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ENSEIGNEMENTS DES 2 GRANDES LUTTES ENTRE 2 LIGNES (qui ont marqué la naissance et le début de l'édification du P.C.M.L.F.) ..... La question qui domine toute la période historique allant de 1963 à nos jours, et qui va se poser encore pendant un certain temps, c'est la question de l'édification d'un PARTI REVOLUTIONNAIRE PROLETARIEN dans notre pays. ..... Jusqu'ici les PARTIS MARXISTES-LENINISTES qui ont réussi à devenir des armes décisives pour la victoire de la Révolution, sont nés et se sont développés dans les pays où la classe détentrice du pouvoir ne s'appuyait pas sur un système aussi avancé sur le plan économique que celui actuel des nations impérialistes occidentales, le capitalisme monopoliste d'Etat. ..... Par conséquent, la question de la naissance et de la croissance jusqu'à la victoire de la Révolution prolétarienne d'un PARTI DU PROLETARIAT se situe dans le cadre de conditions spécifiques nettement différentes et nouvelles. ..... Aussi s'il est indubitable que les exemples fournis par l'Histoire du mouvement révolutionnaire prolétarien, exemples victorieux en CHINE comme en ALBANIE, exemple temporairement victorieux en UNION SOVIETIQUE comportent de précieux enseignements de portée universelle, il n'en reste pas moins que la question du PARTI MARXISTE-LENINISTE dans un pays comme la France impose d'être envisagée en tenant compte des conditions qui sont celles d'un pays où domine le capitalisme parvenu à son stade le plus avancé. ..... La lutte fondamentale du prolétariat contre la bourgeoisie capitaliste ayant à sa tête sa fraction monopoliste disposant de l'appareil d'Etat est une lutte à mort. Elle restera jusqu'à son dénouement par la Révolution une lutte antagonique sans la moindre compromission possible. ..... Ces conditions historiques expliquent clairement que le PARTI COMMUNISTE MARXISTE-LENINISTE DE FRANCE, face à l'une des bourgeoisies les plus expérimentées de la vieille Europe, n'ait pu bénéficier d'une vie légale, c'est-à-dire " tolérée ", au-delà de quelques mois d'existence. Le seul fait d'évoquer l'objectif stratégique d'un tel PARTI, sans qu'en soient déjà rassemblés les moyens, a provoqué la violence de classe de la bourgeoisie : là est essentiellement la signification historique de l'interdiction du jeune PARTI en juin 1968. ..... Cette interdiction ne fut en vérité que le premier épisode de la longue et dramatique lutte qui opposera jusqu'au bout les deux classes antagoniques de la nation française. ..... En ce sens, l'ensemble des faits et analyses que nous livrons au lecteur démontre que si les marxistes-léninistes en France sont capables de s'emparer et convenablement maîtriser l'idéologie révolutionnaire du prolétariat, aucune mesure de la bourgeoisie, quel qu'en soit le haut niveau technique, ne viendra à bout du PARTI MARXISTE-LENINISTE. ..... Cela signifie que les militants et dirigeants doivent se convaincre profondément que nulle lutte de leur PARTI ne sera facile, que l'édification de leur PARTI sera longue, délicate et ne progressera qu'à travers des luttes continuelles, sous des formes et dans des occasions diverses. ..... A cet égard, il importe de souligner la très dangereuse illusion qui consisterait à supposer que la bourgeoisie au pouvoir aura une certaine tendance à épargner tactiquement les marxistes-léninistes en raison de leur antagonisme avec le révisionnisme moderne. Cette idée est fondamentale erronée et doit être sévèrement combattue quand elle fait son apparition où que ce soit. Non, la bourgeoisie n'épargnera pas, n'épargnera jamais le véritable PARTI REVOLUTIONNAIRE PROLETARIEN s'il se trouve confronté avec le PARTI REVISIONNISTE. ..... Au contraire, sournoisement si nécessaire, puis ouvertement en définitive, elle soutiendra le PARTI REVISIONNISTE, parce qu'il la sert efficacement, parce qu'il agit concrètement pour empêcher la préparation aujourd'hui, la réalisation demain de la Révolution prolétarienne. Il n'est pas exclu que la bourgeoisie fasse appel un jour futur aux dirigeants révisionnistes pour sauvegarder ses intérêts, ses privilèges de classe, dans le cas où elle ne serait plus en mesure d'agir par ses propres moyens. ..... Ceci dit, comment donc le P.C.M.L.F. analysa-t-il sa propre crise de l'année 1970 ? ..... Nous y discernons pour notre part une violente lutte entre deux lignes sur la question du " pouvoir " dans le PARTI et de sa " nature de classe ". En définitive il s'est agi de savoir quelle classe allait diriger le jeune PARTI, quel contenu de classe cette direction allait lui fournir, quel PARTI elle allait devoir édifier, un PARTI BOURGEOIS ou un PARTI PROLETARIEN. ..... Parmi les documents dont nous avons pu disposer figurent les " Bulletins intérieurs " du Parti communiste marxiste-léniniste de France édités en octobre 1970 (n° 2 et 3) et en novembre 1970 (n° 4). Les deux premiers sont consacrés à " la rectification ", le n° 3 comportant exclusivement une " première contribution de la Direction centrale pour la Conférence nationale " qualifiée par ses auteurs de " projet de plate-forme ". ..... Encore que ce document, datant de moins d'un mois après les événements déjà exposés, définisse une ligne explicite sur nombre des questions controversées (8), il n'entre pas dans notre présent propos. ..... Par contre le numéro 4 comporte une analyse assez détaillée de la " crise " signée par la " D.C.C. " au début de novembre 1970. Son importance nous semble telle que nous la publions dans notre rubrique " Documents ". Retenons-en essentiellement, comme enseignement de première importance la distinction présentée entre causes externes et causes internes du phénomène en question. La méthode d'analyse ici employée nous parait conforme aux enseignements de MAO Tsétoung figurant notamment dans son ouvrage " A propos de la contradiction " datant d'août 1937. Ce dernier précise en effet : ..... " ... La cause fondamentale du développement des choses et des phénomènes n'est pas externe mais interne ; elle se trouve dans les contradictions internes des choses et phénomènes eux-mêmes... le développement de la société est dû surtout à des causes internes et non externes... " Ajoutant un peu plus loin : ..... " ... La dialectique matérialiste exclut-elle les causes externes? Nullement. Elle considère que les causes externes constituent la condition des changements, que les causes internes en sont la base, et que les causes externes opèrent par l'intermédiaire des causes internes... " ..... Et MAO Tsétoung de fournir son célèbre exemple de " l'œuf qui a reçu une quantité appropriée de chaleur (qui) se transforme en poussin, (tandis que) la chaleur ne peut transformer une pierre en poussin, car leurs bases sont différentes... " ..... De cette analyse établissant que le contenu social du jeune Parti, contenu de classe petit-bourgeois, fut la cause principale de la " crise " découle cet enseignement combien décisif : il est indispensable que triomphe dans les rangs d'un PARTI MARXISTE-LENINISTE l'idéologie prolétarienne, s'il veut pouvoir s'édifier et poursuivre son juste combat. Comme l'indique encore MAO Tsétoung " la ligne idéologique est déterminante ". Les deux grandes luttes entre deux lignes intervenues à l'occasion de la naissance, puis de la première phase d'édification du P.C.M.L.F. attestent avec éclat que les succès ou les échecs ont dépendu étroitement du niveau idéologique prolétarien des dirigeants et des militants. Des hommes bien intentionnés au départ contre le révisionnisme moderne et contre la bourgeoisie capitaliste se sont avérés d'une faiblesse dangereuse au moment où le fond même de leur idéologie s'est trouvé confronté avec les épreuves. ..... La prédominance, à une période donnée, de l'idéologie petite-bourgeoise a failli conduire à l'effondrement, à la mort du PARTI. Par contre, la prédominance de l'idéologie prolétarienne, à une autre période, a permis de remonter la pente et de conduire à un nouvel essor du PARTI, à de nouveaux succès dans la question de l'unification des marxistes-léninistes. ..... La bataille pour la formation idéologique prolétarienne du PARTI, et donc de tous ses militants, est une bataille primordiale. Si le PARTI la mène correctement, il assurera son développement ultérieur, sa croissance, son avancée vers plus de maturité et d'efficacité. Mais cette bataille n'est jamais définitivement gagnée. ..... Comment donc parvenir à un tel niveau idéologique ? ..... Dirigeants et militants doivent avoir confiance dans le PARTI. C'est là une condition décisive. Mais alors se pose cette autre question : comment rendre possible cette confiance, comment la consolider? ..... Et c'est ici qu'intervient la ligne politique, dont le président MAO enseigne qu'elle est également "déterminante". ..... C'est la justesse de la ligne politique, qui consolide la confiance dans le PARTI. Et quand cette ligne se trouve temporairement erronée, c'est la justesse de la méthode idéologique employée pour la rectifier, qui maintient la confiance dans le PARTI. ..... Ici encore apparaît un enseignement découlant clairement des luttes entre deux lignes apparues au sein du PARTI MARXISTE-LENINISTE en France. ..... Mais comment élaborer une ligne politique juste et non erronée ? ..... II faut respecter et faire fonctionner constamment le centralisme démocratique. ..... Or il n'y aura pas de centralisme démocratique efficace s'il n'y a pas un noyau dirigeant unifié, s'il n'y a pas l'organisation permanente d'enquêtes, s'il n'y a pas un style de travail accordant aux militants de base et cadres intermédiaires la plus large initiative, s'il n'y a pas l'obligation consciente de centraliser tous les avis, tous les renseignements, toutes les analyses effectuées ou recueillis de la base au sommet du PARTI. Affiche centrale éditée par le PCMLF clandestin ..... Pour qu'il y ait un noyau dirigeant unifié, le plus important est son unification idéologique. Des différences d'appréciation interviennent sans cesse entre militants, entre dirigeants. Ces contradictions sont aisées à régler si l'idéologie prolétarienne domine, si elle se trouve bien assimilée par tous les dirigeants, et aussi par tous les militants. Car seule cette idéologie permet de solutionner convenablement toutes les contradictions apparues. ..... Est-ce que les protagonistes des fractions B.P.(m.) et C.E.C. faisaient preuve d'idéologie prolétarienne ? En aucun cas. ..... Ces gens substituaient leurs sentiments, leurs ressentiments, leurs idées subjectives à la connaissance réelle, authentique des faits. ..... Ils faisaient preuve d'impatience, d'impétuosité, ou à l'opposé, de découragement. Mais ils n'avaient pas le courage d'affronter correctement les problèmes posés, de confronter leurs points de vue aussi longtemps que nécessaire avec ceux qui ne pensaient pas comme eux. Ils choisissaient la voie de la facilité, en s'autoproclamant seuls détenteurs de la juste ligne. ..... II importe d'apprendre à solutionner les contradictions. ..... Pour cela il est obligatoire de parvenir à distinguer sans se tromper celles qui se situent au sein du peuple de celle, qui sont antagoniques et nous opposent à l'ennemi. ..... Si les idées de l'ennemi se concentrent et s'édifient en une ligne distincte de la ligne prolétarienne, il ne faut pas attendre pour les attaquer et les détruire. Il ne peut et il ne doit pas y avoir coexistence de deux lignes différentes dans un PARTI MARXISTE-LENINISTE. La ligne prolétarienne doit systématiquement détruire et écraser la ligne bourgeoise. II y va de la mort ou de la vie du PARTI. ..... Un grand PARTI MARXISTE-LENINISTE peut toujours devenir REVISIONNISTE, mais un petit Parti MARXISTE-LENINISTE encore dans l'enfance, dans sa première phase d'édification, peut aussi devenir REVISIONNISTE. ..... Par contre dans le PARTI, il est nécessaire de régler correctement les contradictions au sein du peuple, qui n'opposent que des " amis " et non des " ennemis ". Dans ce cas, la condition première est de " partir du désir d'unité " des deux côtés à la fois, et même si l'un des côtés rechigne à partir du désir d'unité, l'autre peut l'y amener s'il sait lui-même persévérer dans son propre désir d'unité et s'il conserve la conviction qu'il n'a pas affaire à un ennemi mais à un ami dans l'erreur. ..... Quand le désir d'unité existe, la méthode " unité-critique-unité " utilisée avec patience et sans précipitation, aussi longtemps que nécessaire, permet toujours de remporter le succès désiré en unifiant sur une base nouvelle ceux qui s'opposaient antérieurement. ..... En ce sens, il est indispensable de s'efforcer de distinguer correctement le principal du secondaire. II faut régler d'abord ce qui est principal, ce qui est secondaire se règle peu à peu par la suite. ..... L'idéalisme, le subjectivisme, le sectarisme, le libéralisme, l'opportunisme sous toutes leurs manifestations, voilà quels sont les ennemis des marxistes-léninistes, voilà les défauts qu'il convient de discerner et combattre avec des moyens appropriés. ..... Tels sont sommairement quelques enseignements qui se dégagent des expériences accumulées en France dans la question de la naissance et de l'édification d'un PARTI MARXISTE-LENINISTE. Ces enseignements ont des points communs avec ceux dégagés des expériences historiques qui se sont développées dans d'autres pays, dans d'autres circonstances. Ils attestent de l'importance décisive de la lutte contre le REVISIONNISME MODERNE, forme de l'idéologie bourgeoise infiltrée dans les rangs de la classe ouvrière, obstacle principal dressé devant l'idéologie révolutionnaire du prolétariat pour l'empêcher de monter à l'assaut de son ennemi de classe principal, la bourgeoisie capitaliste. ..... Ils attestent aussi de l'importance de la lutte contre les manifestations gauchistes qui sous des apparences trompeuses n'aboutissent en définitive qu'à profiter aux ennemis du prolétariat, révisionnisme moderne et réaction sans masque. ..... La lutte entre deux lignes au sein d'un PARTI MARXISTE-LENINISTE durera jusqu'à la victoire de la Révolution, et ne disparaîtra pas après l'instauration du socialisme, sous la dictature du prolétariat. Elle participe directement de l'édification du PARTI. ..... C'est pourquoi tout doit être fait, sans repos, afin d'armer, éduquer, consolider idéologiquement les marxistes-léninistes. Aussi longtemps que triomphera dans leurs rangs l'idéologie prolétarienne, ils pourront s'opposer victorieusement aux tentatives visant à les détruire, Forts de la juste assimilation dans la pratique des principes du marxisme-léninisme et de la pensée-maotsétoung, s'ils parviennent à se maintenir sur de justes positions idéologiques et à élaborer une juste ligne politique, les marxistes-léninistes, en France comme dans le reste du monde, s'achemineront vers la victoire de la révolution socialiste. ..... L'idéologie matérialiste dialectique du prolétariat, qui domine déjà en Chine et en Albanie, éclairera demain de son éclatante lumière la construction du socialisme en France comme dans le monde entier et ouvrira la voie à cette société radieuse dans laquelle il y aura pour tout individu " du pain et des roses ", le communisme. |
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