REVOLUTION PROLETARIENNE n°2. janv 1975
revue politique mensuelle du Parti Communiste Révolutionnaire (m-l)

Pages 8-9-10-11-12-13-14

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LA GRÈVE DES POSTIERS:
PREMIÈRE OFFENSIVE DE MASSE
CONTRE LA POLITIQUE DE CRISE DE LA BOURGEOISIE

C'est dans le contexte de la vaste campagne sur la crise orchestrée par la bourgeoisie pour obtenir des travailleurs qu'ils se solidarisent avec leurs exploiteurs et renoncent à leurs revendications, que les postiers vont déclencher leur mouvement.

POURQUOI CE MOUVEMENT DES POSTIERS ?

1) Le chantage au chômage exercé sur les travailleurs avec insistance par les capitalistes ne se pose pas dans les mêmes termes dans l'industrie et dans tes PTT. Si dans l'industrie les nombreuses fermetures d'entreprises, l'extension du chômage partiel peuvent momentanément réussir à dissuader les travailleurs d'engager la lutte pour des augmentations de salaire, aux PTT, le problème du gouvernement est plutôt celui de conserver le personnel ; les licenciements d'auxiliaires sont pour l'instant plutôt rares, et le chantage au chômage a donc moins d'efficacité sur les travailleurs des PTT.

2) Par sa politique de rentabilisation et d'adaptation continuelle de son appareil d'Etat à ses besoins, le Capitalisme Monopoliste d'Etat a accumulé tous les éléments pour l'embrasement de la grève. L'administration des postes comprend 345.000 agents dont 90.000 auxiliaires, réalisant un chiffre d'affaires de 25 milliards d'anciens francs, acheminant 47 milliards d'objets en 1973, gérant 7,2 millions de comptes-chèques pour 40 milliards d'avoir, 13,8 millions de comptes de Caisse d'Epargne pour 60 milliards d'avoir, et pour le téléphone gérant 5 millions de communications pour chaque heure de pointe. Pour la bourgeoisie, cet appareil de transmission était en retard sur les besoins notamment en matière téléphonique : que l'on se rappelle toutes les campagnes de la bourgeoisie sur le scandale du téléphone en retard sur les besoins... Retard dû aux limites budgétaires imposées du fait de choix d'investissements prioritaires différents dans les gouvernements précédents... Pour la bourgeoisie, le problème est donc de rattraper le retard par une augmentation des investissements tout en restant dans le cadre de ses impératifs budgétaires... Le deuxième impératif est celui de la rentabilisation continue de cet appareil..., c'est à dire l'abaissement continu des dépenses à effectuer au niveau du budget, tout en assurant un profit confortable aux fournisseurs de matériel, ou aux exécutants de travaux pour le compte des PTT, aux clients capitalistes... Donnons des exemples :

La cour des comptes, comme la commission Ducray de 1974, reconnaît comme courant des dépassements de prix de 5% à 13%, pour la livraison de matériels par ITT, CGE, Thomson... la pose d'une ligne téléphonique coûte 12.750 F alors qu'elle ne coûte que 5.400 F en Allemagne. Les prix des marchés sont d'ailleurs tenus secrets par l'administration. Le financement des installations est assuré par des sociétés de location de matériel (centraux téléphoniques) à 15% ou 20%, sociétés comme Codétel, Finextel, pouvant faire des taux de bénéfices appréciables (57% par an pour Finextel en 1973} alors que les dépôts CCP, les postes n'ont pas le droit d'y toucher et les prêtent à l'Etat au taux de 1,5%.
Les cédex et le système des prix dégressifs favorisent banques, sociétés d'assurance et trusts; par ce système, l'acheminement du catalogue de "La Redoute" qui pèse 3 kg revient à 0,60F à "La Redoute".
Dans ces conditions, quelle est la voie suivie par l'administration pour "rentabiliser" les PTT ? Plusieurs moyens sont mis simultanément en oeuvre :
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Les augmentations de tarif comme la hausse des timbres à 0,80 F, celle de la taxe de raccordement de 500 F à 1.100F...
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La modernisation et la réorganisation de l'administration elle-même... Modernisation du tri, modernisation de la gestion : séparation le 17 Octobre en deux directions, celle des postes et celle des télécommunications ; le démantèlement du CNET qui était chargé des études et établissait des contrôles sur les prix et sur la qualité du matériel livré ; introduction de la DPO (direction participative par objectifs), renforcement du système de la responsabilité individuelle pour la gestion, etc... ; mise en place de centres de tri automatiques à Orléans et à Arcueil. 60 sont prévus pour 1985.
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Mais la méthode principale a été l'organisation systématique de l'intensification du travail :
compensation des augmentations de trafic par l'augmentation de la charge de travail de chaque postier et les heures supplémentaires (les "califs").
   
- Quand le trafic augmentait de 4%, les effectifs n'augmentaient que de 2%. Le 6e plan prévoyait 32.500 emplois dans les postes, il n'y en a eu que 16.000.
   
- En Côte d'Or, 38.750 journées de repos compensateur n'ont pas été accordées en 1973...
Maintien de bas salaires : grâce au système de l'auxiliariat et du chantage au refus des mutations, (ce qui veut dire refus du retour en province, ou dans leurs pays pour les jeunes postiers déportés de leur pays comme les martiniquais, guadeloupéens et réunionnais, ou déportés de leur région, postiers de Bretagne, du Midi, des régions à fort taux de chômage...) Par ce système, la bourgeoisie a créé un corps de 90.000 auxiliaires, à 1300 F par mois, effectuant les plus durs travaux, que ce soit au tri ou ailleurs...
Les centres modernes comme celui d'Arcueil ne présagent rien de bon pour les postiers, au contraire, si la fatigue physique diminue, la fatigue nerveuse augmente considérablement à cause du bruit (85 décibels), à cause de l'éclairage au néon, à cause des cadences imposées aux employés qui codent, car que ce soit pour le préposé à la machine ou aux trieuses, il y a des compteurs permettant de relever les cadences effectuées...

Tous ces faits réunis ont crées les conditions du déclenchement de la grève.

LE DÉCLENCHEMENT DE LA GRÈVE.

Le 6 Octobre, à Paris-Brune, les employés du centre de tri s'opposent victorieusement aux conséquences de la modernisation, exigeant que l'on enlève les nouveaux casiers circulaires que l'on veut leur imposer, innovation qui a pour conséquence de les isoler les uns des autres, de les isoler des manutentionnaires, tout en poussant au rendement : 95 à 100% des postiers déclenchent la grève sans préavis, la direction cède, affecte 34 agents et 10 préposés supplémentaires, retire les casiers... Cette première riposte est popularisée sur les autres centres.
Il faut rappeler, d'autre part, que le 28 juin, 20.000 postiers avaient débrayé sur Paris pour l'augmentation des effectifs.
Le 14 Octobre,
au PLM, une délégation d'ambulants se rend chez le directeur qui refuse de les recevoir, la mobilisation s'organise par des AG dans chaque service.
Et le 17 Octobre, d'autres brigades envoient des délégations que le directeur refuse de recevoir ; à 18 h, il rentre chez lui, la brigade B reste dans les couloirs, c'est la grève, la brigade de nuit suit en soutien... et le lendemain, la grève s'étend sur Paris puis en province sur la base des 1.700 F mini, 200 F pour tous, augmentation des effectifs, titularisation des auxiliaires... Les révisionnistes, en plein XXIe Congrès ne s'opposent pas aux revendications, pensant que le mouvement restera dans le cadre de ce qu'ils avaient prévu et s'intégrera aux journées d'action prévues par les syndicats CGT-CFDT. Au PLM, à cette époque, il y a contradiction au sein du P"C"F sur l'attitude à adopter. Dès le déclenchement de la grève, la bourgeoisie réagit en essayant d'isoler Paris, en faisant occuper les centres de tri de province, ce qui ne fait pas renoncer les grévistes qui se réunissent en AG quotidiennes tous ensemble, tous les jours aux bourses du travail ; d'autre part, le mécontentement est tel que les syndiqués FO suivent le mouvement, privant la bourgeoisie d'un corps anti-gréviste sur lequel elle comptait pour assurer un service minimum. Enfin, l'utilisation de l'armée, recours envisagé dès le début, est délicate à cause des mouvements en cours contre les conditions de vie, l'absence de liberté d'expression à la caserne, avec l'appel des 100.
De nombreuses manifestations
ont lieu réunissant 10.000 puis 20.000 postiers. Le 23 octobre, au ministère, la journée de "délégation" au CNPF de Séguy et Maire est débordée par la présence de 10.000 postiers qui refusent la dispersion et en deux cortèges poursuivent la manifestation dans Paris, l'une ira jusqu'aux Champs Elysées... Devant ces manifestations, Lelong annonce des négociations mais sans remise en cause de l'accord salarial de la fonction publique de juin 1974. En même temps, le 1er novembre, Chirac tente de désamorcer le mouvement de solidarité qui commence à se manifester en recevant la FEN et en permettant la titularisation de 4.000 instituteurs, en octroyant aux cheminots 2% de mieux que les 2% prévus par l'accord salarial et en annonçant un plan pour la résorption progressive de l'auxiliariat dans la fonction publique. Révisionnistes et réformistes, sous prétexte de contrôler FO, acceptent le diktat de Lelong et vont négocier pendant 50 h sur autre chose que les revendications centrales des grévistes.
Devant les centres de tri qui ne sont pas véritablement occupés (cela rendrait les grévistes responsables des valeurs qui s'y trouvent), il y a des piquets de grève aboutissant aux mêmes résultats, présence tous les jours, discussion pour enlever les sacs...

Les postiers prennent des initiatives pour organiser leur lutte.

l La forme principale en sera les AG.
Maintenues par brigades dans plusieurs centres de tri par les révisionnistes, dans de nombreux autres, ce seront des AG d'ensemble...
Et il faudra toute une bataille, notamment au PLM, pour que les travailleurs puissent s'y exprimer...
Il y a quelques comités de grève en particulier à Arcueil et à Tolbiac qui assurent la démocratie ; à Arcueil, tout au long de la grève, le nombre de grévistes augmentera, mais ces comités se constituent là où les révisionnistes sont faibles et n'auront pas d'impact véritable sauf localement... Le pouvoir de direction de la grève est à l'inter-syndicale qui le défendra jalousement jusqu'au bout. L'inter-syndicale, constituée de permanents fédéraux décidera du sort des postiers, du contenu des négociations avec Lelong, pendant tout le conflit ; les révisionnistes prenaient la température du mouvement tous les matins en réunissant leurs délégués parisiens à 9 h ; les réformistes dans la CFDT refuseront ce type de rassemblement pendant tout le conflit craignant que leur direction soit remise en cause... par des délégués combatifs.

l Verrouillée à ce niveau, l'initiative des postiers va se manifester par la création de commissions sur des points spécifiques : au PLM, une commission auxiliaire-sédentaire sera constituée pour déterminer les revendications, elle essaiera d'avoir une vie autonome mais bien que constituée surtout de syndiqués CFDT, elle aura toutes les peines du monde à se faire reconnaître par les directions syndicales qui la traiteront d'anti-syndicale...
Les Martiniquais - Guadeloupéens se réuniront pour définir leurs revendications spécifiques... et affirmer leur condition de travailleurs "immigrés"... cette commission se multipliera sur tous les centres... et il y aura une âpre bataille entre les travailleurs et les révisionnistes et réformistes qui prétendaient chasser de cette commission toutes les aspirations à l'indépendance nationale. Les révisionnistes feront venir le député du P"C" révisionniste guadeloupéen qui se verra condamner par les postiers français et guadeloupéens présents, il repartira piteusement. Les réformistes de la CFDT sortiront un tract de surenchère sur les revendications de ces travailleurs, tout en les qualifiant de "travailleurs des DOM/TOM" reprenant à leur compte la terminologie de l'impérialisme français qui qualifie de "départements" ces pays colonisés, manière de passer sous silence l'aspiration à l'indépendance des peuples guadeloupéen et martiniquais.

l Enfin, au travers des commissions animation et popularisation, il y aura bataille continuelle entre révisionnistes et aspirations des masses: au PLM une petite pièce de théâtre sera montée sur la lutte et présentée dans de nombreux centres... jouée à Austerlitz ; le révisionniste de service pour en détourner les travailleurs proposera des places gratuites pour le "Roi Jean" de Shakespeare au théâtre de Villejuif, "Histoire d'A" et des débats sur la condition de la femme s'opposeront à Claude Vinci venant affirmer l'identité d'exploitation entre les postiers et les artistes, etc...
Ces batailles n'aboutiront pas à des victoires spectaculaires, mais contribueront à faire mûrir et à faire avancer la compréhension politique du révisionnisme dans le cours du conflit, et ceci d'une manière positive en présentant une autre alternative...

 

LA BATAILLE DES 1700 F

Les revendications centrales des grévistes : "1.700 F mini", "200 F pour tous", donnent naissance à d'importantes contradictions entre les postiers et les états majors syndicaux, donnent lieu à de nombreuses discussions chez les grévistes. En fonction de la pression et de la vigilance des masses pour le maintien de ces mots d'ordre, les révisionnistes vont tour à tour les escamoter ou les ressortir, s'attachant le plus souvent à "oublier" les "1.700 F" et "transformer" les "200 F pour tous" en "acompte mensuel de 200 F à valoir sur les augmentations de 75" ! Derrière cette bataille de mots d'ordre, que peut-on discerner ?

D'abord et de toute évidence, il y a le fait que quand les travailleurs évaluent eux-mêmes le minimum nécessaire pour subvenir a leurs besoins en 1974, ils trouvent non seulement bien plus que le SMIC, mais aussi bien plus que la revendication pilote des syndicats, les 1.500 F que CGT et CFDT ont avancé... après la campagne présidentielle de Mitterrand pour ne pas l'embarrasser si par hasard il était élu. Ainsi concrètement, les postiers et tous les travailleurs mesurent la faiblesse d'une des revendications centrales mises en avant dans le programme commun de la "gauche".
Mais il n'y a pas que cela, il n'y a pas ce seul aspect revendicatif du mouvement. Parce qu'en se mettant en lutte pour ces revendications, les postiers du même coup mettaient en cause la vaste campagne politique de la bourgeoisie sur la crise. Alors que, particulièrement depuis la rentrée de septembre 74, la bourgeoisie appelait les travailleurs à renoncer à leur lutte et à leurs revendications pour "sauver la France de la crise", alors que le "modèle de la crise" sur laquelle elle développait son intervention était la seule proposition qu'elle offrait aux travailleurs, le mouvement des postiers brisait avec ce système d'explication, et, de cette manière là, prenait une dimension politique. Cela veut dire qu'il était alors possible de développer dans la grève toute une série d'explications politiques, de révélations sur la faiblesse de l'impérialisme français, les raisons de la politique de crise... C'est ce qu'a fait notre Parti, rencontrant un réel écho chez les postiers, preuve que ces questions-là affleuraient bien dans le mouvement. En même temps, quand ils développaient leurs revendications, quand ils attendaient des directions syndicales qu'elles élargissent le mouvement, les postiers, par la conduite même des révisionnistes, pouvaient mesurer qui s'opposait à un mouvement d'ensemble des travailleurs, quel était l'obstacle qu'il fallait franchir pour faire céder les Lelong, Chirac... En s'opposant aux revendications des postiers, les révisionnistes sont ainsi apparus, pas seulement comme des saboteurs de la grève, mais aussi comme des défenseurs zélés du modèle de crise de la bourgeoisie. Aussi pouvait être mise à nue assez clairement durant cette lutte, la communauté de vue derrière des langages différents du gouvernement et de la "gauche" sur la crise, la nature réelle des propositions de la "gauche", et du P"C"F en particulier. L'intervention politique de notre Parti, articulée autour de la bataille des 1.700 Francs, a montré que c'était dans de telles batailles politiques que pouvait le plus efficacement se développer chez les travailleurs le point de vue révolutionnaire : la naissance de nombreux cercles postiers marxistes-léninistes, ainsi que le développement de plusieurs cellules d'entreprises à la poste en témoignent.

LES FORCES POLITIQUES BOURGEOISES FACE AU MOUVEMENT

L'extension du conflit commence alors à se dessiner assez nettement, les cheminots sont en grève à Montparnasse, au dépôt d'Ivry, à la RATP, dans les hôpitaux, cela commence à bouger. Une manifestation à la Bastille le 5 novembre rassemble 20.000 personnes de la "fonction publique". Aucun appel n'a été lancé en direction des travailleurs de l'industrie. Le 5 novembre, il y a 20.000 personnes à la Bastille et en même temps que Lelong propose ses miettes, Chirac et l'Elysée, en liaison avec Bergeron, font face à cette menace d'extension. Quelle est la réaction des forces politiques ? Du côté du gouvernement, Chirac déclenche une attaque contre les grévistes qualifiant leur mouvement de "politique", tentant par là de briser le front de lutte des grévistes, de saper la solidarité effective que rencontrent les postiers chez les autres travailleurs comme en témoigne par exemple le bon accueil qu'ils réservent aux collectes. Ce chantage contre la "grève politique" a peu d'écho malgré les efforts décidés de Bergeron qui dénonce, comme par hasard au même moment, la volonté de la CGT et de la CFDT de "politiser" le mouvement, et se désolidarise des manifestations communes appelées par ces syndicats. Les postiers y compris ceux qui sont syndiqués à F.O. repoussent ce chantage ! Du côté de la "gauche", c'est-à-dire pour l'essentiel du côté du P"C"F (parce que le PS n'a aucune prise, aucun moyen d'agir sur le mouvement) la réaction est mitigée. D'une part, le P"C"F entend par l'intermédiaire de la direction de la CGT qu'il contrôle, s'appuyer sur le mouvement pour refaire une partie du terrain perdu au profit du PS lors des dernières législatives partielles. Ces élections ont prouvé clairement à qui, électoralement, l'union de la gauche profite. En plus l'avantage pris par le PS a tendance à être accentué par les initiatives prises par Poniatowski pour favoriser une rupture de l'union de la "gauche", pour favoriser une participation des "socialistes" à un gouvernement impulsé par Giscard. Aussi le P"C"F, pour mettre un frein à cette évolution, n'hésite pas à soutenir, dans certaines limites, le mouvement pour s'affirmer face au gouvernement comme l'interlocuteur valable, celui qui a prise sur la grève des postiers, celui avec lequel il faut compter. Mais d'autre part, le P"C"F et les chefs révisionnistes de la CGT savent qu'ils ne peuvent sans risque laisser s'étendre le mouvement, laisser les travailleurs prendre conscience de leur force, et vérifier dans l'affrontement avec la bourgeoisie le rôle et la nature des révisionnistes. La résultante de ces 2 facteurs, c'est quelques mesures d'extension contrôlées, mesurées, canalisées vers des objectifs précis et limités, prises à l'initiative des révisionnistes, et c'est aussi la lettre de Séguy au gouvernement où il appelle à la conclusion rapide d'un compromis acceptable.

LE "COMPROMIS ACCEPTABLE" VU PAR LELONG, ET LA BATAILLE POUR L'EXTENSION

Il va être massivement refusé dans son relevé de conclusions le 6, par les postiers, malgré les premières réactions confédérales : "Un pas en avant" pour Le Beller (CFDT), "un impressionnant tableau" pour le journaliste Pierre Cames de "L'Huma" du 6.
Les postiers vont refuser un accord qui oublie leurs revendications de salaires et ne propose que d'étendre les primes de rendement et de résultat d'exploitation aux auxiliaires pour mieux les rattacher à la rentabilisation ; un accord qui ne propose que 6.000 titularisations sur 90.000, mais qui organise toute une vague de promotions internes afin de réanimer l'idéologie de la promotion individuelle ; un accord qui voudrait dans son chapitre B faire négocier par les grévistes les conditions de leur licenciement dans le cadre de la modernisation ultérieure des postes et dont les syndicats ne souffleront mot ; un accord enfin, dont les seules créations d'emploi sont celles de surveillants-chefs et qui s'attache avec soin à définir aux mieux promotion et déroulement de carrière des inspecteurs du cadre A afin de se les attacher plus étroitement contre les postiers...
L'accord refusé
unanimement, c'est à l'extension du conflit, à la liaison avec les cheminots et les hospitaliers que les postiers vont aspirer dans les centres de tri...
Mais pour les cheminots, il est déjà trop tard, le mouvement a été brisé le 5 par l'appel à une grève de 48 h sur les 1.500 francs... désaveu des revendications posées par les postiers, désaveu des aspirations mêmes des cheminots. A Lyon, Nantes... malgré des initiatives pour poursuivre, le mouvement sera brisé et l'écœurement important.
A ce moment, révisionnistes et réformistes appellent pour la journée du 19, font débrayer le labeur le 13 novembre, mais dans les centres de tri, l'intersyndicale s'oppose par tous les moyens à des initiatives de rencontres et de soutien directs entre cheminots, postiers, hospitaliers, etc... On déclare à ceux qui posent "la question en AG à Austerlitz: "les cheminots sont assez grands pour savoir ce qu'ils ont à faire et si vous y alliez, vous risqueriez de vous faire mal recevoir".
Dans les hôpitaux
qui sont déjà largement en grève, le même langage est tenu. A Cochin, un révisionniste déclare: "faire venir les postiers, ça va pas, pourquoi pas faire venir ceux de Néogravure et les anciens étudiants de mai 68 pendant que vous y êtes".
Malgré ce verrouillage
de nombreuses initiatives seront prises pour assurer la liaison: le PLM et l'hôpital St-Antoine feront des diffusions communes sur les marchés du 12°, une délégation de St-Antoine ira 2 fois au PLM et se fera renvoyer la seconde fois par les révisionnistes... Des rencontres directes postiers-cheminots auront lieu dans les gares, malgré les révisionnistes; alors que postiers et cheminots travaillent les uns à côté des autres, les révisionnistes empêcheront l'unité... à Caen, un comité interprofessionnel de soutien sera mis en place par l'UL-CFDT, assurant pendant toute la grève le soutien de Saviem, Moulinex, SNM, etc... aux postiers qui ne seront jamais seuls et assurant en retour la popularisation de leur lutte dans les usines... Tandis que d'importantes contradictions entre les masses et les directions syndicales se développement sur cette question, dès le 12, directions CGT et CFDT dénaturent les 1700 F et la titularisation des auxiliaires. Se rendant aux arguments de Lelong qui chiffrait à 20 milliards la satisfaction de ces revendications (2 fois le budget 74 des PTT), révisionnistes et réformistes transforment les 1700 F minimum en 200 F à valoir sur une remise en ordre du contentieux catégoriel, pour arriver à 1700 F...
Ainsi, le caractère uniforme des 200 F peut être remis en cause dans le cadre de cette remise en ordre; d'autre part 200 F pour tous, pour les auxiliaires à 1300 F, cela fait 1300 + 200 = 1500, la revendication est ramenée à 1500 F, et le programme commun est sauvé. La titularisation des auxiliaires est oubliée au profit de création massive d'emplois... combien, ce n'est pas dit, et les titularisations, il n'en est plus question ...
Les réformistes de la CFDT s'alignent sur cette modification et la défendront avec les révisionnistes jusqu'au moment où tout étant perdu, on pourra ressortir les 1700 F afin de préparer la reprise. A ce moment le Parti prend toutes initiatives pour, là où il est, organiser l'extension...

ECHEC DE L'INTERVENTION POLICIERE DU 14

Malgré l'intoxication gouvernementale qui tente à la fois de faire croire à une reprise progressive, à la fois de dresser les autres travailleurs contre les postiers, malgré la mise en place de la poste parallèle dans les chambres de commerce, dans les locaux loués exprès, avec le concours d'inspecteurs centraux des PTT, des boîtes de travail intérimaire, le concours de transporteurs comme Calberson qui recevra pour plus de 20 millions de francs, malgré tout cela le mouvement reste aussi déterminé. Aussi la bourgeoisie monte un ensemble de provocations sur Paris en liaison avec l'occupation de tous les centres de tri... espérant, par des heurts, monter la population contre les grévistes; toutes échoueront, et sur Paris, les forces de police n'occuperont même pas les centres, se contentant de faire le piquet en face...
Les révisionnistes tenteront de mettre ces provocations (vanne ouverte à la cantine du PLM, etc...) sur le dos des révolutionnaires mais sans succès; à Austerlitz comme au PLM, des voix dont celle du Parti se feront entendre pour dénoncer cette manœuvre et appeler à discuter plutôt les initiatives, avec le soutien de la masse des travailleurs... De ce point de vue, la campagne anti-gauchiste préparée par les révisionnistes a été étouffée dans l'œuf par les postiers eux-mêmes. La riposte sera énergique, une manifestation de 100.000 personnes le 15 au soir réaffirmera: "nous voulons, nous aurons satisfaction !", "1700 F minimum, 200 F pour tous ! ".

 

LE TOURNANT DU 19 NOVEMBRE ET LA LIQUIDATION DE LA GRÈVE 

Le 19 novembre, il y a 400.000 travailleurs à Paris et d'autres centaines de milliers sur tout le territoire. Ce sont les plus grandes manifestations depuis 1968; aux côtés des postiers, les agents des hôpitaux sont très nombreux, mais dans l'ensemble, la classe ouvrière n'est au rendez-vous que dans une proportion minime sauf dans quelques villes comme Dunkerque ou Besançon. Pourquoi ?

l D'une part du fait des révisionnistes qui n'ont pas mobilisé dans toute une série d'entreprise, ou ont "mobilisé" de manière à décourager les travailleurs de manifester avec les postiers.
Comment expliquer, par exemple que ce 19, ils appellent à un meeting à plus de 10 h à Renault (Boulogne-Billancourt), alors que la manif est à 11 h... Quelles revendications sont proposées dans les usines: les 1700 F ?, les 200 F pour tous ? , non, ce sont bien souvent les 1500 francs et la garantie de l'emploi... Pour les révisionnistes, s'il importe d'avoir une large mobilisation, il faut éviter un mouvement d'ensemble dont on ne sait pas trop à quelles remises en cause de l'influence révisionniste il aboutirait.

l D'autre part le chantage au chômage de la bourgeoisie avec les compressions d'effectifs, celles de Citroën, les réductions d'horaires, les fermetures annoncées pour les fêtes, celles de Péchiney en particulier, crée une atmosphère d'incertitude et une hésitation dans la classe ouvrière.
Aussi, après cette manifestation, systématiquement minimisée par la bourgeoisie, postiers et travailleurs s'attendent à de nouvelles initiatives pour contraindre Lelong qui joue les intransigeants à l'ouverture de nouvelles négociations avec les 1700 F et les 200 F à la clé. Mais pour les révisionnistes, parti bourgeois au sein du mouvement ouvrier, c'est le point final. Maintenant que la démonstration est faîte qu'il faut compter avec le P"C"F car il mobilise encore la classe ouvrière, il reste au P"C"F à faire la démonstration de sa capacité de brider les aspirations des masses, de faire reprendre tout en limitant au maximum la prise de conscience des travailleurs sur son rôle.
Pour ce faire le P"C"F par direction CGT interposée laisse sans perspectives le mouvement du 19 au 26, tandis qu'en province où l'isolement joue le plus, des postiers sans perspectives reprennent le travail; Lelong annonce lors de la discussion du budget la possibilité de création en juillet après entretien avec Fourcade et au cas où le trafic aurait de nouveau beaucoup augmenté (ce qui fait beaucoup de si) de 1000 postes supplémentaires. Tandis que Chirac, dans une lettre aux syndicats annonce qu'il reste fidèle à la politique contractuelle et que le 13 décembre, les discussions auront lieu sur les salaires de la fonction publique. D'autre part, une polémique FO/CGT est développée par les révisionnistes afin de présenter FO comme responsable de la reprise ; cela ne prend pas car les syndicalistes FO dans la plupart des cas ne suivent pas Bergeron.
C'est dans ce cadre démobilisateur qu'est annoncée la journée d'action du 26 novembre. Annoncée presque une semaine à l'avance, c'est le seul objectif de mobilisation proposé aux grévistes au lendemain du 19. Jusqu'à la veille du 26 les postiers dans les centres de tri ne sauront pas ce qui est prévu. Des voix s'élèvent pour exiger une manifestation au ministère... Ce qui sera organisé ... un rassemblement à la Bourse du Travail. Dans les centres, comme par hasard, les 1700 F réapparaissent sur les tracts et la fidélité à cette revendication est clamée haut et fort par les directions syndicales au moment où elles savent qu'il n'est plus possible de les obtenir...
Le 26, Frischman (secrétaire de la fédération CGT et membre du CC du P"C"F) et Le Bélier (signataire de l'appel de dirigeants CFDT à rejoindre le PS) font le point de la situation, parlent des 1700 F tout en "popularisant" la manière "magnifique" dont les postiers ont repris en province, conservant intacte leur combativité. Pour la direction CGT, il n'est pas question d'appeler ouvertement à la reprise, vues les oppositions qu'elle prévoit; la reprise se fera "démocratiquement" sur la base du pourrissement et en fonction de l'argument "mieux vaut reprendre tous ensemble que de voir le mouvement s'effilocher".
Cette reprise "démocratique" et en douceur va être organisée au PLM à partir de la brigade d'ambulants la moins combative, les autres étant mises devant ce fait et un tableau très noir de la situation étant dressé intentionnellement... pour faciliter la reprise.
On comprend la ténacité avec laquelle, au PLM, révisionnistes et réformistes ont défendu les AG par brigades et par services qui sont "plus démocratiques parce qu'il y a plus de monde". On comprend mieux les tentatives à Austerlitz d'ôter à l'AG d'ensemble tout pouvoir au profit des AG de brigades... Le PLM reprenant, c'est la fin du mouvement sur Paris, et sur le reste du pays... Les postiers arrêtent le mouvement pour le poursuivre sous d'autres formes: la grève des cadences, car Lelong a annoncé qu'il ne paierait pas les jours de grève, qu'ils seraient retenus en 4 mois, ce qui fait un tiers du salaire en moins par mois. Les révisionnistes lancent le mot d'ordre "travailler pour ce qu'on est payé", "coup de frein sur les tris" mais beaucoup sont chefs et au bout de quelques jours poussent à la cadence, la direction annonce d'autre part que toute grève de cadences ou simplement appel à cette forme de lutte sera puni de mise à pied. Les révisionnistes répliquent aussitôt par un tract disant "évitez toute provocation, la direction veut qu'on se remette en grève", ce qui revient à ne pas réagir à cette note de service.

Malgré cette note, la révolte demeure aux postes et les cadences d'antan ne sont pas prêtes d'être retrouvées: au contraire, les retenues de salaire, le maintien des postes parallèles mises en place pendant la lutte, les risques de démantèlement et de modernisation maintiennent les postiers en éveil...

 

CONCLUSION

Les postiers, après 6 semaines de grève n'ont pas obtenu satisfaction sur leurs revendications essentielles. Au contraire la bourgeoisie a décidé de les frapper encore en retenant pendant 4 mois un tiers de leur salaire. La poste parallèle est pour l'instant maintenue, un plan de démantèlement des gros centres de tri est mis en place, et les directives contre les grèves des cadences sont ventilées dans toute la poste.
Mais contrairement à ce que peut penser la bourgeoisie, les postiers ne rentrent pas battus, au contraire, ils rentrent révoltés et décidés à remettre ça, en témoignent les formes de résistance en cours aujourd'hui dans les postes: notamment au niveau des cadences...Aujourd'hui, les postiers ont les yeux tournés vers la classe ouvrière et ils attendent... Krasucki, dans son article du 2 décembre dans l'Huma parle "d'un combat qui porte loin", il ne pensait pas si bien dire car ce combat des postiers porte plus loin que "l'Union de la Gauche " plus loin que la défense du "service public", service du capital qui marchait si bien du temps de la gauche comme nous le dit M. Krasucki.
Il porte plus loin
, car, au cours de ce conflit, les postiers, couche proche de la classe ouvrière, ont approfondi leur remise en cause de la bourgeoisie au pouvoir, ils ont commencé à rompre avec l'idéologie du fonctionnaire, l'idéologie de la promotion individuelle, et cela s'est bien vu par le refus massif des propositions Lelong qui jouaient à fond sur cette idéologie qui est ébranlée.
Et cela s'est bien vu par la perte d'influence de FO, syndicat jaune, qui s'était construit en 1947 sur ces bases... Les postiers ont rompu avec la politique de crise de la bourgeoisie, ils sont restés sourds à ceux qui disaient que 1700 F n'était pas réaliste, que titulariser 90.000 auxiliaires c'était impossible; la lutte contre l'inflation, les équilibres budgétaires de la bourgeoisie, le préavis, ils n'en ont eu cure. Au contraire, par la pratique quotidienne, les tarifs préférentiels aux trusts, par la gabegie des marchés passés avec les fournisseurs, les subventions indirectes par les sociétés de financement, les scandales pétroliers et les subventions à Citroën... les postiers ont eu tout au long du conflit clairement conscience que la bourgeoisie pouvait et qu'elle devait payer et c'était le sens de leur mot d'ordre: "nous voulons, nous aurons satisfaction... ".

Tout au long du conflit, face au mépris de Lelong, les traitant "d'idiots", face aux imprécations de Chirac, à la répression de Poniatowski, la conscience politique des postiers s'est approfondie, leur volonté de liaison politique avec la classe ouvrière s'est affirmée, en est témoin cette aspiration profonde à une extension véritable du mouvement avant et après le 19.

La mise en mouvement des postiers, après le mouvement dans les banques et avant le mouvement dans les hôpitaux est un signe important de l'approfondissement de la crise politique dans laquelle se trouve la bourgeoisie aujourd'hui. La barrière de l'idéologie du fonctionnaire, le corporatisme qui assurait à la bourgeoisie une neutralité relative de ces couches ont été ébranlés.

Il porte plus loin parce que l'idéologie du "service public" autre élément d'obscurcissement politique de la bourgeoisie, avancée dans le conflit par les révisionnistes, en a pris un sérieux coup. En effet, l'expérience quotidienne des postiers, véhiculant des tonnes de courrier publicitaire ou commercial à des tarifs dégressifs, la mise en place des postes parallèles, les déclarations haineuses des représentants patronaux en particulier ceux des industries travaillant par correspondance ont remis à sa place ce "service public" qui est le service du Capital, et ce n'est pas par hasard si, à la reprise, les cédex ont été les derniers à être triés car ce sont eux qui assurent le gros du trafic commercial...
Les révisionnistes Jouant sur le fait que les postes assurent aussi le trafic de la population, et que les postiers avaient besoin du soutien du peuple travailleur, ont tout fait pour maintenir cette illusion d'une poste au-dessus des classes, mais une brèche est néanmoins ouverte sur cette poste au service du Capital.

Malgré toute la "prudence" et les "manœuvres des révisionnistes", les contradictions entre ceux-ci et les postiers se sont accrues... Même si les révisionnistes sont arrivés en fin de compte à imposer leur vue, aujourd'hui, le résultat, c'est l'échec de la grève; aujourd'hui, ils doivent en assumer les conséquences, car ils ont beau dire que la reprise a été "un exemple de démocratie", ils ont montré leur impuissance face au gouvernement; et ceci a été largement ressenti comme en témoigne l'accueil positif dans les centres de notre tract national établissant clairement tes responsabilités...
Les réformistes, eux, ont brillé par leur absence, et la position de Le Bélier, signataire de l'appel à rejoindre le PS, est une belle illustration des conséquences négatives que peut avoir le rattachement de la CFDT au PS; entre la défense des aspirations des postiers et l'unité syndicale contre ces aspirations, la voie est choisie. 'Plutôt trahir les intérêts des postiers et dénaturer leurs revendications...

Même si elles n'ont pas débouché, de nombreuses initiatives des masses en mouvement ont révélé la profondeur de leurs aspirations à autre chose que la voie de Giscard ou celle du Programme Commun:
- la vigilance des masses par rapport aux revendications;
- la profondeur de l'aspiration à un mouvement d'ensemble;
- la détermination sur les objectifs malgré l'intoxication et le chantage;
- à l'occasion de l'animation de la grève, l'aspiration à une autre société qui était sensible dans des discussions sur des points spécifiques comme les femmes, (projection d'Histoire d'A), comme les immigrés et le problème de l'indépendance (Martinique-Guadeloupe).
Au cours de la grève, le scepticisme s'est accru face au révisionnisme, le caractère dérisoire des interventions impuissantes de leurs députés a été ressenti. Le peu d'écho reçu aux mobilisations qu'ils ont tentées à l'occasion du débat P"C"/PS, débat dans lequel les postiers ne se retrouvaient pas, renforçaient leurs interrogations sur "l'Union de la Gauche". Le "compromis acceptable" de Séguy, en pleine grève, même s'il n'a pas été largement "popularisé" a renforcé les interrogations, de même toutes les attitudes d'opposition aux initiatives de popularisation directe, leur conception de la démocratie..., cette multitude de faits ont suscité et renforcé le doute, ont créé une situation d'attente, l'aspiration à une autre voie que celles de Giscard et de l'Union de la Gauche, l'attente d'une force politique qui permette de s'engager dans cette voie.
Ce sont ces questions auxquelles le Parti a commencé à répondre, c'est cette force qui a commencé à s'affirmer partout dans le pays par la présence du Parti par ses propositions, lors de la grève des postes, pour renforcer le mouvement, l'étendre, par la diffusion du "Postier marxiste-léniniste" et par l'action des cercles de postiers du P.C.R. (m-l). A la suite de ce conflit, un certain nombre de cellules se sont constituées dans les postes sur tout le pays; aujourd'hui elles doivent se multiplier.

(décembre 74) 

  

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