Les 2 articles ci-dessous ont
d'après ce qu'indique son auteur "d'abord un
but directement politique en fournissant des
éléments sur le bilan de l'histoire du PCF
dans la lutte contre le révisionnisme, les lecons,
les limites et que faire pour reconstruire aujourd'hui le PC
en France." Les EP ne partagent pas forcément ni automatiquement toutes les analyses de l'auteur de ces 2 textes. Mais pour nous l'important est de connaitre le contenu de ces textes, car il donne un éclairage très intéressant du point de vue historique sur le processus opportuniste et le révisionnisme dans le PCF. Ces textes nous paraîssent aussi intéressants car ils ne tombent pas dans le travers de certains groupes des années 70, sans doute sincères dans leur volonté révolutionnaire, mais qui confondaient antirévisionnisme et anticommunisme et qui condamnaient l'ensemble du Parti communiste français de sa fondation à nos jour. |
Aperçu de la lutte entre 2 lignes dans le Parti Communiste Français. 1939-47. -La mise en danger de la vie du Parti par son
légalisme. 1939-1941 |
La renaissance du PC en France et la lutte contre le révisionnisme. Quel bilan ?, Que faire ? -La lutte entre 2 lignes dans le Parti Communiste
Français |
Aperçu de la lutte entre 2 lignes dans le Parti Communiste Français. 1939-47. |
La mise en danger de la vie du Parti par son légalisme. 1939-1941 Après l'instauration du régime nazi en Allemagne (1933) et l’offensive fasciste dans toute Europe, le PCF et l'Internationale Communiste (IC) passèrent de la ligne du front unique (qui se limitait à la classe ouvrière) à la ligne du Front populaire antifasciste (étendu à toutes les classes, forces politiques et personnalités qui s’opposaient au fascisme) et au gouvernement de front populaire. Pendant cette période, les limites et les déviations de droite du Parti communiste français dans sa compréhension des lois de la révolution socialiste se manifestèrent à plusieurs occasions. La ligne du Front antifasciste populaire (approuvée par le VIIe Congrès de l'Internationale Communiste, août 1935 fut appliquées comme une politique d'alliance avec des forces politiques et syndicales, sans considérer l'autonomie du parti et la direction du parti communiste dans le Front. Par conséquent, le parti communiste dut ensuite subir sans arrêt le chantage des partis sociaux-démocrates et bourgeois et dépendre d'eux jusque, dans une certaine mesure, dans son action vers les masses populaires. Jacques Duclos , l'un des plus grands représentants du PCF de ces années après le secrétaire M.Thorez, résuma ainsi les devoirs du parti communiste en 1935 en France : "mettre comme objectif du mouvement ouvrier, la lutte pour la défense et l'agrandissement des libertés démocratiques devant le fascisme". Le PCF très tôt adopta comme idéal " la nation " et voulut " réconcilier le drapeau national et le drapeau rouge ". Le 14 juillet 1935, les communistes arborent conjointement le drapeau bleu-blanc-rouge et le drapeau rouge et entonnent La Marseillaise. Dès l'été 1934, Maurice Thorez affirmait : " Nous aimons notre pays ". Le PCF est l'objet d'un rappel à l'ordre de l'IC lorsque il emploi le mot de " patrie ". Parallèlement, le 18 mai 1936, Dimitrov et l'IC assignent pour but au " Front Unique de la lutte pour la paix ", le " contrôle des masses organisées sur la défense du pays ". L'IC donnait pour consigne aux communistes de refuser les crédits militaires et l'augmentation de la durée du service militaire à leur bourgeoisie. Malgré les avertissements de l'IC, le PCF alla plus loin et vota pour la première fois de son histoire le budget de guerre de la France au parlement, le 30 décembre 1936, qui planifiait le plan de réarmement et de militarisation du pays. Plus tard, le gouvernement du Front populaire fut éliminé en 1938 par la voie parlementaire. A la même époque, Mao critiquait les communistes chinois qui voulaient adopter aussi en Chine le mot d'ordre du PCF "Tout à travers le Front", niant ainsi l'autonomie du Parti communiste chinois dans le Front anti-japonais. En août 39, lors de la signature du pacte germano-soviétique de non-agression, la bourgeoisie française en profita pour accuser les communistes français de complicité avec l'Allemagne, en exigeant qu'ils récusent le pacte qui n'était pas de leur ressort. Le PCF voyait dans le pacte " une consolidation de la paix " qui ne privera aucun peuple de sa liberté. " (Déclaration du PCF, 25 août 1939), adoptant la défense de l'Union soviétique comme tache essentielle face aux coalitions et menaces de guerre contre elle. Suivant la ligne du PCF, Thorez appelait " à l'Union de tous les Français grâce à laquelle les fauteurs de guerre fascistes seront contraints de reculer. " (Communiqué du groupe parlementaire communiste du 25 août 39). Le 26 août 39, le gouvernement de Daladier interdit L'Humanité et procèdent à l'arrestation des militants communistes qui distribuaient des tracts de soutien au pacte germano-soviétique de non-agression. Néanmoins, le PC continuait à appeler à " l'Union nationale " malgré les persécutions policières. Le 1er septembre, l'Allemagne attaque la Pologne. Le même jour le gouvernement de Daladier proclame l'état de siège, liquide la liberté de parole, de presse et de réunions. Le 2 septembre le gouvernement s'adresse au Parlement pour demander l'augmentation du budget militaire. Le groupe parlementaire du PCF comme tous les autres groupes, sans discussion et sous les applaudissements, vota à l'unanimité les crédits de guerre une nouvelle fois. Le PCF incluait le front anti-fasciste jusqu'à participer à la militarisation de la France sans voir la contradiction avec la revendication de paix et de liberté proclamée. Le 3 septembre, l'Angleterre et la France déclarent la guerre à l'Allemagne. La presque totalité de la direction nationale et locale du Parti, Thorez en tête, répond avec des milliers de communistes de base à l'appel aux armes et sont mobilisés. Mais cela n'empêcha pas la bourgeoisie de redoubler ses coups contre les communistes. Entre temps, le PCF suivit la nouvelle tactique de l'IC selon laquelle l' "ancienne distinction entre états fascistes et soi-disant démocratiques a perdu sens politique ". Les communistes des pays capitalistes devaient " s'opposer résolument à leur gouvernement et à la guerre ". (Staline à Dimitrov, 7 septembre 1939). Le 26 septembre, le PCF est interdit et toute activité " tendant à propager les mots d'ordre de la IIIe Internationale " (Journal officiel de la République Française : lois et décrets, 27 septembre 39). La situation est telle que des milliers de ses membres sont arrêtés par le gouvernement français. Il y eu 3400 arrestations au total. L 'organisation du parti sauta presque entièrement, obligée à la clandestinité. 44 des 74 députés du PCF qui avait appelé le Parlement (manifeste et lettre à Herriot) à se réunir au Parlement pour débattre du " problème de la paix " en expliquant que cette guerre pour la France allait compromettre " à a fois son avenir et ses libertés démocratiques " sont traduits en justice. Ils seront finalement condamnés à 5 ans de prison et de privation de droits civils et politiques (certains comme Thorez par contumace). Ceux qui se sont dissociés (3 députés) reçoivent une peine atténuée, ainsi remerciée pour leur dissociation du Parti. A la réunion du præsidium du Comité Exécutif de l'IC, le 19 et 20 octobre 39, où il fut question de la " position et de la tactique des partis communistes dans les conditions de la guerre impérialiste ", André Marty, membre dirigeant du Comité Central du PCF, fit un rapport. Il expliqua que les déclarations du PCF au début de la guerre étaient la " capitulation indiscutable de sa direction " qui par sa " position capitularde " et " par un glissement parlementaire ultra-légaliste " a " désarmé le parti et la classe ouvrière ". Marty critiqua aussi le manifeste " Il faut faire la Paix " et la lettre adressée à Herriot, considérant qu' " une telle paix n'ait qu'un super-Munich qui sûrement orientait le nouveau bloc contre l'URSS ". Il expliquait aussi " devant le juge d'instruction, les députés [communistes] eurent une attitude fausse. " Enfin, il parla de " l'opportunisme poltron " de la direction (Thorez). Le 9 février 40, l'IC fit une déclaration qui taxait la direction du PCF de " lourdes fautes " qui " répétait des formules périmées et par conséquent erronées (défense de la démocratie, union de la nation) jusqu'à parler de " l'unité française ". La résolution notait une " certaine cristallisation des tendances opportunistes jusque dans les organes dirigeants (CC et groupe parlementaire). L'IC demandait de lutter sous le mot d'ordre " A bas la guerre impérialiste, paix immédiate " mais avertit le Parti qu'il ne devait pas " copier mécaniquement les mots d'ordre mis en avant pendant la précédente guerre impérialiste. " comme par exemple la " transformation de la guerre impérialiste en guerre civile. " On a parlé pour cette époque d'un " revirement " et d'une erreur temporaire de la politique de l'IC par rapport au précédent front populaire anti-fasciste qui fut finalement élargit plus tard en front national anti-fasciste armé. Mais il faut comprendre que la Seconde guerre mondiale fut à la fois une guerre entre groupes impérialistes et une guerre entre classe ouvrière et bourgeoisie impérialiste. La contradiction entre les deux aspects a caractérisé la nature, le cours et le résultat de la Seconde guerre mondiale. Parmi ceux qui ne comprennent pas cette contradiction ou qui, par opportunité politique, la nient, certains accentuent unilatéralement un aspect (guerre interimpérialiste), d'autres l'autre (guerre de classe). Les uns et les autres montrent leur méconnaissance des faits et ils s'enfoncent dans un enchevêtrement de contradictions logiques d'où ils n'arrivent plus à en sortir. Malgré tout, il faut reconnaître que le PCF s'acquitta pendant cette période de son devoir de défense de l'Union Soviétique. Plus tard, Thorez témoigna dans ses notes que Benoît Frachon, membre dirigeant du Parti avait été le " responsable principal " de l'organisation clandestine en France après son interdiction. Malgré les nombreuses arrestations et le décret sur la peine de mort appliqué aux communistes, il a su assurer l'édition régulière de L'Humanité et d'autres publications clandestines. A l'aide du courrier et d'envoyés, Frachon communiquait avec Thorez et Marty à Moscou, ainsi qu'avec Duclos, Tréand et Clément à Bruxelles, qui avaient une liaison directe par radio avec l'IC. Ce n'est qu'une fois éclatée la seconde guerre mondiale, avec le caractère double de guerre inter-impérialiste et de guerre de classe, que petit à petit l'IC et les partis communistes dans les pays impérialistes adoptèrent la ligne de résistance armée contre le nazi-fascisme. Quoi qu'il en soit, tout ces faits montrent que le PCF était : .....1) ....empêtré dans le légalisme et les illusions parlementaires. .....2) ....ne concevait pas de manière dialectique les périodes de paix et de guerre qui se succédaient et ne comprenaient pas qu'elles faisaient partie de la forme de la révolution socialiste qui était une guerre populaire révolutionnaire de longue durée. .....3) ....la manifestation d'une lutte entre deux lignes, entre gauche et droite qui ne cessa de se manifester dans le PCF, sans que la situation soit dépassé dans cette période. .....4) ....André Marty et Benoît Frachon (numéro 3 du PCF et dirigeant CGT) représentaient la gauche du parti qui prenait appui sur l'IC. La lutte souvent spontanée, instinctive et diffuse de la gauche contre la droite eut pour objectif de réorganiser le parti et reconstruire la direction. Marty, l'une des figures de la gauche, attribuait les problèmes et le danger d'écroulement du Parti à l' opportunisme et au légalisme du parti. L'effondrement de l'Etat français en mai-juin 1940, la liquéfaction de différents Etats nationaux devant l'avancée de Hitler après 1938 (Tchécoslovaquie, Autriche, Pologne, Belgique, Hollande, Danemark, Norvège, Yougoslavie, Grèce, etc.), l'effondrement du fascisme en juillet 1943 en Italie, etc. ne permirent pas non seulement l'instauration de la dictature du prolétariat, mais le parti communiste ne fut même pas apte à donner une direction aux forces populaires en 1939-40 que l'effondrement du vieil état libérait parce qu'il ne s'était pas mis dans des conditions favorables pour pouvoir prendre la tête du mouvement politique dans la nouvelle situation ; il ne s'était pas préparé et il n'avait pas accumulé l'expérience et les structures pour diriger la guerre, il n'avait pas conçu la forme de la révolution prolétarienne selon sa nature réelle. En résumé, le PCF ne s'était pas assez libéré, dans la réalité et non seulement dans les déclarations, de la conception prévalant du temps de la Seconde Internationale (la conception de parti le plus à gauche des partis de la société bourgeoise, de parti qui lutte pour faire valoir les intérêts de la classe ouvrière dans la société bourgeoise, de porte-parole dans la société bourgeoise de sa partie la plus avancée). Le 4 juin 1940, la direction du PCF (Thorez et Marty) et
du secrétariat de l'IC, fit un projet de
déclaration: Le 8 juin 40, nouveau projet de déclaration : " Le PC sent que les masses populaires, dans leur majorité, ne sont pas encore acquises à de telles solutions révolutionnaires. Il ne pose donc pas la question du pouvoir, ce qui serait, en ce moment, pour les éléments acquis aux intérêts du Capital, le prétexte pour consommer leur trahison, pour provoquer l'effondrement et la rupture du front, plutôt que de renoncer à leurs privilèges ". Le même mois, le général De Gaulle, secrétaire d'Etat à la guerre, refuse la défaite et lance un appel à la résistance le 18 juin 40 à la BBC (" La France a perdu une bataille mais pas la guerre "). Le gouvernement de Vichy auquel tout les pouvoirs sont données par les parlementaires y compris les socialistes qui votent pour ou s'abstiennent, est un état de contre-révolution inspiré du nazi-fascisme et du libéralisme où l'administration publique et les tentatives de planification économique correspondent aux tendances à long terme de la politique et de l'économie du capitalisme monopoliste d'Etat. Pendant cette période la structure du PCF est gravement désorganisée à cause de la persécution et du départ de beaucoup de communistes sous des drapeaux pendant la " drôle de guerre ". Comme on l'a dit c'est seulement à partir de la fin 40-début 1941 que petit à petit le PCF a assumé la guerre révolutionnaire comme une des formes principales d'activité. Le PCF élargit alors sa ligne du front populaire en fondant un front uni national contre l'occupant allemand. Mais avant cela, le PCF connut une lutte entre deux lignes qui mit en grave danger le parti à cause de son légalisme dont le summum fut la ligne de Tréant après l'occupation allemande du territoire français. Duclos, Marcel Fried et surtout Maurice Tréand tentèrent d'établir des pourparlers avec les occupants allemands en juin-juillet 40 pour faire reparaître l'Humanité (interdite depuis 1939). Le n°57 de l'Humanité du 24 juin finira par paraître avec le communiqué des autorités allemandes. En fait, il apparaît que Duclos était assez isolé et ne tenait ses informations de l'extérieur que par la bouche de Tréand qui assurait la liaison interne avec l'IC. Ce dernier est le véritable promoteur de cette ligne légaliste. Frachon (en zone non-occupée), resta complètement en dehors de l'initiative et demanda des explications à Duclos. Thorez à Moscou était lui aussi inquiet : " Utilisez moindre possibilité favorable pour faire sortir journaux syndicaux, locaux, éventuellement Humanité en veillant que ces journaux restent sur ligne défensive intérêts sociaux et nationaux peuple et ne donnent aucune impression de solidarité avec envahisseurs ou leur approbation. " (Directive du 22 juin 40). Il écrivit aussi : ...... " Insistons fortement sur très grave danger que fait courir au parti le plan des autorités d'occupation. Elles veulent utiliser la force du Parti pur essayer de remédier à leurs difficultés, pour faire marcher les usines de guerre. Elles veulent faire supporter au parti la responsabilité du chaos actuel et de la misère des masses. Par une attitude de libéralisme apparent à l'égard des communistes, les envahisseurs veulent aussi saper dans les masses la confiance en notre parti. En même temps ils veulent exercer une pression sur les hommes de Vichy en les menaçant d'un prétendu gouvernement révolutionnaire. Toutes ces manœuvres et intrigues aboutiraient à discréditer, à compromettre le parti. Le parti doit repousser toute collaboration avec envahisseurs, rejeter toute obligation envers eux. Les liaisons avec Abetz [responsable allemand] et autres doivent cesser immédiatement. " La direction se reconstitua à la mi-août 40. L'activité semi-légale des élus municipaux et des syndicalistes facilita les arrestations massives du début du mois d'octobre. A partir de ce moment la rectification organisationnelle et politique est en marche, mais ne se réalisera que lentement en raison des flottements qui continuent d'affecter, au moins en région parisienne, la direction du parti (Tréant). La répression anti-communiste ne se dément pas. Désormais, les autorités allemandes agissent de concert avec la police française pour démanteler les organisations communistes. Les arrestations de décembre 40 viennent confirmer l'ampleur des coups portés à l'organisation communiste. En mai 41, Vichy pouvait se flatter d'avoir mis sous les verrous 30.000 communistes. Durant l'automne et de début de l'hiver, la réorganisation du Parti est marquée par la mise à l'écart ou le déplacement de ceux qui ont aux cotés de M. Tréant, suivit la ligne légaliste avec les Allemands. Tréant est mise à l'écart à partir de l'automne 40, processus achevé en mai 41. En mai 41 la décision est prise de créer un front national de lutte pour l'indépendance nationale, qui s'inscrit dans une évolution interne qui débute dès l'automne 40 et la réorganisation-reconstruction du parti : ...... " Il faut orienter le feu principal de la campagne contre tous les agents des occupants et contre tous les acolytes de la politique de la résignation et de la conciliation avec l'agresseur en critiquant les propos anti-démocratiques du mouvement de De Gaulle, pourtant il est nécessaire de valoriser le rôle objectivement positif de ce mouvement dans l'étape actuelle […] Il faut d'une manière encore plus résolue développer une campagne contre l'antisémitisme en ouvrant le feu contre le régime réactionnaire et la théorie raciste des occupants ". (Lettre du 27 janvier 41, directive de la direction du PCF et de l'IC). Joseph Epstein au moins de juin 41 à Moscou, fait un rapport à l'IC et à Thorez et Marty : ...... On constate dans les masses populaires un réveil du sentiment national, un développement considérable de la haine contre l'armée de l'occupation, des sentiments anti-allemands très violents. […] Le mécontentement est énorme mais la masse bouge difficilement. Beaucoup croient que tant que les Allemands occupent la France, on ne peut rien faire. La force allemande les impressionne […] Nombreux sont ceux qui n'ont pas compris la politique de l'URSS et considèrent le pacte allemand-soviétique comme un acte de trahison. Avec le temps et grâce au travail du parti leur nombre diminue, mais il reste encore assez important, surtout que la propagande allemande profite de chaque occasion pour faire croire que l'URSS est l'alliée du III e Reich. Si un jour l'URSS entrait en guerre contre l'Allemagne, elle aurait avec elle, l'immense majorité du peuple de France. " (Rapport manuscrit). Sur le terrain, pour le PCF, il s'agit de rétablir les liaisons régionales et départementales après l'Armistice. Charles Tillon, membre du Comité central (autodidacte, militant syndical, mutin des marins mer Noire en 1919 qui refusent d'aller se battre contre le gouvernement bolchevique, il fait la grève de la sardine de Douarnenez (1924), la marche des chômeurs du nord (1933), la campagne électorale contre Laval à Aubervilliers (1924) la récupération à Alicante des dernières forces républicaines espagnoles, qui se solde par un échec) devait en cas de pépin assumer la direction du parti sur le territoire (ordre de Frachon). ...... " Personnellement, aussi blessé que je fusse par la cuisine secrète de Staline et le sort qu'il nous infligeait, ignorant des marchandages du pacte, je jugeais que pour préserver l'avenir, il fallait sauver l'appareil clandestin afin que le PC survive […] Le devoir, c'était d'abord de sauver pour un autre avenir le legs de ces 20 dernières années de combats, faites de succès, de défaites, de folies parfois, mais de foi et d'esprit de sacrifice par en bas toujours " (Mémoires de Tillon) La Résistance anti-fasciste, le point le plus haut atteint par la classe ouvrière dans sa lutte pour le pouvoir. Charles Tillon est chargé de reconstruire la direction du parti à Bordeaux et commence à appliquer les règles de la clandestinité (groupes de 3 comme cellule d'organisation clandestine qui sert de base organisationnelle à la Résistance). En automne, les directions régionales réorganisés commencent à formé dans plusieurs départements les groupes de l'Organisation Spéciale (OS). Grâce au concours des Jeunesses Communistes (dirigé par Danièle Casanova). L'OS est encadré par d'anciens des Brigades Internationales en Espagne au nombre desquels les travailleurs immigrés qui seront au premier rang plus tard des FTP-MOI en région parisienne. Les taches de l'OS sont essentiellement l'autodéfense armée lors des actions politiques et le sabotage. Fin 40-début 41 Tillon est rappelé à Paris. En janvier 41, commencent les opérations de récupération d'armes et d'explosifs sur tout le territoire parfois avec l'aide des mineurs. Au printemps, est formé parallèlement un service de renseignement militaire connu plus tard à Londres sous le nom de FANA, dirigé par un ex des Brigades Internationales. La transformation des petits groupes de l'OS créés jusque là (et laissés à la disposition des directions du PC) en une organisation autonome de lutte armée, se heurte à de nombreuses oppositions à l'intérieur de l'appareil du PC. Devenu effectivement membre du secrétariat clandestin du PCF en mai 41, Tillon est chargé à ce titre de l'organisation de la lutte armée. La formation de groupes de combat commença d'abord sous le sigle des TP qui s'interprétait Travail des Partisans. Les oppositions à l'appellation ouverte de Francs-Tireurs et Partisans furent vaincues définitivement alors que les groupes de combat se multipliaient. Dans le livre Les FTP. La guérilla en France. rédigé en 1961 et 1967, Charles Tillon explique : " on ne saurait dissimuler que pendant des mois les progrès de l'organisation furent lents. Dans un rapport présenté au Comité Central le 31 août 44, Jacques Duclos a écrit : " C'est alors que dans nos rangs certains éléments essayèrent de combattre " théoriquement " notre politique et parlèrent " d'actes individuels " (…) Ils appelaient " actes individuels " et " terroristes " ce qui était le point de départ, encore timide et hésitant, de la lutte armée de tout notre peuple. " D'après certaines sources, ordre de l'IC fut fait
en janvier 1941 aux PC européens de verser 10% de
leurs effectifs à la guérilla mais c'est un an
plus tard que se créé les FTP-MOI (main
d'œuvre étrangère). D'après d'autres,
c'est en janvier 43 qu'une directive ordonne aux sections du
PCF en zone sud de reverser 5% de leurs effectifs au FTP.
C'est l'acte de naissance de l'organisation militaire en
zone sud. Elle fut élevée à 10% en juin
43. Au même moment, Tito lançait tout entier le
PC yougoslave dans la lutte armée. Quoi qu'il en
soit, le PCF élargit au printemps 41 sa ligne du
front populaire anti-fasciste en fondant un front uni
national contre l'occupant allemand. En octobre 41, les OS
sont remplacées par les FTPF ouverts aux non
communistes. En octobre 42, l'état-major FTP lance dans France-d'Abord son mot d'ordre offensif contre l'occupant : " Que chaque cri fasse balle. La lutte armée doit
devenir le devoir de toute la Résistance. Chaque
ennemi sera ainsi visé. Car combien sont-ils donc et
combien sommes-nous, si nous sommes un peuple allié
de ses alliées ? La victoire ne sera obtenue que par
la destruction de l'armée hitlérienne dont la
puissance initiale a été forgée avant
la guerre à l'abri des divers " attentismes " de la
non-intervention et de Munich. De ces données
d'écoulent une stratégie commune à tous
les peuples unis dans la volonté d'en finir le plus
tôt possible avec l'hitlérisme. Cependant si
les Russes restent seuls à détruire la
puissante armée nazie, les Français devront
supporter un autre hiver de guerre, au cours duquel Hitler
pourrait réaliser au moins ce qui fut le premier
article de son programme insensé de domination du
monde : détruire la France, berceau de la
Liberté. Donc aucun Français de France n'a
intérêt à laisser durer une guerre
atroce, alors qu'il est possible de l'abréger. Hitler
a en France 250.000 hommes pour faire face au second front.
Les forces d'occupation sont si réduites que Hitler
les double de policiers, gendarmes, légionnaires et
autres mercenaires que Pétain et Laval transforment
en soldats boches pour aider à occuper, à
piller, à saigner la France. Mais les Français
en état de se battre sont dix fois plus nombreux que
l'ennemi. Il faut attendre la même période pour qu'il y ait un rapprochement militaire de l'Armée Secrète gaulliste, qui refuse la guérilla et entend " préparer l'insurrection " en planquant des armes, vers les FTP. La multiplication des " réfractaires au STO " dans les premiers mois de 43 par suite de l'institution du " service du travail obligatoire " -envoi des français travailler en Allemagne- va permettre la création des maquis dans les forets et les montagnes. Les Résistants représenteront alors 2% de la population (10% en incluant les soutiens logistiques et autres) d'après Robert O. Paxton, (La France de Vichy). La moitié dans les rangs FTP. En avril 43, est proposé à tous les organismes de la Résistance une préparation de l'insurrection en vue de l'ouverture d'un second front en France, promis mais toujours retardé par Churchill et Roosevelt jusqu'au printemps 44. En hiver 43-44, est créé le programme du Comité National de la Résistance (CNR) mais la direction du PCF se soumet progressivement à De Gaulle au niveau du CNR. Après le débarquement des Alliés 44 qui ouvre enfin le second front, est décrété l'insurrection populaire (guérilla+grève générale) qui libère avant l'arrivée des Alliés le Nord, la Bretagne, le Sud-Ouest ; des villes comme Marseille, Bordeaux. L'insurrection populaire assure le contrôle des frontières italiennes et espagnoles. Les FFI (forces françaises de l'intérieur)-FTP feront 42.000 prisonniers. Après le second débarquement du 15 août lorsque les Alliés atteignent la Provence ils peuvent comme le dit le maréchal Montmogery suivrent l'ennemi " à travers un pays effectuant sa propre libération ". Paris est libéré par une insurrection en août 44 sans l'aide des Alliés qui voulait contourner la Capitale et contre l'avis du BCRA (bureau des opérations gaullistes) et de De Gaulle qui trouvent cela prématuré. A Lyon où l'avis des gaullistes avait été suivi, les Allemands avaient pu quitter la ville, massacrant avant les prisonniers avec l'aide des vichystes et envoyant des convois de déportés jusqu'au dernier moment. Mais après la libération du territoire, les communistes ne profitèrent pas vraiment du formidable élan populaire dû à la Résistance. Les partisans de la prise du pouvoir furent écartés. Le PCF adopta un programme de capitalisme à visage humain, concrétisé déjà dans le programme de Conseil de la Résistance Nationale : la Charte, en mai 44. Après la libération, les communistes entrent au gouvernement jusqu'à leur expulsion en 1947. Le programme de capitalisme à visage humain a permis des conquêtes sociales de civilisation et de bien être pour les masses populaires (sécurité sociale, santé, retraites, etc.) qui ont constitué dans leur ensemble des institutions et des formes antithétiques de l'unité sociale. Du côté des masses populaires, ces conquêtes en vue d'améliorations de leurs conditions de vie et de travail, ont été arrachés et était le résultat de leurs batailles, le sous-produit de la révolution irréalisée des décennies précédentes et de l'influence de la Résistance. Du côté de la bourgeoisie impérialiste, elles furent des concessions faites sous pression du mouvement communiste pour écarter les masses de la révolution socialiste. La Libération de 1944-45 et les illusions parlementaires du PCF. La Résistance contre le nazi-fascisme fut bien le point plus haut atteint par la classe ouvrière dans sa bataille pour le pouvoir en France et en Europe. Il faut y inclure pour la France l'existence des FFI, des comités de Libération, des Gardes patriotiques et des comités de gestions après la Libération qui ont eu une vie brève mais qui constituent pourtant l'expérience politique la plus poussée et la plus audacieuse du mouvement populaire français pour le pouvoir. Le livre de Grégoire Madjarian (Conflits,
pouvoirs et société à la
Libération. 10/18,1980) ne prend pas en compte la
lutte entre 2 lignes dans le PCF pour expliquer la politique
du Parti, mais j'ai repris de nombreux passages. Selon lui,
les Gardes patriotiques étaient des sortes de milices
ouvrières ou de gardes rouges des Comités de
Libération qui assuraient un contrôle ouvrier
sur la production et la distribution et remplissaient aussi
des taches d'épuration. Elles vont jusqu'à
faire respecter la réglementation des prix et
assurent un ravitaillement équitable pour
éviter le marché noir et la
spéculation. Leur importance peut être
jugée par le rassemblent au Vel d'Hiv le 4 novembre
44 sur l'initiative des Gardes patriotiques de la Seine
où près de 30.000 participants se rassemblent
contre les tentatives de les " désarmer ". Frachon y
participe en tant que déléguée pour le
PCF. Le secrétaire de la CGT évoque " l'ordre
garanti par les masses populaires ". Comment est reçu le programme de capitalisme
à visage humain par les ouvriers et les militants de
la base ? Le discours de Thorez du Comité Central
d'Ivry du 21-23 janvier 1945 : " une seule armée, une
seule police, une seule administration " et la remise des
armes provoquent l'étonnement dans la base (Gardes
patriotiques et comité de gestion). Les critiques de
Marty et Tillon n'ont pas apporté
précisément de lumière nouvelle sur le
Comité Central d'Ivry. Ils mettent en cause soit la
politique de la direction en septembre 44, soit sa politique
d'ensemble qualifiée d'électoraliste à
cette époque. Ce fut pendant cette période que se constitua vraiment dans tous les principaux pays impérialistes comme en France le capitalisme monopoliste d'état comme des Forces Antithétiques de l'Unité Sociale (" concentration, combinaison, coopération, antagonisme des intérêts privés, intérêts de classe, concurrence, centralisation du capital, monopoles et sociétés par actions, autant de formes contradictoires de l'unité que suscitent toutes ces contradictions ", explique Marx dans Grundisse ). La bourgeoisie impérialiste à développé des formes spécifiques de médiation entre le caractère collectif des forces productives et la permanence des rapports de production capitalistes qui encadrent ces forces productives : les forces antithétiques de l'unité sociale (FAUS). Elles surgirent pour empêcher le développement dans la société des effets les plus destructifs propres à l'économie capitaliste et maintenir une stabilité politique. Les Banques, les associations de capitalistes, les négociations collectives des rapports de travail salarié, l'argent fiduciaire, la politique économique de l'Etat, les systèmes de prévoyance, sont bien ainsi des tentatives de médiations entre le caractère collectif des forces productives et les rapports sociaux de production capitalistes qui survivent. Dans une certaine mesure, cela éclipse les manifestations plus destructives de l'antagonisme social et prolonge sur une longue durée sa manifestation. Au niveau politique, ce furent des concessions faites sous pression du mouvement communiste pour écarter les masses de la révolution socialiste. En France, comme ailleurs, les nationalisations étaient opérées dans des secteurs arriérés de l'industrie lourde : il s'agissait aussi d'entreprises gravement atteintes par la guerre et que les entrepreneurs privés ne pouvaient remettre sur pied par eux-mêmes. Le retard de ces activités de base (matières premières, énergie) contrecarrerait le développement de l'économie nationale dans son ensemble, mais leur faible rentabilité, les énormes investissements nécessaires n'attiraient pas les capitaux. Sous quelque forme que ce soit, l'Etat était contraint d'être directement ou indirectement l'entrepreneur principal de la Reconstruction des villes dévastées, des ports détruits, des moyens de transports endommagés, il devait refaire l'infrastructure économique du pays, reconstituer et remettre à neuf l'industrie lourde. Les capitalistes laissaient à l'état le poids des investissements et le rôle de socialiser les pertes et des déficits. On note dans la presse patronale française de l'époque que la guerre n'a pas fait seulement apparaître de nouveaux riches mais aussi de " nouveaux patrons " : ces nouveaux patrons sont " tantôt des fonctionnaires de carrière, tantôt des anciens industriels et commerçants qui ayant misé sur l'étatisation sont entrés dans l'administration ". (Les échos 10 avril 1946). Prenons l'exemple de la nationalisation des Houillères, en France comme en Angleterre pour illustrer ce mouvement économique et social. Sous le régime de Pétain, l'Etat prit en charge la différence entre un prix de revient forfaitaire et le prix de vente du charbon, en versant aux compagnies une " indemnité de compensation ". Il assurait de cette manière la plus grande part des risques de l'exploitation des Houillères dont il orientait, par ailleurs, la gestion, par l'intermédiaire d'un Comité d'organisation. Si la forme de la nationalisation fut une décision déterminée par des raisons politiques : calmer l'effervescence chez les bassins, l'intervention de l'Etat dans ce domaine constituait un pays supplémentaire dans une voie où Vichy s'était déjà engagé. On peut remarquer que les nationalisations ne furent pas particulières à la situation politique et sociale de la France, et que, en dehors des démocraties populaires, elles connurent, d'une manière générale, à la fin de la Seconde Guerre mondiale un grand développement dans nombre de pays d'Europe occidentale. Parmi ces pays, l'Autriche fut celui où les nationalisations furent les plus étendues, touchant les industries métallurgiques, la construction mécanique et l'électricité. C'est parmi les trusts comme le reconnut plus tard le PCF qu'il entendait combattre qu'on trouve finalement les principaux bénéficiaires de l'indemnisation. Finalement, les communistes ne comprirent pas que les FAUS fournissaient de nouvelles armes à la bourgeoisie et empêchaient la radicalisation spontanée qui avait explosé dans les périodes passées. Dans la société impérialiste de masse, les FAUS deviennent même l'instrument déterminant de l'ordre public et de la stabilité économique et politique mais en même temps, dans les pays capitalistes, les FAUS rendent plus manifeste et promeuvent le caractère collectif de la société et éduquent pratiquement les masses à elle. On doit relier cette limite a la monté du programme de la droite révisionniste dans le Parti et ses illusions sur le passage pacifique au socialisme. Entre 1945 et 1947, la bataille de la production forme l'essentiel de l'action syndicale, elle est considérée comme un impératif qui prime sur tout non seulement sur l'abolition du régime capitaliste mais même sur la réalisation du programme de la Résistance. " Produire c'est assurer le bien être des travailleurs " d'après la CGT de l'époque. C'est du jeu des élections qu'on attend la venue de changements sociaux. Dans cette perspective, la bataille de la production se veut une preuve de l'esprit de responsabilité et de la capacité de la classe ouvrière à affronter les problèmes de la production, en même temps qu'un moyen de conquérir la légitimité politique de conduire les destinées du pays. Mais la lutte contre le révisionnisme (déviations de droite) et les illusions parlementaires qui avaient déjà mis en péril la vie même du Parti au cours des années précédentes reprend de la vigueur, après l'échec patent de cette ligne de participation au gouvernement. Selon Madjarian, " après la première Guerre mondiale, sur deux années consécutives s'étalaient des conflits qui faisaient entrer en 1919 et 1920 plus d'un million de travailleurs. Après la Libération alors que la paix avait prévalut jusqu'au printemps 47, la même année à quelques mois d'intervalle à peine, éclatent deux crises sociales, dont l'une en hiver, qui entraînent chacune plus d'un million de travailleurs -celle de novembre-décembre 47, beaucoup plus longue, connaissait une rare violence et prenait une tournure insurrectionnelle. Le rapprochement avec la fin de la Première Guerre mondiale permet de dire que tout se passe comme si l'explosion ouvrière avait été seulement retenue, retardée, se produisant enfin. Cela donne une idée de l'ampleur des déceptions et des rancœurs ouvrières et populaires accumulées et contenues depuis la Libération. " " Lors du grand mouvement social de juin 1947, les militants de la tendance Frachon semble-t-il conduisirent des grèves ouvrières. A l'intérieur du Parti, la participation au gouvernement était de plus en plus souvent remise en cause. L'indice de la puissance de ce courant, c'est qu'il parvient même à s'exprimer dans la presse du Parti. Par exemple, dans la Patriote ariégeois, les 29 mars et 12 avril, un responsable publia des articles qui, s'appuyant sur les postions de principes d'avant-guerre, aboutissaient à la conclusion d'une non-participation à tout gouvernement bourgeois. L'utilité des ministres communistes était contestée, ainsi que leur attitude. " Pas de mannequin au Parti " avait été l'expression de Thorez qui avait marqué nombre de personnes avant guerre. Cela semblait concerner cette fois, en forme d'interrogation, les ministres communistes d'alors. Après la parution de ces articles, le Comité central exigea la publication d'une réponse ce qui n'eut pas lieu. Une sanction fut prise contre la Fédération de l'Ariège, sous la forme d'un blâme. Le Comité central se réunit obligé de justifier l'attitude des ministres : " Ils ne tiennent pas aux portefeuilles par vanité personnelle " ; " ils ne tombent pas dans le crétinisme parlementaire " (France-nouvelle 17 mai 1947). Il expliqua aussi : " Vous l'êtes tous, camarades, hommes de gouvernement, dans les Comités d'Entreprise, les commissions d'assainissement des prix, dans les syndicats d'ouvriers agricoles ou de la CGA, dans les caisses de sécurité sociale […] dans les conseils municipaux […] dans votre usine, dans votre village, dans votre quartier. " (France-nouvelle, Idem). Il est significatif aussi que peu après, Thorez lui-même fasse état, pour les condamner, des réactions de soulagement voire d'allégresse des militants devant l'exclusion des ministres communistes. C'est mesurer à quel point l participation gouvernementale devait peser. A la conférence de la Fédération de la Seine, par exemple, le secrétaire général s'était écrié : " On rejette les communistes du gouvernement. C'est là un évènement capital. (…) Nous n'avons pas à nous réjouir, ni surtout à nous sentir soulagés. ". Dans le même sens, une conférence de la Fédération de Dordogne (7-8 juin 47) révèle que " certains camarades se sont étonnés de notre attitude sur le plan gouvernemental " (Brochure des travaux de la conférence). Les informations reçues par le président Auriol vont dans le même sens : deux jours avant la révocation, le président de la République appris de sources sures que le maintien du PCF au gouvernement n'avait pas été discuté seulement au Bureau Politique mais aussi dans les fédérations. Malgré les interventions de Thorez, les discussions avaient débouché sur les conclusions suivantes : Le Parti n'influençait plus en rien la politique française. On ne le craignait plus. Les ministres n'avaient pu empêcher le gouvernement de pratiquer une politique colonialiste, ni de s'aligner de plus en plus sur le bloc occidental. La présence de communistes dans les ministères s'avérait inefficace et on tendait, par ailleurs, à l'associer à l'action anti-ouvrière. Au Bureau Politique, cette position avait été violemment défendue par Marty et Mauvais. Duclos faisait des réserves. (Cf. Auriol Mon septennat.). " " Dans ce contexte, la grève de Renault
d'avril-mai 47 fut un événement capital.
Mouvement déclenché malgré le PCF dans
un de ses bastions, elle amorçait un
débordement par la classe ouvrière de ses
principaux représentants, la contestation ouverte de
leurs fonctions. La presse, y compris socialiste ne manqua
pas de monter en épingle le discrédit de la
CGT et des communistes à Renault ; la direction du
PCF ne pouvait pas ignorer qu'on cherchait à
détruire son seul atout, sa seule force : son
influence dans les masses ouvrières, ni les
conditions de la vie de la classe ouvrière rendaient
la situation explosive. " Dès le 2 mai, Duclos avait averti par avance les
députés : " Oui en dépit de tout nous
vous aiderons, quelle que soit la conclusion politique de ce
débat. Nous vous aiderons parce que nous avons le
souci de l'intérêt national. " Le 4 mai, le
chef du groupe communiste rassurait à nouveau
l'Assemblée : " Le parti communiste, qu'il soit ou
qu'il ne soit pas au gouvernement, se considérera
comme un parti de gouvernement " ; " nous écarterons
délibérément tout esprit de
dénigrement systématique. " (Journal Officiel,
débats parlementaires, séance du 2 mai 47.
Voir aussi la déclaration de Duclos au New York
Herald Tribune (8 mai 47) ; Un peu plus tard
France-nouvelle écrivait (17 mai) : " Hors du
gouvernement, nous sommes toujours un parti de gouvernement.
"). Les critiques anti-révisionnistes du PCF par le mouvement communiste européen. A cette occasion, les partis frères
européens firent le procès du
révisionnisme des partis communistes français
et italien. De larges extraits de cette conférence
furent réunis plus tard par le groupe
marxiste-léniniste Ligne Rouge en décembre
1969 qui les présenta dans une brochure sous le titre
"
Staline
contre le révisionnisme ", comme un "
fascicule
d'éducation politique
marxiste-léniniste-maoïste. " et d' "
histoire
du mouvement ouvrier et communiste ". Une difficulté vient du fait que l'opposition
politique radicale qui existait entre la ligne de Staline et
de Thorez, était souvent occultés par les
affirmations de la droite du PCF qui se dit " stalinienne ",
marxiste-léniniste en paroles, anti-stalinien,
opportuniste de droite, révisionniste en
réalité. Le 24 septembre, intervention d'Edward Kardelj, membre du PB du PC Yougoslave : " […]Les partis français et italiens n'ont pas
encore de perspective bien nette. Ils participent à
la lutte pour la reconstruction industrielle, pour les prix,
pour résoudre les difficultés
économiques. Je ne suis pas bien au courant. Mais je
crois que dans les conditions du Capitalisme les Partis ne
doivent pas appliquer pareille tactique. Un PC ne peut pas
prendre une telle position à l'égard d'un
gouvernement qui fait du pays un vassal de
l'Amérique. C'est la voie de l'opportunisme, du
parlementarisme. L'opposition dans ces conditions n'est plus
q'une opposition de forme. Il n'est pas possible de ramener
toute la politique à la simple lutte parlementaire.
Pourquoi contribuer à l'amélioration de la
situation économique d'un gouvernement que l'on se
propose de renverser ? " Puis l'intervention de Djilas (à ce moment jeune dirigeant du parti yougoslave. Devenu avec Tito chef de file du révisionnisme yougoslave, […] Mis à l'écart par les titistes il est devenu aujourd'hui totalement bourgeois.) : " […]Le PCF a constitué des blocs de toute sorte,
mais pas toujours sur la base de la lutte armée, de
la Résistance, d'une insurrection qui viendrait au
moment opportun, au moment où toute la Nation y
compris la bourgeoisie serait prête. Cela à
permis à Bidault d'occuper la présidence,
comme au Mihailovitch français De Gaulle de devenir
le sauveur de la patrie. Le PCF n'a pas fait l'insurrection.
Ils se sont laissés influencer par des opportunistes,
des capitalistes, par ceux qui attendaient les Anglais, qui
affirmaient que les Allemands étaient encore forts
[il s'agit des réseaux de " Résistance "
gaullistes et bourgeois.] C'est au tour de l'intervention d'Anna Pauker ( vieille militante et dirigeante du Parti Roumain, notamment chargée de sa réorganisation dans la clandestinité sous le joug fasciste. " Epurée " par les révisionnistes roumains après 1956 comme " stalinienne ".) : " […] Duclos a affirmé que Guy Mollet emploie les mêmes arguments que les communistes. (Duclos a présenté Guy Mollet comme chef d'une " gauche " dans la SFIO, avec qui le PCF pourrait s'allier). Mais en ce qui concerne le plan Marshall Guy Mollet a exprimé son approbation. Pourquoi Duclos enjolive t-il la vérité devant nous ? Il faut attaquer Guy Mollet. L'essentiel est le point de vue à l'égard du Plan Marshall. Il ne faut pas faire de pirouettes. Il faut dire non seulement devant le peuple mais devant la nation toute entière que Guy Mollet est d'accord avec Blum, qu'il trahit. […] A mon avis, les Américains et leur valet De Gaulle voient la situation mieux que nos camardes. Ils voient que les pays d'Europe Orientale marchent vers le socialisme, que la France pourrait y aller à son tour, car il existe une réelle possibilité. Si l'on mobilise la classe ouvrière il est possible de gagner le peuple. Voyez ce qui se passe en Italie. Il peut se produire la même chose en France. Il faut mobiliser le peuple français contre cette grave menace. Le MRP et bien d'autres sont les valets du capitalisme Américain et Anglais. La lutte ne se ramène pas uniquement à
l'organisation de meetings et de campagnes
électorales. On ne peut se borner à affirmer :
" Nous voulons éviter l'isolement ". Le PC n'est pas
un parti de gouvernement à tout prix. On gouverne
lorsque l'on peut appliquer une politique
déterminée. La France et l'Italie constituent
un avertissement pour tous les pays du monde. Des millions
d'hommes ont voté pour le Parti. Au lieu de les
mobiliser et de les convier à la lutte, nous leur
disons : " Nos n'avons pas été chassés,
nous avons quitté le gouvernement de nous-même.
" C'est là le plus sur moyen de démobiliser
les masses. Lors des évènements de Hongrie
nous avons mobilisé le peuple, nous avons dit : "
Voyez ce qui se passe ". Si l'on disait la
vérité au peuple français qui a tant
souffert de la trahison des Daladier, des Pétain,
etc., il comprendrait certainement. Longo [PCI] a
affirmé que nous avons besoin de l'aide US à
certaines conditions. Si nous disons cela au peuple, celui
ci pensera : " Si les communistes qui sont des
honnêtes et des courageux disent cela, nous devons
prendre l'argent des Américains. " Nous devons tenir
un autre langage, nous devons dire que nos pouvons nous
passer de l'aide américaine. Lorsque le peuple russe
avait faim, les Russes n'ont pas dit : " Nous avons
absolument besoin d'aide. " En placant toute notre confiance
dans les forces du peuple, nous pouvons nous tirer d'affaire
dans tous les pays, sans l'aide américaine. Ce sera
plus long, ce sera plus difficile, mais nous y parviendrons.
Mobiliser le peuple : le peuple Yougoslave a donné
des millions d'heures de travail. En réponse Duclos répond le 25 septembre 1947 : […]Je veux répondre à la critique de Jdanov sur notre formule du " Parti de gouvernent ". Comment peut-on imaginer que nous voulons assumer la responsabilité de la politique du gouvernement ? Si nous voulons dire pas là que notre Parti est un parti capable de gouverner, qui a fait ses preuves et qui peut reprendre le pouvoir. " JDANOV : Ne croyez vous pas que le peuple aurait mieux compris si vous aviez dit que le PC est un Parti d'opposition ? Je n'ai jamais lu ce mot dans les discours de Thorez ni dans ceux de Duclos depuis le mois de mai " DUCLOS : Aussitôt après notre sortie du gouvernement, il y a eu un certain flottement c'est exact. JDANOV : Lorsqu'un Parti comprend qu'il s'est
trompé, il doit le dire urbi et orbi. Vous ne l'avez
pas fait. L'intervention de clôture sera faite par Jdanov le 27 septembre 47. Il est intervenu très souvent au cours du débat notamment dans la critique du PCF et du mot d'ordre de Thorez " le PCF est un Parti de gouvernement. " : " […]Nous sommes d'accord que lorsque nous parlons de la
tactique et de la stratégie des Français et de
Italiens nous avons en vue non des modifications de
détail, mais une orientation, une politique nouvelle.
L'une des taches essentielles de la Conférence est
celle là. (…) Pour dissiper toute équivoque je
veux dire que nous ne sommes pas du tout contents de la
déclaration de Duclos selon laquelle le PCF est un
parti de gouvernement. " On peut tirer des conclusions, en particulier la portée et limite de la Conférence. La question du pouvoir, de la prise du pouvoir. " parlementarisme, opportunisme, légalitarisme " tels sont les mots que Malenkov a bien du mal à arracher de la bouche de Duclos. Jdanov intervient avec force à plusieurs reprises pour dénoncer le mot d'ordre opportuniste de Thorez " Le PCF est un Parti de gouvernement ". De fait, ce mot d'ordre résume très bien la dégénérescence révisionniste de la direction du PCF : Jdanov montre que ce mot d'ordre fait assumer au Parti la responsabilité de la politique anti-populaire et pro-américaine du gouvernement bourgeois tripartite pro-américain. C'est par anticipation le procès de la " Démocratie avancée " du PCF d'aujourd'hui. De fait la critique est celle du révisionnisme quoique le mot en lui-même ne soit évoqué que par un orateur (Kardelj). C'est là une des premières limites de la critique faite à la conférence. Il y a eu une pseudo-rectification du PCF. L'attitude honteuse du PCF par rapport au mouvement de libération nationale des colonies " françaises ", son soutien de fait à l'impérialisme français. Sous couvert d'être un Parti National ( ce qui peut être en soi même juste), le PCF est en fait complètement social-chauvin ; Dans son intervention " auto-critique " Duclos est obligé de concéder que le PCF a commis des déviations de " légalitarisme, opportunisme et illusions parlementaires " mais il essaye de se défiler soit en esquivant les critiques soit en présentant les déviations somme de simples insuffisances. Dans la réalité, après la
conférence, le PCF n'a pas fait de réelle
auto-critique devant le Parti et les masses. "
L'autocritique " de Thorez citée par certains comme
bonne et anti-révisionniste n'en est en fait pas une.
Elle n'insiste que sur l'aspect " unité à la
base " contre " l'unité au sommet " sans aborder le
problème du contenu de cette unité, de la
ligne politique ce qui est pourtant l'essentiel. En 1946 (avant la Conférence) Thorez avait
accordé sa tristement célèbre "
interview " au Times prônant le " passage pacifique au
socialisme ". Cette thèse fut provisoirement mise en
vieille mais les révisionnistes s'y
réfèrent aujourd'hui. Il est juste de parler de la lutte entre les deux voient au sein du Parti à cette époque, y compris au niveau de la direction. (…) Marty et d'autres camarades (tels Georges Guingoin qui fut l'héroïque dirigeant des FTP du Limousin, le foyer de Résistance le plus avancé tant sur le plan politique que militaire. Dirigeant de la fédération de la Haute Vienne il est exclu en 1953.) ont représenté un moment un courant de résistance mais inconséquent au révisionnisme qu'ils ne caractérisaient d'ailleurs pas de ce mot […]. Marty fut exclu comme un chien et à son exclusion un grand nombre de camarades écœurés quittèrent le PCF. Le PCF dans les années 30-40 et la révolution socialiste. Quelles leçons, quel bilan ? Plusieurs fois, le parti communiste français fut mis en danger par le poids de son opportunisme et de son légalisme. La période 1935-1941 est a ce sujet exemplaire et est riche de leçons pour expliquer la période qui a suivi. Tout au long de l'histoire du PCF, dans les années 30-40, une lutte entre 2 lignes entre la droite et la gauche se manifesta. A chaque fois la lutte de la gauche avait pour but de sauvegarder le parti et de le réorganiser. Mais la lutte de la gauche contre l'opportunisme et les déviations de droite, souvent spontanée, instinctive et diffuse (malgré l'aide des directives de l'IC), n'arriva pas vraiment à ce que la situation soit dépassé. Dans la pratique le parti ne réussit pas à combiner la lutte pour la révolution socialiste et celle contre le fascisme et tomba dans la déviation de droite qui consistait à se poser en tant qu'aile gauche de la coalition de toutes les forces unies en vue d'abattre le fascisme. La gauche obtint que la déviation de droite, selon laquelle le parti communiste était l'aile gauche d'un rassemblement progressiste dirigé par la bourgeoisie pour défendre les droits démocratiques des masses, se présente à l'intérieur du parti comme une ligne tactique, provisoire, à adopter en attendant de meilleurs jours. Si aujourd'hui nous cherchons une réponse à
la question des limites et erreurs du PCF et finalement
pourquoi pendant la première crise
générale du capitalisme(1910-1945), les partis
communistes des pays impérialistes n'ont pas
réussi à guider les masses populaires
jusqu'à la conquête du pouvoir et à
l'instauration du socialisme, la réponse est : "Parce
qu'ils ne comprirent pas que la forme de la
révolution socialiste était la guerre
populaire révolutionnaire de longue durée".
Ici, il faut bien entendre que concevoir la ligne
stratégique du parti communiste comme une guerre
prolongée ne doit pas être assimilée
avec le militarisme (blanquisme) et le simple fait de "
prendre les armes ". L'accumulation et la formation des
forces révolutionnaires doivent arriver "au sein de
la société bourgeoise" mais, par la force de
choses, elles s'accomplissent graduellement. Le parti doit
éviter, par une conduite tactique adéquate,
d'être contraint à un affrontement
décisif tant que les forces révolutionnaires
n'ont pas été accumulées jusqu'à
avoir atteint la supériorité sur celles de la
bourgeoisie impérialiste. L'activité
défensive et offensive des travailleurs aujourd'hui
se déroule pour une grand part à la
lumière du jour, avec des activités
légalement tolérées par la bourgeoisie,
découragées et entravées par elle mais
pas interdites. Il est absolument inconsistant ( avec
l'exemple et/ou avec la propagande) de convaincre les
ouvriers et les masses populaires à abandonner ce
terrain. Chaque tentative dans ce sens laisse le champ libre
aux révisionnistes, aux économistes, aux
bourgeois. C'est seulement au fur et à mesure que la
bourgeoisie empêche les activités politiques et
culturelles des masses réalisées
légalement, en les mettant hors la loi, en les
persécutant, etc. que les progrès de l'action
du parti communiste, de la classe ouvrière et des
masses populaires, feront jour. Il suffit de voir la vitesse
des "progrès" que la bourgeoisie fit en 39-41 et
qu'elle fait aujourd'hui sur cette voie en ce qui concerne
la liberté de grève, l'expression de la
pensée et de la propagande, la
représentativité dans les assemblées
électives. La bourgeoisie n'a pas d'autre voie,
même si par expérience, elle en connaît
les dangers et fait mille efforts pour ne pas prendre cette
voie. La résistance organisée à
l'avancée de la crise et de la guerre d'extermination
que la bourgeoisie impérialiste mène contre
elles suscitera une contre-révolution puissante mais
le parti doit tenir tête. C'est seulement alors, sur
la base de leur expérience, que la classe
ouvrière, le prolétariat et les masses
populaires déplaceront une partie croissante de leurs
luttes et de leurs forces dans la guerre, qui alors
deviendra la forme principale dans laquelle elles pourront
s'exprimer et dans laquelle le parti pourra les diriger
victorieusement. Concevoir l'action du parti communiste
stratégiquement comme une action légale,
considérer la légalité comme la
règle et la clandestinité comme l'exception
qui entre en action dans les moments d'urgence, ne pas
prévenir le moment où la bourgeoisie cherche
à démolir le parti, ne pas construire le parti
en vue et pour la guerre civile, n'est pas conforme aux lois
de la révolution prolétarienne. Même
pendant la résistance armée anti-fasciste, le
PCF et les partis communistes d'Europe de l'ouest ne
consacrèrent que 10% de leurs effectifs à la
lutte armée et sa logistique, ce qui témoigne
dans une large mesure qu'ils considéraient cette
période comme une exception. Le régime de
contre-révolution préventive, la
clandestinité est un problème
stratégique pas tactique. La bourgeoisie a pour
préoccupation principale la stabilité et la
conservation du régime, avant le respect de n'importe
quels droits politiques et civiques. Les Etats capitalistes
actuels ne permettront pas que le mouvement ouvrier
révolutionnaire accumule des forces de manière
pacifique et fera tout pour empêcher qu'un
véritable Parti communiste construise et accumule des
forces révolutionnaires. Il ne suffit donc pas de
créer un organisme clandestin "à
côté de l'organisation légale ". C'est
le parti qui doit être clandestin, c'est
l'organisation clandestine qui doit diriger l'organisation
légale et assurer de toute façon la
continuité et la liberté d'action du parti. Le
parti communiste doit être un parti clandestin et, de
la clandestinité, mobiliser tous les mouvements
légaux qui sont nécessaires et utiles à
la classe ouvrière, au prolétariat et aux
masses : c'est la leçon de la première vague
de la révolution prolétarienne qui a vu
l'activité de l'IC. Le PCF des années 30 ne comprit pas forcément qu'il vivait dans une situation révolutionnaire prolongée en développement ou se joue en essence soit la mobilisation réactionnaire des masses ; soit leur mobilisation révolutionnaire qui décide vraiment de la crise du capitalisme. Les communistes européens ne comprirent pas ni l'unité dialectique de paix et de guerre qui était pourtant la réalité qui se déroulait sous leurs yeux, ni le double rôle que les réformistes développaient, ni le lien antithétique entre les batailles pour satisfaire les besoins vitaux immédiats des masses et la bataille pour conquérir le pouvoir. Cela laissa un terrain libre et permit de faire germer les théories révisionnistes des réformes de structure et du passage graduel au socialisme au sein du PCF. Il ne réussit pas à élaborer une théorie de la révolution socialiste dans notre pays, au cours de la première crise générale du capitalisme, bien que le parti se proposât de guider la révolution socialiste. Ce n'est pas la seule limite du PCF mais aussi la limite de l'IC. Dans les autres pays, les communistes à cause de cette incompréhension (la forme de la révolution socialiste comme la guerre populaire révolutionnaire de longue durée) soit subirent également l'initiative de la bourgeoisie et ses provocations(Allemagne 1919, Hongrie 1919, Italie 1920, Autriche 1934, Asturies 1934), soit au contraire dispersèrent leurs forces en insurrections échouées (Hambourg - octobre 1923, Tallin - décembre 1924, Canton - décembre 1926, Shanghai - octobre 1926, février 1927, mars 1927) ou encore ils eurent une ligne incertaine et contradictoire (Allemagne 1933, Espagne 1936-1939). L'IC compris et affronta les régimes terroristes instaurés par la bourgeoisie (fascisme, nazisme, etc.), mais ne comprit pas adéquatement que les régimes des pays "démocrates" (USA, Angleterre, France, etc.) étaient maintenant devenus des régimes de la contre-révolution préventive. Ce n'est pas seulement la classe ouvrière qui avait appris du mouvement économique. Même la bourgeoisie impérialiste avait tiré de la Révolution d'Octobre, de l'instauration du socialisme en URSS et des événements européens de 1918-1921, des leçons que maintenant elle employait dans la contre-révolution préventive (New Deal, les répressions en Angleterre et en France) et dans la mobilisation réactionnaire des masses (le fascisme et le nazisme). Dans le mouvement communiste et le PCF s'est déroulé au cours de l'histoire une lutte interne, bien que non déclarée et donc peu efficace et très douloureuse, pour comprendre la nature de cette réalité. Malgré cela, le PCF affronta avec force et avec héroïsme la clandestinité et la guerre quand l'adversaire les leur imposa petit à petit à partir de 1940-41 (en Italie et en Yougoslavie en 1926, au Portugal en 1933, en Allemagne en 1933, etc.), mais vu comme un événement extraordinaire, une pause dans un processus qu'eux "devaient" se faire dérouler autrement, et cela même dans la gauche du PCF. Le PCF a assumé alors la guerre révolutionnaire comme une des formes principales d'activité pendant la guerre contre l'occupant allemand, réussissant à accumuler des forces révolutionnaires. A la libération, le PCF adopta un programme de capitalisme à visage humain dans les premières décennies d'après-guerre grâce à la longue période (1945?1975) de reprise et de développement de l'accumulation de capital et d'expansion de l'appareil productif qu'eut le capitalisme dans le monde. La période du " capitalisme à visage humain " était d'autant plus développé qu'en France le mouvement communiste avait été fort : ce qui confirme que les réformes sont le sous?produit, le legs des révolutions manquées. L'influence des déviations de droite, en particulier le légalisme et les illusions parlementaires reprirent de la force malgré les critiques en septembre 1947 du Bureau d'information [Cominform] et des partis frères. " Les communistes sont devenus de piètres représentants de la politique de l'URSS devant le peuple français, pourtant combattant. " accusa Jdanov au cotés de Malenkov. Mao Tse-toung n'a pas critiqué dans les années 30 et 40 la conception de la révolution prolétarienne prédominante dans les partis communistes des pays impérialistes, il a indiqué au contraire qu'ils suivaient la ligne d' "élargissement de la démocratie" comme ligne normale dans leurs circonstances (mais il critiqua les communistes chinois qui voulaient adopter aussi en Chine le mot d'ordre du PCF "Tout à travers le Front", niant ainsi l'autonomie du Parti communiste chinois dans le Front anti-japonais). C'est le même problème avec Lénine qui a défendu l'organisation clandestine stratégique du parti russe en nom de la particularité russe jusqu'à ce que l'effondrement de la Seconde Internationale en 1914 montre dans la pratique sa nécessité universelle. Le marxiste tire de la pratique les enseignements qu'elle contient, il n'invente pas de théories. Les idées doivent faire leur preuve dans la pratique, au négatif et au positif, avant que les unes soient rejetées et les autres valorisées. Il fallait que les limites de tout ce grand travail se révèlent incapable de valoriser les fruits de la victoire sur le nazi fascisme et de prendre le pouvoir pour qu'elles puissent être comprises et critiquées et pour que la théorie maoïste sur la forme universelle de la révolution prolétarienne accède au patrimoine théorique du mouvement communiste. Petit à petit, de manière diffuse, la droite eue le dessus sur la gauche du PCF qui n'arriva pas à corriger ses limites et ne réussit pas à élaborer une théorie de la révolution socialiste dans notre pays, au cours de la première crise générale du capitalisme. Le PCF devint l'interprète organique de la phase de capitalisme à visage humain et du rapport de la classe ouvrière et des masses populaires avec la bourgeoisie impérialiste en parfaite concordance avec la conception révisionniste moderne selon laquelle le degré de puissance atteint par la classe ouvrière rendait désormais inutile la révolution socialiste, et possible un passage graduel et pacifique au socialisme. (symbolisé par l'interview de Thorez au Times le 19 novembre 1946.). Il est secondaire que ce soit les mêmes individus
et personnalités qui ont été
successivement à la tête de conceptions
opposées. C'est ce qui est arrivé dans les
pays socialistes avant et après la prise de pouvoir
des révisionnistes et dans les partis communistes
tombés sous la direction des révisionnistes
modernes. Il faut attendre la prise de pouvoir des
révisionnistes en 1956 en Union Soviétique et
en novembre 1960 pour que la droite du PCF renforcée
par cet événement gagne complètement la
direction et que le Parti change définitivement de
couleur. D'un coté, cela témoigne de la
résistance au révisionnisme à
l'intérieur du PCF. De l'autre, les
intéressés ne s'y trompent pas sur ce que
voulait dire la prise de pouvoir des révisionnistes
en URSS : Dans le rapport d'activité du XVeme
Congrès du PCF, Thorez vit rétrospectivement
une anticipation des thèses de Khrouchtchev dans sa
déclaration au Times en 46 et de la ligne du
capitalisme à visage humain. Il faut signaler que ce
programme fut même théorisé par
l'économiste Eugène Varga par " capitalisme
d'Etat démocratique ". Du coté de la gauche, cela fut la fin de la période de lutte interne contre l'opportunisme et le révisionnisme à l'intérieur du PCF. La naissance de la Fédération des cercles m-l (futur PCMLF) en 1964 puis en 1966 celle de l'UJC-ml marque la fin de la période de scissions organisationnelles d'avec le PCF. Mais dans la tache de reconstruire le parti communiste les marxiste-léninistes français répétèrent souvent telle quelle les stratégies de l'IC dans les années 20 et 30 et ne dépassèrent pas les limites de la gauche du PCF de la période précédente. Pour toutes cette raison, leurs tentatives pour reconstruire le parti communiste échouèrent jusqu'à aujourd'hui. Aujourd'hui, les tentatives d'affirmer le maoïsme comme troisième et supérieure étape de la pensée communiste s'enlisent en discours et réflexions enfumées s'ils ne s'appuient pas sur la thèse que "la guerre populaire révolutionnaire de longue durée est la forme universelle de la révolution prolétarienne". X.Y -Mai 2004- |
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La renaissance du Parti Communiste en
France et la lutte contre le
révisionnisme. | |||||
Le Parti Communiste Français a été
fondé en décembre 1920 en tant que Section
Française de l'Internationale Communiste. L'objectif
de bolchéviser le parti avait été
clairement posé par l'Internationale Communiste
dès les années 20 ; le PCF lui?même
avait déclaré que se bolchéviser
était une tâche essentielle du parti. L'un des plus grands représentants du PCF de ces
années avec le secrétaire M.Thorez, Jacques
Duclos résuma ainsi les devoirs du parti communiste
en 1935 en France : "mettre comme objectif du mouvement
ouvrier, la lutte pour la défense et l'agrandissement
des libertés démocratiques devant le
fascisme". Le PCF très tôt adopta comme
idéal " la nation " et voulut " réconcilier le
drapeau national et le drapeau rouge ". Le 14 juillet 1935,
les communistes arborèrent conjointement le drapeau
bleu-blanc-rouge et le drapeau rouge et entonnèrent
La Marseillaise. Dès l'été 1934,
Maurice Thorez affirmait : " Nous aimons notre pays ". Mais
lorsqu'il passe au mot " patrie ", il est l'objet d'un
rappel à l'ordre de l'IC. (1) Parallèlement, le 18 mai
1936, Dimitrov et l'IC assignent pour but au " Front Unique
de la lutte pour la paix ", le " contrôle des masses
organisées sur la défense du pays ". (2) L'IC donnait pour consigne aux
communistes de refuser les crédits militaires et
l'augmentation de la durée du service militaire
à leur bourgeoisie. Malgré les avertissements
de l'IC, le PCF alla plus loin et vota pour la
première fois de son histoire le budget de guerre de
la France au parlement, le 30 décembre 1936, qui
planifiait le plan de réarmement et de militarisation
du pays. (3) Le PCF devint le premier parti électoral français avec 28,6% des suffrages en novembre 1946. En septembre 1947, le congrès de fondation du Bureau d'information [Cominform] qui prenait la suite de l'IC réunie en Pologne critiqua durement le PCF et ses illusions parlementaires devant J. Duclos. " Les communistes sont devenus de piètres représentants de la politique de l'URSS devant le peuple français, pourtant combattant. " accusa Jdanov au cotés de Malenkov. Les représentants yougoslaves accusèrent la direction du PCF d'avoir laissé délibérément passer sa chance à la Libération. (4) La droite du PCF, sous le couvert du succès remporté par le groupe révisionniste de Khrouchtchev au XXe congrès du Parti communiste de l'Union Soviétique (février 1956), liquida ce qui restait des bases du programme communiste. Jusque-là, la déviation de droite, selon laquelle le parti communiste était l'aile gauche d'un rassemblement progressiste dirigé par la bourgeoisie qui luttait pour moderniser le pays et étendre aux masses les droits démocratiques, s'était présentée à l'intérieur du parti comme une ligne tactique, provisoire, à adopter en attendant de meilleurs jours. A partir de ce moment là, elle fut intronisée comme ligne stratégique, en parfaite concordance avec la conception révisionniste moderne selon laquelle le degré de puissance atteint par la classe ouvrière rendait désormais inutile la révolution socialiste, et possible un passage graduel et pacifique au socialisme. La voie pacifique, démocratique, parlementaire au socialisme, en s'appuyant sur des réformes de structure (5) et sur l'élargissement continuel des droits démocratiques des masses, fut proclamée voie vers le socialisme (" démocratie avancée", " union populaire " (M. Thorez) et " socialisme aux couleurs de la France " (G. Marchais) et même proposée au plan international comme modèle (eurocommunisme).
Les premières tentatives pour reconstruire le parti communiste La lutte contre le révisionnisme comme on le voit a été une constance dans l'histoire du PCF et du mouvement communiste dans notre pays. Une lutte entre 2 lignes, entre la droite et la gauche ne cessa de se manifester dans le PCF, sans que la situation soit dépassé. La gauche du PCF ne réussit pas à élaborer une théorie de la révolution socialiste dans notre pays, au cours de la première crise générale du capitalisme, bien que le parti se proposât de guider la révolution socialiste. C'est pour cela que la droite réussit à prévaloir dans le parti. Un aspect important de la lutte contre le révisionnisme est la lutte interne contre l'abandon de l'internationalisme conséquent pendant la guerre d'Algérie et contre la politique social-chauviniste de la direction du PCF qui rejeta l'idée d'indépendance de l'Algérie jusqu'en 1957, plusieurs années après le début de la lutte armée du FLN contre le système colonial français. Après 1956, la lutte souvent spontanée, instinctive et diffuse contre le révisionnisme connut un saut de qualité dans la deuxième moitié des années 60, dans le cadre de la lutte lancée au niveau international, par le Parti du travail d'Albanie et surtout par le Parti communiste chinois. Il faut attendre novembre 1960 pour que le PCF se range ouvertement du coté de Krouchtchev et du PCUS lors de la conférence mondiale des partis communistes puis en octobre 1961 reprennent mot pour mot les dénonciations des " crimes " de Staline fait par le XXII Congrès du PCUS. Cela témoigne de la résistance au révisionnisme à l'intérieur du PCF. C'est alors que naquit en 1964 la Fédération des cercles m-l (futur PCMLF) par des militants (J. Jurquet, F. Marty, G. Mury (7)) qui quittent le parti /ou en sont exclus, puis en 1966 naît l'UJC-ml formée par des étudiants de l'Union des Etudiants Communistes qui marque la fin de la période de scissions organisationnelles d'avec le PCF, fin de la période de la lutte contre le révisionnisme à l'intérieur du PCF. D'une part, les partis et organisations marxiste-léninistes essayèrent de répéter telle quelle les stratégies de l'IC dans les années 20 et 30. Le PCMLF par exemple adopta à partir de 1971 la stratégie " classe contre classe " et le " front unique " contre la menace " imminente " de " troisième guerre mondiale " (8). Ils ne réussirent pas à corriger les limites de l'IC de la période précédente qu'ils répétèrent. A la fin des années 60 et au début des années 70, en France comme dans d'autres pays, il y eut une grande période de luttes (la plus grande fut la révolte étudiante et la grève générale de Mai 68). La lutte pour les réformes à l'intérieur du capitalisme atteignit en même temps son point le plus élevé et ses limites : pour aller plus loin, elle devait se transformer en lutte pour la conquête du pouvoir et l'instauration du socialisme. Le programme de capitalisme à visage humain qui avaient donné certains résultats commençait à s'éroder. Les groupes et partis m-l ne réussirent pas à s'approprier correctement la méthode de la ligne de masse, pour rester de façon significative à l'avant-garde du mouvement des masses dans la nouvelle phase qui était amorcé à la suite du début de la nouvelle crise générale, vers la moitié des années 70. En ce qui concerne les rapports entre les masses populaires et la bourgeoisie impérialiste, les marxistes-léninistes français prirent la phase culminante de la lutte des masses pour arracher des conquêtes dans le cadre de la société bourgeoise pour le début de la révolution, après mai 68. Finalement, ils n'ont pas conçu leur travail selon la ligne stratégique de la guerre populaire révolutionnaire de longue durée. Le mouvement m-l fut, d'une certaine manière, constamment emprunt de dogmatisme : la preuve en est qu'il ne reconnut jamais qu'il existe une troisième étape supérieure de la pensée communiste, le maoïsme, (reconnu sauf en partie par l'Union des Communistes de France marxistes-léninistes (UCFml), issu de l'UJCml) et il ne comprit jamais les erreurs et les limites de la gauche du PCF de la période précédente. En 1976, la prise de pouvoir par les révisionnistes en Chine après la mort de Mao Tsé Toung, la rupture qui a suivi entre le PCCh et le Parti du Travail d'Albanie et au niveau international, ont été en quelque sorte fatale aux partis et groupes M-L français qui ne se sont jamais relevé. Ce fut comme une répétition de ce qui s'était passé en 1956 avec l'URSS puis au niveau international. Ainsi, là aussi, le révisionnisme a réussi a avoir le dessus au sein du mouvement communiste jusqu'à en prendre la direction, érodant et soudoyant comme un cancer le mouvement marxiste-léniniste jusqu'à l'abattre. Ca réussi seulement parce que la gauche était convaincue que les conquêtes du mouvement communiste étaient irréversibles (en URSS et en Chine), parce qu'elle n'a pas donné de réponses adéquates aux problèmes posés, autrement dit parce que les partis et groupes comunistes ont fait des erreurs de dogmatisme, de manque de dialectique, et n'ont pas dépassé les limites de la période passé. Ils n'ont pas compris le nouveau, en particulier les lois des formations socio-économiques socialistes (les marxistes-léninistes français n'ont pas compris ce qui se passait en Chine en 1976 malgré les avertissements de Mao) et les lois des formations économico-sociales dans leurs pays impérialistes. C'est dans ces deux domaines que le nouveau mouvement communiste doit donner des réponses en les élaborant à partir de l'expérience de la première vague de la révolution prolétarienne et ne comprenant les lois des formations économico-sociales actuelles. D'autre part, ce même mouvement marxiste-léniniste adopta différentes déviations de " gauche " (trade-unionisme/ouvriérisme, anarcho-syndicalisme, etc. (9) ) qui étaient une vieille maladie du mouvement communiste français, auxquelles le PCF n'avait jamais réellement réglé leur compte. Certains groupes tombèrent dans des erreurs qui trouvaient leur origine dans la culture bourgeoise de gauche. C'est le cas dans ce qui s'est passé dans la Gauche Prolétarienne (GP), issue de l'UJC ml, après Mai 68. Cela prit la forme d'une " critique de gauche du stalinisme " qui la plupart du temps prenait à son tour la forme d'un abandon de la conception scientifique du matérialisme historique (telle qu'elle est exposée en particulier dans l'Avant-Propos de K. Marx en 1859) ainsi que de la " dictature du prolétariat ", transformé en " pouvoir populaire " (GP). Et cela au nom de Mao Tsé Toung qui avait critiqué les " erreurs " de Staline mais tout en défendant son héritage, comme le prouve suffisamment la lutte contre le révisionnisme menée après la mort de Staline par lui et le PCCh. Selon ce courant culturel en France, Mao Tsétoung avait remis en cause une certaine conception des rapports entre base économique et superstructure idéologique et politique, alors que c'est Marx et Engels eux-mêmes qui ont découvert que la superstructure n'est pas un produit passif de la base, qu'elle est dotée d'une indépendance relative et agit en retour sur la base, et que, dans des conditions déterminées, elle peut jouer un rôle décisif sur la base économique. Mao Tsétoung n'en a pas moins fait progresser la science marxiste-léniniste en faisant le bilan de l'expérience pratique depuis la Révolution d'octobre et en analysant finement la superstructure dans la société socialiste et l'unité dialectique qu'elle forme avec la base économique (exposée en particulier dans le discours de Mao De la juste solution des contradictions au sein du peuple). Mais en retirant toute base matérielle à la lutte entre les deux classes fondamentales de la société bourgeoise, était nié du même coup que le socialisme est une nécessité historique objective indépendante de la volonté des hommes. Cela a conduit à l'idéalisme. La Cause du Peuple, le journal de la GP, proclamait qu'une occupation d'usine, d'un immeuble, etc., était " une expérience en petit " du socialisme, une " zone libérée ". Le parti communiste n'avait finalement plus de raison d'être puisqu'il était relayée par la " direction des idées prolétariennes ", d'après la phrase de C. Bettelheim, un économiste sympathisant de la Chine de Mao, dont l'assistant était Robert Linhart, un chef de file de l'UJCml et de la GP, également ancien élève du philosophe Louis Althusser. Malgré tout, les partis et les groupes
marxistes-léninistes (PCMLF, PCRml, etc.) constituent
la plus importante tentative de reconstruction du parti
communiste. Ils ont tenté de donner une
réponse à cette nécessité de la
classe ouvrière et des masses populaires de notre
pays. Mais, aucun de ces groupes n'a atteint leur objectif.
Pour recueillir ce qu'ils ont produit de positif et tirer
les enseignements de leur expérience, il est
indispensable de comprendre la raison de leur
échec. L'histoire du mouvement communiste est riche de victoires
et de défaites. Les unes et les autres nous montrent
que la contradiction entre théorie et pratique se
manifeste dans les contradictions entre théorie
révolutionnaire et construction de l'organisation
révolutionnaire, entre parti révolutionnaire
et direction du mouvement des masses et dans d'autres
encore. Quel est le juste rapport entre les deux termes de
chacune de ces contradictions ? L'histoire du mouvement
communiste nous enseigne : D'autres limites du mouvement communiste français et international Il y a d'autres limites dans l'attitude de l'Internationale Communiste et du PCF, en particulier dans les années 30, répétée telle quelle par le mouvement marxiste-léniniste français,. Ainsi, l'IC n'a pas réussi à dépasser la compréhension de la cause et la nature des crises générales du capitalisme. La bourgeoisie impérialiste à développé des formes spécifiques de médiation entre le caractère collectif des forces productives et la permanence des rapports de production capitalistes qui encadrent ces forces productives : les forces antithétiques de l'unité sociale (FAUS). Les Banques, les associations de capitalistes, les négociations collectives des rapports de travail salarié, l'argent fiduciaire, la politique économique de l'Etat, les systèmes de prévoyance, sont ainsi des tentatives de médiations entre le caractère collectif des forces productives et les rapports sociaux de production capitalistes qui survivent. Ce fut à partir des années 30 que se constitua vraiment dans tous les principaux pays impérialistes le capitalisme monopoliste d'état. Les FAUS surgirent pour empêcher le développement dans la société des effets les plus destructifs propres à l'économie capitaliste et maintenir une stabilité politique. Dans une certaine mesure, cela éclipsa les manifestations plus destructives de l'antagonisme social et prolongeait sur une longue durée sa manifestation. Les communistes ne comprirent pas que les FAUS fournissaient de nouvelles armes à la bourgeoisie et empêchaient la radicalisation spontanée qui avait explosé dans la période 1918-1921. Dans la société impérialiste de masse, les FAUS deviennent même l'instrument déterminant de l'ordre public et de la stabilité politique, avant même les idées dominantes et les forces de répression. Mais en même temps, dans les pays capitalistes, les FAUS rendent plus manifeste et promeuvent le caractère collectif de la société et éduquent pratiquement les masses à elle. Ainsi, bien que Lénine avait indiqué clairement que l'impérialisme est une superstructure du capitalisme et qu'il est un capitalisme "dans son essence", le mouvement économique et les Forces Antithétiques de l'Unité Sociale (FAUS) n'ont pas été compris, étudiées et employées dans la bataille politique comme il aurait fallu. De la même façon, le PCF des années 30 ne comprit pas forcément qu'il vivait dans une situation révolutionnaire prolongée en développement ou se joue en essence soit la mobilisation réactionnaire des masses ; soit leur mobilisation révolutionnaire qui décide vraiment de la crise du capitalisme. Il ne concevait pas sa pratique comme une guerre populaire révolutionnaire de longue durée et contradictoire dans sa nature, comme le développèrent les communistes chinois et Mao. L'IC n'éclaircissait pas la question de savoir si les limites de mobilisation révolutionnaire de la classe ouvrière était dû à la partie arriérée des masses et de l'influence qu'exerçait sur elle la bourgeoisie (l'influence qui normalement et spontanément la classe dominante a sur les classes subordonnées et qui sont le fait des organisations social-démocrates, réformistes et de leurs semblables) ou bien s'il s'agissait plutôt des méthodes et des conceptions encore arriérées ou même primitives de son avant-garde politique, c'est-à-dire des partis communistes. Selon certains la question fondamentale et donc l'entrave principale était l'existence d'organisations réformistes. Selon d'autres la question fondamentale était la capacité limitée des partis communistes à comprendre et diriger le développement du mouvement réel. Les communistes européens ne comprirent pas ni l'unité dialectique de paix et de guerre qui était pourtant la réalité qui se déroulait sous leurs yeux, ni le double rôle que les réformistes développaient, ni le lien antithétique entre les batailles pour satisfaire les besoins vitaux immédiats des masses et la bataille pour conquérir le pouvoir. Cela laissa un terrain libre et permit de faire germer les théories révisionnistes des réformes de structure et du passage graduel au socialisme au sein du PCF. Par ailleurs, les partis et groupes marxistes-léninistes français ne comprirent pas l'unité dialectique de paix et de guerre et ont balancé entre deux positions : soit ils ont prit la phase culminante de la lutte des masses(après mai 68) pour arracher des conquêtes dans le cadre de la société bourgeoise pour le début de la révolution. Soit ils ont avancé l'idée d'une tendance à la " fascisation en France" (GP ou PCMLF) de la société et parler de l'imminence d'une " troisième guerre mondiale " dont il fallait " retarder l'échéance... [car] les facteurs de guerre se sont développées plus rapidement que les facteurs de révolution ". (Protocole d'accord pour l'unification entre le PCMLF et le PCRML. 14 juillet 1979). Ils expliquaient alors que le " social-impérialisme [soviétique] " était le " principal foyer de guerre dans le monde aujourd'hui" auquel il fallait répondre par " un front anti-hégémonique mondial ", épousant ainsi la " théorie des 3 mondes " proposé par le PCCh. Comme une répétition telle quelle des années 30, la Chine prenait pour eux la place de l'URSS des années 30, l'URSS " social-impérialiste " dirigé par les révisionnistes au pouvoir prenait la place de l'Allemagne nazie comme danger principal pour les peuples d'Europe et du monde.(11) Finalement, encore une fois, ils ne réussirent pas à corriger les limites de l'IC de la période précédente qu'ils répétèrent et ils n'ont pas conçu leur travail selon la ligne stratégique de la guerre populaire révolutionnaire de longue durée. Ici, il faut bien entendre que concevoir la ligne stratégique du parti communiste comme une guerre prolongée ne doit pas être assimilée avec le militarisme (blanquisme) et le simple fait de " prendre les armes ". L'accumulation et la formation des forces révolutionnaires doivent arriver "en sein à la société bourgeoise" mais, par la force de choses, elles s'accomplissent graduellement. Le parti doit éviter, par une conduite tactique adéquate, d'être contraint à un affrontement décisif tant que les forces révolutionnaires n'ont pas été accumulées jusqu'à avoir atteint la supériorité sur celles de la bourgeoisie impérialiste. L'activité défensive et offensive des travailleurs aujourd'hui se déroule pour une grand part à la lumière du jour, avec des activités légalement tolérées par la bourgeoisie, découragées et entravées par elle mais pas interdites. Il est absolument inconsistant ( avec l'exemple et/ou avec la propagande) de convaincre les ouvriers et les masses populaires à abandonner ce terrain. Chaque tentative dans ce sens laisse le champ libre aux révisionnistes, aux économistes, aux bourgeois. C'est seulement au fur et à mesure que la bourgeoisie empêche les activités politiques et culturelles des masses réalisées légalement, en les mettant hors la loi, en les persécutant, etc. (et c'est sûr qu'on y arrivera tôt ou tard : il suffit de voir les "progrès" que la bourgeoisie a déjà faits sur cette voie en ce qui concerne la liberté de grève, l'expression de la pensée et de la propagande, la représentativité dans les assemblées électives. La bourgeoisie n'a pas d'autre voie, même si par expérience, elle en connaît les dangers et fait mille efforts pour ne pas prendre cette voie), que les progrès de l'action du parti communiste, de la classe ouvrière et des masses populaires, feront jour. Leur résistance organisée à l'avancée de la crise et de la guerre d'extermination que la bourgeoisie impérialiste mène contre elles suscitera une contre-révolution puissante mais le parti devra tenir tête. C'est seulement alors, sur la base de leur expérience, que la classe ouvrière, le prolétariat et les masses populaires déplaceront une partie croissante de leurs luttes et de leurs forces dans la guerre, qui alors deviendra la forme principale dans laquelle elles pourront s'exprimer et dans laquelle le parti pourra les diriger victorieusement. Bien que Lénine avait indiqué que l'impérialisme tend à la réaction et Staline avait précisé que la lutte des classes devient plus aiguë au fur et à mesure que la révolution socialiste avance dans le monde et que les pays socialistes progressent vers le communisme, ils ne virent pas aussi la nature politique des régimes politiques de la bourgeoisie dans la phase impérialiste du capitalisme. L'IC compris et affronta les régimes terroristes instaurés par la bourgeoisie (fascisme, nazisme, etc.), mais ne comprit pas adéquatement que les régimes des pays "démocrates" (USA, Angleterre, France, etc.) étaient maintenant devenus des régimes de la contre-révolution préventive. Ce n'est pas seulement la classe ouvrière qui avait appris du mouvement économique. Même la bourgeoisie impérialiste avait tiré de la Révolution d'Octobre, de l'instauration du socialisme en URSS et des événements européens de 1918-1921, des leçons que maintenant elle employait dans la contre-révolution préventive (New Deal, les répressions en Angleterre et en France) et dans la mobilisation réactionnaire des masse (le fascisme et le nazisme). Dans le mouvement communiste, au cours de l'histoire de l'IC s'est déroulé une lutte interne, bien que non déclarée et donc peu efficace et très douloureuse, pour comprendre la nature de cette réalité. Concevoir l'action du parti communiste stratégiquement comme une action légale, considérer la légalité comme la règle et la clandestinité comme l'exception qui entre en action dans les moments d'urgence, ne pas prévenir le moment où la bourgeoisie cherche à démolir le parti, ne pas construire le parti en vue et pour la guerre civile, n'est pas conforme aux lois de la révolution prolétarienne. Même pendant la résistance armée anti-fasciste en Europe, les partis communistes d'Europe de l'ouest ne consacrèrent que 10% de leur effectifs à la lutte armée et sa logistique, ce qui témoigne dans une large mesure qu'ils considéraient cette période comme une exception. Ce fut le cas aussi du PCMLF qui fut interdit pendant 10 ans après mai 68 (avec d'autres groupes révolutionnaires) et parla de " fascisation " de la France au lieu d'en tirer des leçons stratégiques sur la clandestinité et la nature de contre-révolution préventive du régime. En fait, le régime de contre-révolution préventive, la clandestinité est un problème stratégique pas tactique. La bourgeoisie a pour préoccupation principale la stabilité et la conservation du régime, avant le respect de n'importe quels droits politiques et civiques. Les Etats capitalistes actuels ne permettront pas que le mouvement ouvrier révolutionnaire accumule des forces de manière pacifique et fera tout pour empêcher qu'un véritable Parti communiste construise et accumule les forces révolutionnaires. Il ne suffit donc pas de créer un organisme clandestin "à côté de l'organisation légale ". C'est le parti qui doit être clandestin, c'est l'organisation clandestine qui doit diriger l'organisation légale et assurer de toute façon la continuité et la liberté d'action du parti. Le parti communiste doit être un parti clandestin et, de la clandestinité, mobiliser tous les mouvements légaux qui sont nécessaires et utiles à la classe ouvrière, au prolétariat et aux masses : c'est la leçon de la première vague de la révolution prolétarienne qui a vu l'activité de l'IC et le maoïsme. Aujourd'hui, la tache essentielle est la reconstruction de partis communistes sur ces bases : créer des comités provisoires clandestins ; élaborer dans la pratique le programme et préparer le congrès de fondation du parti. La situation actuelle et la putréfaction du régime de la V république La V république fut instauré en 1958,
pendant la longue période (1945-1975) de reprise et
de développement de l'accumulation de capital et
d'expansion de l'appareil productif qu'eut le capitalisme
dans le monde. Ce fut seulement au cours des années
70 que le système capitaliste mondial passa de la
période de reprise et de développement de
l'accumulation du capital, qui débuta après la
fin de la Seconde Guerre mondiale, à la seconde crise
générale de surproduction absolue de capital.
Dans notre pays également, cela empêcha la
classe ouvrière et les masses populaires de continuer
à arracher, grâce à des luttes
revendicatives, des conquêtes progressives durables et
à grande échelle. L'accord patronat-syndicats
(les Accords de Grenelle en 1968), qui augmenta les salaires
les plus faibles et diminua les différences
salariales, fut la dernière conquête de la
série de celles qui avaient ponctué le
capitalisme à visage humain. La classe dominante
commença à effacer graduellement, une à
une, les conquêtes qui avaient été
arrachées auparavant. Depuis lors, ce processus
d'élimination s'est considérablement
accéléré. La bourgeoisie impérialiste fit collaborer le PCF et les syndicats de régime (FO, CFDT, CGT) " y compris dans les entreprises " avec les autorités officielles et avec l'administration publique, afin de maintenir l'ordre et de gérer la société, concrétisé par le paritarisme et les comités d'entreprises dans les années 80. En France, les caractéristiques modernes et d'avant?garde de la bourgeoisie impérialiste se sont vigoureusement développées initiée par Pompidou ou Giscard d'Estaing puis accéléré par Mitterand : il s'agit des activités (financières et politiques) qui se déroulent en dehors et contre la loi en vigueur, de la violence d'Etat et privée, des complots et des intrigues devenus des instruments courants de l'activité économique, commerciale et financière des groupes impérialistes. Ceci est arrivé dans chaque pays impérialiste (et de là, ces activités sont exportées dans les pays dépendants, en particulier le Maghreb et l'Afrique occidentale, anciennes colonies et chasse gardée traditionnelle de l'impérialisme français ). Le caractère moderne du régime consista en ceci : la bourgeoisie prit acte qu'il est impossible de mener la répression de la classe ouvrière et des masses populaires dans le cadre de l'administration publique et d'une activité codifiée en lois et développa sur une grande échelle les formes les plus diverses de répression illégale : privées et criminelles, visibles et occultes. Le régime combina magistralement, avec l'appui déterminant des révisionnistes modernes, la création de syndicats jaunes, la répression de la police, les campagnes racistes contre les travailleurs immigrées et la menace entrenue avec le Front National qui obtient des succès électoraux. En 1981, le maire communiste de Vitry, soutenu par la direction révisionniste, avait relancé le débat sur l'immigration en faisant détruire par les bulldozers un foyer de travailleurs immigrés en construction, au nom du " seuil de tolérance ", thème sans cesse repris depuis par les partis bourgeois. Le régime de la V République est entré en crise quand, à cause de la crise générale, il devint impossible pour la bourgeoisie impérialiste de continuer à répondre aux aspirations des masses, quand celles-ci s'exprimaient avec force, par la politique du clientélisme et par l'utilisation de l'administration publique et du secteur économique d'Etat et public en général. Il est entré en crise quand l'Etat impérialiste ne fut plus en mesure, à cause de la crise générale, d'absorber et de maintenir en vie les entreprises privées en faillite et ferma elle aussi les siennes. A cette cause s'ajouta un autre élément : à cause de la crise générale, les oppositions entre les groupes de la bourgeoisie impérialiste, français et étrangers, s'intensifièrent lorsque les groupes impérialistes allemands lancèrent à nouveau, sur une grande échelle, leur offensive pour se créer un " espace vital " en Europe, pour s'en servir dans la compétition internationale. L'Union européenne est en effet la tentative des groupes impérialistes allemands de coaliser sous leur direction tous les capitalistes européens et leurs pays respectifs, en vue d'une nouvelle répartition du monde, contre la domination des groupes impérialistes des Etats-Unis et pour mieux assurer le maintien de la domination de la bourgeoisie impérialiste sur les masses populaires européennes, malgré le développement de la crise générale. Le régime de la V République est en crise, mais la bourgeoisie impérialiste n'a pas de régime de rechange. D'où sa lente et douloureuse putréfaction. Le régime avait proclamé qu'il était en mesure de résoudre le problème du travail et, en général, de la vie des masses. Dans cette optique, il avait accepté 'le défi du communisme', du moins celui mis en avant par les révisionnistes modernes. Le renoncement pratiqué et déclaré, par l'administration publique dans les années 90 d'assurer un travail à tous et à résoudre les problèmes de subsistance des masses populaires, est la déclaration de la faillite de la bourgeoisie impérialiste face à l'impasse dans laquelle elle a conduit le pays : la nouvelle crise générale. L'abdication déclarée de l'administration publique de la bourgeoisie impérialiste, de son Etat, " à créer du travail " et en général à résoudre les problèmes de la vie des masses, est à peine masquée par quelques propos démagogiques et le RMI qui donne l'aumône. C'est d'autant plus grave : ....- parce qu'elle se
produit dans un contexte économique où il est
impossible que l'écrasante majorité de la
population puisse résoudre individuellement ces
problèmes. Le caractère collectif atteint par
les forces productives ôte, aujourd'hui encore plus
qu'il y a cinquante ans, la possibilité aux simples
individus de résoudre sur un plan individuel les
problèmes qu'ils rencontrent. La bourgeoisie qui
rejette, en tant qu'assistanat, la charge de s'occuper avec
les pouvoirs publics de la solution des problèmes de
la vie des masses, les condamne à mort en les
désignant comme étant de trop, parce que
l'initiative privée des capitalistes n'y pourvoit pas
à cause de la crise générale ; La reconstruction du parti communiste L'obstacle principal à ce que les masses puissent résoudre leurs problèmes est justement la direction exercée par la bourgeoisie impérialiste. Éliminer celle-ci et instaurer la direction de la classe ouvrière est la tâche historique qui se pose au parti communiste, pour les prochaines années. Une bataille se joue entre les deux classes antagoniques autour de la défense dans notre pays du leg des conquêtes historiques du capitalisme à visage humain qui étaient une étape en avant de la civilisation, vers le communisme, tout en se maintenant dans le cadre de la société impérialiste de masse. Une bataille qui consiste : ....- Soit démanteler
les créations et institutions du "capitalisme
à visage humain", là où c'est possible
après les avoir transformés de
l'intérieur en leur contraire (privatisation) ou en
avoir saboté le fonctionnement au point de coaliser
les forces nécessaires à leur
démantèlement et mener la répression
des forces qui continuent à les défendre ; La bataille politique actuelle entre ces deux voies est
le fondement même pour comprendre les politiques en
cours dans nos sociétés impérialistes
modernes et donc la ligne de partage entre les forces
politiques des deux classes antagoniques. Ce qui est devenu
objectivement impossible (et donc politiquement perdant),
c'est le maintien de la situation existante : conserver les
institutions du "capitalisme à visage humain"
déjà acquis et maintenir le reste de la
société. S'ouvre une époque de
révolution sociale, comme le disait Marx en 1859 dans
l'avant-propos à la critique de l'économie
politique. La crise politique et culturelle de la
bourgeoisie impérialiste pousse les masses à
la mobilisation. La défense des conquêtes
arrachées au cours des trente années de
capitalisme à visage humain, et la révolte
contre le régime actuel jusqu'à son
élimination, sont les deux composantes
(défense et attaque) de la résistance des
masses à l'avancée de la crise. Les révisionnistes modernes, de Thorez à
Marchais, avaient déclaré que la
révolution socialiste n'était plus
nécessaire à la classe ouvrière et aux
masses populaires de notre pays, que les masses populaires
de notre pays pouvaient résoudre leurs principaux
problèmes en arrachant réforme sur
réforme jusqu'à réussir à
créer une société socialiste, que le
système capitaliste n'aboutissait plus à des
crises et à des guerres. La réalité a
démontré que leurs thèses ne tiennent
pas debout, qu'elles n'ont servi qu'à
désagréger et corrompre le vieux parti et
à l'amener à la dissolution. 1. Yves Santamania. Histoire du Parti communiste français. Repères. La Découverte.1999. p.36. 2. Idem p.37. 3. Idem.p.38. 4. Kostas Mavrakis. Du trotskysme. Edition Francois Maspéro. Paris. 1973. p.235. 5. Togliatti, dirigeant du PC Italien, proclamait non sans raison à cette époque que la théorie des " réformes de structure " est une " ligne commune à tout le mouvement communiste international ". 6. Il est secondaire que au niveau des individus ce sont les mêmes qui soient à la tête de périodes opposées. C'est ce qui est arrivé dans les pays socialistes avant et après la prise de pouvoir des révisionnistes et dans les partis communistes tombés sous la direction des révisionnistes modernes. Ainsi on peut comprendre comment M. Thorez fut d'un coté à la tête de la lutte contre les thèses opportunistes de Jacques Doriot au milieu des années 30 et mena la lutte " contre la guerre impérialiste " qui se préparait en Europe et contre l'URSS, avant la guerre, et d'un autre coté, quelques années après décrète la nécessité d' " une seule armée, une seule police " (2 février 1945). De même il déclare aux ouvriers de " produire, produire et encore produire…c'est aujourd'hui la forme la plus élevée de votre devoir de classe, de votre devoir de Français " (à Waziers, 21 juillet 1945) et parle de la possibilité du passage pacifique au socialisme au Times le 19 novembre 1946. Les individus peuvent changer, mais ce qu'ils ont construit de positif est repris en main et continué par d'autres ; l'histoire de Plékhanov, de Chen Duxiu, de A. Bordiga, etc. est là pour nous le montrer. 7. Certains étaient des cadres régionaux ou nationaux du Parti. François Marty était membre du conseil national du Mouvement de la Paix. Certains comme J. Jurquet était entré au parti pendant la Seconde Guerre mondiale la guerre et pris les armes contre l'occupant allemand en tant que Franc Tireur Partisan(FTP). Il avait soutenu activement le FLN en France pendant la guerre d'Algérie. 8. A l'origine, la stratégie " classe contre classe " et du " front unique par en bas " a été adopté par l'IC à son 6 eme Congrès en 1928 et appliqué par le PCF jusqu'à la stratégie de front populaire antifasciste en 1934. La ligne de masse du PCMLF était " l'unité à la base, par, pour, dans l'action ".Par ailleurs, le 1er mai 1975, L'Humanité Rouge (journal du PCMLF) titre " Une guerre en Europe est imminente (…) Ce 1er mai sera ainsi placé sous le signe de la défense de l'indépendance nationale, contre les 2 superpuissances et en particulier le social-impérialisme et ses agents. Nous proclamerons bien haut comme hier face à Hitler que notre peuple n'acceptera pas la soumission. " 9. Une manifestation de l'économisme et du trade-unionisme, conscient ou non, du mouvement marxiste-léniniste français était la lutte syndicale considérée comme la base de la lutte politique. " Les marxistes-léninistes considèrent l'entreprise comme le lieu fondamentale de leur activité ! " (L'Humanité Rouge, 8 novembre 1973. Journal du PCMLF). " le socialisme de demain se construit dans les luttes d'aujourd'hui " (PCRml). Comparons ces conceptions avec les pages de Que Faire ? de Lénine où sont analysées et critiquées les conceptions du genre 'La lutte syndicale est toujours le meilleur terrain pour la lutte politique' ou 'la lutte syndicale est le moyen le plus largement applicable pour attirer les masses à la politique'. Une pratique très répandue qui en a résulté est l'établissement en usine et en entreprise des militants marxistes-léninistes français d'origine non-prolétarienne comme moyen de créer le parti. Même si l'établissement fut la volonté sincère des jeunes militants M-L de reconstruire l'unité vivante entre la pensée marxiste et la classe ouvrière, érodée par les révisionnistes modernes, cela n'a pas mené à la reconstruction du parti communiste. L'origine de la thèse de l'établissement vient en particulier de l'UJCml qui rejette l'idée de " Créer un parti qui ne soit pas un groupe de propagande encore isolé de l'avant-garde ouvrière et coupé des masses, mener une agitation anti-révisionniste par laquelle on espère, de l'extérieur, gagner l'avant-garde ouvrière et les masses dupées par le révisionnisme " qu'il faut selon elle remplacer par " l'organisation simultanée des luttes anti-patronales dans les usines, et de noyaux dirigeants clandestins m-l, l'unification dans la lutte (…) une action de sape des positions révisionnistes à la base, dans les usines, par laquelle on parviendra de l'intérieur à tracer une ligne de démarcation pratique, sur des milliers de luttes concrètes (…) " (Servir Le Peuple n°15. Journal de l'UJCml. Citation reprise de la brochure : Des " défenseurs " révisionnistes de la dictature du prolétariat : Althusser, Balibar et compagnie. Par Bernard Lisbonne. Edition NBE. 1976. p.94.) En résumé, cela revient à introduire un " noyau dirigeant " intellectuel qui vient politiser les ouvriers dans les usines comme l'abc de la pratique communiste ; cela revient au spontanéisme où est écarter l'idée que les ouvriers puissent se former de l'extérieur de l'usine et exercer un rôle politique sur toute la société. Il est absolument faux que seule les luttes syndicales soient des " luttes concrètes ". La Résistance, les mouvements anti-impérialistes, les luttes féministes, les luttes des immigrées n'ont -ils pas été et ne sont-ils pas aujourd'hui aussi des luttes concrètes ? 10. Pourtant, aujourd'hui encore des groupes " marxistes-léninistes " répètent telle quelle la politique de l'IC et ses limites, en refusant de tirer un bilan à la lumière de l'héritage et des enseignements du maoïsme (la lutte contre le révisionnisme moderne en particulier à partir de 1956 dirigé par Mao; la Révolution Culturelle, etc.). Ainsi, le PRCF (pole de renaissance communiste en france), issu de la FNARC et avant de Coordination Communiste, une structure créée dans un premier temps à l'intérieur du PCF après 1989, veut mobiliser autour de la souveraineté de la nation. Dans un tract de la FNARC voilà ce qu'on pouvait lire comme revendication principale : " Nous appelons a signer notre manifeste pétition, qui sera adressé au président de la République. Exigeons un référendum pour dire : non a la nouvelle constitution, destructrice de la nation. Non a l'élargissement de l'europe. Non a Maastricht. 5 octobre 2003. ". En fait, cette position n'est pas loin de la conduite des altermondialistes et des réformistes qui restent dans le cadre bourgeois étroit de " la nation " et de la démocratie bourgeoise avec les idées de " résistance citoyenne " et pacifique et le " respect du droit international ". 11. C'est le cas du PCMLF : "Le révisionnisme au pouvoir, c'est le social-fascisme (…) L 'existence du social-fascisme détruit l'équation traditionnelle entre fascisme et extrême-droite historique (…) les dirigeants révisionnistes, meilleurs agents de la fascisation. " (L'Humanité Rouge, 18 avril 1974). " Qui menace notre indépendance nationale ? L'Europe n'est pas un 'îlot protégé'(…) Le danger peut venir de l'Ouest …mais bien plus encore de l'Est. " (H.R., 25 avril 1974)." L'indépendance de la France et des autres nations d'Europe occidentale est directement menacée… [il faut] réaliser un front uni nationale, et l'intégrer dans le front uni mondial contre l'impérialisme, l'hégémonisme, le racisme et le colonialisme (…) le peuple cambodgien a su forger l'irrésistible force d'un " front uni national " regroupant dans le combat patriotique des communistes, des bouddhistes, des royalistes, des paysans, des intellectuels, des personnalités diverses, souvent en opposition aiguë par le passé. " (H.R. 17 avril 1975). " l 'URSS révisionniste héritière de l'Allemagne nazie " (H.R. 22 octobre 1975). X.Y -Mai 2004- ANNEXE En annex, voici des extraits partiels et partiaux d'une brochure intitulée Staline contre le révisionnisme. Et sous-titrée : La Conférence de formation du Kominform. Szklorska Pereba. [Pologne] 22-27 septembre 1947. Les partis frères font le procès du révisionnisme des partis communistes français et italien. Elle fut publiée par le groupe Ligne Rouge, en décembre 1969 qui présenta sa brochure comme un " fascicule d'éducation politique marxiste-léniniste-maoïste. " et d' " histoire du mouvement ouvrier et communiste ". Cette brochure est disponible en version numérique et intégrale sur le site des EP. ----[…]Pour un certain
nombre de sincères révolutionnaires
français (nous ne mettons évidemment pas dans
le même sac la poignée de chefs et de
chéfaillons trotskystes quasiment
irrécupérables) le Parti " Communiste "
Français est stalinien ; c'est là son
défaut congénital. Or le PCF est stalinien
depuis longtemps et il le resterait en dépit de la "
déstalinisation " officielle. Il n'y aurait donc pas
de rupture profonde dans son histoire jusqu'à
aujourd'hui, c'est à dire jusqu'au PCF actuel. Actuel
considéré unanimement par les vrais
révolutionnaires comme une organisation jaune -au
moins objectivement- au service de la bourgeoisie.
Organisation de la lutte armée contre l'occupant (Partisans), Front Uni National avec tous les antifascistes y compris les bourgeois. Ce qui était juste. Mais incapacité d'avoir la direction effective du Front Uni National : en France par exemple les communistes représentent l'écrasante majorité des forces de la lutte politique et armée contre les Nazis mais ils laissent Bidault, agent de De Gaulle et des Anglais occuper la présidence du CNR. […] Le PCF et le PCI ont une grande popularité
dans les masses mais ils n'ont pas du tout
démasqué les agents doubles du genre de
Gaulle. Au lieu de maintenir et de faire évoluer le
rapport de forces en leur faveur ils capitulent devant les
exigences de la bourgeoisie et tombent dans toutes leurs
manœuvres. Ils acceptent la dissolution des milices
populaires, ordonnent de rendre les armes détenues
par le peuple à la bourgeoisie contre des strapontins
ministériels au gouvernement. Dans ces gouvernements
les postes clés sont détenus par les Partis
social-démocrates et bourgeois " nouveaux " (MRP en
France, Démocratie Chrétienne en Italie).
L'administration bourgeoisie a été
entièrement réédifiée,
l'armée épurée de la plupart des
éléments progressistes issus de la
Résistance et reprise en main par la bourgeoisie.
Dans ces conditions les communistes au gouvernement n'ont
que très peu de poids et surtout leur
politique de concession sur concession à la
réaction les isole de plus en plus du peuple. La
bourgeoisie les tolère car leur politique de "
Retroussez vos manches " [(Thorez)] revient à la
reconstruction de l'économie capitaliste au seul
profit de la bourgeoisie ; malgré les plus
honteuses concessions du PCF (comme le vote des
crédits militaires pour l'Indochine en mars 1947 par
les ministres communistes : Thorez dit qu' " il n'y a pas
lieu de rompre la solidarité ministérielle " (
!) " le PCF est finalement chassé du gouvernement en
mai 1947. Au moment de la conférence le PCI est
encore au gouvernement mais il ne fait pas de doute qu'il va
lui arriver la même chose. Les interventions critiques 24 septembre : 1) Intervention d'Edward Kardelj, membre du PB du PC Yougoslave : " […]Les partis français et italiens n'ont pas
encore de perspective bien nettes. Ils participent à
la lutte pour la reconstruction industrielle, pour les prix,
pour résoudre les difficultés
économiques. Je ne suis pas bien au courant. Mais je
crois que dans les conditions du Capitalisme les Partis ne
doivent pas appliquer pareille tactique. Un PC ne peut pas
prendre une telle position à l'égard d'un
gouvernement qui fait du pays un vassal de
l'Amérique. C'est la voie de l'opportunisme, du
parlementarisme. L'opposition dans ces conditions n'est plus
q'une opposition de forme. Il n'est pas possible de ramener
toute la politique à la simple lutte parlementaire.
Pourquoi contribuer à l'amélioration de la
situation économique d'un gouvernement que l'on se
propose de renverser ? " 3) Intervention de Djilas (à ce moment jeune dirigeant du parti yougoslave. Devenu avec Tito chef de file du révisionnisme yougoslave, […] Mis à l'écart par les titistes il est devenu aujourd'hui totalement bourgeois.) : " […]Le PCF a constitué des blocs de toute sorte,
mais pas toujours sur la base de la lutte armée, de
la Résistance, d'une insurrection qui viendrait au
moment opportun, au moment où toute la Nation y
compris la bourgeoisie serait prête. Cela à
permis à Bidault d'occuper la présidence,
comme au Mihailovitch français De Gaulle de devenir
le sauveur de la patrie. Le PCF n'a pas fait l'insurrection.
Ils se sont laissés influencer par des opportunistes,
des capitalistes, par ceux qui attendaient les Anglais, qui
affirmaient que les Allemands étaient encore forts
[il s'agit des réseaux de " Résistance "
gaullistes et bourgeois.] 4) Intervention d'Anna Pauker ( vieille militante et dirigeante du Parti Roumain, notamment chargée de sa réorganisation dans la clandestinité sous le joug fasciste. " Epurée " par les révisionnistes roumains après 1956 comme " stalinienne ".) : " […] Duclos a affirmé que Guy Mollet emploie les mêmes arguments que les communistes. (Duclos a présenté Guy Mollet comme chef d'une " gauche " dans la SFIO, avec qui le PCF pourrait s'allier). Mais en ce qui concerne le plan Marshall Guy Mollet a exprimé son approbation. Pourquoi Duclos enjolive t-il la vérité devant nous ? Il faut attaquer Guy Mollet. L'essentiel est le point de vue à l'égard du Plan Marshall. Il ne faut pas faire de pirouettes. Il faut dire non seulement devant le peuple mais devant la nation toute entière que Guy Mollet est d'accord avec Blum, qu'il trahit. […] A mon avis, les Américains et leur valet De Gaulle voient la situation mieux que nos camardes. Ils voient que les pays d'Europe Orientale marchent vers le socialisme, que la France pourrait y aller à son tour, car il existe une réelle possibilité. Si l'on mobilise la classe ouvrière il est possible de gagner le peuple. Voyez ce qui se passe en Italie. Il peut se produire la même chose en France. Il faut mobiliser le peuple français contre cette grave menace. Le MRP et bien d'autres sont les valets du capitalisme Américain et Anglais. La lutte ne se ramène pas uniquement à
l'organisation de meetings et de campagnes
électorales. On ne peut se borner à affirmer :
" Nous voulons éviter l'isolement ". Le PC n'est pas
un parti de gouvernement à tout prix. On gouverne
lorsque l'on peut appliquer une politique
déterminée. La France et l'Italie constituent
un avertissement pour tous les pays du monde. Des millions
d'hommes ont voté pour le Parti. Au lieu de les
mobiliser et de les convier à la lutte, nous leur
disons : " Nos n'avons pas été chassés,
nous avons quitté le gouvernement de nous-même.
" C'est là le plus sur moyen de démobiliser
les masses. Lors des évènements de Hongrie
nous avons mobilisé le peuple, nous avons dit : "
Voyez ce qui se passe ". Si l'on disait la
vérité au peuple français qui a tant
souffert de la trahison des Daladier, des Pétain,
etc., il comprendrait certainement. Longo [PCI] a
affirmé que nous avons besoin de l'aide US à
certaines conditions. Si nous disons cela au peuple, celui
ci pensera : " Si les communistes qui sont des
honnêtes et des courageux disent cela, nous devons
prendre l'argent des Américains. " Nous devons tenir
un autre langage, nous devons dire que nos pouvons nous
passer de l'aide américaine. Lorsque le peuple russe
avait faim, les Russes n'ont pas dit : " Nous avons
absolument besoin d'aide. " En placant toute notre confiance
dans les forces du peuple, nous pouvons nous tirer d'affaire
dans tous les pays, sans l'aide américaine. Ce sera
plus long, ce sera plus difficile, mais nous y parviendrons.
Mobiliser le peuple : le peuple Yougoslave a donné
des millions d'heures de travail. Autocritique de Duclos. 25 septembre 1947 : […]Je veux répondre à la critique de Jdanov
sur notre formule du " Parti de gouvernent ". Comment
peut-on imaginer que nous voulons assumer la
responsabilité de la politique du gouvernement ? Si
nous voulons dire pas là que notre Parti est un parti
capable de gouverner, qui a fait ses preuves et qui
peut reprendre le pouvoir. " Intervention de clôture de Jdanov. 27 septembre 47 : Jdanov (est entré au Parti Bolchévik en 1913 à l'age de 17 ans ; théoricien du réaliste socialiste ; dirigeant du PC (b) depuis les années 30.) est intervenu très souvent au cours du débat notamment dans la critique du PCF et du mot d'ordre de Thorez " le PCF est un Parti de gouvernement. " : " […]Nous sommes d'accord que lorsque nous parlons de la
tactique et de la stratégie des Français et de
Italiens nous avons en vue non des modifications de
détail, mais une orientation, une politique nouvelle.
L'une des taches essentielles de la Conférence est
celle là. (…) Pour dissiper toute équivoque je
veux dire que nous ne sommes pas du tout contents de la
déclaration de Duclos selon laquelle le PCF est un
parti de gouvernement. " Conclusions : portée et limite de la Conférence. La question du pouvoir, de la prise du pouvoir. " parlementarisme, opportunisme, légalitarisme " tels sont les mots que Malenkov a bien du mal à arracher de la bouche de Duclos. Jdanov intervient avec force à plusieurs reprises pour dénoncer le mot d'ordre opportuniste de Thorez " Le PCF est un Parti de gouvernement ". De fait, ce mot d'ordre résume très bien la dégénérescence révisionniste de la direction du PCF : Jdanov montre que ce mot d'ordre fait assumer au Parti la responsabilité de la politique anti-populaire et pro-américaine du gouvernement bourgeois tripartite pro-américain. C'est par anticipation le procès de la " Démocratie avancée " du PCF d'aujourd'hui. De fait la critique est celle du révisionnisme quoique le mot en lui-même ne soit évoqué que par un orateur (Kardelj). C'est là une des premières limites de la critique faite à la conférence. La pseudo-rectification du PCF […] l'attitude honteuse du PCF par rapport au mouvement
de libération nationale des colonies "
françaises ", son soutien de fait à
l'impérialisme français. Sous couvert
d'être un Parti National ( ce qui peut être en
soi même juste), le PCF est en fait
complètement social-chauvin ; Dans son
intervention " auto-critique " Duclos est obligé de
concéder que le PCF a commis des déviations de
" légalitarisme, opportunisme et illusions
parlementaires " mais il essaye de se défiler soit en
esquivant les critiques soit en présentant les
déviations somme de simples insuffisances.
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