10 ANS DE MAOÏSME
UNE HISTOIRE
UN BILAN
UNE POLITIQUE

(pages 2 à 6) LE MARXISTE-LENINISTE n°50-51 -printemps 1981-

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Suite è 


16 juin 1979: manifestation contre les lois racistes Bonnet-Stoléru, pour l'unité français-immigrés,
plus de 2000 personnes (à l'appel de l'U.C.F.M.L., P.A.E., U.E.G. ...)

.1.

LES MAOISTES
ET LEUR HISTOIRE

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          HISTOIRE DE L'U.C.F.M.L. :
 
                quelques points de repère.
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- 1969 -

     * AUTOMNE : Réunion du groupe promoteur qui va fonder l'organisation. Il y a 7 camarades (dont 5 sont encore dans l'organisation en 1981). Les appuis d'unification sont :
     - Un bilan d'ensemble de Mai 68 centré sur le besoin du parti, et qui étudie surtout les formes sponténées d'organisation (Comités d'Action, etc...)
     - Une double lutte, contre la Gauche Prolétarienne (" putschiste ") et contre l'Humanité Rouge (" néo-révisionniste ").
     - Une conception fortement idéologiste de la lutte contre le P.C.F. (lutter contre l'égoïsme et le révisionnisme, référence à la G.R.C.P. de l'époque Lin Piao).
     - Le primat affiché de la résolution des contradictions au sein du peuple, par le travail de masse prolongé.

- 1970 - 

     * MARS : Sortie de la brochure ayant valeur d'appel général : " la révolution prolétarienne en France. Comment édifier le parti de l'époque de la pensée Mao Tsé Toung " (Maspéro).
     * Engagement dans des situations de masse, autour desquelles nous rallions des camarades : Bidonville de St-Denis, immeubles de la R.A.T.P., facultés (Vincennes, Médecine-St Père), etc...

     * PRINTEMPS : Travail d'implantation en province, à partir de groupes " maos " autonomes ou de marxistes-léninistes du P.S.U.
     Luttes de quartier (Kallisté à Marseille). Une importante circulaire centrale en Mai donne " priorité au front des usines ".
     * ÉTÉ : Premier stage de l'organisation, organisé sur les questions du " front de la jeunesse ".
     * OCTOBRE : Grève à Chaussons-Reims. De là va sortir le premier exemple-type de ce qui est à l'époque notre ligne sur les usines : l'organisation autonome de masse, alternative directe au syndicalisme. C'est la " caisse de solidarité " de Chausson.
     20 Octobre : échec de la mobilisation de la G.P. pour le procès de A. Geismar. Nous en tirons les leçons quant aux conditions concrètes de toute mobilisation démocratique : il doit y avoir un arrière de classe. Le mouvement de la jeunesse doit intervenir " directement dans le champs des luttes du peuple ".
     Nous critiquons donc dès cette époque :
     - la stricte logique anti-répréssive
     - la conception moyenne du " soutien ".
     * NOVEMBRE : A partir d'une révolte dans un C.E.T. à Epernay, tentative d'intervention globale sur la ville. Le concept politique de " camp de la révolution " est élaboré.
     * DECEMBRE : Engagement de la campagne " grands magasins ", illustration de la doctrine de l'intervention directe et massive dans les situations populaires (orientation systématisée en Janvier 1971). 

- 1971 - 

                         - GRANDS TEXTES D'ORGANISATION -
          * Sur la question du parti : la ligne reste de construire directement le parti par rassemblement de la gauche du mouvement de masse. " La tâche principale des communistes, c'est de donner des tâches aux éléments avancés du mouvement de masse ". Dans une lutte (conception tacticienne du parti), il " existe un moment du parti. Le manquer est la faute la plus grave pour un militant maoïste ".
          * Sur le dispositif organisationnel : début de stabilisation, avec le concept de " région ", qui lie entre elles, sur une base territoriale, des situations de classe différentes. 
                    - SITUATIONS DE MASSE DE GRANDE AMPLEUR -
          " Luttes d'Avril " à Reims ; des ouvriers dirigés par l'organisation autonome de l'usine dirigent directement un affrontement avec la police, sur la question qui n'est pas de l'usine (prise d'un terrain par des jeunes organisés par les maoïstes). Manifestation de masse à l'interieur du B.H.V.
          Le concept-clef est celui du " camp du peuple sous la direction ouvrière " (première forme d'anti-ouvrièrisme politique : la classe n'existe que dans sa capacité dirigeante hors d'elle-même).
                    - TRAVAIL A LA CAMPAGNE - (Nièvre, Landes). 
          PRINTEMPS : Première crise organisationnelle intéressante. La " commission campagne ", qui prône une ligne de pur soutien aux paysans moyens syndicalisés, et par ailleurs des méthodes putchistes proches de celles de la G.P., est exclue. Le couple " gauchiste " : démocratie plus violence est ainsi l'enjeu pratique central d'une démarcation, qui prépare la consolidation d'une ligne de parti. 

- 1972 -

     * 26 FEVRIER : Meurtre de P. Overney, militant de la G.P., devant l'usine Renault-Billancourt. Nous faisons une grande campagne dirigée :
     - contre le P.C.F., déchaîné sur une ligne de délation des maoïstes.
     - Contre la G.P., dont la ligne tourne à la catastrophe.
          Brochure : " A propos du meutre de P. Overney " (Maspéro). Début de la fin du " gauchisme politique " post-68.
     * Sortie d'une brochure rassemblant le bilan de notre travail sur la période 70-71 (" Un an d'existence d'une organisation maoïste " - Maspéro).
     * L'orientation fondamentale est celle de " la ligne de masse en matière d'organisation ", l'idée que l'antagonisme doit être constitué du point-de-vue des masses elles-mêmes, et étayé sur un noyau dirigeant interne à cette subjectivité.
          C'est l'apparition de l'idée que le subjectif est le point-clef de la politique.
     * Stages à la campagne en Auvergne ; centralisation sur le point-de-vue de l'organisation des paysans pauvres. Idée d'une liaison directe, de type " camp du peuple " avec la ville (vente directe du lait).
     * Deuxième crise organisationnelle intéressante. La première région nord de Paris, pratiquant la ligne " immigrés-immigrés ", s'oppose à l'unification directe des ouvriers immigrès. Cette question cruciale est ouverte à partir des premières révoltes contre les " marchands de sommeil ", préfiguration des grèves de la faim pour les papiers. La région nord est exclue après un débat général sur cette question, et sur le centralisme démocratique. Ce dernier point marque l'entrée en scène du courant anti-parti, du " deuxième gauchisme ", qui conduira aux nouveaux philosophes d'une part, à Libération de l'autre. 

- 1973 - 

     * Grandes luttes d'usines des O.S., sur le thème " à travail égal, salaire " égal ". Renault, Coder (Marseille).
     * JANVIER : Participation active et organisée à la dernière manifestation " unitaire " contre la guerre américaine au Vietnam. Affrontements violents. Nous émergeons comme force nationale reconnue.
     * JUIN : Première Conférence Nationale des Cadres (CNC). Entrée dans notre deuxième étape, celle de la " marxisation ".
     -- autocritique concernant les " organisations autonomes ", ligne massiste trop proche d'un syndicalisme dur. A la lumière des expériences d'usine, nous proposons le soutien à des " noyaux révolutionnaires d'usine ", structurés autour d'un programme de classe.
     -- nécessité d'une édification organisationnel plus léniniste. Projet d'un journal central.
     * Le dispositif UCFML. est stabilisé nationalement, dans le systèmes des régions, dotées de leur direction propre.
     * Intervention dans la grève de la faim des sans-papiers. Élaboration du concept fondamental de " prolétariat international de France ", qui s'oppose à la fragmentation de la classe par nationalités (la GP. soutient, en revanche, le Mouvement des Travailleurs Arabes).
     * Recrutement d'une nouvelle génération de militants intellectuels, sur la base de notre conception du travail de masse et du maoïsme, mais qui ne sont pas trempés dans les luttes offensives de la période précédente.
               La G.P. entre dans son crépuscule d'auto-liquidation.
     * LUTTES IDÉOLOGIQUES IMPORTANTES :
          - Sur le Chili, où nous montrons les responsabilités écrasantes de la ligne d'Unité Populaire (ce qui anticipe sur le combat contre le programme commun).
          - Sur Lip, dont nous montrons la faiblesse interne ( ce qui prépare la lutte contre la conception C.F.D.T. des " mouvements sociaux ").
     * Sortie des premiers numéros du " Marxiste-Léniniste ".

- 1974 - 

     * La conjoncture des élections présidentielles nous contraint pour la première fois à l'insertion dans la politique nationale (d'autant que le ralliement à Mitterand signe l'effondrement idéologique complet du mouvement révolutionnaire post-68).
          Nous opposons au programme commun un programme de la révolution, tiré des luttes effectives. Contre-courant semi-oppositionnel qui va nous structurer jusqu'en 78.
     * AVRIL-MAI : Premier meeting central de l'UCFML. Première organisation pour le 1er Mai (avec Front Rouge), d'une manifestaion marxiste-léniniste indépendante. Pendant l'été 74, intervention au Larzac (avec expulsion de Miterrand, et forum sur la question des femmes).
     * Amorce d'un développement de notre activité internationaliste (meeting de soutien à la lutte du peuple martiniquais).
     * Mise au point, dans le cadre d'une campagne contre la crise (" le capitalisme est malade, qu'il crève ! ") de notre dispositif organisationnel :
          - les CPACs, conçus alors comme " organisation révolutionnaire de masse " contre la crise.
          - Les noyaux, structurés autour de l'école ouvrière.
          Dans ce cadre, ralliements ouvriers et populaires significatifs. Enthousiasmant meeting pour le 20ème annversaire de l'insurrection algérienne (nombreux camarades maghrébins présents).
     * Lancement du " groupe Foudre ", organisation de lutte de classe sur le front de l'art et de la culture.

- 1975 -

     Année très importante pour ce qui concerne l'édification d'une organisation communiste complète :
     - A travers les dernières grandes luttes d'usine (Chausson, Renault...), plein rendement de la ligne des écoles ouvrières, et stabilisation des premiers noyaux.
     - A travers le travail de foyer, soutien à la mise en place du Comité de Coordination et de sa plate-forme (fin de l'année).
     - Développement des C.P.A.C.s, principalement autour du thème de l'unité français-immigrés, qui devient un ressort majeur de tout notre travail.
     - Essor du groupe Foudre.

 
Le 1er Mai 1977 réunion des CPACs parisiens

     - Après des enquêtes au Portugal (après la chute du fascisme), et sur la base d'une conception interne et marxiste de l'internationalisme, lancement des Comités Martins Soares (qui deviendront les Comités Portugal Rouge Ouvrier Paysan Vaincra).
     Sur le plan de l'analyse théorique et politique, vaste mouvement de consolidation.
     - Brochure " le mouvemement ouvrier contre le syndicalisme ", qui rassemble et fonde les données de l'antisyndicalisme. Formulation des " quatres points de l'U.C.F.M.L. ", base d'unification : anti-syndicalisme et anti-révisionnisme, camp du peuple, politique de parti.
     - Lancement de la collection Yénan (textes de philosophie et d'internationalisme).
     - Approche analytique de la situation mondiale : thèmes du risque de guerre, de l'expansion soviétique, de l'impérialisme français. Nous nous engageons à contre-courant sur l'Angola, contre l'intervention cubaine.
          C'est la dernière année où le thème de la proximité de la révolution, thème " impatient " caractéristique du style de l'après-68, est encore présent. Mais le cours objectif de notre politique est celui d'une marxisation lente.
          Tout ceci est concentré dans :
     - Deuxième Confèrence Nationale des Cadres (C.N.C.). Confirmation de la politique des noyaux communistes et des C.P.A.C.s (définis comme " organes de la volonté populaire ", sous l'influence des " commissions de travaileurs " portugaises). Fixation des conditions pour une congrès constitutif de l'Union des Communistes de France Marxiste-Léniniste. Notre mot d'ordre fondamental est ainsi rédigé : " remettre la question du parti aux mains de la classe ouvrière, organiser l'avant-garde, et édifier l'organisation communiste sous le contrôle du mouvement de masse ".
         Cette formulation fait transition entre deux époques. Les thèmes de l'avant garde et de l'édification sont appelés à se renforcer, avec la fin des mouvements de masse.

-1976-

     * FEVIER : Grand meeting ouvrier des grévistes de la Sonacotra à la Mutualité. L'U.C.F.M.L. est la seule organisation politique nationale admise à prendre la parole. De 76 à fin 79, cette lutte va être le référent majeur - et complexe -, en termes de mouvement, de notre politique. La ligne sera celle d'un soutien, sans jamais abdiquer notre indépendance politique. D'où des tensions, des temps forts, des paliers, etc...
          La ligne des noyaux et des C.P.A.C.s est maintenue dans une articulation difficile avec ce que nous appelons " le front de classe de l'unité français-immigrés ", et dont la lutte des foyers est la " colonne vertébrale ".
          C'est surtout sur les usines que le problème est obscur. (Sur tout cela, voir la brochure " Histoire politique de la grèves des foyers Sonacotra ").
     * Acquis important : caractérisation politique de ce qu'est un mouvement de masse (nouvelle rupture avec le spontanéisme).
     * NOVEMBRE : Meeting nationale maoïste à la Mutualité. Grand succès, présence des intellectuels qui sont en train d'abandonner le maoïsme (c'est juste après la mort de Mao et la chute des Quatre). Définition clarifiée de nos références (G.R.C.P. et Mai 68). Le maoïsme est déclaré " marxisme de notre temps ", sur le fond d'une périodisation de l'histoire idéologique mondiale.
     * Vigoureuse activité internationaliste, à travers les Comités P.R.O.P.V. (stages d'été au Portugal, journaux, campagnes, etc...).
     * Lutte idéologique, animée entre autres par le groupe Foudre, autour de la question du fascisme, (forme de contre-révolution, ou forme dévoyée du " désir des masses " ?). Cest en fait le début du vaste contre-couant anti-marxiste chez les intellectuels.
     * Vaste production de la collection Yénan. Sortie de brochures sur le maoïsme, sur le plan Barre, etc...

-1977-

     * Contre l'ambiance " programme commun ", l'unité de notre action est désignée comme " politique révolutionnaire du peuple ".
          Deux idées :
          - la politique c'est la force, et non l'idéologie.
          - Il faut un programme spécifique, systématisant des luttes de classes effectives.
               Ce programme est alors le suivant :
          . Contre l'organisation du travail, une seule classe d'O.S.
          . Unité du peuple des campagnes contre le foncier capitaliste, alliance ouvriers/paysans.
          . Français-immigrés, égalité des droits.
          . Indépendance pour les colonies.
               C'est sur cette base que nous attaquons les élections municipales.
     * Nous insistons (contre l'ouvriérisme) sur le rôle de " noyau dirigeant du peuple entier " de la classe, c'est-à-dire : diriger la politique révolutionnaire du peuple. Distinction capitale entre la classe politique et la classe sociale.
     * Sur le plan de l'analyse intérieure, le concept-clef est celui de la rivalité des deux bourgeoisies. La " nouvelle bourrgeoisie " révisionniste et son projet d'Etat sont pour nous des résultats fondamentaux du maoïsme, un guide pour l'action, une nouvelle définition marxiste de l'antagonisme.
          La politique révolutionnaire du peuple est moins greffée sur l'idée des révoltes et des luttes, que sur celle de l'autonomie politique par rapport aux deux bourgeoisies.
     * Sur le plan organisationnel:
          -Mensualisation du ML et consolidation de l'appareil.
          -3ème crise intéressante (mais assez peu), venue des intellectuels du groupe Foudre. Il s'agit en fait des ravages de l'anti-marxisme dans la petite bourgeoisie. Refus d'aller jusqu'au bout dans la lutte sur deux fronts, volonté de repli personnel.
     * A travers la nouvelle étape de la lutte des foyers, soutien à la constitution des Permanences Anti-Expulsion, nées au regard des décrets Stoléru contre l'immigration familiale, et de la brutalité extrême des rafles, des expulsions, etc...
          Ce sont les effets de la politique de crise, qui vont amener progressivement une réorientation.

-1978-

     * L'U.C.F.M.L. organise la première (et unique) manifestation à Paris contre l'intervention française au Sahara Occidental. De la même manière, nous jouons un rôle dirigeant dans l'unique manifestation contre l'intervention française au Zaïre (Kolwézi).
     * Cette attaque contre l'impérialisme français est liée à un nouveau concept politique: celui de société impérialiste. Parlementarisme et syndicalisme y sont les organisateurs internes du consensus impérialiste.
          C'est dans ce cadre que nous faisons campagne pour l'abstention aux législatives de 78. Opposer le parti de type nouveau au parlementarisme impérialiste.
     * Grand meeting le 25 Février à la Mutualité. Résumé de notre politique du moment:
               --LA POLITIQUE MAOISTE A SES ACTIONS DE MASSE ET SES MOTS D'ORDRE PROPRES, DANS L'ACTUALITÉ DE LA LUTTE DES CLASSES:
          -Abrogation des mesures Stoléru; Révolte générale contre les crimes racistes, les expulsions, les brimades policières; Français-Immigrés, égalité des droits politiques !
          -Soutien à la juste lutte du peuple Saharaoui; Troupes et "coopérants" français hors d'Afrique; Indépendance nationale pour les colonies !
          -A bas le nucléaire capitaliste ! Cassation du remembrement bourgeois; Contrôle des terres par le peuple des campagnes! A bas le système de l'intérim, embauche de tous les intérimaires !
          -Blocage de la " convention anti-terroriste européenne " ; Un révolutionnaire est partout chez lui !
               --ELLE A SES ORGANISATIONS PROPRES : -l'U.C.F.M.L., organisation nationale maoïste.
          -les noyaux communistes, forme actuelle d'existence de l'avant-garde ouvrière, pour l'édification du Parti de type nouveau.
          -les Comités Populaires Anti-Capitalistes (CPAC), organisations du peuple pour sa révolte, son programme, sa politique.
          -les Comités Portugal Rouge Ouvrier et Paysan Vaincra (PROPV), organisation de l'internationalisme de notre temps.
          -le groupe Foudre, organisation de l'intervention maoïste dans l'art et la littérature.
     * Campagne active de soutien au peuple breton après la marée noire.
     * Nous mettons au point une politique de campagnes démocratiques sur des enjeux de classes. Deux victoires impor.tantes:
     -la non-extradition de Kennedy-Mac Cann (patriote Irlandais).
     -la libération de Gildas Le Coënt, paysan breton interné en hôpital psychiatrique parce qu'il menait la lutte de classe contre le remembrement autoritaire.
     * A partir de Juin 78: mouvement de rectification, caractéristique de notre histoire: comme les organisations du pôle maoïste (C.P.A.Cs, noyaux...) se développent de façon trop cloisonnée, nous devons renforcer ( " réidentifier" ) l' U.C.F.M.L. proprement dite.
          A d'autres moments, il faut au contraire relancer l'autonomie relative de ces organisations.
          Cette dialectique est la forme concrète du processus par quoi l'avant-garde se sédimente dans les masses.
     * Importante réévaluation de Mai 68, à l'occasion du 10ème anniversaire (conférences publiques, écoles ouvrières etc...). Nous en montrons les limites politiques (la faiblesse antagonique, l'intériorité pratique à la société impérialiste), en même temps que la force historique et idéologique. 

          Conscience nouvelle de la largeur de la séquence historique dans laquelle nous sommes engagés.
     * Manifestation (8 Juillet) à Barbès, en soutien à la grève des loyers des foyers. Nous développons le concept de " front de classe" de l'égalité des droits. Organisation de la vigilance pendant tout l'été.
     * Décembre 78: important meeting:
          -où nous donnons notre vision de la situation mondiale et de nos tâches (soutien à l'Iran et au Kampuchéa en particulier, soutien à la lutte des paysans du Sud du Portugal).
          -où nous revenons sur la Révolution Culturelle. Jusqu'ici évaluée à partir des questions de l'Etat et du communisme (travail intellectuel/travail manuel, etc...), elle l'est cette fois à partir des questions de la politique et du Parti.

-1979 -

          Très importante année d'engagement de masse, de bilan, et de transition à une 3ème ÉTAPE de notre existence (après la phase "gauchiste" et la marxisation oppositionnelle).
     * Sur le plan de l'internationalisme: définition d'une ligne dont le coeur est la question nationale, contre les superpuissances, les impérialismes et la guerre.
          Kampuchéa: soutien, à contre-courant, des Khmers rouges, contre l'invasion vietnamienne. Interruptions offensives de réunions P.C.F.
          Analyse de la révolution nationale en Iran.
          Lutte contre les extraditions et la "convention européenne anti-terroriste" (Allemagne, Italie) .Manifestations (Piperno ), mobilisations pour les procès, documents et meetings.
     * En ce qui concerne le front de classe de l'unité français.immigrés: engagement contre les lois racistes Barre-Bonnet-Stoléru, en même temps qu'aux côtés des résidents des foyers contre les expulsions. Soutien développé aux Permanences Anti-Expulsion.


L'arrivée de la marche du 1er juillet 1979, à l'appel de l'UCFML et des PAE, de Saint-Denis
au campement de Garges, en appui à la résistance des expulsés.

           Temps forts: manifestation (à notre appel) à Barbès le 16 Juin. Marche du 1er Juillet de St-Denis à Garges, pour soutenir les résidents immigrés grévistes chassés de leur foyer. Élaboration d'une Charte des droits.
          Division en deux du mouvement et lutte idéologique de classe, après l'écroulement du Comité de Coordination des foyers. L'unité directe français-immigrés, contre les 2 bourgeoisies, d'un côté. De l'autre, le syndicalisme et le repli sur soi de la " force sociale" immigrée.
          Interventions contre les rafles et attentats racistes (Boissy-St Léger).
     * En ce qui concerne la crise: enquête prolongée et interventions à Longwy. Bilan minutieux qui permet:
     -d'annoncer la fin de la "gauche ouvrière", du vieux mouvement ouvrier syndicaliste. Nécessité absolue d'une politique d'avant-garde, d'une politique de noyaux.
     -d'analyser la faillite complète du "centrisme" CFDT.
     * A la campagne: bilan minutieux du "Comité contre le remembrement autoritaire en Bretagne" (une grande réussite démocratique). Nécessité de l'unification communiste de paysans.
          Tout cet effort, avec en arrière-plan la crise comme caractéristique d'ensemble de la conjoncture, exige de nous une véritable politique d'avant-garde -avec comme substance ce que nous nommons la nécessaire RESISTANCE à l'agressivité des bourgeoisies. Donc:
     -le redéploiement du travail usines
     -une vigoureuse relance des C.P.A.Cs
     -un effort théorique pour maîtriser l'étape en cours du marxisme.

-1980 -

.     * Février-Mars: campagne exemplaire et victorieuse pour la libération de Bouaziz, délégué du foyer de Gennevilliers, emprisonné sur dénonciation calomnieuse de la C.G.T. Film (réalisé par le C.R.A.C.), rassemblements, manifestations, pétition, alliances nouvelles.
          S'ouvre une séquence où la question du racisme du P.C.F. devient centrale.
     * Intervention publique après la mort de Sartre ( conférence, brochure). Les maoistes s'avèrent seuls capables de produire un bilan divisé de l'histoire du marxisme en France durant les vingt dernières années.
     * Rassemblements militants contre la politique de violence civile mise en oeuvre par l'Etat et par le P.C.F. dans les cités (Bondy, Vitry). Ce sera la base concrète d'une orientation nouvelle des C.P.A.Cs: travailler en direction des couches sociales issues de la crise.
     * Redéploiement effectif du travail dans les usines, sous le signe de la politique des noyaux. Conférences de travail sur ce point.
     * Afghanistan, Pologne: acuité de la question nationale et de la guerre. Analyse du mouvement ouvrier polonais comme croisement de la révolte anti-révisionniste et du problème national.
     * Processus politique nouveau après l'attentat antisémite de la rue Copernic. Extension nationale de la question de l'anti-racisme. Réalisation d'une manifestation Marais-Barbès contre tous les racismes (13 Décembre). La lutte antagonique contre le P.C.F. devient la pierre de touche pour l'anti-racisme de classe. Mot d'ordre de la période: "Stoléru raciste ! P.C.F. raciste ! Unité français-immigrés vaincra !".
     * Présence immédiate pour riposter au bulldozer social- fasciste de Vitry .
          Les lignes de force, à l'issue de l'année 80, dessinent la nouvelle étape:
     -Caractérisation de l'époque post-léniniste du marxisme, comme nécessité, pour le parti, d'être effectivement révolutionnaire ET communiste.
     -L'analyse globale de conjoncture (la crise ) remplace la conception des fronts et des batailles.
     -L'édification organisationnelle est au coeur des processus politiques.
     -L'antagonisme au P.C.F. et la lutte sur deux fronts doivent et peuvent être des forces populaires concrètes.

-1981 -

     * Les écoles ouvrières et les noyaux se consolident. A travers le débat sur l'intérim, la position d'avant-garde sur la composition de la classe de l'époque de la crise se clarifie.
     * Interventions (meetings...) contre les procès de Pékin. Lié aux concepts du post-léninisme, nouveau bilan de la Révolution Culturelle, prise dans ses limites (sur le Parti). Caractérisation du maoïsme comme étape OUVERTE de la politique marxiste.
     * Riposte immédiate contre la campagne anti-peuple et anti-immigrés du P.C.F. (Montigny). Analyse d'ensemble de la politique anti-communiste de ce parti.
     * Meeting du 28 Février (Mutualité). Explication générale de notre politique:
     -La conjoncture de crise comme donnée concrète de la société impérialiste aujourd'hui.
     -Les noyaux, pour faire exister la classe ouvrière à l'usine
     -Les C.P.A.C.s et leurs quatre points (Jeunes immigrés, santé, chômeurs, école).
     -Les P.A.E., l'anti-racisme sur deux fronts.
     -Les groupes culturels, appuis de l'indépendance de jugement contre l'indifférencié et la régression artistique.
     -La Chine et la révolution culturelle: bilan et questions du post-léninisme.
     -Le P.C.F., que faire contre sa politique ?
     -L'histoire de l'U.C.F.M.L.
          L'avant-garde existe, elle doit déployer sa politique comme force matérielle dans la classe et dans le peuple.  

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