuples du monde
entier.
..... Les délégués
considèrent comme étant d'une
particulière gravité la déclaration de
Valérien Zorine, vice-Ministre de Affaires
étrangères de l'U.R.S.S., selon laquelle la
République populaire de Chine ne pourrait plus
compter sur la protection antiatomique soviétique.
Cette position, contraire aux principes d'unité et de
solidarité des pays socialistes exprimée dans
la Déclaration des 81 partis communistes et ouvriers,
ne peut être qu'un encouragement pour l'agression
américaine.
..... Le développement du révisionnisme
se fait également sentir en France au moment
où la situation des travailleurs devient
particulièrement difficile du fait de la
dégradation du pouvoir d'achat, des atteintes
multiples aux libertés et droits syndicaux. En
prônant une évolution pacifique du capitalisme
au socialisme, les dirigeants révisionnistes du Parti
communiste français démobilisent la classe
ouvrière et de ce fait renforcent les positions du
pouvoir gaulliste, représentant des monopoles. Leur
politique aboutit à une tactique opportuniste
d'unité sans principe, contraire aux propositions
formulées dans la Déclaration des 81. Ils ne
tiennent pas compte de la réalité : les
dirigeants sociaux-démocrates tels Guy Mollet et
Gaston Defferre ne sont rien d'autres que les porteurs de
l'idéologie bourgeoise dans les rangs de la classe
ouvrière. Nos dirigeants révisionnistes
préconisent une " démocratie véritable"
qui ne serait rien d'autre que le retour à une
démocratie bourgeoise incapable de satisfaire les
justes aspirations de la classe ouvrière et du peuple
français. L'unité véritable de la
classe ouvrière ne pourra se réaliser que dans
l'action de tous les travailleurs unis à la base, sur
des objectifs précis, correspondant à leurs
intérêts de classe ; et c'est derrière
la classe ouvrière que les autres couches sociales de
la nation se rassembleront dans la lutte nécessaire
et décisive contre le pouvoir
capitaliste.
..... Aussi les délégués se
fixent-ils pour tâche de développer de grande
efforts dans les mois qui viennent pour élaborer une
plateforme marxiste-léniniste, conforme aux principes
révolutionnaires des déclarations du Mouvement
communiste et ouvrier international et adaptée
à la situation française.
..... Devant la gravité de la situation tant
intérieure qu'extérieure les
délégués, qui n'ont rien à voir
avec les groupuscules trotskistes et autres et condamnent
catégoriquement leurs agissements anti-parti,
appellent tous leurs camarades à lutter contre la
dégénérescence révisionniste.
"
..... A la
lecture de ce document, en 1974, le recul de l'histoire
permet et exige de souligner que : 1) Des deux
Déclarations de 1957 et 1960, la seconde, au moins, a
fait depuis lors l'objet d'une analyse
marxiste-léniniste faisant ressortir son
caractère de " compromis ". L'intervention du
camarade Enver HOXHA publiée par les Editions " Naim
Frashéri " à TIRANA en 1969 témoigne de
la très violente lutte de principe qui avait
opposé dans cette Conférence internationale
les deux courants antagonistes du Marxisme-léninisme
et du révisionnisme moderne ; 2) le " camp socialiste
" dont il est encore ici question n'existait
déjà plus virtuellement. Sa division en deux
allait faire apparaître d'une part le
social-impérialisme soviétique dominant ses
satellites, et d'autre part les nations socialistes (ou Pays
socialiste multinational comme la CHINE) et Partis
marxistes-léninistes s'en tenant fermement aux
principes de MARX et de LENINE dans l'édification du
socialisme et dans la pratique de l'internationalisme
prolétarien. Mais poursuivons la relation des
événements de l'époque avec la suite du
Rapport de Lancry :
..... " Ainsi
donc, camarades, notre organisation, la
Fédération des Cercles
marxistes-léninistes, n'a pas encore deux
années d'existence. Et pourtant son histoire est
déjà d'une grande richesse. Elle a
constitué l'instrument capable de nous conduire
à ce Congrès qui témoigne
déjà avec éloquence de la progression
quantitative et qualitative des forces
marxistes-léninistes françaises.
..... Tous les
objectifs que nous nous étions fixés ont
été atteints, avec parfois quelque retard,
mais toujours avec un plein succès.
|
LA CONFÉRENCE SCISSIONNISTE DE
MOSCOU, ABOUTISSEMENT DE LA LUTTE DU GROUPE DE
KHROUCHTCHEV CONTRE L'UNITÉ DU CAMP
SOCIALISTE ET DU MOUVEMENT COMMUNISTE INTERNATIONAL
..... Placés
devant l'échec de leurs tentatives d'isoler
la Chine Populaire, les autres pays socialistes et
partis communistes, et les militants fidèles
au marxisme-léninisme, les dirigeants
Khrouchtcheviens s'enferrent chaque jour un peu
plus dans l'anti-communisme pur et simple et la
collusion de fait avec l'impérialisme
américain.
.....
C'est dans cette perspective qu'il y a lieu
de placer la décision de réunir
à Moscou, le 15 décembre " au plus
tard ", une conférence préparatoire
de 26 partis. C'est également dans cette
perspective que se placent les attaques
délirantes lancées récemment
contre la Chine Populaire, les journaux
soviétiques allant jusqu'à comparer
Mao Tse-toung à...Hitler, et à
accuser "les Chinois " de se procurer des devises
grâce... au trafic de l'opium. Même
jean Nocher n'y aurait pas pensé.
.....
Nous avons estimé qu'il serait utile
de rappeler l'origine de la controverse qui s'est
développée au sein du Mouvement
communiste international.
.....
Nous rappellerons tout d'abord que les
camarades chinois, albanais, coréens,
roumains, pour ne citer qu'eux, ont tenu
secrètes, malgré leur gravité,
les premières initiatives scissionnistes et
chauvines du groupe de Khrouchtchev (rupture des
accords militaires sur l'arme atomique avec la
Chine (1959), abandon des bases albanaises par la
flotte soviétique (1960),
dénonciatIon des accords économiques
soviéto-chinois et rappel des
spécialistes soviétiques (1960),
pressions pour imposer l'abandon de
l'industrialisation de la Roumanie (1961),
etc...).
.....
Les indiscrétions calculées
commises par les dirigeants soviétiques et
les diatribes yougoslaves permettaient cependant
à la presse bourgeoise de suivre
l'approfondissement des divergences et de s'en
réjouir.
.....
Cependant, la restauration de l'unité
demeurait possible. En décembre 1960, la
Déclaration des 81 Partis communistes et
ouvriers établissait les bases de cette
indispensable unité.
.....
Mais il apparut bien vite que ce
n'était pour Khrouchtchev et ses amis qu'un
chiffon de papier.
.....
Le tableau ci-après permettra
à chacun de suivre le développement
de la scission ouverte, voulue par les
révisionnistes, et la lutte des
marxistes-léninistes pour s'y opposer.
|
..... Disons tout de
suite que notre objectif essentiel, celui qui
répondait à la question " Que faire ? "
déjà posée par Lénine en 1898,
lorsqu'il créa les cercles marxistes pour lutter
contre la dégénérescence et
l'opportunisme des sociaux-démocrates de
l'époque, le lancement d'un journal, organisateur
collectif et support du développement d'une ligne
politique et de ses fondements idéologiques, a
été réalisé non en octobre 1964,
comme nous l'avions tout d'abord projeté, mais
seulement en février 1965.
..... Ce fut une
belle bataille que la parution du premier numéro de
notre " Humanité nouvelle ", organe mensuel de la
Fédération des Cercles
marxistes-léninistes ! Ce fut une bataille à
la fois sur le plan de l'organisation et sur le plan
tactique. "
..... Et voici
une première manifestation de la lutte de lignes dans
les rangs des Marxistes-léninistes :
..... " En
vérité, ceux qui, à l'époque,
avançaient toutes sortes d'arguments
défaitistes, se sont depuis lors
démasqués comme des ennemis ou des
éléments opportunistes en désaccord
avec notre ligne fondamentale. Seuls quelques bons camarades
qui avaient eu cette position ont maintenant compris combien
nous avions eu raison de maintenir coûte que
coûte, au prix d'immenses efforts notre
décision de lancer " L'Humanité nouvelle " Et
que disions-nous donc dès le premier numéro de
notre organe central ? "
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