.....
La sortie du
Congrès de Tours. " Un s'était
divisé en deux ". 50 ans plus tard, les
révisionnistes font tout pour recoller les
morceaux, allant jusqu'à tenter de placer la
classe ouvrière sous la direction de la
petite et moyenne bourgeoisie. Mais le
prolétariat français ne laissera
jamais triompher cette
trahison.
..... Il y a 3 ans, les 30 et 31
décembre 1967, s'est reconstitué un
authentique Parti révolutionnaire
prolétarien, que le pouvoir de la
bourgeoisie a interdit et contraint à
l'illégalité le 12 juin 1968, le "
Parti communiste marxiste-léniniste de
France " (P.C.M.L.F.).
|
..... Comment pourrions-nous évoquer cinquante
ans sans révolution et ignorer cette base
fondamentale du courant opportuniste au sein du P.C.F. qui
trouve son origine dans l'influence bourgeoise dans ses
rangs d'une part et dans la crainte de l'adversaire de
classe dont la force est surestimée. La vieille
tactique de l'Union de la Gauche pour les élections
procède de ce souci de facilité ; c'est
l'antithèse de la voie révolutionnaire.
Aujourd'hui encore elle est à l'ordre du jour du
parti révisionniste : depuis plus de trois mois, il
mobilise ses forces sur ce thème en vue des
élections municipales. Nous verrons la semaine
prochaine à quel point il s'enfonce encore un peu
plus à cette occasion dans la trahison des
véritables intérêts de la classe
ouvrière et des masses populaires, dans le reniement
de la révolution prolétarienne. Pour
aujourd'hui, c'est l'examen de l'histoire de l'unité
de la gauche qui nous intéresse.
LES COMMUNISTES
SONT-ILS
POUR OU CONTRE
L'UNITÉ ?
..... Est-ce que la classe ouvrière, est-ce
que son détachement organisé, son avant-garde
communiste font la révolution, instaurent le pouvoir
du peuple assuré par la dictature du
prolétariat, tout seuls ? non ! Faut-il chercher
à unir tout ce qui peut être uni contre le
capital monopoliste ou non ? Sans aucun doute, comme l'ont
montré toutes les révolutions dirigées
par le prolétariat, ce dernier ne prend pas le
pouvoir politique sans allié : c'est un enseignement
important de la Grande Révolution
Prolétarienne d'Octobre, comme de la guerre populaire
de libération chinoise conduite par Mao Tsé
toung. Le vice-président Lin Piao le résume en
indiquant : " Pour faire
triompher une guerre populaire, il est indispensable
d'établir le front uni le plus large, d'adopter les
mesures politiques propres et à mobiliser au maximum
les masses fondamentales et à unir toutes les forces
pouvant être unies. "
(Vive la victorieuse guerre du peuple !)
..... D'autres
part, c'est sans aucun doute un des sentiments populaires
les plus forts que l'aspiration à l'Unité
:
......... -
à l'unité de la classe ouvrière
;
........ - et
à l'unité des couches révolutionnaires
autour du prolétariat.
L'UNITÉ POUR
QUOI FAIRE ?
..... Mais ce souhait des exploités, cet
objectif des authentiques communistes, est-ce une arme en
soi ? Suffit-il de signer des accords pour réaliser
la véritable unité de la classe
ouvrière et des couches populaires ? Non ! Encore
faut-il savoir quel est l'objectif de cet unité ;
s'il correspond aux intérêts de la classe
ouvrière ou à ceux de la bourgeoisie ; s'il
s'agit d'un accord électoral pour gagner quelques
sinécures ou s'il s'agit d'un accord pour renverser
la bourgeoisie par la révolution. Quelle est la forme
de cette unité : est-ce une union à la base et
dans l'action de tous les exploités ou bien une
unité de sommets, fragile, à la merci du
premier Blum venu ?
..... A toutes ces
questions quelques dates-clés de l'histoire du P.C.F.
répondent.
1936-1939
:
DU FRONT
POPULAIRE
A LA
GUILLOTINE
..... Dés 1934 et la glorieuse mise en
échec des menées fascistes par les ouvriers
parisiens, la direction du P.C.F. popularise activement
l'idée du Front Populaire, l'idée de
l'unité des socialistes et des communistes pour le
Pain, la Liberté et la Paix ; ces mots d'ordre comme
le souligna le VIIe congrès de l'Internationale
Communiste étaient justes ; ils permettaient de
mobiliser les très larges masses sur leurs
revendications immédiates.
..... Cependant de
justes mots d'ordre ne suffisent pas et les revendications
immédiates ne peuvent être une fin pour les
communistes qui savent parfaitement que rien n'est
réglé tant que le prolétariat ne s'est
pas emparé du pouvoir politique, tant que le peuple
sous sa direction n'a pas brisé l'appareil d'Etat de
la bourgeoisie. C'est pourquoi dans tout mouvement
même sur des revendications partielles le plus grand
souci des authentiques révolutionnaires
prolétariens c'est la mobilisation et l'organisation
des masses. Or justement, les dirigeants socialistes
posèrent-ils comme conditions absolue l'interdiction
de l'organisation des larges masses dans des comités
de Front Populaire constitués à la base :
c'est là que gît le lièvre opportuniste
accepté par la direction du P.C.F. ; c'est qu'en
effet son souci était plus grand d'un changement
gouvernemental dans le cadre de la démocratie
bourgeoise que de l'organisation révolutionnaires des
masses.
..... C'est
également là que se trouve l'explication de la
dégénérescence de l'unité
à la base et de la dislocation du Front
Populaire.
..... De
même, la trahison totale deux ans après des
durs acquis de la lutte et les mesures anti-populaires de
Blum auraient pu être mises en échec par les
comités d'un Front qui avait été
refusé. Ainsi la politique opportuniste
d'unité pour les élections, unité au
sommet soumettait comme l'exprimait le mot d'ordre du P.C.F.
" Tout pour le Front, tout par le Front ", les
intérêts de la classe ouvrière au bon
vouloir des commis de la bourgeoisie, les dirigeants pourris
de la social-démocratie ; ceux-ci n'avaient pas
bronché lorsque leur police avait assassiné
à Clichy six manifestants anti-fascistes, et la
direction du P.C.F. réagit bien mollement devant de
tels crimes.
..... Le
gouvernement Daladier poursuivit l'œuvre de Blum :
en septembre 1939, le P.C.F.
était interdit. Et le
ministre de l'intérieur, le socialiste Albert Serol,
demandera la guillotine pour les
communistes.
..... Aux erreurs
opportunistes de droite du P.C.F. à cette
époque s'applique parfaitement cet enseignement de
Mao Tsé toung :
..... " L'union
vivra si on cherche à la faire par la lutte ; elle
périra si on la recherche par des concessions.
"
(Mao Tsé
toung).
1945 - 1947
:
DE LA
RENAISSANCE " NATIONALE "
A L'EXPULSION
..... Dés les débuts de l'occupation
nazie, la majorité de la direction de la S.F.I.O.,
derrière son secrétaire général
Paul Faure, s'était rangée aux
côtés de Pétain ; elle continuait
à éditer son organe devenu " l'Effort "
(!!!)
..... Il n'y a
donc pas à s'étonner que l'influence de la
S.F.I.O dans la classe ouvrière ait fondue pendant la
Résistance.
..... Mais il y a
de quoi s'étonner de voir le P.C.F., le grand Parti
de la Résistance, le grand Parti des fusillés
proposer à ce Parti bourgeois l'union organique dans
un même " Parti ouvrier français " (Xe
congrès du P.C.F.).
..... N'était-ce pas là, la
négation de Tours ? la négation du
léninisme ? Mais ce n'était pas tout :
d'autres manifestations éclatantes de l'opportunisme
continuaient à apparaître.
..... Début
1946, Thorez vice-président du Conseil du
gouvernement Gouin (socialiste), -élu par la
1ère chambre à majorité
socialiste-communiste- exhorte les mineurs de
Montceau-les-Mines puis d'Auby à retrousser leurs
manches et à augmenter la production. La C.G.T. en
arrive à condamner toute
grève.
..... La France
était-elle devenue socialiste ? Qui était au
pouvoir ? Le prolétariat ? NON !
..... Le contenu
d'Etat restait capitaliste ; avec les patrons à leurs
postes de parasites, c'était bien l'ordre
bourgeois.
..... Cet
opportunisme sera " récompensé "
:
..... -Début 1947, François Billoux
devient ministre de la " défense nationale "
;
..... -En mai
1947, tous les ministres communistes sont
révoqués par le socialiste
Ramadier.
..... La direction
du P.C.F. ne réagit alors même pas. Mais cet
opportunisme c'est bien sûr la classe ouvrière
et les masses populaires qui en font les frais. Le
socialiste Jules Moch, ministre de l'intérieur,
accentue la répression ; des ouvriers sont
assassinés dans des manifestations à Valence ;
lors d'une manifestation à Marseille, des chiens sont
lancés sur des métallurgistes de Port-de-Bouc
: les grèves sont durement réprimées.
De même le gouvernement socialiste va livrer
l'économie française à
l'impérialisme américain et accentuer la
répression du mouvement de libération au
Vietnam.
1956 -1958
:
DE GUY
MOLLET
A DE
GAULLE
..... La leçon avait-elle servie ? Non.
Malgré l'intervention du Kominform le courant
opportuniste demeure vivace tant il est ancré
à la direction du P.C.F., tant il était
alimenté par les conceptions
électoralistes.
..... Fin janvier
1956, le P.C.F. vote l'investiture à Guy Mollet ce
vieux politicard bourgeois ; en mars, le groupe communiste
lui votera les pleins pouvoirs.
..... Cette "
aimable " caution permettra à la bourgeoisie
impérialiste française d'intensifier la
répression contre le F.L.N. algérien ; en
particulier, en systématisant l'usage de la torture.
Un comble : les militants du P.C. algérien,
eux-mêmes, seront victimes de la loi votées par
leurs homologues français.
..... Enfin pour
bien apprendre aux dirigeants du P.C.F. qu'un bienfait
à la bourgeoisie est toujours perdu, Guy Mollet en
1958, faisant un nouveau volte-face en 24 heures, va
chercher de Gaulle et participe à son premier
gouvernement.
UNE ARME
DE LA
BOURGEOISIE
OU DU
PROLÉTARIAT
..... Certes, au cours de ces quelques 37
années d'unité avec la
social-démocratie, des avantages sociaux ont toujours
été obtenus mais on sait ce qu'ils sont
toujours devenus lorsque la pression des masses
ouvrières et populaires
disparaissait.
..... N'apparaît-il pas clairement dès
lors que le rôle de la social-démocratie a
toujours été de servir de bouée de
sauvetage à la bourgeoisie ?
..... N'apparaît-il pas clairement que les
opportunistes qui systématiquement ont
désarmé les masses et armé ces
gérants du capital ont trahi ?
..... N'apparaît-il pas clairement que seule
l'unité organisée à la base et dans
l'action de tous les exploités, sous la direction
d'un Parti communiste décidé à la
préparation conséquente du renversement
violent de l'appareil d'Etat bourgeois est une arme du
prolétariat ?
..... Seule, une
telle unité est révolutionnaire !
HENRI JOUR.
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La semaine
prochaine : notre point de vue
sur le bilan présenté par le P." C ".F. et le
Parti socialiste et sur le rapport présenté
par Georges Marchais devant le Comité central du P."
C ".F. à Ivry le 22 décembre
1970.
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