L'Humanité Rouge n°400 (1976) p6 quotidien des communistes marxistes-léninistes de france

 

un point d'histoire

il y a huit ans

...... LE CONGRÈS CONSTITUTIF DU PCMLF

....Récit du déroulement des 30 et 31 décembre 1967 du Congrès de Puyricard publié dans l'Humanité Nouvelle (organe central du PCMLF) du 11 janvier 1968 sous le titre "Les provocations policières et révisionnistes contre le 1er Congrès du PCMLF".

.....Dès la veille du Congrès, dans la nuit, était mis en place un important service de policiers de contrôle qui barrait toutes les voies d'accès roulables au lieu du Congrès. Chaque voiture qui arrivait devait stopper, et, sous la menace des mitraillettes, chaque occupant devait remettre ses papiers. Un gendarme prenait tous les détails d'identité avec soin, y compris les noms et prénoms des pères et mères mêmes décédés depuis longtemps !

..... Aussitôt le service d'ordre et de sécurité du Congrès décidait d'organiser le passage des délégués par d'autres itinéraires, soit par des voies plus difficilement carrossables en voitures et encore non contrôlées, soit par des sentiers forestiers ou de campagne. Toute la nuit et une partie de la matinée, s'acheminèrent ainsi, échappant aux contrôles policiers, la plus large majorité des délégués.

..... La séance de nuit dura jusqu'à 3 heures du matin, tandis que le service de sécurité fonctionnait normalement et assurait la protection des congressistes.
..... C'est le 31 décembre que le commando de permanents révisionnistes tenta l'opération de provocation qui aurait pu justifier l'intervention des forces chargées du "maintien de l'ordre" .

..... Dans le début de l'après-midi, un camarade du service de sécurité en surveillance se trouva brusquement face avec deux hommes qui tentèrent de l'intimider en le menaçant de deux revolvers. Ce camarade, malgré les canons des deux revolvers braqués sur lui, se mit à courir et donna immédiatement l'alerte au Congrès. Aussitôt un groupe de six militants sortit pour donner la chasse à ces intrus que tout naturellement le jeune ouvrier qui les avait vus avait spontanément baptisés : "Ce sont des fascistes" !
..... Mais aussitôt commençaient à retentir de nombreux coups de feu qui semblaient provenir de plus loin.
..... En effet, les deux permanents révisionnistes surpris s'étaient repliés précipitamment, se regroupant avec les autres membres de leur commando, et étaient tombés sur un autre poste de surveillance, deux cents mètres plus bas, en pleine forêt. Déjà les six camarades partis à leur poursuite les rattrapaient. Sous la menace de leurs revolvers, les révisionnistes avaient contraints nos militants à s'allonger par terre, mais ceux-ci, courageusement, n'avaient pas tardé à réagir et engageaient la lutte inégale contre le commando.

..... C'est alors que les nervis envoyés par Waldeck Rochet s'affolèrent. Pris de panique parce qu'ils ne sont courageux, et pas même, qu'à condition d'être très largement supérieurs en nombre, et lorsqu'ils ont au poing des armes dont sont démunis leurs adversaires, ils se mirent à tirer précipitamment sur nos militants mais frappèrent le plus souvent à côté des points de mire. On a pu décompter plus de dix coups de feu. L'un d'eux parvint cependant à loger une balle de calibre 11,43 dans le pied du camarade Christian Maillet, de la région Marseille- Provence, qui avait réussi à se débarrasser de trois des agresseurs dans une dure lutte physique, en leur criant qu'ils n'auraient jamais raison de véritables communistes ! Ce camarade a vingt-six ans de parti !

..... Le camarade Jurquet, fils de notre secrétaire politique, de la section de Marseille, fut contraint de suivre les agresseurs, sous la pression de revolvers collés contre son dos, mais bientôt, conservant tout son sang-froid, il profita d'un instant d'inattention de ses ravisseurs pour jeter à terre l'un d'eux, bousculer les deux autres avec lesquels il roula dans un fossé, puis réussit à s'échapper bien que couvert de coups, sous les coups de feu.
..... Alors, pouvoir et révisionnistes durent constater l'échec complet de leurs tentatives, le Congrès put continuer ses travaux dans une extraordinaire ambiance.

..... On peut véritablement dire que notre Parti communiste marxiste-léniniste de France est né sous les balles des traîtres au communisme que sont devenus les khrouchtchéviens français.

..... En fait, ce ne sont pas même les cinq ou huit nervis, qui sont venus là revolver aux poings, tremblant de tous leurs membres comme le froussard Pecout, qui sont les véritables responsables. Et c'est une première raison qui justifie la décision de notre Comité central de n'intenter contre eux aucune poursuite, d'autant plus que la justice bourgeoise s'empresserait évidemment de reconnaître en eux ses propres serviteurs et les protégerait. Mais le peuple, la classe ouvrière, eux, constituent la véritable justice et c'est à eux que nous déférons ces petits provocateurs sans envergure. Ainsi, un camarade encore membre du parti s'est-il spontanément présenté au journal La Marseillaise pour protester contre de telles méthodes. L'ancien séminariste Georges Righetti, également secrétaire fédéral, a eu ce mot vraiment pittoresque dans sa bouche: " Tu ne les connais pas, toi, les prochinois ! Ils sont pires que le "diable" ! ". Voici le malheureux Righetti en proie aux affres de sa foi originelle ! Puis il a ordonné l'expulsion des locaux de La Marseillaise de ce camarade de base indigné. Mais ce n'est pas tout: nous sommes déjà informés des réactions nombreuses de camarades de la base du PCF, qui se désolidarisent sans équivoque de telles pratiques et désavouent ceux qui les ont ordonnées. C'est notamment le cas de plusieurs ouvriers de la Transat, de médecins de la Mutuelle CGT, de militants syndicalistes, etc. La préméditation ne fait pas l'ombre d'un doute. C'est le Comité central lui-même qui a ordonné l'exécution de cette provocation. D'ailleurs, nous en étions informés depuis déjà plus d'une semaine.

..... En effet, le directeur des ventes de La Marseillaise, le père du jeune voyou Maurice Pecout, avait apostrophé dans la rue un de nos camarades, en lui disant, la veille de Noël : "Alors, c'est pas aujourd'hui, votre Congrès ? ... Nous savons que c'est à Marseille ! Vous allez voir, tout est préparé, on va tout vous démolir et on va vous foutre en l'air !"

..... Mais ce qui est plus sérieux, ce sont les propos tenus par Georges Lazzarino, membre du Comité central, en privé et aussi publiquement, le samedi 30 décembre aux Salons Saint- Louis à Marseille, au cours de l'apéritif fraternel ( encore un !) organisé en l'honneur des "cadres" révisionnistes du département, avec force bouteilles de champagne et autres vins fins. Pour nous en tenir au compte-rendu publié par La Marseillaise dès le lendemain matin, voici ce que dit ce spécialiste des mensonges lancés contre les marxistes-léninistes: " Ceux-ci (les monopoles), conscients des résultats catastrophiques de leur politique économique et sociale, font s'agiter toute une série de groupuscules gauchistes, maoïstes, trotskystes. L'intérêt du mouvement de masse, dit-il avec force, nous commande une rigueur exemplaire à l'égard de ces groupuscules. "

..... La rigueur des revolvers, n'est-ce pas, monsieur Lazzarino ?
..... Vous voici pris sur le fait: En effet, deux, et certainement pour le moins trois, des hommes de main que vous avez lancés dans les bois de Puyricard, ne sont-ils pas justement des permanents de votre quotidien La Marseillaise ? Les ouvriers de l'imprimerie ne savent-ils pas que ces gens-là bénéficient de toutes vos sollicitudes et qu'en définitive leurs fonctions de typographes, de titreur pour Lanzada, ne sont que des couvertures ?

* Le PCMLF a été interdit le 12 juin 1968 par le gouvernement Pompidou, sur pression de la direction du parti prosoviétique. Il n'en continue pas moins à exister, à se développer et à agir pour les objectifs qu'il s'est fixé: une France socialiste. 

 

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