(1) Dans les milieux d'extrême droite, ce Duprat passe pour un élément lié à la police, et en tout cas fort bien renseigné. Voici ce que l'on peut lire dans son ouvrage " Les journées de Mai 68 - les dessous d'une révolution " publié aux Nouvelles Editions Latines en 1968 (page 131) : " Dès le lendemain le gouvernement dissout les groupes gauchistes. II apparaît aussitôt qu'il s'agit d'un " cadeau " du gouvernement au P.C., car le Parti communiste français marxiste-léniniste n'ayant joué aucun rôle dans les émeutes (flétries par lui " d'aventurisme ") et ne disposant pas de " groupes armée ", au moins d'une façon ostensible, est dissous comme les autres groupes révolutionnaires... " Si nous laissons à ce fasciste la responsabilité de son appréciation du P.C.M.L.F., il n'en reste pas moins que sa révélation concernant le " cadeau " fait aux dirigeants révisionnistes par le pouvoir présente un intérêt historique certain.

(2) A l'époque des gens (ou " agents " ?) connus pour avoir participé a la dérisoire tentative d'organiser à Dra-el-Mizan, en Algérie, un maquis insurrectionnel sollicitaient leur admission dans les rangs du P.C.M.L.F. Les gouvernants algériens avaient attribué l'opération aventuriste en question à une manipulation de la C.I.A.

D'autre part, certains autres candidats à l'entrée dans le parti avaient eu et conservaient peut-être des liens avec le réseau monté sur le plan international par un ancien dirigeant " communiste " d'Egypte, connu sous le nom de Kuriel, réseau dont il y a tout lieu de penser qu'il était et reste contrôlé par les services secrets soviétiques. II n'est pas exclu enfin que des provocateurs sionistes aient également tenté de s'introduire dans le P.C.M.L.F. vers la même période.

Ces diverses opérations n'excluaient pas, bien entendu, le travail assumé de manière systématique et constante contre le P.C.M.L.F. par le ministère de l'Intérieur dont la gestion appartenait à un homme qu'obsédait visiblement " le complot révolutionnaire International … "

Sans parler des pratiques courantes des appareils spécialisés organisés tant par les dirigeants révisionnistes français que par leurs homologues et patrons soviétiques.

(3) Comment expliquer le libéralisme qui conduisit François Marty et d'autres à ne pas écarter ce militant mal intentionné ?

Par deux défauts essentiels : d'une part la qualité d'ouvrier travaillant en usine aveuglait les dirigeants dont le souci de prolétarisation des rangs du parti demeurait extrêmement vif, leur erreur tenait en l'occurrence à un certain ouvriérisme qui avait déjà sévi parmi eux lors des congrès de Lancry et de Puyricard ; d'autre part par le manque d'expérience dans la pratique nécessaire pour distinguer les " ennemis " des " amis " et pour solutionner les contradictions d'après une juste appréciation de leur nature, antagonique ou au sein du peuple.

Après une explication évasive de l'initiative que constituait cette lettre à un camarade avec lequel il pouvait discuter en réunion normale tout ce qu'il avait à régler, la Direction centrale ne s'efforça pas d'approfondir les raisons idéologiques et politiques qui pouvaient l'avoir déterminée.

L'opposition entre les deux lignes ne s'en trouva pas pour autant atténuée, tout au contraire, le contrevenant aux règles de fonctionnement d'une direction léniniste se sentant probablement encouragé par le libéralisme dont il avait bénéficié.

(4) De tout temps, la bourgeoisie s'est efforcée de discréditer les dirigeants du mouvement ouvrier. Les exemples abondent, dans l'histoire, où des accusations crapuleuses ont été diffusées par des éléments provocateurs pour tenter de détruire l'autorité morale et politique de certains " chefs révolutionnaires " (au sens de Lénine). Pour abattre un pouvoir (y compris dans un parti ou une organisation) on commence par une préparation idéologique visant sa tête (enseignement de Mao Tsé-toung).

(5) Nous avons déjà indiqué que Jacques Grippa, ex-membre du Bureau politique du parti révisionniste belge, fut un actif agent provocateur dont l'activité néfaste s'étendit jusqu'en 1967 à toute l'Europe occidentale, dans le seul but de saper de l'intérieur l'édification des jeunes partis marxistes-léninistes auxquels il avait feint de se rallier en 1963.

(6) II importe de savoir qu'indépendamment de ses propres agents infiltrés comme informateurs (en terme plus simple " indicateurs ") dans les rangs des marxistes-léninistes, le ministère de l'Intérieur géré par la bourgeoisie bénéficie des renseignements qui lui sont régulièrement transmis, par des voies particulières, par l'appareil policier parallèle du Parti " communiste " français dont les activités sont coordonnées au niveau européen sous la houlette d'un service spécial placé sous la direction des sociaux-impérialistes de Moscou.

En 1970, quelques indiscrétions filtrant d'un niveau assez élevé dans le parti révisionniste (indiscrétions calculées probablement d'ailleurs) permettent de révéler que la direction du P." C. "F. prévoyait l'effondrement du P.C.M.L.F. et la disparition de l'" Humanité Rouge " pour la fin de l'année.

(7) Ici n'est nullement mise en cause l'activité efficace et désintéressée de l'avocat qui assuma la défense des marxistes-léninistes.

(8) La " première contribution de la direction centrale pour la conférence nationale " publiée dans le " Bulletin Intérieur " no 3 (octobre 1970) traite des points suivants : attitude à adopter vis-à-vis de l'impérialisme américain, du social-impérialisme soviétique, de l'impérialisme français ; définition de l'objectif stratégique des marxistes-léninistes de France sous la formule sans équivoque de " dictature du prolétariat " ; dispositions organisationnelles et idéologiques concernant :

1) Le comité central.

2) Les organismes de base.

3) Les organismes intermédiaires

4) La formation idéologique des cadres

5) La presse.

6) Les organismes de diffusion.

7) La liaison avec la classe ouvrière.

8) L'importance des associations de masse.

9) La lutte idéologique active.

10) Les organisations de masse de la jeunesse et des femmes.

 

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