HR n°84 -jeudi 17 décembre 1970-


Journal communiste pour l'application en France
du marxisme-léninisme et de la pensée-maotsétoung. 

50 ans après le congrès de Tours (1920-1970) - (III)

Mais oui M. Marchais, ''le pouvoir est au bout du fusil'' 

..... Ce qui se dégage avec certitude des " confrontations " organisées par les révisionnistes du P. " C. " F. et de leurs plus récentes déclarations, c'est que désormais toute leur tactique consiste uniquement à préconiser " l'union de la gauche autour d'un programme commun ". Cette " union " deviendrait, selon l'interview de Georges Marchais par lui-même publiée dans l'" Humanité " du 25 novembre 1970, " le pôle d'attraction autour duquel pourrait se réaliser le rassemblement majoritaire capable d'imposer le remplacement du pouvoir du grand capital par un régime démocratique nouveau ouvrant la voie au socialisme ".

UN PAS EN AVANT…
DANS LE BOURBIER
ELECTORALISTE !

..... Et dans l'immédiat, c'est à la " bataille " ( ?) des élections municipales de mars 1971 qu'ils subordonnent toute leur activité afin de faire de ces élections, toujours d'après Georges Marchais, " une étape positive dans la lutte pour les changements auxquels aspire le pays ".
..... Ils sont prêts d'ailleurs à tous les marchandages, à toutes les manœuvres pour " assurer le succès des listes présentées ou soutenues par le P. " C. "F. Il sont prêts, comme l'affirme Georges Marchais, à donner dans leurs listes et dans les municipalités qu'ils dirigent, leur place aux " représentants des différentes couche de la population ", aux " démocrates qui veulent assurer l'avenir de nos cités ", bref, à faire des municipalités dites communistes, des organismes de collaboration des classes et à renier jusqu'au bout le principe des " municipalités rouges " au service des combats de classe des travailleurs.
..... Peu importent les compromissions et les reniements puisqu'il s'agit d'assurer à n'importe quel prix le succès du P." C. "F. aux élections municipales de mars 1971, duquel dépendent " les progrès ultérieurs de l'union des partis de gauche " selon M. Marchais, hanté visiblement par les élections présidentielles de 1965 et des élections (encore !) législatives de 1967.

..... Dans une telle ambiance électorale qui n'a cessé de régner pendant les cinquante ans d'existence du P." C. "F., il n'est pas étonnant que les questions portant sur la prise du pouvoir par la classe ouvrière soient éludées ou traitées avec mépris, dans les " débats " auxquels participent Marchais, Vieuguet, Guyot et autres dirigeants révisionnistes.

L'HISTOIRE DE FRANCE,
DES URNES OU DES FUSILS ?
..... C'est ainsi que M. Marchais, selon le " Monde " du 5 novembre, en réponse à l'interpellation d'une " jeune maoïste ", a simplement rétorqué : " ceux qui pensent que le pouvoir est au bout du fusil n'ont qu'à y aller ! " D'ailleurs l'" Humanité " du même jour qui rend compte longuement de cette même " réunion-débat ", ne fait même pas allusion à cette question capitale.
..... Evidemment ce serait beaucoup demander à M. Marchais de prendre un fusil comme le faisaient, de 1942 à 1944, beaucoup de jeunes gens de son âge qui refusaient de partir en Allemagne !
..... Nous Marxistes-léninistes, nous considérons, qu'en l'occurrence, l'attitude de Georges Marchais n'est pas celle d'un secrétaire général d'un Parti à " vocation révolutionnaire " mais celle d'un irresponsable qui oublie les enseignements du passé et se dispense d'analyser d'un point de vue de classe la situation actuelle caractérisée par les interventions armées des impérialistes contre les peuples et particulièrement des impérialistes américains.
..... Quand on prétend vouloir tenir le plus grand compte des " conditions concrètes et des traditions historiques de notre pays ", il serait normal de se rappeler que c'est par les armes que la bourgeoisie française a conquis le pouvoir au cours de la Révolution de 1789, que c'est par les armes que cette même bourgeoisie a consolidé son pouvoir en 1830, que c'est par les armes qu'elle a rétabli la République en février 1848 en utilisant d'ailleurs la colère des prolétaires et des pauvres gens qu'elle n'hésita pas à réprimer ensuite par les armes en juin de la même année.
..... Enfin, M. Marchais, la France est le pays de la Commune de Paris. Il y aura 100 ans le 18 mars prochain, le prolétariat parisien prenait le pouvoir des mais de la bourgeoisie par les armes. Comment ne pas rappeler cet épisode glorieux des luttes du prolétariat quand on parle des " traditions historiques de notre pays " ?

DES COMMUNISTES EXEMPLAIRES
FUSILLÉS LE 15 DECEMBRE 1941

Gabriel PERI
1902-1941

Lucien SAMPAIX
1899-1941

... Intellectuel communiste. Membre du Comité central. Membre des J.C. emprisonné en 1925 pour son action contre la guerre du Rif. Rédacteur de politique étrangère de "l'Humanité " avant la guerre : ardent défenseur du peuple espagnol, mena aussi la plus vigoureuse campagne contre le pacte de Münich signé par Daladier avec Hitler, Mussolini et Chamberlain sur le dos du peuple tchèque et sans aucun profit pour la paix, au contraire.
... Arrêté le 18 mai 1941, fusillé par les nazis le 15 décembre 1941. Dans sa dernière lettre il disait : "…Une dernière fois, j'ai fait mon examen de conscience : il est très positif… J'irait dans la même voie si j'avais à recommencer ma vie… Je vais préparer tout à l'heure des lendemains qui chantent… "

... Ouvrier métallurgiste, militant syndicaliste dans l'Est, puis secrétaire général de "l'Humanité ". Mena des campagnes acharnées contre les " cagoulards " et contre la 5e colonne et les traîtres. Interné en janvier 1940, s'évade en décembre. Arrêté à nouveau, fut condamné à mort par un tribunal de Vichy. Fusillé le 15 décembre 1941. Voici un extrait de sa dernière lettre à sa femme : "…quel que soit le sort qui m'attend, je ne faiblirai pas, sois sûre. Mon idéal, que j'ai défendu jusque devant la mort, me soutiendra. Tout ce petit monde qui croit nous abattre a bien tort de penser que prison, bagne ou guillotine peuvent faire reculer une idée… même la mort n'apparaît pas si terrible… pour ceux qui partent avec le sentiment du devoir accompli jusqu'au bout… "

..... Et pourquoi ne pas évoquer la dernière en date des luttes armées de notre peuple, celle qui l'a opposé aux envahisseurs hitlériens et aux collabos pétainistes de 1940 à 1944 ? En ce temps-là, le P.C.F. préconisait la lutte armée qui manquait, c'est vrai, de perspectives révolutionnaires. Sans doute parce que le P.C.F. issu en 1920 d'un parti de la IIe Internationale, en avait hérité les " traditions électoralistes ". Mais il y a aussi le fait important que pendant cette période de combats héroïques de la Résistance, les communistes français ignoraient tout de l'expérience de leurs camarades communiste chinois engagées depuis des années dans la lutte armée sous la direction de Mao Tsé toung.
..... Quels exploits n'auraient pas accompli les F.T.P.F. si Charles Tillon, leur " commandant en chef ", si Duclos et Frachon qui dirigeaient le Parti, ne leur avaient pas caché cette vérité émise par Mao Tsé toung dès 1938, en pleine guerre révolutionnaire contre les fascistes japonais : " La tâche centrale et la forme suprême de la Révolution, c'est la conquête du pouvoir par la lutte armée, c'est résoudre le problème par la guerre. Ce principe révolutionnaire du marxisme-léninisme est valable partout, en Chine comme dans les autres pays. "
..... Le fait d'avoir méconnu l'expérience décisive de la guerre populaire en Chine dirigée par le Parti Communiste Chinois, explique en partie que les communistes français tout en pratiquant la lutte armée contre l'occupant et ses complices, n'ont pas été capables de lui donner le caractère d'une guerre révolutionnaire menée dans les conditions concrètes qui existaient en France à cette époque là. C'est une leçon que les marxistes-léninistes n'oublieront pas !
..... Quant à M. Marchais et ses acolytes, ils continueront à s'embourber toujours davantage dans les marais de l'électoralisme et du révisionnisme, répudiant la nécessité de la révolution violente et de la dictature du prolétariat.

L'ETAT BOURGEOIS AU SERVICE DU PEUPLE ?

..... Ils continueront à prétendre que " dans les conditions de notre temps il est possible que le passage de la France au socialisme revête une forme pacifique ". Comme si les mesures prises par la bourgeoisie française pour se doter d'une puissante armée de métier et d'autres formations militaires et para-militaire n'existaient pas ! En mai 1968, Marchais et les siens n'ont pourtant pas manqué de brandir comme un épouvantail le danger de la présence autour de Paris des forces armées de la bourgeoisie ! Il s'agissait alors de justifier leur refus de transformer la colère et l'ardeur des masses populaire en volonté révolutionnaire.
..... Contre ce danger qui est toujours bien réel il n'y a qu'une solution celle de Lénine : "L'armement du prolétariat pour qu'il puisse vaincre, exproprier et désarmer la bourgeoisie ".
..... Enfin et surtout, dans " les conditions de notre temps ", il serait criminel d'oublier le rôle de " gendarme international " que ne cesse de jouer l'impérialisme américain avec la complicité du social-impérialisme soviétique.
..... Est-il besoin de rappeler ses interventions armées contre les peuples coréen et vietnamien qui édifient le socialisme dans leurs pays, contre Cuba et les peuples d'Amérique Latine, contre la révolution palestinienne ?
..... Les communistes français qui veulent une France socialiste peuvent-ils ignorer que notre pays est toujours membre du pacte atlantique qui permet à son gouvernement de faire appel aux troupes américaines en cas de " subversion " ? Telle est la réalité concrète et il ne sert à rien de vouloir l'ignorer ou de feindre de croire, selon l'hebdomadaire révisionniste " France Nouvelle ", qu'il est même exclu que l'impérialisme organise le blocus économique de notre pays pour le cas où il opterait pour le socialisme !

UNE SEULE VOIE POUR LE PEUPLE : LA RÉVOLUTION PROLÉTARIENNE ARMÉE

..... Ainsi nous marxistes-léninistes, nous ne pouvons nous faire aucune illusion sur les intentions des dirigeants d'un Parti qui, en cinquante ans d'existence, n'a jamais tenté de faire triompher la Révolution prolétarienne en France.
..... Notre tâche est donc de tout faire pour démystifier la classe ouvrière et les masses laborieuses qu'ils trompent sciemment, de tout faire pour qu'elles se saisissent de l'idée que seule la Révolution prolétarienne armée " permettra au peuple français de sortir de l'impasse de la société actuelle ". Mais les marxistes-léninistes ne pourront convaincre les travailleurs, les gagner à la nécessité de la lutte armée pour abattre le régime capitaliste, que s'ils étudient avec ardeur les enseignements de Mao Tsé toung afin de les appliquer aux conditions concrètes de la France d'aujourd'hui, que s'ils ont sans cesse présente à l'esprit cette directive du camarade Mao Tsé toung que Marchais rejette avec mépris parce qu'il n'est pas un communiste mais un agent de la bourgeoisie :
" Chaque communiste doit s'assimiler cette vérité que le pouvoir est au bout du fusil "

J.-P. SABATER.

 

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